Témoignage poignant d'une contractuelle en HG

https://blogs.mediapart.fr/nail-el-am/blog/110619/les-abus-de-pouvoir-de-leducation-nationale

Malgré cela, j'avais mis un point d'honneur à valoriser mes élèves. Des élèves qu'on dépeint fréquemment de manière négative, qui ont été souvent dévalorisés, sous-estimés. Ils écrivaient, librement en cours de français, leurs craintes et leurs désirs, leurs angoisses et leurs rêves.
Je ne m'attends pas à ce qu'une machine aussi féroce telle que l'éducation nationale, s'attarde un seul instant sur mon cas. Au contraire. Cet appareil d’État s'engage à répandre, diffuser, et banaliser ce fonctionnement, pour que mon cas n'en soit plus un. Et qu'il devienne la règle.


Ces inspections surprises et répressives traduisent les aspirations de nos gouvernements successifs.
Nous, contractuels de la fonction publique, sommes un échantillon du projet de société qu'ils mènent intensément depuis les années 1980. L'éducation nationale est l'institution dans laquelle l'on trouve le plus de personnes précaires, en France. L'école est devenu le laboratoire de la privatisation par excellence. Dans quel objectif ?

Êffectivement, cela laisse pantois...

Cela dit, je vis presque la même chose cette année, avec le rapoort du CdE qui dit globalement la même chose et qui se fini aussi par "avis défavorable, et si il devait être repris, il lui faudrait un tutorat", parceque "de là où on est, nous n'avons pas vu de remise en cause de votre part", alors qu'une AVS, qui est présente depuis le début de l'année me confirme que le cours est largement adapté, avec de larges possibilités de bonnes notes (à condition de travailler un minimum). Lors de l'"entretien", le CdE me dit qu'il faudrait faire comme "main à la pâte", c'est à dire les laisser travailler ensemble puis en trouver le cours ensemble (ce qui est fait depuis le début de l'année, je ne l'ai pas attendu pour travailler...). Il m'a aussi été expliqué que je devait discuter avec mes collègues, et quand je réponds que je le fais très régulièrement avec ma seule collègue dans la discipline, il me répond qu'il fallait pas discuter avec elle, mais avec des collègues "plus jeunes et novateurs". Dans le rapport, il m'est reproché de ne pas avoir beaucoup d'expérience. Oui, oui, vous avez bien lu...
De mëme, un de mes 3 CdE (chez qui je fais la moitié de ma quotité) m'a confirmé avoir dit que tout allait bien chez lui, mais que cela ne figure pas sur l'évaluation

Dernier détails, on me juge sur ce qui se passe en classe, sans avoir mis une seule fois les pieds dans ladite classe, même après m'avoir dit qu'ils viendraient pour discuter avec les élèves...

Édifiant.
Quant à ton témoignage, ar_angar, j'allais te conseiller de demander une inspection, mais quand on lit celui de la collègue de Lettres H/G on se dit que ce n'est pas forcément une bonne idée.
Bon courage, j'ai été contractuelle de nombreuses années, je sais ce que c'est...

Celadon a écrit:https://blogs.mediapart.fr/nail-el-am/blog/110619/les-abus-de-pouvoir-de-leducation-nationale

Malgré cela, j'avais mis un point d'honneur à valoriser mes élèves. Des élèves qu'on dépeint fréquemment de manière négative, qui ont été souvent dévalorisés, sous-estimés. Ils écrivaient, librement en cours de français, leurs craintes et leurs désirs, leurs angoisses et leurs rêves.
Je ne m'attends pas à ce qu'une machine aussi féroce telle que l'éducation nationale, s'attarde un seul instant sur mon cas. Au contraire. Cet appareil d’État s'engage à répandre, diffuser, et banaliser ce fonctionnement, pour que mon cas n'en soit plus un. Et qu'il devienne la règle.


Ces inspections surprises et répressives traduisent les aspirations de nos gouvernements successifs.
Nous, contractuels de la fonction publique, sommes un échantillon du projet de société qu'ils mènent intensément depuis les années 1980. L'éducation nationale est l'institution dans laquelle l'on trouve le plus de personnes précaires, en France. L'école est devenu le laboratoire de la privatisation par excellence. Dans quel objectif ?

Oui, je l'ai lu et effectivement c'est poignant. Cela, et d'autres témoignages, devrait être lu par des parents. Déjà c'est difficile pour ceux qui sont en place et plus difficile pour les jeunes que pour les vieux. Alors quand on est précaire et jeté dans la mare aux croco sans formation. IL en est de même pour ceux qui assistent nos élèves en situation de handicap. BIENVEILLANCE rime avec CONFIANCE. Comment un jeune remplaçant peut-il avoir confiance dans un système qui ne lui assure aucune bienveillance?[/quote]

DaphNenya a écrit:Édifiant.
Quant à ton témoignage, ar_angar, j'allais te conseiller de demander une inspection, mais quand on lit celui de la collègue de Lettres H/G on se dit que ce n'est pas forcément une bonne idée.
Bon courage, j'ai été contractuelle de nombreuses années, je sais ce que c'est...

J'ai eu droit à une "visite conseil" l'année dernière. Mais comme le rapport disait qu'il fallait faire plus d'activité, mais moins d'activité, je ne sais pas trop quoi faire avec ça...

ar_angar a écrit:

DaphNenya a écrit:Édifiant.
Quant à ton témoignage, ar_angar, j'allais te conseiller de demander une inspection, mais quand on lit celui de la collègue de Lettres H/G on se dit que ce n'est pas forcément une bonne idée.
Bon courage, j'ai été contractuelle de nombreuses années, je sais ce que c'est...

J'ai eu droit à une "visite conseil" l'année dernière. Mais comme le rapport disait qu'il fallait faire plus d'activité, mais moins d'activité, je ne sais pas trop quoi faire avec ça...

En effet...

J'oubliais, on m'a reproché... d'être sur trois établissements...

Ben voyons, de plus en plus absurde.
Ils n'avaient visiblement rien à te reprocher, donc il faut bien trouver quelque chose.

En fait à lire tous ces témoignages, on a l'impression qu'un mot d'ordre est donné et que quoi que le contractuel fasse, les rapports doivent prôner le contrepied. On l'utilise une fois, pas deux. Parallèlement on ne recrute presque plus par concours. L'EN est bel et bien sacrifiée sur l'autel du profit et pour répondre aux exigences de l'OCDE tout est bon, chaque chose et son contraire, les incohérences n'étouffant plus ceux qui les émettent. C'est totalement flippant. Le bateau ivre.

Témoignage intéressant que j'ai lu hier. Rien d'étonnant, je connais un contractuel qui n'a pas été prévenu après son inspection de son non renouvellement. Je ne parle pas non plus des problèmes de salaire. Bref, c'est un statut précaire, l'EN peut faire ce qu'elle veut et apparemment elle n'a pas besoin de justifier le non renouvellement puisque ce sont des CDD, c'est un système qui va être généralisé j'ai bien l'impression .....
J'ai eu quelques problèmes en étant contractuelle mais dans l'ensemble, je ne me plains pas, pourtant je vais me reconvertir pour ces raisons et d'autres.

Totale, totale, totale indignation. L'illustration de l'iniquité d'un système devenu une machine à broyer. Comme si les difficultés du quotidien dans les classes ne suffisaient pas...

Abject, lamentable, à vomir... Je pourrais à quelques détails près calquer mon vécu de stagiaire sur le témoignage de cette collègue... L'entretien post-inspection humiliant et infantilisant au possible, qui s'est transformé en véritable procès, j'ai connu... Le non-respect de la confidentialité de ces entretiens, avec la cheffe ou cheffe-adjointe qui vient s'en mêler, j'ai connu aussi... Comment, mais comment peut-on laisser faire ça en toute impunité?? Soutien total à cette collègue!

Je suis perplexe...

Je suis souvent révolté par la manière brutale dont on traite les "petites mains" dans l'E.N.
Mais il y a dans ce témoignage quelques lignes qui me piquent :

Tout contribue à faire de l'institution scolaire un lieu exempt d'épanouissement : les notes, le système de sanctions/rétributions, l'individualité du travail, l'absence d'analyse de pratiques– N.B : L’école est le seul espace, parmi ceux où les relations humaines sont au cœur du métier, où cet outil
n'est pas envisagé, bien qu'il soit indispensable dans les lieux où le relationnel et l'affect constituent des enjeux majeurs -.

Malgré cela, j'avais mis un point d'honneur à valoriser mes élèves. Des élèves qu'on dépeint fréquemment de manière négative, qui ont été souvent dévalorisés, sous-estimés. Ils écrivaient, librement en cours de français, leurs craintes et leurs désirs, leurs angoisses et leurs rêves.

On coche tellement ici les cases de la modernité que l'avis favorable aurait été presque acquis sans visite avec les IPR de mon académie. Et puis les profs titulaires sont tout de même bien vilains en brisant des élèves que cette dame était en train de sauver, élèves qui ont enfin pu, avec elle, être valorisés et être libres, en écrivant ce qu'ils ressentaient et ce dont ils rêvaient.

Se voir reprocher de trop recourir au cours magistral quand on a par ailleurs si magistralement saisi l'air du temps...

Vu les suppressions de postes à venir dand les plp dans certaines disciplines, peut-être veulent-ils casser le professeur pour qu'il ne tente aucun concours ?
On dirait un massacre en règle type Orange.

Petite question : cela ne date-il pas de la mise en place de la loi qui oblige à la CDIsation? Si tel est le cas, c'est tout simplement qu'ils ont trouvé une façon rapide de la contourner...

Je ne pense pas, les DPE n'ont pas besoin de ça. Si le non renouvellement n'a pas besoin d'être motivé, il suffit de ne pas renouveler à la date limite de début de CDI. C'est ce que font les bahuts avec les surveillants "professionnels". Pas besoin de charger la barque. Maintenant, il est clair que les contractuels en CDD sont la variable d'ajustement puisqu'ils passent après les titulaires (normalement) et après les CDI (normalement).

en terme de respect, ils passent aussi après les photocopieuses... effectivement

J'ai lu pas mal de témoignages de contractuels qui n'ont pas eu leur CDI, au bout de 5 ans par exemple, ils ont été au chômage plus de 4 mois donc plus de CDI possible après ....

L'avenir. Mais surtout, la confiance.