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John
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Médiateur

Grèce, Grande-Bretagne, Mexique... : Grèves d'enseignants dans le monde à la rentrée 2013. Empty Grèce, Grande-Bretagne, Mexique... : Grèves d'enseignants dans le monde à la rentrée 2013.

par John Ven 6 Sep 2013 - 22:10
Grande-Bretagne :
Les syndicats Nasuwt et NUT, qui disent représenter neuf enseignants sur dix, ont annoncé que les professeurs de quatre régions du centre et de l'est de l'Angleterre allaient se mettre en grève le 1er octobre. Ceux de quatre autres régions, notamment le sud et Londres, débrayeront le 17 octobre.
Les syndicats protestent contre une réforme mise en place par le ministre de l'Education, Michael Gove, en vigueur depuis la rentrée, qui confère aux chefs d'établissement la possibilité de faire varier les salaires des enseignants sur la base de l'évaluation de leurs performances, et met fin au système national d'augmentations automatiques des salaires en fonction de l'ancienneté.
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20130905.AFP4320/gb-greves-d-enseignants-prevues-en-octobre.html

Grèce :
La rentrée des classes s’annonce, cette année encore, bien difficile. Depuis le 1er septembre, une nouvelle mesure d’austérité est entrée en vigueur. Elle prévoit, comme l’explique le quotidien To Ethnos, la mise en "disponibilité de 12 500 fonctionnaires, dont de nombreux enseignants. La mutation des fonctionnaires est obligatoire et la plupart d'entre eux risquent d’être licenciés s'ils la refusent. Les enseignants menacent donc d'entamer une grève illimitée dès les premiers jours de classe", titre le quotidien.
La rentrée, prévue le 11 septembre, risque donc d’être chamboulée. "Nombre de professeurs sont effrayés par ces mutations forcées" renchérit le journal I Kathimerini.
http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2013/09/03/une-rentree-sous-le-signe-de-la-greve

Mexique :
Les enseignants bloquent le centre-ville de Mexico depuis le 19 août, jour de la rentrée scolaire. Deux millions d'enfants n'ont pas repris le chemin de l'école du fait de cette grève illimitée déclenchée par la CNTE (Coordination nationale des travailleurs de l'enseignement). Mercredi, plusieurs dizaines de milliers de professeurs ont manifesté sur le Zocalo, la très vaste place de la Constitution, et dans plusieurs autres villes du Mexique. Dans une ville déjà congestionnée en temps normal, ces manifestations exaspèrent une bonne partie de la population qui demande à l'armée d'intervenir. Mais le maire de la ville, Miguel Angel Mancera, refuse d'utiliser la force pour déloger les grévistes.
http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/05/01003-20130905ARTFIG00365-mexico-bloque-par-des-enseignants-opposes-a-la-reforme-de-l-education.php

Et durant l'été 2003 :
Burundi :
Au Burundi, le bras de fer est engagé entre le pouvoir et les enseignants des écoles primaires et secondaires publiques, qui entrent à partir d’aujourd’hui dans leur troisième jour de grève, pour la deuxième fois cette année. Ceux-ci réclament du gouvernement qu’il acte officiellement dans son budget en préparation de 2014 une de ses vieilles promesses : la réduction des disparités salariales au Burundi. Ce qui doit se traduire notamment par des augmentations de salaires pour les enseignants, mais le gouvernement tergiverse.
http://www.rfi.fr/afrique/20130624-burundi-greve-enseignants-poursuit-malgre-repression

Kenya :
Le Kenya National Union of Teachers (KNUT), l'un des affiliés nationaux de l'IE, a informé l'IE que la grève nationale des enseignant(e)s, lancée le 25 juin dernier, avait pris fin le 17 juillet. Le syndicat d'enseignants a appelé ses membres à reprendre le travail dès le lendemain. Malheureusement, le Gouvernement est revenu sur sa promesse de ne pas punir financièrement les enseignant(e)s grévistes.
http://www.ei-ie.org/fr/news/news_details/2649

Burkina :
Les syndicats des enseignants de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) et du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur(SNESS) ont annoncé lundi à Ouagadougou la levée de leur mot d’ordre de grève, une décision prise après cinq jours de négociations avec le gouvernement.
Selon les syndicalistes qui donnaient une conférence de presse, ils ont pu, dimanche dernier, au terme des négociations, déboucher sur plusieurs points d’accord avec les autorités.
Ainsi, la vie du monde scolaire devrait en principe reprendre son cours normal après deux semaines de perturbations.
http://fr.starafrica.com/actualites/fin-de-la-greve-des-enseignants-burkinabe.html

Gabon :
Le président du Syndicat national des enseignants chercheurs (SNEC) du Gabon a annoncé mardi la suspension immédiate de son mot d’ordre de grève d’avertissement lancé samedi dernier pour exiger le paiement de la Prime d’incitation à la recherche (PIR), a-t-on appris de source syndicale.
Selon la source, ce revirement du SNEC fait suite à une décision prise le week-end dernier de payer dans les plus brefs délais, la prime d’incitation à la recherche. ‘’Vraisemblablement avant samedi prochain », a indiqué la source, précisant que la suspension de la grève a été annoncée lors d’une conférence de presse donnée à Libreville.
La colère du puissant syndicat des enseignants chercheurs du Gabon a été motivée par non matérialisation des engagements contenus dans le protocole d’accord signé avec le gouvernement en avril dernier.
Ce syndicat a observé une grève de plus de trois mois lors du premier semestre de cette année, paralysant ainsi les trois universités du Gabon.
http://fr.starafrica.com/actualites/gabon-suspension-de-la-greve-du-syndicat-des-enseignants-du-superieur.html

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Docteur OX
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Grand sage

Grèce, Grande-Bretagne, Mexique... : Grèves d'enseignants dans le monde à la rentrée 2013. Empty Mexico paralysée par une grève des professeurs

par Docteur OX Sam 7 Sep 2013 - 20:57

http://www.liberation.fr/monde/2013/09/04/quinze-jours-de-retenue-pour-mexico_929431


Récit Des professeurs en grève venus de tout le pays paralysent la capitale pour dénoncer une réforme qui ferait dépendre leur salaire d’une évaluation de leurs compétences.

Par EMMANUELLE STEELS Correspondante à Mexico

C’est une ville de manifestants au sein de la ville : la mer de tentes dressées sur le Zócalo, la grand-place de Mexico, est le camp de base des enseignants insurgés qui ont refusé de prendre le chemin de l’école il y a un peu plus de deux semaines. Le centre de la capitale, grouillant de leurs manifestations, est au bord de la crise de nerfs dans une mégalopole où la circulation est déjà un enfer en temps normal.



Des milliers de professeurs des cycles primaires et secondaires, venus des Etats pauvres du sud et du centre du Mexique (Oaxaca, Guerrero, Chiapas, Michoacán), sont entrés en grève le 19 août, jour de la rentrée des classes, entamant un bras de fer qu’ils disent «indéfini» avec le gouvernement du président Enrique Peña Nieto. Le point de discorde : une réforme éducative qui modifie leurs conditions de travail, instaurant notamment des évaluations périodiques du corps enseignant. La place et le salaire d’un professeur seront désormais conditionnés au résultat de ces examens.

Opposés à cette réforme, les grévistes de la Coordination nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE), l’un des deux principaux syndicats du secteur, ont lancé un appel à l’«insurrection nationale». Ils accusent le gouvernement de vouloir licencier massivement des profs afin de démanteler leurs organisations syndicales. Les législateurs ont fait la sourde oreille, le Sénat avalisant la semaine dernière un volet de la réforme, adopté quelques jours plus tôt par les députés.

Expéditions. Mais les enseignants annoncent qu’ils ne lèveront pas le campement du Zócalo. De là, ils mènent leurs expéditions quotidiennes vers les grandes avenues du centre-ville : il n’est pas un point stratégique de la capitale, pas même l’aéroport, qui échappe à leurs blocages. Mettant à l’épreuve la patience des automobilistes et les usagers des transports publics, ils ont aussi forcé le respect d’une partie de la population, qui leur attribue le mérite de lutter pour un sauvetage du système éducatif, mis à mal par des déficiences chroniques.

Seuls 47% des élèves mexicains terminent en effet le cycle secondaire. Des candidats enseignants qui ne réussissent pas les tests d’aptitude finissaient souvent par décrocher un poste. Des règles non écrites établissent qu’une place de professeur peut s’hériter au sein d’une même famille ou, plus fréquemment, se vendre. Les enseignants se disent victimes de cette corruption, mais les forces politiques du centre et de droite, qui disposent d’une majorité parlementaire écrasante, jugent leurs syndicats responsables de ces pratiques.

«Avec cette réforme, ce sont les enseignants qui gagnent», proclame le président Enrique Peña Nieto. «Faux, répond José Alfredo Martínez, un professeur de l’Etat d’Oaxaca (sud), qui participait mardi aux barrages installés sur l’avenue Reforma. Le but est de punir les enseignants en leur faisant porter toute la responsabilité des déficiences du système. Les évaluations doivent s’appliquer à tous les niveaux, jusqu’aux hauts responsables de la politique éducative. Les programmes doivent également être évalués, révisés, actualisés, pas seulement les enseignants.» En août, le scandale des manuels scolaires criblés de fautes d’orthographe et distribués à des millions d’exemplaires par le gouvernement a été présenté comme un énième reflet de l’indolence officielle en matière d’éducation publique.

«Hommes des cavernes». Du point de vue des professeurs, les problèmes sont d’une tout autre ampleur que ceux pointés par les législateurs. «Ma classe n’a pas de murs, un sol en terre, un toit de paille, pas d’électricité, pas de banc ni de tableau. Mes élèves marchent deux heures pour arriver à l’école et ils ont le ventre vide. Leurs parents n’ont pas de quoi leur acheter le matériel scolaire», raconte Emilia Martínez, une institutrice venue d’une zone rurale. Son salaire s’élève à 2 500 pesos par mois (140 euros). «Nous voulons une réforme qui donne des moyens à l’éducation», dit-elle, de retour au Zócalo après une manifestation.

«Ils ont peut-être leurs raisons, mais ils causent des problèmes à toute la ville en se comportant comme des hommes des cavernes», s’offusque Angel Ramírez, un étudiant. Les commerçants de Mexico estiment à 33 millions d’euros les pertes occasionnées par le mouvement. Alors que, sur les réseaux sociaux, certains automobilistes menacent de les écraser au passage de leurs marches, le maire de la ville, Miguel Angel Mancera, est félicité par les uns et décrié par les autres pour avoir renoncé à utiliser la force contre les manifestants. La semaine dernière, le secrétaire de la sécurité publique du district fédéral (DF, l’agglomération de Mexico), gouverné par la gauche, expliquait qu’il était impossible de déloger les professeurs du périphérique, étant donné leur supériorité numérique par rapport à la police. Sur ce grand axe, 5 000 professeurs bloquaient l’accès au siège de TV Azteca, insatisfaits du traitement médiatique qui leur était réservé. La plupart des médias mexicains préfèrent en effet rendre compte du chaos causé par les mobilisations et de la vague d’odeurs fétides qui s’échappent, selon eux, du campement des professeurs, plutôt que des raisons de la protestation.  
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Abraxas
Doyen

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par Abraxas Dim 8 Sep 2013 - 4:28
"Mais à part ça, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien…"

Et nous ne sommes que dans les premières décennies du libéralisme pur et dur…
Presse-purée
Presse-purée
Grand sage

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par Presse-purée Dim 8 Sep 2013 - 6:22
Le message sur la grève au Mexique est intéressant à mettre en relation avec la référence (déjà ancienne) proposée par Paratge:

Paratge a écrit:Une sociologie d’État : L’École et ses experts en France, Franck Poupeau
Raisons d’agir (2003)

En quoi les discours tenus sur l’École contribuent-ils à faire l’École ? Pourquoi les gouvernements successifs ont-ils peu à peu, depuis les années 1980, instrumentalisé les chercheurs et mis les experts à leur service ? Telles sont les questions auxquelles Franck Poupeau, enseignant-chercheur en sciences sociales, entend répondre en proposant une histoire sociale de la sociologie de l’éducation. Il s’agit alors de comprendre comment les mots peuvent devenir des choses, c’est-à-dire comment les recherches, les publications spécialisées, les enquêtes, les chiffres et autres expertises produisent l’École, et changent les pratiques de tous ceux qui s’y trouvent engagés.
Au cœur de ces analyses, on verra comment la sociologie de l’éducation est devenue une « science » au service de l’État, et en particulier des demandes ministérielles. Sous couvert d’évaluation du système d’enseignement, rendu seul responsable de l’échec scolaire, l’expertise sociologique tend à n’aborder les inégalités observées à l’École que sous l’angle des facteurs jouant au niveau des établissements. La mise en œuvre d’une sociologie de l’éducation plus autonome à l’égard des demandes de l’État serait une des conditions de possibilité d’une École plus libre, moins asservie aux conceptions managériales de l’organisation scolaire, dont la pensée d’État s’est paradoxalement fait le vecteur.
Les réformes ont pour but, outre de faire des économies, de faire croire que les raisons pour lesquelles la société ne fonctionne plus bien sont internes à l'école, évaluées, et que les responsables agissent pour les résorber. C'est pratique car cela évite de se poser des questions plus globales...

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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8

"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
Celadon
Celadon
Demi-dieu

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par Celadon Dim 8 Sep 2013 - 7:27
Depuis le temps que ce manège dure sans l'ombre d'une amélioration, bien au contraire, ça devrait ouvrir les yeux de la population, non ?
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