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Esprit Public sur l'Europe centrale Empty Esprit Public sur l'Europe centrale

par John Mer 1 Aoû 2012 - 20:17
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'Europe centrale a été dit ce dimanche dans Esprit Public sur France Culture :

http://www.franceculture.fr/player/export-reecouter?content=4474935

L’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie sont membres de l’Union européenne depuis le 1er mai 2004. En Slovaquie, en Estonie et en Slovénie, l’euro est la monnaie en vigueur depuis le 1er janvier 2009. Plus de vingt ans après la chute du mur de Berlin et l’effondrement des régimes communistes, ces pays sont pleinement insérés dans l’Union européenne. Les positions politiques face à l’intégration sont toutefois contrastées, d’un pays à l’autre, et au sein même de chaque pays.

La Pologne, qui a tenu la présidence du Conseil de l’Union de juillet à décembre dernier, s’est imposée sur la scène européenne comme un nouvel acteur clé. Son ministre des affaires étrangères, Radek Sikorski, membre du gouvernement du premier ministre libéral de centre-droit Donald Tusk, a tenu en novembre un discours retentissant à Berlin, au cours duquel il plaidait pour une intégration européenne renforcée, résumant sa position de cette formule : « L’intégration approfondie ou l’effondrement ». Il déclarait également craindre moins « la puissance de l’Allemagne » que « l’inaction allemande ». Le pays bénéficie d’une situation économique privilégiée, la croissance s’étant maintenue en 2011 à 4,3%.

En République tchèque, le premier ministre Petr Necas est à la tête d’une coalition orientée à droite mais divisée entre eurosceptiques et europhiles. Tandis que M. Necas appartient à la première catégorie, de même que le président Vaclav Klaus, le ministre des affaires étrangères, le prince Karel Schwarzenberg, est quant à lui pro-européen. Au cours du sommet européen des 8 et 9 décembre dernier, l’eurosceptissisme l’avait emporté, la République tchèque ayant refusé de signer le Traité de stabilité et de discipline budgétaire.

En Slovaquie, des élections anticipées ont été organisées en mars, suite à l’éclatement de la coalition au pouvoir, divisée sur la question de la participation du pays au renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF). M. Roberto Fico, fondateur du parti de gauche le SMER tretia cesta (toisièmes voie), favorable à ce renforcement, est sorti vainqueur de ces élections, et devenu le nouveau premier ministre, succédant à Mme Iveta Radocova, membre du parti de centre-droit et libéral. M. Fico avait déjà, de 2006 à 2010, dirigé une coalition « rose-brun » avec des nationalistes et des populistes.

Suite à son arrivée au pouvoir au printemps 2010, Viktor Orban a mis en œuvre une série de mesures interventionnistes brutales en Hongrie, visant à débarrasser le pays de sa dépendance financière envers l’étranger. Il a fait adopter une nouvelle constitution entrée en vigueur en janvier, dont le but est de renforcer les pouvoirs de l’exécutif au détriment des autres pouvoirs. Fin novembre 2011, il a toutefois dû se résoudre à demander un prêt de l’ordre de 10 à 15 milliards d’euros pour éviter la faillite à son pays. L’Union européenne, le FMI et la BCE ont conditionné toute aide à la refonte de la législation adoptée l’an dernier, qui menace à leurs yeux l’indépendance de la banque centrale hongroise. Fin mars, une commission de membres du Conseil de l’Europe a en outre jugé que la réforme judiciaire mise en œuvre ne garantissait plus l’indépendance de la justice, ni le droit à un procès équitable en Hongrie.

Jacques Rupnik, vous êtes directeur de recherche au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences Po (CERI), spécialiste de l’Europe centrale et orientale et des Balkans. Ancien conseiller du Président tchèque Vaclav Havel de 1992 à 1994, et conseiller à la Commission européenne de 2007 à 2011. Vous avez publié de nombreux ouvrages sur l’élargissement de l’Union Européenne, parmi lesquels Les Banlieues de l’Europe (Presses de Sciences Po, 2007). Dans un article paru en mai dernier dans la revue Esprit, et intitulé « Leçons centreuropéennes de la crise de l’euro », vous analysez les contrastes entre les réactions face à la crise au sein de l’Europe centrale. Pour ouvrir notre discussion, je voudrais citer une formule attribuée à Adam Michnik et rapportée par Georges Mink dans un article paru en décembre dernier dans Libération. Invité par Laurent Fabius en 1992, à l’occasion du référendum sur le Traité de Maastricht, à soutenir l’intégration, Adam Michnik, intellectuel et ancien dissident polonais, à qui M. Fabius demandait si les Polonais souhaitaient vraiment entrer dans l’Europe, aurait répondu : « Je préfère être à l’arrière-garde de l’Europe qu’à l’avant-garde de l’Asie ». Jacques Rupnik, huit ans après l’adhésion de ces pays à l’Union européenne, pensez-vous que l’on puisse dire que l’Europe centrale se situe aujourd’hui à l’avant-garde de l’Europe ?



Invités :

Jacques RUPNIK, chercheur au Centre d’Etudes et de Recherches Internationales (CERI) de Sciences-Po

Max GALLO, romancier et historien

Eric LE BOUCHER, directeur de la rédaction d’Enjeux-Les Echos, éditorialiste du site Slate.fr

Thierry PECH, directeur de la rédaction d’Alternatives économiques



Référence :

Jacques Rupnik, « Leçons centreuropéennes de la crise de l’euro », Esprit, mai 2012

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