Voir le sujet précédentAller en basVoir le sujet suivant
Esméralda
Esméralda
Grand sage

Autobio 3ème Empty Autobio 3ème

par Esméralda Mar 20 Oct 2009 - 22:05
Je cherche un ou des textes sympas et ^pas trop difficiles pour démarrer ma séquence après "étude du dessin de Serguei ...Je comptais faire une sorte de comparaison entre différents incipits, mais bof, au fond, je ne trouve pas ça très intéressant ni très porteur ce genre de séance ...
cristal
cristal
Expert spécialisé

Autobio 3ème Empty Re: Autobio 3ème

par cristal Mer 21 Oct 2009 - 20:11
Esméralda a écrit:Je comptais faire une sorte de comparaison entre différents incipits, mais bof, au fond, je ne trouve pas ça très intéressant ni très porteur ce genre de séance ...

C'est la question que je me pose, je suis en train de revoir ma séquence, et moi au contraire je voulais essayer.
Peux-tu expliquer pourquoi tu ne trouves pas forcément cette activité intéressante?
avatar
Invité24
Vénérable

Autobio 3ème Empty Re: Autobio 3ème

par Invité24 Mer 21 Oct 2009 - 20:54
moi je fais un extrait de je me souviens, avec des questions, et un exo d'écriture.
Esméralda
Esméralda
Grand sage

Autobio 3ème Empty Re: Autobio 3ème

par Esméralda Mer 21 Oct 2009 - 21:33
Rose, tu aurais l'extrait s'il te plaît, j'avais un truc que je trouve plus !!!!
Maëlyne
Maëlyne
Niveau 9

Autobio 3ème Empty Re: Autobio 3ème

par Maëlyne Mer 21 Oct 2009 - 22:30
Voilà ce que j'avais trouvé sur le net il y a deux ans...
J'espère que cela correspondra à ce que tu cherches.
Séance 2: Souvenirs d’enfance de Georges Perec (1936-1982)




Texte A:
54


Je me souviens que Voltaire est l’anagramme de Arouet L(e) J(eune) en écrivant V au lieu de U et I au lieu de J. [...]
64


Je me souviens comme c’était agréable, à l’internat, d’être malade et d’aller à l’infirmerie. [...]
92


Je me souviens que le quatre-quarts doit son nom au fait qu’il est composé d’un quart de lait, d’un quart de sucre, d’un quart de farine et d’un quart de beurre. [...]
295


Je me souviens de la barbe à papa dans les fêtes foraines.
296


Je me souviens du rouge à lèvres “Baiser”, “le rouge qui permet le baiser”.
297


Je me souviens des billes en terre qui se cassaient en deux dès que le choc était un peu fort, et des agates, et des gros calots de verre dans lesquels il y avait parfois des bulles. [...]
310


Je me souviens de:

- Quelle différence y a-t-il entre la Tour Eiffel, ta chemise et ma famille?

- ?

- La Tour Eiffel est colossale t ta chemise est sale au col!

- ? Et ta famille?

- Elle va très bien merci. [...]
429


Je me souviens de: j’en ai marre, marre à bout, bout de ficelle, selle de cheval, cheval de course, course à pied, pied à terre, terre de feu, feu follet, lait de vache, vache de ferme, ferme ta gueule, etc.



Georges Perec, Je me souviens, 1978.

Texte B:

Je n’ai pas de souvenirs d’enfance. Jusqu’à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes: j’ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six; j’ai passé la guerre dans diverses pensions de Villard-de-Lans. En 1945, la soeur de mon père et son mari m’adoptèrent.

Cette absence d’histoire m’a longtemps rassuré: sa sècheresse objective, son évidence apparente, son innocence, me protégeaient, mais de quoi me prtégeaient-elles, sinon précisément de mon histoire à moi qui, on peut le supposer, n’était ni sèche, ni objective, ni apparemment évidente, ni évidemment innocente?

“Je n’ai pas de souvenirs d’enfance”: je posais cette affirmation avec assurance, avec presque une sorte de défi. L’on n’avait pas à m’interroger sur cette question. Elle n’était pas inscrite à mon programme. J’en étais dispensé: une autre histoire, la Grande, l’Histoire avec sa grande hache, avait déjà répondu à ma place: la guerre, les camps.

A treize ans, j’inventai et dessinai une histoire. Plus tard, je l’oubliai. Il y a sept ans, un soir, à Venise, je me souvins tout à coup que cette histoire s’appelai “W” et qu’elle était, d’une certain façon, sinon l’histoire, du moins une histoire de monent de mon enfance.



Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance, 1975.

Questions:

1- Quels sont les points communs entre ces deux textes de G. Perec?

2- a)Quelle est la particularité du premier texte? Comment l’expliquez-vous? b) Quels type de souvenirs y sont évoqués? Classez les selon deux catégories. c) Vous paraissent-ils tous intéressants? Pourquoi? e) Quels temps verbaux s’opposent dans ce texte? f) Expliquez cette opposition: à quel époque/moment renvoient-ils? Quels sont les valeurs du présent dans ce texte.

3-Quel est le ton employé dans le texte 2?

4-Quel rapport Perec entretient-il avec l’écriture, dans ces deux textes? Justifiez votre réponse. Savez-vous à quel mouvement littéraire Perec appartenait?

5-Qui sont l’auteur, le narrateur et le personnage de ces deux textes? A quel genre littéraire appartiennent-ils?

L’autobiographie (auto / bio / graphein) est une forme d’écriture qui repose sur une relation d’identité entre auteur, narrateur et personnage. Le récit est donc mené, la plupart du temps, à la première personne.

L’auteur qui rédige son autobiographie ne raconte pas nécessairement toute sa vie: il opère des choix dans ses souvenirs, et fait s’alterner souvenirs personnels et souvenirs collectifs, et choisit parfois d’oublier certains détails de son passé.

L’autobiographie est un récit rétrospectif qui repose sur un va-et-vient entre le moment de l’écriture (présent d’énonciation) et le moment du souvenir (passé: temps du récit ou passé composé). Ainsi le pronom personnel je renvoie tantôt a narrateur enfant (ou adolescent, ou plus jeune), tantôt au narrateur adulte (au moment ou il écrit et se souvient). Les deux systèmes de temps, ancré et coupé, coexistent le plus souvent: le système ancré dans l’énonciation (présent, PC, imparfai, futur) qui renvoie au moment de l’écriture; et le système coupé de l’énonciation (PS, imparfait, plus-que-parfait) qui renvoie au moment du souvenir.
Voir le sujet précédentRevenir en hautVoir le sujet suivant
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum