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Aster
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Niveau 6

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par Aster Lun 6 Mai - 16:49
Bonjour à tous sunny
Je travaille sur Pour un oui ou pour un non et je me demande quelle lecture cursive associer à cette pièce.
La cursive est supposée éclairer la genèse de l'oeuvre, appartenir au même genre littéraire mais pas au même siècle, et se relier au parcours, ici "Théâtre et dispute". Or le théâtre de Sarraute poursuit la recherche engagée dans ses romans, sous l'influence de Dostoïevski, Proust, Joyce, Woolf, Kafka ; Tchekhov serait intéressant mais ses personnages ne se disputent pas ; le lien avec un Molière, Le Misanthrope serait artificiel,
Peut-être une oeuvre du XXIe ?
Auriez-vous une idée ?
gregforever
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Grand sage

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par gregforever Lun 6 Mai - 17:52
Et pourquoi pas une pièce du XVIIIeme comme La dispute de Marivaux (ou autre) ou de Beaumarchais?
yranoh
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Niveau 10

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par yranoh Lun 6 Mai - 18:06
Pour moi aussi Marivaux sans hésiter si on veut une œuvre proche de celle de Sarraute. D'ailleurs dans la Dispute notamment (certes pas la pièce la plus captivante à lire en entier), on a des passages très proches de la sous-conversation telle qu'elle se fait entendre dans les pièces de Sarraute. Je pense à la très belle rencontre entre Azor et Aglé (si je ne me trompe pas de nom, le premier couplé d'amoureux, à la scène 3 me semble-t-il), à mi-chemin entre dialogue et monologue intérieur.
uneodyssée
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Neoprof expérimenté

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par uneodyssée Lun 6 Mai - 18:41
J’ai lu la pièce de Sarraute dans le spécimen qu’on vient de recevoir, je ne l’avais jamais lue. J’ai pensé aussi à Marivaux — en me disant qu’il me faudrait relire La Dispute Wink
NLM76
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Grand Maître

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par NLM76 Lun 6 Mai - 19:12
Aster a écrit:
La cursive est supposée éclairer la genèse de l'oeuvre, appartenir au même genre littéraire mais pas au même siècle, et se relier au parcours, ici "Théâtre et dispute".
Ah bon. Où donc avez-vous lu ça ?

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Sites du grip :
  • http://instruire.fr
  • http://grip-editions.fr

Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
ysabel
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Enchanteur

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par ysabel Mar 7 Mai - 6:59
NLM76 a écrit:
Aster a écrit:
La cursive est supposée éclairer la genèse de l'oeuvre, appartenir au même genre littéraire mais pas au même siècle, et se relier au parcours, ici "Théâtre et dispute".
Ah bon. Où donc avez-vous lu ça ?

L'art de se mettre des contraintes qui n'existent pas, certainement ! Razz

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« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
Aster
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par Aster Mar 7 Mai - 13:47
NLM76 a écrit:
Aster a écrit:
La cursive est supposée éclairer la genèse de l'oeuvre, appartenir au même genre littéraire mais pas au même siècle, et se relier au parcours, ici "Théâtre et dispute".
Ah bon. Où donc avez-vous lu ça ?

Je viens de relire les programmes officiels : en effet les contraintes ministérielles ne sont pas aussi fortes que les incitations de nos inspecteurs académiques, qui nous redisent chaque année qu'il est important que la cursive éclaire la genèse de l'oeuvre tout en se reliant au parcours. Idéalement.

Voici en copie - ce n'est pas moi qui ai mis en relief certains passages - un extrait de la lettre de rentrée du corps d'inspection d'Aix-Marseille (2022). Les préconisations sont finalement assez vagues dans cet écrit, mais les recommandations orales (lors de réunions de rentrée ou de stages) très explicites :
"Au lycée, la lecture cursive – d’un autre siècle que l’oeuvre intégrale en classe de Première – peut être choisie par le professeur parmi l’ensemble des oeuvres de la littérature française, mais aussi de la littérature antique ou étrangère ; elle doit obligatoirement entrer en résonance ou en confrontation avec l’oeuvre intégrale.
En effet, quelle que soit la lecture cursive retenue, il s’agit d’être attentif à proposer des titres qui éclairent le mieux l’oeuvre intégrale choisie et ne se contentent pas de d’illustrer, plus ou moins vaguement, l’intitulé du parcours associé. Que les professeurs s’autorisent à proposer une oeuvre du XVIIIe ou du XIXe siècle, en rien moins susceptible d’intéresser les élèves qu’un titre contemporain dès lors qu’un parcours de lecture guidé a suffisamment préparé et accompagné leur découverte. Le bilan de l’EAF des années passées a mis en évidence le recours systématique à certains titres en lecture cursive, peu propices à éclairer les oeuvres, comme le demandent les programmes. Ainsi, certaines propositions ont eu de quoi décontenancer examinateurs et candidats qui ont eu du mal à trouver les liens entre l’oeuvre intégrale et certaines lectures cursives proposées et présentées lors de la seconde partie de l’oral de l’EAF. Il est plus pertinent de se poser la question des éclairages que la lecture cursive permet et engage lors de l’étude de l’oeuvre intégrale."

Et voici un extrait de la lettre de rentrée 2021 :
"Il est important également de veiller à ce que la lecture cursive choisie par le professeur non seulement illustre bien l’intitulé du parcours associé, mais aussi entretienne, dans un jeu de continuité et de rupture, un lien fort avec l’oeuvre intégrale, afin d’être exploitable dans la dissertation sur oeuvre ou dans l’essai."
Clecle78
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Esprit sacré

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par Clecle78 Mar 7 Mai - 14:42
Le mot genèse n'est pas prononcé ici. Ce n'est pas tout à fait la même chose que continuité et rupture, résonance et confrontation.
NLM76
NLM76
Grand Maître

Sarraute EAF 2025 Empty Re: Sarraute EAF 2025

par NLM76 Mar 7 Mai - 14:50
Aster a écrit:
Voici en copie - ce n'est pas moi qui ai mis en relief certains passages - un extrait de la lettre de rentrée du corps d'inspection d'Aix-Marseille (2022). Les préconisations sont finalement assez vagues dans cet écrit, mais les recommandations orales (lors de réunions de rentrée ou de stages) très explicites :
"Au lycée, la lecture cursive – d’un autre siècle que l’oeuvre intégrale en classe de Première – peut être choisie par le professeur parmi l’ensemble des oeuvres de la littérature française, mais aussi de la littérature antique ou étrangère ; elle doit obligatoirement entrer en résonance ou en confrontation avec l’oeuvre intégrale.
En effet, quelle que soit la lecture cursive retenue, il s’agit d’être attentif à proposer des titres qui éclairent le mieux l’oeuvre intégrale choisie et ne se contentent pas de d’illustrer, plus ou moins vaguement, l’intitulé du parcours associé. Que les professeurs s’autorisent à proposer une oeuvre du XVIIIe ou du XIXe siècle, en rien moins susceptible d’intéresser les élèves qu’un titre contemporain dès lors qu’un parcours de lecture guidé a suffisamment préparé et accompagné leur découverte. Le bilan de l’EAF des années passées a mis en évidence le recours systématique à certains titres en lecture cursive, peu propices à éclairer les oeuvres, comme le demandent les programmes. Ainsi, certaines propositions ont eu de quoi décontenancer examinateurs et candidats qui ont eu du mal à trouver les liens entre l’oeuvre intégrale et certaines lectures cursives proposées et présentées lors de la seconde partie de l’oral de l’EAF. Il est plus pertinent de se poser la question des éclairages que la lecture cursive permet et engage lors de l’étude de l’oeuvre intégrale."

Et voici un extrait de la lettre de rentrée 2021 :
"Il est important également de veiller à ce que la lecture cursive choisie par le professeur non seulement illustre bien l’intitulé du parcours associé, mais aussi entretienne, dans un jeu de continuité et de rupture, un lien fort avec l’oeuvre intégrale, afin d’être exploitable dans la dissertation sur oeuvre ou dans l’essai."
Voilà encore des gens qui ont oublié que les programmes étaient nationaux, et que les IPR ne pouvaient adjoindre des obligations académiques aux instructions nationales. Goût du pouvoir ? De la persécution ? Du dressage ? Au fait : y obéir, y désobéir, ça change quoi ? Donc, les instructions académiques, comme les corrigés académiques : poubelle.

Il me semble d'ailleurs qu'apparaît ici un phénomène très intéressant : ce sont bien souvent les mêmes qui se plaignent du fait qu'il y ait un programme d’œuvres imposé, et qui tiennent à ce que la lecture cursive "éclaire" l’œuvre au programme, ou le "parcours".
Bon, mais en dehors des considérations réglementaires, au plan des idées, il faut bien dire une chose : considérer que telle oeuvre est plus apte à éclairer telle autre œuvre est une assez grave erreur. Les livres ne sont pas faits pour éclairer les livres ; les livres sont faits pour éclairer la vie. Rien de plus éclairant pour un lecteur que des œuvres extrêmement différentes.
En outre, le choix d'une deuxième oeuvre proche de la première pousse, pour la dissertation, à la dispersion et au hors-sujet. Au plan intellectuel comme au plan réglementaire, cette injonction ne tient pas debout.

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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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