Tribune : "Waterloo éducatif :Napoléon exclu des programmes scolaires".

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/06/18/31003-20150618ARTFIG00325-waterloo-educatif-napoleon-exclu-des-programmes-scolaires.php

Dernière illustration de ce parti pris idéologique et politique: la réforme des programmes d'histoire du CM2 qui font l'impasse sur une période de plus de 100 ans comprenant l'épopée napoléonienne, l'Empire et la Restauration. Au collège, la place accordée à l'Empereur n'est guère plus favorable puisqu'il est relégué désormais à “un élément de compréhension contextuel”. Le Consulat et l'Empire avaient eux été largement escamotés des programmes de Seconde ; quant à Napoléon III et le Second Empire, ils avaient subi le même sort en classe de Première.

Le titre fait vraiment dans l'exagération...

Sinon, je ne peux donner tort à son auteur lorsqu'il évoque la disparition de Bonaparte des nouveaux programmes de CM2. Pour le collège, il dit un peu n’importe quoi (Beaucoup d’occasions nous sont données de parle de Napoléon et de son action je trouve). Par contre, pour le lycée je ne me prononcerai pas puisque je ne les connais pas.

L'auteur de l'article est le maire d'Ajaccio, donc pour l'objectivité, on pourra repasser en partie peut-être...

Lors de ma scolarité (bac en 2003), on avait très peu parlé de Napoléon et pas du tout de la restauration ou de Napoléon III.

Pour avoir travaillé en seconde Le colonel Chabert, je peux témoigner que mes élèves n'avaient strictement aucune connaissance sur l'Empire. Pas même sa situation dans la chronologie.

On est dans la logique de ce courant idéologique : l'histoire n'est plus faite pour réfléchir, à partir de ses zones d'ombre, de lumière, qui marquent et impulsent d'autres faits historiques, mais pour distribuer les bons et les mauvais points, dans une optique jugeante et rééducatrice.
Nous assistons à un phénomène nouveau : des procédés soviétiques au service du mercantilisme et du consumérisme. Produire des veaux à la bienpensance formatée, sachant trier les méchants et les gentils de l'histoire, sans analyse des grandes scansions, de leurs causes et effets, mais ne remettant surtout pas en cause les diktats de leur époque , qui comme chacun sait a toujours raison.

Oui, c'est tout à fait ça : des procédés soviétiques au service du mercantilisme et du consumérisme. Tout est dit.

Napoléon c'est le Mal: d'abord son œuvre essentielle a été le rétablissement des l'esclavage.
Du coup Hugo et Stendhal sont de vrais salauds.
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Les programmes de C3 ont été expurgé de ce qui existait avant Charlemagne pour faire plus de place à la contemporaine et plus précisément à la République. Ils étaient avant plus classiques en reprenant les quatre périodes.

Catalunya a écrit:Lors de ma scolarité (bac en 2003), on avait très peu parlé de Napoléon et pas du tout de la restauration ou de Napoléon III.

C'est en effet un problème, car c'était pourtant au programme (en seconde pour la Restauration, en première pour le Second Empire).

Iphigénie a écrit:Pour avoir travaillé en seconde Le colonel Chabert, je peux témoigner que mes élèves n'avaient strictement aucune connaissance sur l'Empire. Pas même sa situation dans la chronologie.

Cela ne veut pas dire qu'ils ne l'avaient pas fait au collège (programme de 4ème, repères du brevet pour les dates)

sookie a écrit:

Iphigénie a écrit:Pour avoir travaillé en seconde Le colonel Chabert, je peux témoigner que mes élèves n'avaient strictement aucune connaissance sur l'Empire. Pas même sa situation dans la chronologie.

Cela ne veut pas dire qu'ils ne l'avaient pas fait au collège (programme de 4ème, repères du brevet pour les dates)

C'est possible mais trop vite et donc trop mal.
(comme pour le français: ce ne sont pas les profs le problème, mais les programmes et les horaires).
Ça ne leur a pas permis d'imprimer, comme pour bien d'autres choses.

Vu le programme de 4e, on est obligé de faire tout vite, ou on ne fait pas tout.
Je ne pense pas que le problème soit là, même fait avec plus d'heures cela ne changerait rien pour ce qu'en gardent les élèves, surtout deux ans après.
Déjà qu'ils ne se rappellent plus de ce qu'on a fait dans le chapitre précédent, j'ai peut-être une vision faussée vu que je suis dans un collège dans lequel le niveau est très faible.
Mais faut dire quand même que si ils ne se rappellent plus de ce qu'ils ont fait auparavant c'est surtout parce qu'ils n'en ont rien à faire.

Iphigénie a écrit:

sookie a écrit:

Iphigénie a écrit:Pour avoir travaillé en seconde Le colonel Chabert, je peux témoigner que mes élèves n'avaient strictement aucune connaissance sur l'Empire. Pas même sa situation dans la chronologie.

Cela ne veut pas dire qu'ils ne l'avaient pas fait au collège (programme de 4ème, repères du brevet pour les dates)

C'est possible mais trop vite et donc trop mal.
(comme pour le français: ce ne sont pas les profs le problème, mais les programmes et les horaires).
Ça ne leur a pas permis d'imprimer, comme pour bien d'autres choses.

Je ne dirais même pas les programmes, surtout les horaires.

Catalunya a écrit:Lors de ma scolarité (bac en 2003), on avait très peu parlé de Napoléon et pas du tout de la restauration ou de Napoléon III.

Pareil la période de la restauration et celle de Napoleon III me sont longtemps restées inconnues, je ne les connaissais que par fragments incohérents (pour moi), à travers les bribes de mes lectures, et je n'ai réellement compris les différentes mouvances politiques de ce siècle qu'avec la récitation hebdomadaire des cours d'histoire de ma fille (CM1 ), qui a un instituteur extraordinaire. En plus de faire apprendre à ses élèves tout le programme de français (et même davantage), de maths etc, il fait des cours d'une clarté limpide ! Il est merveilleux ! J'ai enfin compris pourquoi la vie politique avait été aussi instable au 19e siècle, et ma fille aussi !

Je lui prépare un beau cadeau de fin d'année pour le remercier !

Si certaines "grandes" périodes de l'histoire sont vues à la va-vite au collège (chacun ses goût, mais moi je mets des guillemets si l'on parle de Napoléon), c'est parce que les programmes sont trop lourds, et difficilement finissables.

La société n'a que ce qu'elle mérite: il est impossible de réduire les programmes d'histoire dans ce pays sans créer une demi-révolution, comme nous l'avons encore expérimenté il y a quelques semaines.

La lourdeur des programmes n'est pas le seul paramètre. Au lycée, les programmes sont interminables et pourtant, la Restauration, la Monarchie de Juillet, la Commune, le Second Empire, la Belle Époque, une grande partie de la IVe République, et toute la Ve après 1962 ont été supprimés des programmes de Seconde ou de Première/Terminale.

En quatrième je fais un chapitre sur Napoléon face aux monarchies européennes parce que je trouve ça fondamental pour comprendre le monde d'aujourd'hui. Le programme me le permet mais je tire bien la couverture quand même. Pas sûr que ce soit un choix majoritaire des collègues...

« Allons ! faites donner la garde ! » cria-t-il.
Et, lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,
Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,

Bon, à décharge des programmes actuels, ce texte a été donné il y a au moins 20 ans au bac de français et les "dragons" y étaient déjà une métaphore hyperbolique poétique épique ...
De même que les "caravelles" de Colomb , dans un autre texte où "elles atterrissaient sur de nouveaux rivages" étaient

Spoiler:

....

L'école n'étudie pas tout, je n'ai jamais étudié la Seconde République et le Second Empire avant de préparer le CAPLP.

En ce qui me concerne, j'étudie Napoléon asse rapidement dans la partie Révolution et Empire (2 ou 3 heures : le sacre ; les aspects autoritaires ; la fondation d'une nouvelle France).

Par contre, je le réintroduis "en force" dans le chapitre L'Europe et la France en 1815 : volonté de conquérir un Empire, topo sur les attitudes des peuples et des puissants face à lui. Cette année, suite à des questions des élèves, j'ai même fait un long topo de la Berezina a Waterloo.

Pour la réflexion sur le court XIXe siècle (1815/1870-1871), j'approuve. Les programmes indiquent qu'il ne faut pas s'appesantir sur les régimes (qui figurent pourtant dans les repères chrono de 3e ; va savoir !) et sur les ruptures (révolution, coup d'Etat, guerre). Comme je le fais en fin d'année, j'avoue que je me contente du minimum... exceptée pour La Commune. Chaque année, j'y consacre une heure. Cette année, j'ai même fait plus : j'ai travaillé une heure en salle info afin de compléter un travail sur doc à partir du Cri du Peuple (la BD de Tardi sur un roman de Vautrin) et une autre heure pour la correction et la mise en perspective (début de la IIIe République).

Iphigénie a écrit:

« Allons ! faites donner la garde ! » cria-t-il.
Et, lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,
Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,

Bon, à décharge des programmes actuels, ce texte a été donné il y a au moins 20 ans au bac de français et les "dragons" y étaient déjà une métaphore hyperbolique poétique épique ...
De même que les "caravelles" de Colomb , dans un autre texte où "elles atterrissaient sur de nouveaux rivages" étaient

Spoiler:

....

En même temps la caravelle, c'est aussi un modèle d'avion !

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En ce qui concerne Bonaparte, je lui consacre pleinement 2h ("les temps forts de la révolution"), il est au coeur de la séance sur le Code Civl dans "La révolution et les femmes" et il est la star incontestée du chapitre de 3h sur l'Europe face à la révolution.
Voilà, ça ne sera jamais assez aux yeux de certains, pour moi ça suffit largement.

Les programmes d'histoire du secondaire ne sont pas là pour faire du "fan service" pour les amoureux de Napoléon, de l'humanisme ou des Lumières (au hasard)