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Feuchtwanger
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Ces profs qui ont choisi de déscolariser leurs enfants - Page 9 Empty Re: Ces profs qui ont choisi de déscolariser leurs enfants

par Feuchtwanger Dim 8 Jan 2017 - 11:32
GCZ a écrit:Bonjour, je suis nouvelle sur le forum et suis tombée par hasard sur ce fil...qui me fait bien peur!!! J'ai 3 jeunes enfants( 2 garçons de 5 ans en GS et une petite de 3 ans en PS) et franchement je m'interroge beaucoup!!! Pourtant je suis moi même tous les jours en train de ressasser la même chose: prof en collège (pourtant assez tranquille, à la campagne, pas de gros problèmes de discipline), je me dis mon dieu que le niveau est faible, et mon dieu que c'est dur de les faire bosser (j'ai souvent l'impression de faire cours seule, je fais tout et les élèves consomment, ou alors ne font même aucun effort d'absorption!!!). Et cette foutue réforme avec ces compétences à la noix !!!( je n'ose même pas faire de cours un peu magistraux ou de la grammaire et semble être une des rares "jeunes" profs à ne pas vouloir faire cours en îlots...) Bref... Je suis donc parfaitement consciente de tout cela, et à la fois je me dis mais que puis-je faire pour mes enfants afin d'éviter qu'ils ne ressemblent à la plupart de ces collégiens fainéants pour la plupart??? Alors faire l'école à la maison, outre tous les points de débat soulevés ici, pourrait être intéressant mais comment je fais pour payer la maison??? C'est quand même hallucinant en tant que parent et en plus prof donc faisant partie du système de se sentir à ce point pris en otage par le système complètement contre-productif et limite malsain de l'EN.... Dépitée... Je devais corriger des copies, et ben j'ai plus le courage. "Si j'avais su , j'aurais pas venue"!!! Very Happy Merci en tout cas pour ce débat enrichissant.

Je pense qu'en tant que profs, nous avons tendance à voir l'apprentissage des enfants à la maison comme un travail pour eux et pour nous. C'est normal, nous avons de cette occupation notre source de revenus.

En réalité, apprendre à ses enfants est un loisir. C'est une manière "d'enchanter"notre vie comme la leur en partageant un maximum d'activités. Nous les habituons trop à être de simples consommateurs sans la moindre responsabilité. Du coup, comme cette situation est anormale d'un point de vue anthropologique (l'être humain est un animal qui a besoin d'activité) mais que le système nous y habitue, nous en sortons tous malheureux (et eux aussi, même si ce mal-être s'extériorise par une paresse ou un désintérêt pour tout qui ne correspond pas à l'état naturel de l'enfant ni même de l'adolescent). En fait, si la vie quotidienne est une expérience partagée, culturelle et enrichissante, les frontières entre travail, loisir, corvée doivent s'estomper progressivement.

Dès le plus jeune âge, faire participer les enfants aux travaux ménagers (par exemple la cuisine) est très formateur. Cela permet de leur apprendre beaucoup de choses (les poids, les mesures, les proportions) de manière ludique tout en leur transmettant un savoir (sur la qualité de la nourriture, les recettes familiales, etc... qui est bien plus fondamental dans la vie que beaucoup de choses apprises à l'école). J'avais lu il y a quelques temps un article qui insistait sur le fait que les trentenaires/quarantenaires étaient la première génération qui n'avait pas reçu ce savoir familial depuis des siècles.

En fait, c'est globalement le problème à mon avis des jeunes. Ils ont besoin d'un savoir pour s'enraciner dans un patrimoine historique, scientifique, littéraire et ceci leur est actuellement refusé par une Education Nationale constructiviste qui cherche à en faire des individus efficaces (le sociologue Zygmunt Baumann parle "d'individus liquides") car ce sont de tels individus qui fonctionnent le mieux dans notre société et notre économie.

Donc, sans aller jusqu'à les retirer de l'école (justement parce qu'ils me semblent que les enfants pour ne pas tomber des nues quand ils seront confrontés à la société et sa laideur doivent être mis en contact avec celle-ci), j'essaye systématiquement d'utiliser le cadre familial pour créer ce sens de la continuité de l'enracinement. Par exemple, j'aime beaucoup la poésie et mes enfants apprennent beaucoup de vers, on fait des soirées récitations, etc... Je redonne à lire les livres de ma jeunesse à mes enfants (livres dont vous êtes le héros, etc...) et on échange nos souvenirs dessus. Même avec les écrans, je restreins au maximum leur utilisation pour eux afin de les accompagner (cela me donne une excuse auprès de ma femme pour jouer à des jeux vidéo, gnerk, gnerk,...). En ce sens, je trouve que les jeux vidéo peuvent être très positifs si plutôt que de leur donner le premier jeu venu, on essaye de leur montrer l'histoire du média, etc...
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par Miniloupiotte Dim 8 Jan 2017 - 11:38
https://www.youtube.com/watch?v=x24qJGFR0Y8
C'est le lien vers l'interview d'André Stern, auteur de ... Et je ne suis jamais allé à l'école. Cela fait tout à fait écho à ce qui est exposé par plusieurs d'entre vous ci-dessus : l'enfant apprend plein de choses de manière naturelle, grâce à sa disposition spontanée à apprendre naturellement en jouant.
Elyas
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par Elyas Dim 8 Jan 2017 - 11:44
Miniloupiotte a écrit:https://www.youtube.com/watch?v=x24qJGFR0Y8
C'est le lien vers l'interview d'André Stern, auteur de ... Et je ne suis jamais allé à l'école. Cela fait tout à fait écho à ce qui est exposé par plusieurs d'entre vous ci-dessus : l'enfant apprend plein de choses de manière naturelle, grâce à sa disposition spontanée à apprendre naturellement en jouant.

C'est une vision empiriste et biologique de l'enseignement. Cela marche très bien si on est dans un environnement le permettant avec une famille disponible (donc avec des profils sociologiques bien spécifiques). Imaginons un enfant d'une famille monoparentale des classes populaires défavorisées vivant dans une cité d'une ville ouvrière en déclin... je vois mal comment tu peux faire (et on a des tas d'études à ce sujet).
On est dans les idées de Summerhill d'Alexander Sutherland Neill, du tâtonnement naturel de Freinet (qui emmenait ses élèves se promener dans la campagne et dans la forêt dans les années 1920-1930) et cie. C'est très bien mais encore faut-il avoir le contexte et le professeur/le tuteur pour ce faire. L'enfant ne découvre pas seul. Il questionne et expérimente avec l'aide d'une autre.
Cela peut donner de magnifiques résultats tout comme des catastrophes incroyables. Le facteur qui change : l'engagement de l'adulte et l'environnement socio-culturel où cela se fait.
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chanii
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par chanii Lun 9 Jan 2017 - 19:32
Elyas a écrit:

C'est une vision empiriste et biologique de l'enseignement. Cela marche très bien si on est dans un environnement le permettant avec une famille disponible (donc avec des profils sociologiques bien spécifiques). Imaginons un enfant d'une famille monoparentale des classes populaires défavorisées vivant dans une cité d'une ville ouvrière en déclin... je vois mal comment tu peux faire (et on a des tas d'études à ce sujet).

Il y a beaucoup de préjugés là dedans, envers les familles monoparentales, les classes populaires..., non ? Quelles sont les études mentionnées ? Je pense qu'on a tous lu ici les différentes études qui affirment que l'école française accentue les inégalités... De manière assez étonnante, les études que j'ai pu lire à ce sujet concernant l'instruction en famille ont constaté l'effet inverse. Il ne s'agissait pas d'études françaises (je ne pense pas qu'il en existe, l'échantillon est très faible !) mais canadiennes.. Je me souviens aussi d'une étude britannique de Rothermel qui montrait que la réussite des enfants instruits en famille ne dépendait pas de la catégorie socio-économique des parents ni de leur niveau d'étude. Je pense que les (rares) personnes qui font la démarche d'instruire leurs enfants en famille ont à coeur de proposer un environnement épanouissant, qu'il consiste en visites de musées ou en partie de cache-cache dans la forêt.
Pour en revenir au sujet initial du post, j'ai décidé de déscolariser ma fille (alors en MS) quand (parce que ?) je suis devenue néo-titulaire. J'ai été véritablement choquée par la violence qui régnait dans les différents collèges où j'ai enseigné, par le peu d'efficacité du système aussi. J'ai profité du congé maternité du petit frère pour tenter l'expérience. Je n'ai pas fait ce choix pour que mes enfants soient "de petits génies", mais pour qu'ils aient le temps de jouer avec des copains tout en étant instruits, de développer leurs passions, fréquenter des gens différents... pour qu'ils soient respectueux d'autrui et autonomes aussi. Dix ans plus tard, je trouve que nous avons beaucoup de chance.
Spinoza1670
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par Spinoza1670 Mar 10 Jan 2017 - 9:42
lene75 a écrit:
Spinoza1670 a écrit:Il n'y a jamais eu autant de diplômés du brevet et du bac et donc de réussite scolaire.

Mais...

C'est exactement ça. La notion de réussite est très relative.

Pour prendre un exemple que je trouve parlant, parce qu'extrême, d'un parcours considéré comme une excellente réussite et qui pourtant... :

Nous avons eu, dans mon lycée, un élève brillant, cultivé, curieux, bosseur dans toutes les disciplines, au point que, 8 ans après, on en parle encore. Déjà à l'époque, sa prof d'HG et moi-même alertions tout le monde sur le fait qu'il avait une maîtrise de l'écrit très inférieure à ce que ses capacités, son niveau de réflexion et de maturité à l'oral et son sérieux laissaient attendre. Il était à proprement parler handicapé par sa capacité rédactionnelle (comme tous nos élèves, par ailleurs, qui sont des sinistrés du français). Soit, de toute manière les Lettres et les Humanités n'intéressent personne (sauf lui, justement) et dans les matières scientifiques il brillait, paraît-il. Ce garçon a évidemment brillamment réussi son bac S en crevant les plafonds dans les matières scientifiques et intégré une prépa prestigieuse. À l'issue de sa prépa, il a intégré (et pas dans les 1ers) l'école des Ponts, ce dont la plupart des collègues se sont félicité en saluant sa merveilleuse réussite (très rares sont nos élèves qui intègrent des écoles aussi prestigieuses alors que beaucoup en auraient la capacité). Oui... sauf que, pour fréquenter pas mal de normaliens et de polytechniciens, je crois pouvoir dire sans hésitation qu'il était bien "meilleur" (c'est-à-dire avec plus de potentiel) que la plupart d'entre eux (et je sais de source assez fiable que ce que les attentes à l'entrée à polytechnique ont pas mal diminué depuis la génération de mes connaissances, ce qui relativise aussi la notion de réussite à l'échelle de la nation), et mon mari m'a confirmé que, dans la prépa où il était, ceux qui font les Ponts sont ceux qui sont en queue de classe. C'est grosso mode considéré comme un échec. Donc oui, il a très bien réussi en faisant toute sa scolarité dans le public lambda (et, chez nous, dans une "bonne" classe de S sans problèmes de discipline majeurs, ce qui n'est pas le cas de toutes...), beaucoup mieux que la plupart des étudiants français, sauf qu'il n'a pas réussi à la hauteur de ses capacités et de son investissement. Il ne le saura jamais, mais je trouve ça injuste et révoltant. Ce serait un choix de sa part, de privilégier les fêtes, les sorties, etc., plutôt que ses études, pourquoi pas, on pourrait se dire qu'il n'y a pas que les études dans la vie, mais là ce n'est nullement de sa faute : c'était un élève très en demande et très investi dans ses études. Ce serait un cas isolé et il n'y aurait pas eu de signes précurseurs, on pourrait se dire que c'est la faute à pas de chance, sauf que dès la terminale, sa prof d'HG et moi-même avions l'impression d'un immense gâchis intégralement dû à des lacunes dans l'apprentissage scolaire.

Ne parlons même pas de tous ces élèves, largement majoritaires dans les établissements comme le mien, qui passent de classe en classe et obtiennent leur bac avec mention sans en fiche une rame, ils ne s'en cachent pas, ma CDE a l'habitude, totalement déprimante, de demander en conseil de classe à nos élèves de terminale combien de temps ils travaillent chez eux et toujours la même sidération, pourtant cent fois répété, quand ils lui donnent un chiffre compris entre 30 min et 2h, "par jour ?", "????.....????? Non, par semaine !" Ces profs qui ont choisi de déscolariser leurs enfants - Page 9 890557982 Nous avons plus de 90% de réussite au bac, donc tout va bien.

Mais parlons peut-être aussi, et surtout, de tous ces élèves en souffrance à cause de l'indiscipline qu'ils subissent alors qu'ils voudraient pouvoir travailler dans un climat serein. Et je suis en lycée... quand j'entends mes élèves et mes neveux me parler de ce qui se passe dans des collèges pourtant pas réputés difficiles, je suis absolument sidérée.

Un autre exemple de réussite relative aux critères de l'époque donné par Cripure :
User5899 a écrit:C'est hallucinant déjà que des nullités pareilles de cette série [L] puissent avoir le Bac sur une seule discipline [l'anglais] dont les référentiels sont moins exigeants que ce qu'on attendait de nous dans une troisième normale il y a 40 ans.

Nous avons discuté avec une bonne élève de l'an dernier, scolarisée dans une prépa A/L cette année. Elle plafonnait à 19-20 de moyenne en anglais. Son prof de prépa a refusé de corriger ses copies jusqu'en octobre en lui disant qu'elle devait avoir honte de simplement envisager de lui rendre "de telles merdes". Qui était vraiment fautif ?

Marre, marre et marre.

source : https://www.neoprofs.org/t101248-le-programme-de-terminale-litteraire-en-litterature-2016-2017-journal-des-faux-monnayeurs-les-faux-monnayeurs-gide-oedipe-roi-sophocle-pasolini#3628864

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par lene75 Mar 10 Jan 2017 - 10:41
J'ai compris ça la 1re fois où j'ai eu à surveiller mes élèves de L spé anglais soi-disant excellents linguistes (tant mieux pour eux parce que nuls ailleurs et incapables d'écrire une phrase dans un français correct, déjà c'est louche...) lors d'une conférence en anglais. Moi qui n'ai pas pratiqué l'anglais depuis des années, j'étais à l'aise et trouvais que la conférencière faisait beaucoup d'efforts (parler lentement, s'appuyer sur un power point, etc.) pour se faire comprendre. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre pendant toute la conférence mes élèves, "excellents linguistes" répéter : "Qu'est-ce qu'elle dit ? Je comprends rien !" Certains collègues (mais pas tous, loin de là), m'ont ensuite révélé le scandale de l'enseignement de l'anglais et des épreuves de bac.

J'en ai conclu que, contrairement aux élèves polyglottes que j'avais eus en lycée international, et qui, arrivés en France 3 ans plus tôt sans parler un mot de français me faisaient d'excellentes disserts de philo, ceux-là étaient tout bonnement nulliglottes.

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par Ajupouet Mar 10 Jan 2017 - 10:43
Pour la quantité de travail à la maison...
Ma grande est retournée au Lycée après 5 années d'IEF, en terminale S, option euro physique et théâtre.
Excellents résultats, commentaires non moins excellents des professeurs quant à ses capacités.
Travail à la maison? hum. Un peu le week-end, et le mercredi après midi. Jamais en soirée à part une relecture de ses notes, elle fait tous ses devoirs sur ses heures de trous.
J'ai le sentiment, et ce n'est pas qu'un sentiment, qu'elle n'en fiche pas une rame. Ça fait peur. Mais je ne peux pas lui en imposer plus, elle fait ce qu'on lui demande et a largement le niveau officiellement attendu et les notes qui vont avec.
Bref, on attend effectivement la prépa pour qu'elle se prenne une bonne gamelle heu

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par Miniloupiotte Mar 10 Jan 2017 - 13:14
Chanii, je trouve très intéressant de lire ton témoignage. La question que je me pose est celle d'autres personnes qui suivent ce fil : comment fait-on quand on travaille ? Se mettre à temps partiel ? Tu expliques que tu as commencé par ton congé maternité pour le petit frère pour commencer. Ensuite, il y a le congé parental avec aide de la CAF pour six mois, mais ensuite, sans solde c'est un peu délicat. Dans la famille que je connais qui fait de même (enfants non scolarisés, mais tout à fait socialisés par des activités diverses et variées) a pour l'instant un système où seul un des deux parents continue d'enseigner (l'autre est contractuel et ne prend pas de contrat en ce moment). C'est sûr que ça demande toute une organisation (financière, entre autres !)
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chanii
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par chanii Mar 10 Jan 2017 - 18:36
Miniloupiotte a écrit:Chanii, je trouve très intéressant de lire ton témoignage. La question que je me pose est celle d'autres personnes qui suivent ce fil : comment fait-on quand on travaille ? Se mettre à temps partiel ? Tu expliques que tu as commencé par ton congé maternité pour le petit frère pour commencer. Ensuite, il y a le congé parental avec aide de la CAF pour six mois, mais ensuite, sans solde c'est un peu délicat. Dans la famille que je connais qui fait de même (enfants non scolarisés, mais tout à fait socialisés par des activités diverses et variées) a pour l'instant un système où seul un des deux parents continue d'enseigner (l'autre est contractuel et ne prend pas de contrat en ce moment). C'est sûr que ça demande toute une organisation (financière, entre autres !)

Oui c'est sûr que ça implique beaucoup d'organisation et des choix... dans notre consommation (pas de resto, de téléphone portable dernier cri, de shopping...), notre lieu de vie (on a déménagé pour vivre à la campagne)... Bon, on est toujours un peu à découvert, mais c'était aussi le cas quand je travaillais. On voit au fur et à mesure. J'ai repris à mi-temps entre la fin du congé parental de mon fils et la naissance de ma dernière fille, et oui, c'était assez épuisant. Quand j'ai décidé de me mettre en disponibilité (congé sans solde donc), j'ai été très heureuse de profiter pleinement des avantages de l'instruction en famille et j'ai pu publier un album qui me tenait à coeur. Mais c'est possible que je retourne travailler dès septembre prochain (le travail de mon conjoint n'est pas assuré et la voie que choisit ma fille aînée actuellement coûte assez chère...) C'est sûr que l'argent facilite la vie quand on choisit l'instruction en famille... mais c'est aussi le cas quand on choisit de scolariser ses enfants :-)
Je connais aussi des familles dans lesquelles les deux parents travaillent, soit parce qu'ils ont des emplois qui leur permettent de travailler chez eux (assistante maternelle, traducteur...), soit parce que les enfants sont plus grands ou bien entourés. Il y a vraiment autant de cas de figure que de familles.
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par Ajupouet Mar 10 Jan 2017 - 19:23
Nous travaillions tous les deux.
Je travaillais en libéral (à mi-temps, en gros, libre de mes horaires) et mon mari travaillait deux jours en home office. Mais ma fille était grande, puisque déscolarisée en 4ème.
Avec des petits, il est beaucoup plus simple d'avoir un parent à la maison...à part pour les finances.

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par Miniloupiotte Mar 10 Jan 2017 - 21:38
Merci Chanii et Ajupouet, c'est sympa de partager votre expérience !
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par amour Mer 11 Jan 2017 - 2:03
gregwb a écrit:J'ai donné pas mal de cours particuliers dans ma vie et je continue encore un peu et souvent j'ai eu en face de moi des élèves déscolarisés,souvent quand ils veulent passer le bac. Je dirais qu'ils doivent être une vingtaine, peut-être trente.

Les parents vous disent que c'est formidable, que leur enfant est épanoui, qu'il est un génie en piano ou peinture, qu'il connait tout sur la seconde guerre mondiale, qu'à 12 ans il lisait Kant, qu'il n'est pas coupé socialement des autres car il sort avec ses amis, il va au club d'échecs, au conservatoire, au cinéma. En plus, il a de la chance, il évite ces classes surchargés pleine de cas sociaux, avec des profs volontaires mais débordés soumis à une hiérarchie incompétente, écrasés par des programmes stupides, bordélisés par des voyous. (aucune exagération, que des phrases déjà entendues)
Et moi, naïvement, très souvent, je les crois, je suis admiratif de cet élève et je me pose la question pour mes enfants. Serait ce meilleur pour eux?

Et puis le temps passe, les cours se suivent et non, je ne veux pas que mes enfants deviennent comme lui.

En général, oui, c'est une personne brillante mais très souvent prétentieux vis à vis de son savoir. Tout connaitre sur la 2e guerre mondiale signifie avoir vu tous les documentaires de la série Apocalypse, avoir parlé 3 fois avec son grand oncle qui "a bouffé du boche en 40" et avoir lu 2-3 livres d'un journaliste qui voulait se faire un petit bonus financier. C'est bien, mieux que beaucoup de son âge, mais ce n'est pas tout. Pourtant il est persuadé que c'est tout. Et finalement tu pries pour qu'au bac il ne tombe pas sur quelque chose en rapport avec la seconde guerre mondiale. En revanche, il y a des sujets sur lesquels, il ne connait rien, mais absolument rien.

Il a des copains, oui. Mais la plupart sont des nuls qui ne connaissent rien. Il le sait, il est meilleur qu'eux car il est différent, il a su lire à 2 ans, il connait Kant depuis longtemps.

Il n'est pas capable d'affronter une situation d'échec sur le plan scolaire (voire certains sur le plan personnel). L'école, le collège, le lycée, c'est dur on se prend des coups, on apprend à les encaisser. Alors oui, il aurait pu apprendre à les encaisser dans son club, son école de musique etc.. sauf que ce ne sont pas des lieux de mixité sociale aussi important que l'école. Et de toute façon c'est comme pour l'école, quand ça devient trop dur, on arrête et on fait à la maison. J'espère pour lui qu'il ne connaîtra jamais d'échec professionnel.

Il n'est pas toujours très tolérant vis à vis des "cassos" (cas sociaux), ceux qui ont pourri l'école où il n'a pas pu aller, ceux qui sont de tels monstres qu'ils ont détruit tout envie à ses parents l'idée de les lui faire rencontrer. D'ailleurs si maman a sacrifié sa carrière pour qu'il puisse étudier à la maison, c'est que ça devait vraiment être des gens affreux... oui, c'est toujours maman qui doit rester à la maison.

Mais il est sympa, il peut avoir des sujets de discussion très intéressants, en plus il ne parle pas des mêmes choses que les gens de son âge. Et puis quelques uns ne sont pas comme ça et sont vraiment bien.

Ce n'est qu'une vision très partielle, liée à quelques rencontres que j'ai pu faire.

A chaque fois les intentions des parents sont bonnes, mais on est en plein dans des problématiques actuelles : protection à outrance de nos enfants (risque zéro pour eux), bienveillance extrême (pas de note, pas de conflits)

A cela j'ajouterai une réflexion plus globale. Ce sont en général de bons gamins qui feraient de très bon élèves en classe. En avoir un ou deux comme ça de plus par classe pourrait changer grandement le climat scolaire. Mais personne n'est prêt à entendre l'argument suivant : "Laisse ton enfant dans cette classe difficile, ça sera bénéfique pour les autres" (d'autant que scolairement ça ne changera rien et que les bénéfices humains pour lui ne seront pas visibles tout de suite). Mais je me fais la même réflexion quand je croise des élèves qui galèrent dans le lycée ou le collège privé élitiste de la région.

Je vais me prendre plein d'attaques de parents qui déscolarisent et qui vont me dire que leur enfant est ouvert d'esprit, épanoui, tolérant, qu'il a des amis etc...
+ 100
C'est exactement ce que j'ai vu aussi en accueillant deux jeunes garçons, deux frères, qui avaient été éduqués par leurs parents jusqu'en terminale. Je ne l'avais cependant pas analysé aussi finement que toi, Gregwb.  Ils avaient un an et quelques mois de différence d'âge, et le plus vieux, qui était de loin le plus brillant avait loupé le bac. Les parents avaient donc décidés de nous les confier (enfin!). Le plus brillant, et le plus âgé, donc, prenait ses camarades de haut, mais était très fragilisé par son échec. C'était quelqu'un de très sympathique par ailleurs, mais clairement, il lui manquait une certaine empathie envers ses camarades.  Le plus jeune mentait tout le temps aux profs et ne pensait littéralement qu'à jeter sa gourme.
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par amour Mer 11 Jan 2017 - 2:30
Hirondelle78 a écrit:Bonsoir à tous,

Mon message de cet après-midi a, semble-t-il, clarifié certains points, ce dont je me réjouis. En particulier, comme l'a observé l'un d'entre vous, mes filles tournent avec deux ans d'avance. Ce n'est pas exceptionnel...

Je précise aussi un point. Elles sont en EAD (l'établissement propose un cursus présentiel que je n'ai pas les moyens de payer) et c'est l'équipe pédagogique, et elle seule, qui a souhaité cette évolution. Je ne l'ai pas sollicitée et j'ai considéré que les PE de mes filles étaient mieux placées que moi pour préconiser, à deux reprises, un système "deux années en une". Si l'équipe pédagogique devait décider de préconiser cela à nouveau, je les suivrais. Et idem s'il était décidé d'un redoublement.

Je souhaiterais répondre à Verdurette. Je ne me moque de personne et surtout pas des enseignants. Si mes filles sont aptes à faire des dictées d'une page de cahier petit format, cela ne porte préjudice à personne. Quant aux notions de grammaire qu'elles étudient, c'est dans le programme fixé par l'établissement.

Je souscris à ce que souligne Verdurette au sujet des cycles. La mise en place de groupes de niveau aurait peut-être permis aux (très) bons élèves de progresser harmonieusement sans léser les élèves moins avancés.

En aucun cas, je le répète, je n'ai voulu faire preuve de défiance envers les enseignants. J'enseigne depuis septembre 2000, je ne connais que trop les difficultés du métier.

En revanche, oui, j'éprouve une sincère défiance vis-à-vis de l'EN.

Je suis pour le moins dubitative quant à l'évolution des programmes dans l'enseignement primaire, notamment quant au moment où la lecture doit avoir été acquise.

Je suis atterrée par l'indigence des programmes du secondaire, par la mort du latin et du grec. J'ai étudié les deux et j'ai le toupet de vouloir que mes filles aient cette chance - et actuellement l'école de la République ne le leur permet pas. Je ne crois pas à l'évaluation par compétences, j'en vois les ravages chez mes étudiants. Je suis hostile au travail en groupe, là encore pour voir tous les jours les dégâts chez mes étudiants. Je pratique l'interdisciplinarité : j'ai soutenu, à un an d'intervalle, deux thèses, dans deux disciplines différentes en menant deux cursus en parallèle. Je fais une HDR dans une troisième discipline. Autant dire que je sais ce que c'est. Et que, pour être correctement pratiquée, l'interdisciplinarité ne fait sens que très tard dans le cursus, concrètement à l'entrée en doctorat. Avant, c'est de l'imposture.

En disant cela, ai-je mis en cause l'un d'entre vous ? Qui ? Les enseignants de LC voués à voir disparaître leur matière ? Les professeurs de mathématiques qui s'épouvantent que leurs élèves ne sachent rien démontrer ?

Je mets en cause un système qui fait de nous les baby-sitters gratuites des familles et qui transforme l'école en garderie comme plusieurs d'entre vous l'ont, à juste titre, déploré sur d'autres fils.

Oui, ce choix est tout sauf celui de la facilité. Enseigner à de jeunes enfants mobilise d'autres compétences pédagogiques que d'enseigner à des M2. Je n'ai pas la prétention de pouvoir tout leur apprendre, mais d'assurer leur suivi jusqu'à la fin du primaire, ça oui.

Je leur volerais leur enfance, pour certains. Rien de moins ? Diantre ! Elles vous remercient sûrement, mais, voyez-vous, elles ne semblent pas particulièrement affectées par cette spoliation. Au demeurant, et plus sérieusement, si je devais leur en rendre raison, je le ferai le moment venu. Cela me sera sûrement difficile, mais beaucoup moins que si je devais justifier un choix fait par facilité ou par conformisme, pour m'acheter une sorte de tranquillité sociale - et en faisant passer leur intérêt au second plan.

Bonne soirée.
+ 1
Ce n'est véritablement qu'à tes filles et à tes filles seulement que tu auras, éventuellement à rendre des comptes (et c'est peut-être le plus gênant d'ailleurs, l'incompétence, ou la difficulté, ou l'inconfort de l'école républicaine faisant d'ailleurs souvent, peut-être, "tampon", dans les conflits familiaux entre ados et adultes, comme le travail salarié le fait aussi parfois: "ton père/ ta mère est fatiguéE."Mais les exemples que GregWB et moi (et d'autres sans oute, je n'ai pas lu tout le fil) donnons visent aussi je crois, à faire avancer le débat et à s'informer mutuellement! Bien sûr, on peut monter sur ses grands chevaux de théoriciens qui n'y connaît pas plus que les autres en disant qu'il ne faut pas juger, ni donner d'exemples perso...mais alors à quoi sert de débattre?
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par the educator Mer 11 Jan 2017 - 6:40
Amour a écrit:Le plus brillant, et le plus âgé, donc, prenait ses camarades de haut, mais était très fragilisé par son échec. C'était quelqu'un de très sympathique par ailleurs, mais clairement, il lui manquait une certaine empathie envers ses camarades. Le plus jeune mentait tout le temps aux profs et ne pensait littéralement qu'à jeter sa gourme.
Le genre de profils que l'on ne rencontre jamais chez des enfants scolarisés, évidemment.
capucine42
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Érudit

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par capucine42 Mer 11 Jan 2017 - 7:39
Hirondelle, bien sûr que tes filles ont un niveau exceptionnel ! !!!
Ce qu' elles font à 3 /4 ans est au- delà de tourner avec deux ans d' avance. Tu sembles le minimiser. Est-ce que les professionnels de l' éducation dont tu parles et qui te conseillent tiennent ce genre de discours ?
Pour avoir une enfant de 3 ans à la maison, je ne pense pas me tromper en pensant que tes filles présentent une très forte précocité intellectuelle, non?
Pour le reste, tu ne fais effectivement de tort à aucun enseignant, tu as le droit de choisir un parcours parallèle et ton témoignage est très intéressant.
Rendash
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Bon génie

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par Rendash Mer 11 Jan 2017 - 10:41
Dimka a écrit:Salut,
Je ne vois pas ce que les exemples personnels apportent, si ce n’est d’arriver à la conclusion que certains s’en sortent (grâce) à l’école, certains ne s’en sortent pas dans le cadre scolaire, certains s’en sortent en dehors de l’école, et d’autres non. Wahou, quelle conclusion…

Du coup, on ne sait même pas si ceux qui sont en échec s’en seraient mieux sortis s’ils avaient suivi l’autre voie. Quant aux généralisations… Rolling Eyes Moi, j’ai connu des gens qui avaient été scolarisés à l’école, franchement, niveau scolaire pas terrible, et super arrogants, super puérils, toujours en train de bavasser pour ne rien dire, et surtout, pas du tout socialisés, pas du tout capables de s’intégrer dans un groupe intergénérationnel. Clair que les gens scolarisés, ce sont des prétentieux imbuvables. Puis j’ai fait du soutien scolaire pour ces gens-là, franchement, ça ne donne pas envie d’avoir des gamins comme ça.

Par ailleurs, je ne comprends pas cette hargne à l’égard de la différence, et cette volonté de juger : genre, c’est pas grave, si dans une société, tout le monde n’a pas été forgé dans le même moule, et on n’est pas obligé de considérer d’emblée que tout témoignage de différence est une volonté de frime. Donc ouais, y a des gamins qui vont à l’école, d’autres qui n’y vont pas, c’est pas la peine de cracher sur les alternatives à son propre choix pour faire valoir ce dernier. Puis si une solution n’est pas accessible à tout le monde pour des raisons intellectuelles ou économiques…ben, c’est pas grave, tant qu’il existe des solutions pour tous. L’égalité ce n’est pas l’uniformité.

Puis s’il y a quelqu’un de bien placé pour juger le choix des parents, c’est l’enfant devenu adulte, pas les commères qui généralisent à partir de deux exemples et qui considèrent que de toute façon faire différemment de ce qu’ils font, eux, c’est prétentieux et mal.

Pour la socialisation… je ne vois pas ce que l’école apprend : dans la vraie vie, on ne passe jamais sa vie avec trente-cinq gus de son âge, dans une salle, à écouter un cours. L’école n’apprend qu’un type de socialisation, c’est la socialisation nécessaire à l’école, donc je suppose qu’on peut parfaitement s’en passer, à moins de vouloir choisir lycéen, comme métier.

Dernier truc : « comment feront-ils quand ils auront un patron ? ». C’est sympa d’admettre que le rôle de l’école est d’apprendre la discipline et la soumission dans le but de faire des individus au service de l’entreprise et du patronat. :|

(puis franchement… Comme si l’école actuelle avait un franc succès sur cet objectif… Ces profs qui ont choisi de déscolariser leurs enfants - Page 9 437980826 )

Dimka, je t'aime d'amour. Si un jour ton super mouton tombe en panne, t'as un super renne à dispo.

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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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par Ajupouet Mer 11 Jan 2017 - 11:00
Dimka a écrit:Dernier truc : « comment feront-ils quand ils auront un patron ? ». C’est sympa d’admettre que le rôle de l’école est d’apprendre la discipline et la soumission dans le but de faire des individus au service de l’entreprise et du patronat. Neutral

Je sais, c'est encore un témoignage personnel, mais que je souhaite partager à ce sujet.
À 12 ans, au début de sa seconde, nous avons cherché à "ralentir" notre fille, c'est à dire à lui proposer des activités autres que scolaires, ne lui permettant pas d'accroître encore son avance. Elle a proposé de faire du bénévolat dans un centre de sauvegarde de la faune sauvage. Réponse : "trop jeune". Elle y est tout de même allée, et a demandé à faire un essai. Il a ont accepté vu sa motivation.
Au centre, ils lui ont donné (avec notre accord) des vers de farine à décapiter puis à presser pour en extraire le jus afin de nourrir des chauves-souris, en respectant des consignes sanitaires strictes  (rage oblige). :diable:
Pendant un mois, une journée par semaine, elle a nettoyé des cages, découpé des poussins en rondelles pour préparer la nourriture des rapaces, lavé, récuré. Je précise, ma fille est végétarienne convaincue...
Non seulement ils l'ont acceptée, mais après cette période probatoire, elle a pu aider aux soins des animaux, à leur manipulation, elle participait aux tournées de nourrissage, etc. Elle a naturellement fini par nourrir les écureuils et les renardeaux au biberon, ce qui est plus fun (mais pas que, les corvées sont toujours là).
Même en IEF on peut trouver des situations hors de la maison, avec des contraintes extérieures. C'était à mon sens d'autant plus dur qu'elle aurait pu dire non à tout moment. Mais elle s'est accrochée. Elle adore toujours autant aller là-bas, même si elle a moins de temps. Et elle sait maintenant repérer une fracture sur une aile de faucon, comment poser une perf hydratante, ou mettre du collyre dans un oeil de hibou grand duc (très impressionnant), sans parler de connaître les régimes alimentaires de tout ce petit monde.
En IEF, il y a des contraintes aussi, si on le souhaite :-)
Personnellement, je suis convaincue que c'est le modèle de comportement des parents qui joue beaucoup dans ce cas. Si les parents sont eux-même accrocheurs, volontaires et montrent qu'ils ont des contraintes qu'ils respectent, l'enfant aura toutes les chances de suivre le modèle.

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par Blablatrice occasionnelle Mer 11 Jan 2017 - 16:07
Nasopi a écrit:A part ça, un enfant peut, aussi, très bien s'en sortir en étant scolarisé du début à la fin dans l'école publique du coin, hein. C'est le cas de mon fils (et l'école publique du coin, ce n'était pas la ZEP, mais ce n'était pas Henri IV non plus). Il travaille entièrement seul depuis qu'il est en CE2, et je ne l'ai jamais fait travailler en plus. Heureusement que je ne connaissais pas le forum quand il était petit, parce que je me serais certainement affolée et je me serais em...dée, pour rien, à lui apprendre à lire moi-même ou à l'inscrire dans le privé !
La déscolarisation, je n'en aurais jamais eu le courage.

(...)

(Il faisait partie de l'équipe qui a gagné le tournoi international des jeunes mathématiciens l'été dernier à St-Pétersbourg. Cette année, en MPSI dans un lycée très prestigieux, il est major de sa promo. En première, il avait fait des étincelles aussi aux olympiades).
lene75 a écrit:
Pour prendre un exemple que je trouve parlant, parce qu'extrême, d'un parcours considéré comme une excellente réussite et qui pourtant... :

Nous avons eu, dans mon lycée, un élève brillant, cultivé, curieux, bosseur dans toutes les disciplines, au point que, 8 ans après, on en parle encore. Déjà à l'époque, sa prof d'HG et moi-même alertions tout le monde sur le fait qu'il avait une maîtrise de l'écrit très inférieure à ce que ses capacités, son niveau de réflexion et de maturité à l'oral et son sérieux laissaient attendre. Il était à proprement parler handicapé par sa capacité rédactionnelle (comme tous nos élèves, par ailleurs, qui sont des sinistrés du français). Soit, de toute manière les Lettres et les Humanités n'intéressent personne (sauf lui, justement) et dans les matières scientifiques il brillait, paraît-il. Ce garçon a évidemment brillamment réussi son bac S en crevant les plafonds dans les matières scientifiques et intégré une prépa prestigieuse. À l'issue de sa prépa, il a intégré (et pas dans les 1ers) l'école des Ponts, ce dont la plupart des collègues se sont félicité en saluant sa merveilleuse réussite (très rares sont nos élèves qui intègrent des écoles aussi prestigieuses alors que beaucoup en auraient la capacité). Oui... sauf que, pour fréquenter pas mal de normaliens et de polytechniciens, je crois pouvoir dire sans hésitation qu'il était bien "meilleur" (c'est-à-dire avec plus de potentiel) que la plupart d'entre eux (et je sais de source assez fiable que ce que les attentes à l'entrée à polytechnique ont pas mal diminué depuis la génération de mes connaissances, ce qui relativise aussi la notion de réussite à l'échelle de la nation), et mon mari m'a confirmé que, dans la prépa où il était, ceux qui font les Ponts sont ceux qui sont en queue de classe. C'est grosso mode considéré comme un échec. Donc oui, il a très bien réussi en faisant toute sa scolarité dans le public lambda (et, chez nous, dans une "bonne" classe de S sans problèmes de discipline majeurs, ce qui n'est pas le cas de toutes...), beaucoup mieux que la plupart des étudiants français, sauf qu'il n'a pas réussi à la hauteur de ses capacités et de son investissement. Il ne le saura jamais, mais je trouve ça injuste et révoltant. Ce serait un choix de sa part, de privilégier les fêtes, les sorties, etc., plutôt que ses études, pourquoi pas, on pourrait se dire qu'il n'y a pas que les études dans la vie, mais là ce n'est nullement de sa faute : c'était un élève très en demande et très investi dans ses études. Ce serait un cas isolé et il n'y aurait pas eu de signes précurseurs, on pourrait se dire que c'est la faute à pas de chance, sauf que dès la terminale, sa prof d'HG et moi-même avions l'impression d'un immense gâchis intégralement dû à des lacunes dans l'apprentissage scolaire.
Il est intéressant de confronter ces deux exemples. Je pense que tout dépend des individus mais ceux qui sont suffisamment brillants et passionnée et autonomes comme le fils de Nasopi me semblent bien rares. Un enfant vraiment exceptionnel s'en sortira et toute circonstance, ça ne prouve rien. L'exemple de Lene me semble malheureusement plus représentatif statistiquement, il n'y a qu'à s'intéresser aux origines sociales de ceux qui intègrent les meilleures écoles: de plus en plus ce sont ceux dont les parents fournissent des compléments consistants (je parle de contenus, l'argent ne suffit pas: de la reproduction d'universitaires).
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par gauvain31 Mer 11 Jan 2017 - 16:58
C'est ce à quoi on assiste de toute façon depuis longtemps était dénoncé déjà par Foucault dans es années 70 et moi-même pour être issu de milieu "populaire" à savoir que les réformes actuelles ont provoqué et pour but un maintien de domination de classe. Les diplômes (issus des grandes écoles) étant une justification de cette domination. Les postes devenant beaucoup plus rares, nous sommes bien depuis 30 ans dans une lutte des classes acharnée qui ne dit pas son nom. Comment maintenir sa domination? En empêchant notamment les bons élèves de quartier défavorisés et/ou issus de milieu populaire de concurrencer les enfants naturellement issu des catégories sociaux professionnelles élevées. Le phénomène s'est indubitablement accentué. Et sans trop me tromper, si j'étais né 10-15 ans après , je ne serai même pas là en train vous écrire. Les programmes, les réformes structurelles, les horaires disciplinaires en baisse, sont autant de levier sciemment entretenus pour empêcher ces très bons élèves issus de nulle part de se faire une place à de grand poste. La réforme du collège venant désormais achever ce processus. On a sciemment(ou par très grande incompétence, ou par simple idéologie, mais j'y crois moins) mis un plafond de verre à ces jeunes en jouant sur ce qui les distingue désormais des jeunes issu des CSP++: la maîtrise de la langue (en plus de la culture acquise depuis le début de la scolarité)

Depuis presque mes débuts je ne comprenais pas le sens des réformes mises en place, mais depuis que je raisonne en terme de "lutte des classes"(surtout depuis la réforme Chatel de 2010 et sa volonté de départ de ne garder l'option Histoire en TS que dans les grands lycées de centre-ville... à Toulouse c'était ça ) tout devient cohérent. Le maintien des classes bi-langue à Paris par rapport à la Normandie n'a fait que confirmer mes impressions, mais cela commence désormais à se savoir, même si les grands médias sont tous étrangement silencieux là dessus.

Un copain à moi qui a 49 ans actuellement (et inspecteur des douanes) , dont la mère était instit et le père agriculteur a bénéficié non seulement de toute cette culture , mais aussi de l'exigence de ses professeurs et des programmes de l'époque. Il avait par exemple 11 livres à lire en 1ère S pour le bac français. Il n'y avait pas à l'époque les fiches Hatier qui résumaient les livres. Ils étaient obligé de les lire. Qui aujourd'hui demandent aux élève de lire 11 livres dans l'année? Lui-même a enseigné récemment en Master, mais comme il dit , il n'y a de master que le nom.....

On nous a sciemment enlevé, par plein de réformes administratives et pédagogiques, les moyens de tirer les élèves vers le haut et notamment les moyens-bons élèves; c'est presque plus d'une génération entière qui été sacrifiée. Et encore j'ai de la chance d'avoir pratiquement que des professeurs en fin de carrière, ce qui a joué dans ma capacité à surmonter mes difficultés quand j'étais élève.

Tu as employé le terme de "handicapés". Je suis d'accord. J'ai cette année dans mes classes de seconde des "cerveaux rouillés", non développés, qui ne savent pas mettre en action lors des TP ce qu'ils lisent . Depuis 3-4 ans je vois pointer des copies blanches en TP et en contrôle. C'est nouveau pour moi. Je vois par ci par là des lueurs d'excellence à l'écrit qui apparaissent chez certains... mais ils partent tellement de loin, et combien vont faire un métier correspondant à leur vrai niveau intellectuel qui ne soit pas gâché par un manque de maîtrise de l'écrit ?

Cette lutte des classes va s'intensifier ces prochaines années car il y a un processus de ségrégation pédagogique (qui accompagne une ségrégation territoriale) qui désormais se met en œuvre sans réelle possibilité aux élèves dont le hasard de la vie les a poser du mauvais côté du périph (ou du quartier) de rattraper ou même ne serait-ce de grandir un avenir professionnel épanouissant correspondant.

Je crains qu'il ne faille attendre 15-20 ans quand les patrons embaucheront des ingénieurs indiens ou sénégalais (le Sénégal a maintenu le bac C et donc les anciens programmes en maths )

Pardon pour la longueur
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par gauvain31 Mer 11 Jan 2017 - 17:15
Voici l'extrait dont je vous parle. Foucault faisait un débat avec Noam Chomsky: de 35'05 à 36'50




Michel Foucault a écrit:On a l'habitude, du moins dans notre société européenne, de considérer que le pouvoir est localisé dans les mains du gouvernement et il s'exercent par un certain nombre d'institutions bien particulières qui sont l’administration [...] , la police, l'armée. On fait que toutes ces institutions là sont faites pour transmettre les ordres, les faire appliquer, et punir les gens qui n'obéissent pas. Mais je crois que le pouvoir politique, il s'exerce encore, il s'exerce en outre , de plus, par l'intermédiaire d'un certain nombre d'institutions qui ont l'air , comme ça , de n'avoir rien de commun avec le pouvoir politique, qui ont l'air d'en être indépendant et qui ne le sont pas. On sait bien que l'université, d'une façon générale tout le système scolaire qui en apparence est fait pour distribuer le savoir , on sait que cet appareil scolaire est fait pour maintenir au pouvoir une certaine classe sociale et exclure des instruments du pouvoir tout une autre classe sociale
Débat sur la nature humaine avec Noam Chomsky 1971


Dernière édition par gauvain31 le Mer 11 Jan 2017 - 17:30, édité 1 fois
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par Blablatrice occasionnelle Mer 11 Jan 2017 - 17:29
Je ne suis pas d'accord avec l'interprétation marxisante, la baisse du niveau concerne tous les élèves et touche aussi de plein fouet les CSP+++. D'ailleurs la reproduction d'universitaires (qui ne sont pas riches), dont les enfants sont surreprésentés dans les filières d'excellence n'effraie nullement l'élite économique. Elle ne tient pas particulièrement à y caser ses enfants, l'excellence étant de moins en mois convertible en statut social. Elle devient l'apanage d'une caste intellectuelle de plus en plus hermétique et marginalisée, qui n'intéresse plus grand monde.

Bien sûr, les élites économiques se reproduisent, mais elles empruntent de moins en moins l'instruction pour assurer cette reproduction, et ça c'est une évolution récente. Je crains que la suite logique, ce n'est pas le triomphe des ingénieurs sénégalais, mais d'un populisme anti-intellectuel où les compétences techniques ou littéraires n'auront guère de valeur.
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par Spinoza1670 Mer 11 Jan 2017 - 18:04
Si on raisonne non plus sur le territoire français, mais sur le monde entier, l'interprétation marxisante (lutte des classes) se tient peut-être.

1-2% de super-riches et/ou super-puissants (HEC, Oxford, Yale, etc.), 20% de cadres, 20% d'exécutants et le reste au chômage et pour faire des petits boulots. L'Etat-nation est un carcan qui ne doit rester en place que pour contenir les foules et gérer les services de base (police, justice). Tout ce qui peut être privatisé sans risque de perturbation grave doit l'être.

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par Feuchtwanger Mer 11 Jan 2017 - 18:40
gauvain31 a écrit:Voici l'extrait dont je vous parle. Foucault faisait un débat avec Noam Chomsky: de 35'05 à 36'50




Michel Foucault a écrit:On a l'habitude, du moins dans notre société européenne, de considérer que le pouvoir est localisé dans les mains du gouvernement et il s'exercent par un certain nombre d'institutions bien particulières qui sont l’administration [...] , la police, l'armée. On fait que toutes ces institutions là sont faites pour transmettre les ordres, les faire appliquer, et punir les gens qui n'obéissent pas. Mais je crois que le pouvoir politique, il s'exerce encore, il s'exerce en outre , de plus, par l'intermédiaire d'un certain nombre d'institutions qui ont l'air , comme ça , de n'avoir rien de commun avec le pouvoir politique, qui ont l'air d'en être indépendant et qui ne le sont pas. On sait bien que l'université, d'une façon générale tout le système scolaire qui en apparence est fait pour distribuer le savoir , on sait que cet appareil scolaire est fait pour maintenir au pouvoir une certaine classe sociale et exclure des instruments du pouvoir tout une autre classe sociale
Débat sur la nature humaine avec Noam Chomsky 1971

Je pense qu'il y a un grand paradoxe dans ces propos de Foucauld. C'est justement que son discours est devenu l'habillage théorique pour intensifier le rôle de répression sociale de l'école qui était justement en train d'être atténué par les processus d'ascenseur social que tu as évoqué.
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par amour Mer 11 Jan 2017 - 19:41
Foucault pouvait-il dire autre chose? La sociologie serait elle encore une discipline universitaire aujourd'hui s'il n'avait pas tenu ces propos?
gauvain31
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par gauvain31 Mer 11 Jan 2017 - 19:51


Feuchtwanger a écrit:e pense qu'il y a un grand paradoxe dans ces propos de Foucauld. C'est justement que son discours est devenu l'habillage théorique pour intensifier le rôle de répression sociale de l'école qui était justement en train d'être atténué par les processus d'ascenseur social que tu as évoqué.

Le paradoxe est bien visible..... jusqu'à aujourd'hui. Ce que je reproche clairement, c'est l'absence de traitement de ce paradoxe par les médias. Il est flagrant. Mais quel journaliste ose en parler?. Il y a peut-être Natacha Polony, Brighelli, mais je trouve que leur voix sur cet aspect des politiques éducatives n'est pas assez relayé. On parle plus actuellement de la baisse du niveau.... mais sans d'ailleurs approfondir les raisons de cette baisse. On est dans le constat et le fatalisme... au pire dans l'indifférence , mais indifférence liée à l'ignorance des enjeux ou des conséquences des réformes sur les processus d'apprentissage.

Ce mauvais traitement des médias m'a toujours questionné
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par Gremlin Mer 11 Jan 2017 - 22:51
Feuchtwanger a écrit:Il est de sensibilité royaliste JC Martin? Je n'ai pas lu son histoire de la contre-révolution, donc je ne me prononce pas. Ce qui m'avait vraiment soufflé, c'était son analyse de l'évolution du rôle de la loi.

Bonsoir Feuchtwanger,

navré d'arriver sur ce fil comme un cheveu sur la soupe, mais je suis dans l'impossibilité d'envoyer des messages privés et la discussion d'où provient cette citation a été fermée aux commentaires.

Je serais très intéressé de savoir où tu as lu l'analyse de Jean-Clément Martin sur l'évolution du rôle de la loi: pourrais-tu me donner une référence ?

Merci d'avance !
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