Dernières nouvelles de la réforme des rythmes scolaires

Bruno Suchaut, professeur à l'université de Lausanne, revient sur la question des rythmes scolaires en France que le gouvernement pourrait modifier.

Faut-il laisser le choix aux communes de revenir à la semaine d'école de 4 jours ?

Il n'y a pas d'étude, à grande échelle, qui irait dans le sens de cette réforme. Elle coûte beaucoup d'argent, pour des résultats qui seront quasiment nuls. Et sa mise en place est très différente entre une grande ville et un village de l'Ariège, par exemple. Laisser une certaine liberté aux communes est donc plutôt une bonne chose.

Damien Berthilier, du Réseau français des villes éducatrices (RFVE), s'inquiète du devenir du rôle éducatif des collectivités « si la première pierre des projets éducatifs de territoire - qui était le périscolaire - tombe ». Ce serait « aberrant » de renoncer à des activités périscolaires pour des centaines de milliers d'enfants, estime-t-il. Sans parler du « licenciement massif » des animateurs.

Fraser a écrit:D'un point de vue personnel: la coupure du mercredi me manque énormément pour 1-me poser, 2-faire le point sereinement sur le reste de la semaine. C'est aujourd'hui impossible. Je commence le lundi en apnée pour terminer le vendredi à bout de souffle.

Du point de vue de mes élèves (j'ose me mettre à leur place): on gagne une 1/2 journée. Je reconnais qu'il est agréable de les faire travailler le mercredi matin, mais impossible d'en tirer quoi que ce soit du jeudi midi au vendredi AM, sans compter qu'ils restent aussi longtemps (voire plus) en collectivité.

Pour beaucoup d'entre nous, revenir à une journée de 6 heures semble impensable, mais, je pense qu'on imagine les AM de 3 heures comme celle d'aujourd'hui: sans récré. Dans mon école, nous faisons une récré en fin d'AM (de 15h45 à 16h), mais depuis la rentrée, je ne sors plus, car je ne parviens pluss à clôturer mes séances de façon satisfaisante; sans compter, les devoirs à noter, les correspondances avec les parents à coller, les rituels auxquels tiennent les enfants......

Nuisible, le mot me semble fort, mais les semaines sont éprouvantes pour les enfants comme pour moi, PE. (je précise, je suis en REP+, à plein temps, le seul sur l’école).

Je serais d'ailleurs curieux de connaitre le taux d’arrêt des PE depuis la mise en place de cette reforme.

Jean6paul Delahaye a écrit:L’OCDE, qui avait souligné le nombre exceptionnellement faible de jours de classe en France a salué la réforme comme allant dans le bon sens. Eric Charbonnier expert à l’OCDE en charge des questions éducatives souligne dans le journal Le Monde du 24 novembre 2016 que, si l’écart avec nos voisins s’est réduit avec le passage de la semaine de 4 jours à 4,5 jours, il n’en reste pas moins que « la France, avec ses semaines de 4,5 jours – contre 5 jours dans la plupart des pays – est toujours le pays qui a le plus petit nombre de jours d’école…", dit-il. " Le rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale de juin 2015 écrit que « le retour à cinq matinées de classes ne fait plus vraiment débat,…Tout d’abord, si les effets de la réforme sur les résultats des élèves sont encore impossibles à établir, la cinquième matinée est appréciée pour les possibilités qu’elle offre sur le plan pédagogique

The Goon a écrit:
Maintenant on ne prétexte plus la fatigue des enfants ou un impact sur les résultats des élèves, on explique que ça permet de se rapprocher de la moyenne des jours de classe par semaine des autres pays de l'OCDE.

D’après une enquête menée par Snuipp-FSU13, principal syndicat enseignant, 94% des enseignants veulent un changement des rythmes scolaires dès la prochaine rentrée et 74% demandent une organisation à quatre jours.

luluvio a écrit:PE depuis 18 ans, je suis d'accord avec tout ce qui a été dit.

Quand à l'arrêt maladie, j'en suis (arrêtée depuis 15 jours, épuisée). Depuis la réforme je ne pense qu'à une chose : quitter le primaire, voire l'enseignement ....

The Goon a écrit:

Damien Berthilier, du Réseau français des villes éducatrices (RFVE), s'inquiète du devenir du rôle éducatif des collectivités « si la première pierre des projets éducatifs de territoire - qui était le périscolaire - tombe ». Ce serait « aberrant » de renoncer à des activités périscolaires pour des centaines de milliers d'enfants, estime-t-il. Sans parler du « licenciement massif » des animateurs.

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Dans la ville de Monsieur Berthilier, Villeurbanne, il y a un turn-over énorme des animateurs à cause des contrats précaires mal payés. Ce qui permettra d'arrêter le périscolaire sans licenciement.

Ma'am a écrit:

Très sincèrement, c'est la réforme qui m'a fait sauter le grand pas. Ce n'est pas ma seule motivation, mais ça a été le déclencheur pour passer le CAPES. J'ai eu l'impression d'être volée et bernée.

Ma'am a écrit:Oui, je me sens mieux. Mais il y a aussi la réforme du collège... Là où je fais mon stage, c'est assez soft, mais bon, je pense qu'il va falloir viser le lycée à terme...

Les collégiens ne sont pas si redoutables que ça en fait. Ils sont même attachants je trouve. Ça doit être mon côté bisounours !
Enfin, j'imagine que ça dépend des endroits, mais en primaire aussi en fait.

Les écoles devraient pouvoir revenir à la semaine de 4 jours. Selon un projet de décret dévoilé par le site spécialisé ToutEduc, ce texte pourrait permettre un retour à une semaine de 4 jours dans les écoles maternelles et élémentaires par dérogation et ce, dès la rentrée 2017.

Mardi, le texte a été transmis aux syndicats. Il doit être présenté devant le Conseil supérieur de l'éducation le 8 juin pour un avis consultatif et entrerait en vigueur le lendemain du jour de sa publication au journal officiel.

Une concertation va être réalisée auprès des parents. Il apparaît que dans les communes détenues par la droite prônent le retour en arrière. Celles détenues par la gauche abandonneront la réforme par étapes.

Le projet de décret précise en effet que l’organisation de la semaine scolaire ne pourra se faire que sur “une proposition conjointe d'une commune ou d'un établissement public de coopération intercommunale et d'un ou plusieurs conseils d'école.” Et encore, ce n’est qu’en cas d’accords favorables d’une majorité de conseils d’écoles, que les recteurs d’académies pourront in fine autoriser des aménagements de plages horaires...

Ce texte a été immédiatement critiqué par le Sgen Cfdt. Pour le syndicat, "le texte proposé revient à faire demi-tour. Il ouvre la boîte de Pandore des demandes contraires à l’intérêt de l’enfant.. L’École s'engagerait ainsi vers une reconcentration des heures de classe sur un trop petit nombre de jours, une réintensification du travail des élèves comme des personnels, une dégradation des conditions d'apprentissage et des conditions d'exercice des enseignants".

La gauche a sans doute fait l’erreur de voir dans cette réforme un « consensus » qui n’existait pas.

luluvio a écrit:Punaise, je n'y comprends plus rien !

Si ça doit être validé par les conseils d'école, ça veut dire que les parents ont leur mot à dire non (déjà que parfois - souvent - c'est tendu entre eux et les enseignants ....) ?

Ma'am a écrit:A mon avis, Paris ne tombera pas de sitôt...