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Communiqué FO sur le LPC Empty Communiqué FO sur le LPC

par Presse-purée Mar 25 Sep 2012, 18:58


LPC : Un rapport officiel reconnaît « des difficultés » mais s’obstine

Peut-on sauver le soldat LPC ? Pour l’Inspection générale, qui publie un rapport sur « la mise en oeuvre du livret personnel de compétences au collège » (LPC), il le faut absolument. Pourtant le rapport montre que, de sa validation aventureuse à sa cohabitation loupée avec le brevet, le déploiement du LPC est en échec. « Réussite technique » pour le rapport des inspecteurs Brigitte Hazard et Roger-François Gauthier, le déploiement du LPC ne permet quand même pas un réel suivi des élèves et encore moins leur évaluation. Alors pourquoi s’obstiner ? Il y a des raisons...

Ce premier bilan du déploiement général au collège du LPC se veut « nuancé ». En fait il est accablant aussi bien sur l’outil lui-même que sur ses effets sur les pratiques enseignantes. Mais les termes sont mesurés. Les inspecteurs évoquent le « caractère regrettablement disparate de la mise en oeuvre du LPC selon les académies et les établissements. Les contradictions qui ont sans cesse pesé sur ce dossier ont eu comme conséquence un grand inconfort de travail pour les professeurs ». Le livret « ne jouait pas non plus dans de bonnes conditions son rôle d’outil de suivi personnalisé des parcours, au sein du collège comme entre le collège et aussi bien les écoles primaires de l’amont que les lycées de l’aval ». Quant à sa cohabitation avec le brevet elle est « un obstacle à la mise en oeuvre du socle commun ».

Le rapport ne mentionnera pas une autre fois la souffrance des enseignants que l’on oblige à cocher une centaine de cases pour chaque élève probablement en vain. Sur ce terrain, il est moins sévère que le rapport Grosperrin ou celui du HCE. « Pour reprendre une expression très imagée entendue au Collège Françoise Dolto de Paris, le cochage des cases de validation des sous-compétences transformerait les équipes enseignantes en « poinçonneurs des Lilas » », écrivait Grosperrin. « Ce document a été même qualifié dans cet établissement « d’attestation Mc Gyver », ce qui en dit long sur son image dans la communauté enseignante ». Quant au HCE, il parlait des « distorsions » du LPC, perçu comme un pensum bureaucratique. Le rapport de l’Inspection montre que le LPC est rempli de façon aléatoire.

Il évoque le « sentiment d’abandon » des équipes devant l’évaluation. « Les équipes ne reconnaissent pas dans ce livret un outil de suivi de l’élève au cours de sa scolarité au collège. Même lorsqu’il est complété régulièrement et avant le niveau de troisième, sa présentation (l’existence d’un menu déroulant en particulier) limite la vision d’ensemble du profil de l’élève. Le LPC n’est pas encore un outil de communication habituel, automatique ». Les enseignants les plus engagés, selon l’Inspection, regrettent des outils précédents, ce qui tend à donner à croire que la qualité de l’outil explique le désamour. Or le rapport montre aussi que la validation est faite dans des conditions très variées mais jamais satisfaisante. Et que comme outil de communication, il est « un frein » entre école et collège et reste ignoré entre collège et parents ou collège et lycées. Quant à son articulation avec le brevet elle est totalement à revoir puisque le LPC n’est plus qu’un élément secondaire pour le jury. Ce qui l’emporte c’est la classique note des traditionnelles épreuves.

Alors pourquoi s’obstiner à sauver le LPC ?

C’est que le LPC matérialise le socle. Là par contre l’Inspection se lâche pour crucifier la façon dont l’éducation nationale a introduit le socle. « Sa mise en oeuvre aurait dû se concrétiser en principe par des changements dans ce qui est enseigné, le socle commun étant d’abord un référentiel d’enseignement, avec des contenus définis par la nation comme indispensables à chacun... Elle aurait dû secondairement consister en une nouvelle approche pédagogique et interroger le « comment enseigner ? », puisque le socle ne vise pas seulement l’acquisition de savoirs par les élèves, mais aussi la maîtrise des compétences à mobiliser ces savoirs dans diverses situations ». Or rien de tout cela n’a eu lieu, bien au contraire pour les programmes puisque « dans la majorité des disciplines, le socle ne représente qu’une partie des programmes ». Et le LPC est « apparu comme un révélateur des difficultés pour les acteurs des collèges à articuler maîtrise du socle et programmes disciplinaires d’une part, évaluation par compétences et notes chiffrées d’autre part ». Il n’y a pas eu de rénovation pédagogique.

Puisque l’Inspection tient au socle elle souhaite sauver le LPC et propose des améliorations.

Il faut « simplifier le LPC en retrouvant ses unités signifiantes (appelées domaines), qui sont comprises par tous les acteurs, élèves et parents compris ». C’est sans doute ce que va faire V Peillon qui a annoncé, dans l’entretien qu’il a accordé au Café pédagogique début septembre, un LPC simplifié. Il faut pour les inspecteurs réécrire le socle et les programmes. Le premier point exige une loi. Le second a également été annoncé par V Peillon dans cet entretien. L’inspection souhaite « faire du LPC ainsi réécrit un véritable outil de communication entre les différents niveaux d’enseignement » et parallèlement créer un outil de communication avec les familles. Enfin elle veut « résoudre l’actuelle contradiction entre validation du socle et certification du DNB en instaurant au sein de l’examen la logique du socle commun et en en faisant un instrument, en complément du LPC, permettant une validation de la scolarité obligatoire qui serait avantageusement confiée, avec toutes les régulations nécessaires, aux seuls professeurs de l’établissement qui connaît l’élève ».

A quoi sert le LPC ?

Encore une fois c’est l’angle administratif qui est privilégié dans ce rapport. Il donne à entendre qu’un meilleur outil informatique de saisie réglerait la question de l’évaluation surtout si les chefs d’établissement exercent les pressions nécessaires. Cela alors même que la perspective d’un grand fichier national des compétences de tous les élèves de France est inquiétante. Il préconise de dédoubler le LPC avec un outil de communication, ce qui alourdirait encore le travail des enseignants sans le légitimer davantage. Car c’est bien par là qu’il faut commencer. En quoi le LPC peut il aider à réduire l’échec scolaire ? Dans quelle mesure peut-il aider le travail enseignant ? Quelles formations organiser pour les enseignants ? Dans quelle mesure les équipes éducatives en charge de la validation du LPC seront réellement reconnues dans un établissement organisé pour les reconnaître ? Sans prise en charge de ces dimensions, l’allègement du LPC aura peu d’effet sur les pratiques.[/spoiler]

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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8

"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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par Presse-purée Mar 25 Sep 2012, 19:02
Livret Personnel de compétences abandon !

Un rapport de l’inspection générale accablant pour le LPC



jeudi 20 septembre 2012

Au lieu de mettre un terme au désastre, le ministre annonce la simplification du LPC dans le courant de l’année. Pourquoi s’acharner à poursuivre ? Qui peut prétendre que le LPC, la loi Fillon et le socle ont amélioré la réussite scolaire ?

Le ministre V. Peillon a décidé de maintenir le LPC malgré le bilan calamiteux qu’en dresse l’Inspection générale dans son rapport d’août 2012. Pourquoi ?

A en croire son prédécesseur, les enseignants étaient censés s’emparer du LPC et du socle, pour favoriser la réussite des élèves et mieux communiquer avec les parents. En fait la majorité des items sont validés en bloc et les parents d’élèves renoncent à se lancer dans sa lecture...

Le ministre a reconnu le 7 septembre que le LPC est « un casse-tête stérile pour les professeurs », d’une « inutile complexité ». L’Inspection générale affirme que non seulement il fausse les résultats du DNB mais qu’il est aussi d’une « complexité injustifiée ». Pour elle, le LPC ne permet pas un réel suivi des élèves et encore moins leur évaluation. Elle dénonce « une situation regrettablement disparate selon les académies et les établissements ». Elle reconnaît que « les équipes considèrent qu’elles ont été livrées à ellesmêmes, tout en exprimant la crainte d’avoir infligé un traitement inéquitable à leurs élèves ».

Au lieu de mettre un terme au désastre, le ministre annonce la simplification du LPC dans le courant de l’année. Pourquoi le maintenir devant un tel constat ?

La réponse est dans le rapport de l’IGEN :

« Les pratiques d’enseignement et d’évaluation doivent évoluer dans la logique du socle » Le LPC est l’outil emblématique du socle commun institué par loi de 2005 « d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École » de François Fillon. Ni la loi Fillon, ni le socle, ni le LPC n’ont amélioré la réussite scolaire. Ils représentent plutôt un appauvrissement du savoir.

En annonçant la troisième version du LPC, V. Peillon réaffirme donc que le cadre qu’il entend imposer est celui du « socle commun des connaissances et des compétences » et de l’ « Ecole du socle » de la circulaire de rentrée Chatel qu’il a maintenue.

C’est soutenir une logique contraire aux diplômes nationaux et aux programmes disciplinaires nationaux. C’est en ce sens que le rapport de l’IGEN préconise la mise en oeuvre d’un DNB en contrôle continu réduit au socle commun.

C’est la loi d’orientation de 2005 qui conduit à dissoudre les statuts des enseignants dans la polyvalence et la flexibilité. C’est chercher à « primariser » le collège et à organiser la mobilité des professeurs du secondaire comme des professeurs des écoles entre le primaire et le secondaire, ce qui est d’ores et déjà expérimenté.
Devenir profs de socle ? Non merci !

Les enseignants sont attachés à l’instruction, aux programmes nationaux et aux diplômes nationaux. Ils sont professeurs dans une discipline. Ils ont un statut national, ils sont professeurs dans une discipline, ce qui est garanti par les décrets du 25 mai 1950.

Si le ministre a le pouvoir de modifier le LPC quelques jours après la rentrée scolaire, et donc de reporter son utilisation à une période inconnue dans l’année, c’est aussi la preuve qu’il peut y mettre un terme définitif.

Le SNFOLC l’affirme : la décision qui s’impose est l’abandon définitif du livret personnel de compétences et du socle commun. Le SNFOLC invite les enseignants à se réunir et à s’adresser au ministre :

Monsieur le Ministre,

nous constatons que le LPC et le socle commun n’ont pas amélioré les résultats de nos élèves
le LPC représente une charge de travail supplémentaire non rémunérée
il s’oppose à l’exercice de notre liberté pédagogique

Nous demandons l’abandon pur et simple du LPC

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par Presse-purée Mar 25 Sep 2012, 19:06
Je suis aussi tombé sur un développement relatif au passage du paradigme de la "qualification" à celui de la "compétence", mais je ne le trouve plus...

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par neo Mar 25 Sep 2012, 21:08
Le nouveau Ministre lui-même, après avoir qualifié le livret de compétences actuel d' "inutilement complexe" dans sa Lettre à tous les personnels ( http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=60701 , point 3), a annoncé récemment dans un entretien au Café pédagogique qu'il prépare, pour cette année, "un livret de connaissances et de compétences largement simplifié, qui ne soit pas un casse-tête stérile pour les professeurs" ( http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/09/07092012Article634825950387504571.aspx ).
Autrement dit, tout cochage de case ou autre usine à gaz sera pure perte de temps, en attendant le nouveau livret...
A utiliser si certains chefs d'établissement veulent faire du zèle en la matière ! :diable:

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Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
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par Presse-purée Mer 26 Sep 2012, 21:10
P.S.: La source, oubliée par moi-même et que je remets ici, avec mes excuses.

P.P.S.: le rédacteur du tract a un pote qui bosse au Café Péda, il semblerait. Quasiment le même texte au début... Mais le premier publié est sur cette page du Café

P.P.P.S.: on dit que je confonds socle et LPC. Je me tue juste à dire que ce qui intéresse l'institution - je ne dis pas les profs pro-socle - c'est le LPC, à savoir le fait de renseigner une base de données. Le reste...

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par Presse-purée Ven 28 Sep 2012, 20:45
J'ai retrouvé le texte dont je vous parlais:

Socle de compétences, livret de compétences
Pourquoi une telle obstination à les imposer?

La notion de compétence et de démarche par compétences n'a pas pour origine la pédagogie: c'est une demande patronale de longue date pour supprimer la notion de qualification.
La compétence est individuelle. La qualification découle d'un cadre collectif matérialisé dans des diplômes reconnus dans les statuts et les conventions collectives.
La qualification est acquise, elle est la propriété du salarié; elle est universelle et ne dépend pas de chaque entreprise.
A l'inverse, la compétence est valable à un moment donné, dans des conditions données; celui qui décide que le salarié est compétent, c'est l'employeur. Cela individualise les rapports entre salarié et employeur. La qualification est un cadre collectif, construit pour donner au salarié un sensemble de connaissances générales et professionnelles qui lui permettent d'être compétent pour occuper des postes de travail où qu'il soit. A une qualification reconnue correspond une grille de salaires; les compétences individualisent les salaires et permettent la baisse du coût du travail.


La suite (plus brouillonne je trouve) est ici

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par Fantômette Ven 28 Sep 2012, 22:23
Merci presse-purée pour ces rappels rafraîchissants. Comment peut-on continuer à être aveugle?
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par Presse-purée Sam 06 Oct 2012, 00:38
Spoiler:
Discours de clôture, FO, 24 septembre 2012

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