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User17706
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Le "néo-management", ou le mal indéfini - Page 2 Empty Re: Le "néo-management", ou le mal indéfini

par User17706 Mer 27 Sep 2017 - 10:51
JPhMM a écrit:A croire qu'à l’Éducation nationale, le sens du mot "compétence" change à chaque contexte, voire à chaque phrase.
On a même parfois observé le sens du mot compétence changer au cours de sa prononciation.
Delia
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par Delia Mer 27 Sep 2017 - 10:55
Le mot est extrêmement bien fait.
Comme il appert lorsque l'on détache bien les syllabes...

_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
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par Balthazaard Mer 27 Sep 2017 - 10:57
Lefteris a écrit:Pas le temps de développer, mais je rappelle que  c'est l'introduction de ces compétences qui a transformé l'année de stage en véritable calvaire pour nombre de nos jeunes collègues, tant on peut pinailler sur n'importe quel "item". Ca sera pareil désormais ppur les titulaires, qui devront se plier à n'importe quelle ubie extra-pro locale. Il y a  par exemple des établissements où des  petits déjeuners sont organisés avec les parents d'élèves, hors cours. Quid de l'enseignant qui refusera , dans la case ad hoc ? Et ceux qui ne se jettent pas sur les stages stupides qui sont proposés, qui vont de je ne sais quelle lubie informatique à du développement personnel ?

Cette évaluation par blocs , c'est la culture de la soumission, la remise en cause permanente du système de concours, du la fonction publique de carrière ,puisque tout peut être effacé en une année.
La notation par pavés, du reste,  j'ai connu, il y a des administrations qui sont passées à ça  et la dérive a bien été présente. Plus de barèmes, plus de critères communs, tout repose sur un avis, et les propositions d'avancement sont faites sur ces bases.  Je me disais qu'au moins, dans l'EN, on échappait encore à ça. Raté, encore un truc  détruit, comme le grec ancien,  autant rester où j'étais pour  recevoir la même chose dans la tronche pour moins de ronds.  

Et  même s'il n'y a  pas de stages intensifs, l'esprit managérial est  encore plus diffus que confus, il est intégré, intériorisé, même par les "managés". Ca commence par la phraséologie , les éléments de langage, les mots clefs  que l'on retrouve partout qui contiennent des idées qu'on ne remet même plus en question ("équipe, "transverse" "bonnes pratiques" et toute une litanie trop longue à évoquer ici). Sur les reste, bonnes analyses de Zagara et Monseigneur.
Bon, faut que je parte socialiser des apprenants de manière éthique et responsable dans une ambiance propice...

c'est de la dialectique de base....amener "l'autre" à accepter et utiliser vos éléments de langage, ce qui 'l'enfermera dans votre logique. Cela dit il est facile de résister, je ne connais que "prof" "élèves" "cours" "pro" et "pro-adjoint", j'arrive à me débrouiller avec ce vocabulaire réduit. Nous ne sommes pas obligés de nous forger nos chaînes.
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par Balthazaard Mer 27 Sep 2017 - 10:59
pogonophile a écrit:Il arrive régulièrement que les perdirs soient accusés de faire du "néo-management", ce qui est manifestement le mal, puisque le management en général c'est le mal.

(Point considération générale :
Je comprends, le mot est problématique. Il fait référence au monde de l'entreprise, et renvoie à des méthodes de pression sur le salarié pour le pousser au rendement, donc au profit d'un autre.
Pour autant, il me semble que son sens est différent dans le service public. Par exemple, je considère que je fais du management quand, à l'issue d'une réunion, des gens qui ne voulaient pas particulièrement s'investir sortent en ayant envie de travailler sur un sujet, et point important, sont contents de le faire et conscients d'être contents. Aucun problème de conscience avec ça, c'est pour les élèves. Même chose quand je fais une médiation ou que je constitue des groupes de travail en fonction des personnalités : mettre en place les conditions d'une plus grande satisfaction, c'est préférable en soi, et en plus les gens travaillent mieux, ce qui est tout bénéf pour les élèves.)

Pour revenir au "néo management" : j'ai découvert l'expression sur des tracts du SNES. J'imagine que d'autres syndicats en parlent, mais c'est là que je l'ai vu. En farfouillant un peu, j'ai trouvé beaucoup de dénonciations des effets délétères, mais pas d'explication sur ce que c'est ; en passant je suis tombé sur cette page :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Où on peut lire en particulier, pour ceux qui ne souhaiteraient pas cliquer : "les chefs d’établissement apprennent lors de leur formation des techniques de néo-management visant à mettre à mal les collectifs et les individus. Jusqu’à présent, ils ont réussi au-delà de toute espérance..."
Le lien permet de s'inscrire à un stage permettant d'y résister, intention louable en soi puisque mettre à mal les collectifs et les individus, c'est une finalité peu recommandable, et dont l'utilité m'échappe.

Bon, en ce qui me concerne, j'ai reçu en tout et pour tout deux formations relevant du management : "conduire une réunion de manière à ce que tout le monde puisse s'exprimer", et "conduire un entretien individuel de recadrage sans que l'interlocuteur se jette par la fenêtre". Je ne devais pas être dans la bonne académie pour ainsi rater le coche, d'où une conception manifestement erronée du management, mais peu importe.

La question est la suivante : qu'entend-on par "techniques de néo-management" dans le service public ?

Ou "vous casse la gueule" c'est une variante qui peut précéder le vol par la fenêtre.
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par Balthazaard Mer 27 Sep 2017 - 11:13
Verdurette a écrit:Pas simple... je ne connais rien en management, mais je rejoins Monseigneur : nous travaillons sur de  l'humain, c'est très particulier.

Le côté club med de l'animation et du travail en équipe m'agace aussi. J'entends bien l'importance de la compétence disciplinaire et de la liberté pédagogique, mais cette dernière a, à mes yeux, une limite : on ne peut pas travailler dans sa classe comme un loup solitaire en ignorant les liens pour aller d'une classe à l'autre, et en ignorant superbement les pratiques des autres (ce qui ne veut pas dire s'y soumettre aveuglément).  En tant que parent d'élève, il y a quelque chose que j'ai constaté avec tous mes enfants : dans la classe A, dans une matière, on donne telles consignes, dans la classe suivante on remet tout en cause (et pas toujours de façon agréable pour le prof d'avant, mais si on y réfléchit les élèves, eux, n'y sont pour rien); la différence de façon de faire se traduit presque toujours par de mauvaises notes, sur le contenu ou sur la forme, et à l'âge collège et même lycée, tous les élèves ne savent pas toujours s'adapter seuls et prendre le recul nécessaire.

Donc revendiquer la liberté d'enseigner, oui, mais harmoniser les progressions et les pratiques me semble incontournable. Pour les pratiques, rien n'empêche d'en avoir de différentes, c'est même un enrichissement pour les élèves, en revanche je déplore qu'on les prenne parfois en otages d'un désaccord. Avec Monsieur X, vous faisiez ainsi, avec moi vous ferez ... (Je n'ose penser aux effets de ce genre de conviction sur les examens, quand l'élève de la méthode X est corrigé par un tenant de la méthode Y. Et ça, c'est sanctionner à mauvais escient.)

Nous constatons la même chose avec nos inspections,  pour moi je parlerai des IEN, certes il faut ignorer la succession des marottes et rester cohérent et droit dans ses bottes, mais que de discours pas du tout bienveillants cela nous vaut ! Avec des atteintes parfois gravissimes à notre estime de nous-mêmes...

Pour le travail en équipe, pluridisciplinaire etc ... la liberté pédagogique devrait précisément consister à le faire quand on l'apprécie et s'y sent prêt(e)... on peut très bien enseigner sans entrer dans de tels dispositifs.

Finalement je perçois ce "management" comme une façon de mettre a priori en défaut toute personne qui aura du mal à entrer dans la grille.  Elle ne fait pas la part belle à la personnalité, à l'individualisme ... mais j'oubliais, nous sommes à l'époque de la standardisation ... y compris pour nos élèves... J'attends le moment où on nous demandera de battre notre coulpe publiquement, à la japonaise.

Ce que relate Pogonophile sur le collègue fautif qu'il a bien fallu mettre en garde, mais qu'on a ensuite accompagné humainement me rassure sur la distance entre les injonctions et la façon de les mettre en oeuvre. Mais tout le monde n'est assurément pas aussi humain... Hélas.  Et le mépris qui suinte de moult propos personnels ou généraux de notre hiérarchie contribue à nous faire vivre un métier que nous aimons -pour la grande majorité-  de plus en plus mal.


Je n'ai jamais vu un examen où il n'y ait pas de réunion d'harmonisation pour éviter ce que tu dis....maintenant le correcteur est libre, il peut saquer sans raison une bonne copie mais je doute que ces dérives soient significatives.
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par Balthazaard Mer 27 Sep 2017 - 11:14
JPhMM a écrit:
pogonophile a écrit:Enfin, malgré l'intérêt et la vastitude d'un débat sur la pertinence du référentiel de compétences, la notion de "néo-management" reste confuse :fifi2:
A la lecture desdites compétences, la notion-même de "compétence" m'est de plus en plus confuse. Razz

A croire qu'à l’Éducation nationale, le sens du mot "compétence" change à chaque contexte, voire à chaque phrase.

Avant de s'interroger sur son sens il faut se poser la question de son existence.
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par Invité Mer 27 Sep 2017 - 11:27
Balthazaard a écrit:
JPhMM a écrit:
pogonophile a écrit:Enfin, malgré l'intérêt et la vastitude d'un débat sur la pertinence du référentiel de compétences, la notion de "néo-management" reste confuse :fifi2:
A la lecture desdites compétences, la notion-même de "compétence" m'est de plus en plus confuse. Razz

A croire qu'à l’Éducation nationale, le sens du mot "compétence" change à chaque contexte, voire à chaque phrase.

Avant de s'interroger sur son sens il faut se poser la question de son existence.

Être capable de comprendre ou de faire ?
Lefteris
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par Lefteris Mer 27 Sep 2017 - 12:04
pseudo-intello a écrit: j'ai des principes (et une éthique, aussi bizarre que ça puisse paraître), qui ne sont pas compatibles avec ces idioties : jamais je ne remplirai la moindre grille d'auto-évaluation.
Même chose, mais je ne sais pas encore ce que je ferai : ou je ne remplirai rien , ou je cocherai "excellent" partout.

Delia a écrit:
 Un (tout petit, petit) petit pinaillage :
Auparavant, les motivations au travail étaient de caractère externe : gagner de l'argent, afin de pouvoir vivre ou d'acheter un objet de consommation. Le temps de travail n'avait pas en lui-même ses propres motivations.
Nouveauté du machinisme au XIXe;
Encore plus auparavant, existait aussi le goût de la belle ouvrage.
Quant au néo-management... En latin seconde j'avais constitué un dossier de textes antiques sur l'art et la manière de faire travailler les esclaves, notamment en leur demandant leur avis sur l'organisation des tâches. Quitte à ne pas suivre ledit avis...
Deux conclusions :
nihil noui sub sole...
Étonnez-vous qu'on ne veuille plus enseigner les langue anciennes !
Très bon exemple. Les Romains n'avaient finalement que peu de problèmes avec leurs esclaves, car il n'y avait pas de conscience de classe. Et il n'y avait pas de conscience de classe car ils pratiquaient déjà l'individualisation à outrance. Les esclaves n'avaient pas de statut unique , ne se ressemblaient pas (d'où d'ailleurs le nombre de termes : verna, mancipium, servus...) , il y en avait de très riches, quasiment libres -hors liberté civique- dans les faits (on pouvait même se vendre soi-même pour exercer des professions lucratives, comme administrateur de biens), de très bien traités, de très maltraités, des pauvres, des chefs, des employés, des tâcherons, des commerçants par délégation, des professions libérales. Des esclaves privés nés dans la famille, des esclaves publics ou de grandes propriétés, des prisonniers, des esclaves qui achetaient eux-mêmes des esclaves, des esclaves achetant leur liberté et reproduisant le système...
Tour le monde avait intériorisé cet état de fait comme un état social "normal". Les esclaves chargés de former les autres étaient à cheval sur les qualités du bon esclave, une sorte de code, ce que démontre très bien la thèse de J.C. Dumont. Les mentalités collectives se façonnent, et l'Antiquité, avec le recul qu'elle offre, permet des angles de réflexion de ce type.
Ceux qui ont du temps à "perdre", peuvent aussi lire le chapitre de l'ouvrage collectif L'homme romain, se rapportant aux esclaves.

En outre, quand on a connu le management dans d'autres lieux avant qu'il ne débarque dans l'E.N. on ne peut que confirmer ce que tu dis : une des "pratiques" (je commence à vomir ce mot, à force) managériales essentielles consiste à faire parler les gens, leur demander leur avis pour dégonfler les situations, et obtenir finalement d'eux-même ce qui était prévu (surcharge de travail, suppression d'un poste, etc.) .
La réunionite est aussi une "pratique" managériale, j'en ai déjà parlé, je ne vais donc pas radoter.

Ne pas oublier que le verbe "manager" vient de "maneggiare", et comprend la même racine et la même idée que "manier", "manipuler".


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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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par Zagara Mer 27 Sep 2017 - 12:22
Moi je mettrai excellente partout parce que je m'auto-évalue comme excellente et voilà. C'est encore la meilleure méthode pour ne passer que 2 secondes sur ces bidules.
A mes supérieurs de réussir à me prouver le contraire sans recevoir un pain dans la figure, comme le leur conseillent leurs circulaires (bon courage).

(par contre ne pas tout mettre à l'envers : il n'y avait pas de "conscience de classe" parce que le concept de classe n'avait pas été inventé. L'histoire des idées ça compte. Les idées sont des forces matérielles de l'histoire. On ne peut pas faire de lutte de classes si on n'a pas le concept "classe". Soit dit en passant, c'est un problème de notre temps actuel : la dissolution du concept de "classe" en prétendant le "dépasser", organisée par ceux qui en avaient l'intérêt, a limité les capacités des gens d'aujourd'hui à comprendre ce qui leur arrive et à se fédérer contre leurs chefs. Il faut avoir des outils intellectuels pour transformer un mécontentement en révolte, et d'autres outils pour transformer une révolte en lutte de classes. Je ne sais même pas si nos contemporains, pris dans leur majorité, ont encore les outils du premier ordre ; ils ont certainement perdu ceux du second, en tout cas).
pseudo-intello
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par pseudo-intello Mer 27 Sep 2017 - 13:30
pogonophile a écrit:le référentiel de compétences des enseignants, qui si j'ai bonne mémoire est sorti en 2013, et a été approuvé par les organisations syndicales.

Ce n'est pas vrai. Il aurait fallu dire "certaines organisations syndicales".

pogonophile a écrit:Au moment où j'en avais entendu parler (j'étais encore enseignant à ce moment là), j'avais haussé les épaules : il me semblait que le ministère formalisait et reconnaissait ce qu'on faisait déjà.

Cf mon post sur les items qui ne veulent rien dire, ou pas la même chose pour tout le monde".

Et puis les réformes à la "vous le faites déjà", ça va bien, on a déjà vu.
Acte I : l'histoire des arts. tous les promoteurs de ce trucs nous ont expliqué que non, voyons, on n'aurait pas de travail en plus (pour le même salaire, rappelons-le), parce que l'histoire ds arts, on en faisait déjà, sans le savoir, dans notre cours (comme M. Jourdain et sa prose...).
N'empêche qu'une fois instauré, comme on pouvait s'y attendre, il y a bien eu du travail supplémentaire. Et les manuels et les programmes regorgent de petites touches estampillées HDA qu'il n'y avait pas auparavant.

Acte II : le nouveau statut. Mais non, ça ne fait pas de travail en plus (pour le même salaire, et même très exactement le même salaire, rapport au point d'indice gelé), voyons, on ne fait que formaliser ce que vus faites déjà.
Sauf que tout ce qui était facultatif, sur volontariat et de ce fait payé en heures sup auparavant est devenu obligatoire et gratos (et je remercie ma chef qui a ses - gros - défauts - mais continue à payer les liaisons CM2 - 6e en HSE alors qu'elle n'y est techniquement plus obligée. Mais bon : à chaque fois que le droit est remplacé par le bon vouloir, ça sent le roussi).

Avant, on nous demandait de faire de bons cours, d'accepter voire solliciter si besoin des RDV avec les parents et d'assister aux conseils de classe, et c'était tout (et c'est déjà pas mal !)

[/quote]Manifestement tout le monde ne partage pas ce point de vue, il semble qu'une partie des missions soient ici considérées comme ne relevant pas du boulot d'enseignant. Je ne saurais dire ce qui relève d'une crise de l'identité professionnelle légitimée par la difficulté objective de l'enseignement, et ce qui constitue un refus peu défendable du fait que l'Etat employeur définisse les missions qu'il confie à ses enseignants employés.[/quote]

L'Etat me confie la mission d'enseigner. C'est mon devoir premier, je suis enseignante. Je suis assez proche en cela de la thèse défendue dans le manifeste des instituteurs syndicalistes de 19.5.
"Ce n'est pas au nom du   gouvernement, même républicain, ni même au nom du Peuple français que l'instituteur confère son enseignement : c'est au nom de la vérité. Les rapports mathématiques, les règles de grammaire, non  plus  que les faits d'ordre scientifique, historique, moral, qui le  constituent,  ne sauraient dès lors être soumis aux fluctuations d'une majorité. "

Les ministres passent, les guignols qui arrivent à gangrener le ministère en fanfaronnant avec des lubies débiles ne m'intéressent pas (et font beaucoup de mal à la profession ainsi qu'aux élèves, il n'y a qu'à voir la catastrophique et interminable parenthèse de la méthode globale de lecture, et le sort réservé aux instits qui y résistaient). Les savoir restent, immuables ou presque pour al plupart (dans certaines disciplines, ce n'est que partiellement vrai). On traumatise les stagiaire instits avec le prédicat qui disparaît au bout de deux ans (et tant mieux), on casse les instits qui font de l'alpha-syllabique avant de se rendre compte qu'en fait, ils avaient raison, on nous impose le travail en séquence, et puis non, et puis si, et on attend le prochain numéro, mais ce n'est pas sérieux.
J'ai des supérieurs hiérarchiques, mais, fonctionnaire, je suis au service de l'Etat,de la nation. Si les supérieurs hiérarchiques (je parle principalement des gens plus haut dans l'échelle que les CDE,allant de l'IPR au ministre) oublient qu'ils sont supposés servir la nation et non leur propres intérêts ou la bonne place au chaud de leurs copains, en encourageant à faire de la jolie vitrine plutôt qu'à dispenser un enseignement de qualité (et c'est une dérive bien possible de nouveau système, qui certes existait déjà avec le "rayonnement", mais est amplifiée par la segmentation en items, et leurs intitulés), je n'entre pas là-dedans. on peut cocher de nombreuses cases tout en restant dans la vacuité. On peut se recentrer sur l'essentiel (ceci dit, certains très bons profs font des projets aussi, je ne dis pas le contraire).
A cela s'ajoute qu'un élève qui a UN projet par an est généralement content (sauf si c 'est un projet pourri, et il en existe). Un élève qui a des projets dans toutes les matières (parce que le prof est bien obligé s'il veut remplir les critères du bon prof), il s'en fout.

Si tu ne me suis pas sur le principe du projet qui nuit parfois grandement à la qualité du reste, je t'invite à taper quelque chose comme "belkacem epi quidditch" dans Google ou sur Néo, ou à farfouiller dans le twitter  de l'ex-ministre.

Dans tous les cas, les évaluations basées sur ce référentiel sont excessivement rares, une poignée au fil de la carrière. On peut donc difficilement y voir un outil de management au sens d'un contrôle régulier de l'activité du salarié, auquel on demande de justifier chaque fait et geste.

Je suis étonné que tu ne comprennes pas. Évidemment que si le gouvernement disait "OK, demain, le chef recrute tout le monde, note tout le monde, et vous convoque en RDV carrière chaque année", ça ne passe jamais.
En revanche, si on commence par quelques RDV carrière bien espacés, ça passe un peu moins difficilement et ça y'est, la brèche est ouverte et prête pour la suite. Si le chef peut donner dans un premier temps son avis sur les "postes à profil" puis sur les "postes éclairs", ça fait du bruit, mais moins, et le cheval de droit est entré dans la cité.
Si on commence par un ou deux items où le CDE évalue nos compétences disciplinaires, on dessine la première éraflure sur la séparation entre notation administrative et pédagogique, et vu les énormités pédagogiques proposées parfois par un CDE de bonne foi (je ne lui jette pas la pierre, chacun son métier), et c'est grave.


(et entre nous, je n'ai pas encore bien compris mon positionnement dans le travail conjoint avec les IA-IPR, que je vois une fois tous les 36 du mois, et qui pour la plupart sont restés dans une approche très strictement disciplinaire du métier d'enseignant, manifestant rarement de l'intérêt sur ce qui se fait hors de la salle de classe)

Encore heureux. M'est avis que si tout se passait correctement en classe, l'EN dans on ensemble s'en porterait beaucoup mieux.  


Enfin, malgré l'intérêt et la vastitude d'un débat sur la pertinence du référentiel de compétences, la notion de "néo-management" reste confuse.
Je ne suis ni au SNES, ni versée dans le vocable du management, mais je suppose que l'idée globale défendue est que de supérieur hiérarchique administratif point-à-la-ligne, le CDE est sommé (on ne lui demande pas son avis, et certains répugnent à entrer dans ce petit jeu) à se comporter davantage comme un chef, limite un petit patron, avec davantage de pouvoir sur les enseignants, qu'il soit qualifié ou non (le disciplinaire...). Et non, "avoir été prof" ne suffit pas pour évaluer le travail d'un prof, surtout quand on voit à quel point les élèves, leurs réactions, leurs besoins et leurs lacunes évoluent en quelques années seulement.
Et sincèrement, je ne vois pas comment vous pourriez trouver le temps de manager les profs, avec le bahut à faire tourner, vos différentes tâches quotidiennes, les usines à gaz inutiles telles le LSUN à mettre en place, etc. J'ai déjà vu la différence de disponibilité et d'efficacité globale (ça s'est ressenti sur le comportement des élèves dans l'établissement) de ma direction quand il a fallu mettre en place la réforme du collège, les EPIS, le SLUN et le reste du package (encore une fois, je ne leur jette pas la pierre, le temps n'est ps extensible).
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par User17095 Mer 27 Sep 2017 - 13:36
Calmons nous sur les comparaisons avec l'esclavage et le management d'entreprise, je rappelle qu'on n'est pas dans la grande distribution mais dans le service public, donc que le but de notre travail n'est pas de générer du profit.
Ainsi, la "réunionite" n'est pas un outil de management destiné à faire plier les résistances pour gagner des sous. Elles sont dans un but utile (enfin, la plupart... du moins j'essaie) aux élèves - par exemple, une réunion d'équipe pédagogique lancée par le professeur principal pour travailler sur le climat d'une classe qui tourne mal.

Quant à la lutte des classes au sein de l'EPLE, gardons nous d'une transposition douteuse. Il n'y a pas de dynamique exploitant/exploité quand on parle de service public : personne ne gagne d'argent sur la sueur des enseignants. On pourrait gloser sur la dérive induite par les rapprochements école-entreprise, qui me hérissent le poil, mais ce n'est pas l'entreprise qui emploie les enseignants.
JPhMM
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par JPhMM Mer 27 Sep 2017 - 13:41
Balthazaard a écrit:
JPhMM a écrit:
pogonophile a écrit:Enfin, malgré l'intérêt et la vastitude d'un débat sur la pertinence du référentiel de compétences, la notion de "néo-management" reste confuse :fifi2:
A la lecture desdites compétences, la notion-même de "compétence" m'est de plus en plus confuse. Razz

A croire qu'à l’Éducation nationale, le sens du mot "compétence" change à chaque contexte, voire à chaque phrase.

Avant de s'interroger sur son sens il faut se poser la question de son existence.
Ce qui revient au même Wink

De fait, je ne m'autoévalue pas, puisque "être capable de s'autoévaluer" ne fait pas partie des compétences requises. :aaq:

_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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par User17095 Mer 27 Sep 2017 - 13:49
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Je ne rejoins pas ta perception de l'évolution du métier de CdE. On ne nous demande pas de jouer au petit patron ni au caporal, c'est même plutôt l'inverse. Un candidat au concours qui dirait "pour conduire le changement, je tape du poing sur la table, s'ils sont pas contents ils iront voir ailleurs" se fera immanquablement jeter. Les enseignants sont très protégés par leur statut et leurs syndicats, et l'irrédentisme est devenu un fonctionnement habituel ; c'est particulièrement marqué à Paris où le CdE est le premier crucifié quand ça chauffe.
Quant à la multiplication des évaluations, prélude au recrutement par les CdE, que tu pressens, tu oublies deux aspects : les CdE n'ont ni le temps, ni l'envie de faire ça ; tous ceux avec qui j'ai échangé à ce propos trouvent la perspective débile, et aucun syndicat ne défend cette idée.

Enfin sur l'évaluation, une petite voix me murmure qu'il est plutôt cocasse d'évaluer quotidiennement les élèves, mais de ne pas accepter de l'être...
JPhMM
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Demi-dieu

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par JPhMM Mer 27 Sep 2017 - 13:58
En même temps, nous ne sommes pas des élèves.
Du reste, qui évalue les évaluateurs CdE et inspecteurs ?

_________________
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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par User17095 Mer 27 Sep 2017 - 14:00
JPhMM a écrit:En même temps, nous ne sommes pas des élèves.
Du reste, qui évalue les évaluateurs CdE et inspecteurs ?

Pas des élèves, mais des fonctionnaires d'Etat quand même, ce n'est pas stupéfiant que l'Etat évalue ses employés il me semble.

Quant aux CdE et inspecteurs, ils sont évalués par les DASEN, recteurs, ou IGEN, selon les moments et les situations...
Tous les trois ans pour les perdirs, les inspecteurs je ne sais pas.
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User17706
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par User17706 Mer 27 Sep 2017 - 14:00
pogonophile a écrit: Enfin sur l'évaluation, une petite voix me murmure qu'il est plutôt cocasse d'évaluer quotidiennement les élèves, mais de ne pas accepter de l'être...
Là, je pense franchement, j'espère que vous me pardonnerez d'être direct, qu'il faudrait dire à la petite voix de réfléchir un peu à ce qu'elle murmure :·)

L'évaluation des élèves se justifie précisément (et uniquement) par le fait qu'ils sont élèves. Il est évident qu'un professeur qui par ailleurs est (p. ex.) étudiant accepte d'être évalué comme étudiant et à la manière dont le sont les étudiants (j'étais pas plus tard qu'hier à la soutenance de M2 d'un professeur en exercice).

De ce qu'un individu pense que les élèves et étudiants doivent être évalués, on ne saurait tirer aucune espèce de conséquence sur ce qu'il devrait penser au sujet de l'évaluation des professeurs en tant que professeurs et des instances qui ont la légitimité pour l'évaluer comme professeur (ou au sujet de l'évaluation par leur hiérarchie des policiers, pompiers, caissiers, etc.).
JPhMM
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par JPhMM Mer 27 Sep 2017 - 14:02
Oui oui je sais.
Mais ce n'est pas le fait d'être évalué qui dérange, mais la méthode.

C'était mieux avant ! Et pourtant, déjà, c'était pas terrible, c'est dire.

Du reste, je n'évalue jamais un élève, j'évalue toujours une production. Mais sans doute est-ce précisément là que je suis vieux con.

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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

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par Invité Mer 27 Sep 2017 - 14:05
pogonophile a écrit: Un candidat au concours qui dirait "pour conduire le changement, je tape du poing sur la table, s'ils sont pas contents ils iront voir ailleurs" se fera immanquablement jeter.

Je crois bien qu'au fond ce que l'essentiel des collègues du fil récusent c'est la nécessité "de conduire le changement", pas seulement les modalités.
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par User17095 Mer 27 Sep 2017 - 14:11
Tamerlan a écrit:
pogonophile a écrit: Un candidat au concours qui dirait "pour conduire le changement, je tape du poing sur la table, s'ils sont pas contents ils iront voir ailleurs" se fera immanquablement jeter.

Je crois bien qu'au fond ce que l'essentiel des collègues du fil récusent c'est la nécessité "de conduire le changement", pas seulement les modalités.

Ce serait faire preuve d'un mauvais esprit sans limite que de percevoir dans cette récusation un profond immobilisme, qui fait percevoir toute tentative de mouvement comme une intrusion inadmissible, et voir dans les évolutions ponctuelles le produit de manipulations occultes, qualifiées de "néo-management" parce qu'un mot qui n'a pas de sens est bien commode pour désigner quelque chose qu'on ne peut pas définir, puisque ça n'existe pas. Le "néo-management", ou le mal indéfini - Page 2 558662839

Donc si on admet qu'une telle thèse est erronée, que reste-t-il pour une définition du "néo-management" ? C'est quand même irritant qu'un mot qu'on trouve aussi régulièrement employé ne puisse pas être expliqué !
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par Invité Mer 27 Sep 2017 - 14:19
Disons que dans les discours majoritaires qui s’expriment dans ce forum (cela peut être différent ailleurs, et je parle bien de ceux qui s'expriment) le "changement" souhaitable est avant tout la restauration de l'autonomie et de la liberté pédagogique entière des enseignants. L'administration, et en premier lieu le CDE, se bornant à assurer les conditions d'ordre nécessaires à la bonne tenue de ces enseignements. Dans ce raisonnement la "conduite du changement" ne concerne donc pas les enseignants.
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par JPhMM Mer 27 Sep 2017 - 14:21
Le changement n'est pas souhaitable en soi.
Seul l'est le changement en mieux.

Le problème est que ce "mieux" est encore à démontrer, dans l'immense majorité des cas.

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par Zagara Mer 27 Sep 2017 - 14:22
Je t'ai donné une définition qui me semble assez fonctionnelle pour présenter le fondement de ce que les syndicats appellent "néo-management" :
Un pâle reflet servile de pratiques du management privé mal comprises qui renforcent les travers historiques de l'administration française (plus de papelards et plus de caporalisation : deux travers plus ou moins actifs selon les périodes mais toujours présents dans la bureaucratie française). Le tout créant des pertes de temps et de sens.
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par User17095 Mer 27 Sep 2017 - 14:29
Zagara a écrit:Je t'ai donné une définition qui me semble assez fonctionnelle pour présenter le fondement de ce que les syndicats appellent "néo-management" :
Un pâle reflet servile de pratiques du management privé mal comprises qui renforcent les travers naturels de l'administration française (plus de papelards et plus de caporalisation : deux travers plus ou moins actifs selon les périodes mais toujours présents dans la bureaucratie française). Le tout créant des pertes de temps et de sens.

Je veux bien mais ça me semble être un bien grand mot tout de même : un terme pareil suppose que c'est pensé, stratégisé, qu'il y a un mode d'emploi, et donc une définition "positive". Je veux dire, ce n'est pas une fin en soi que de "renforcer les travers naturels de l'administration française", qu'on trouve d'ailleurs dans les autres administrations, et dans l'entreprise. Si l'objectif est de "détruire les collectifs", ça n'a pas fait la preuve de son efficacité en tous cas.

...y a pas quelqu'un du SNES quelque part pour l'expliquer précisément ?! J'avais dit "c'est le mal" en introduction pour l'hyperbole, mais je vais finir par croire que c'était assez proche en fait, parce que j'ai l'impression qu'on y met pèle-mêle l'ensemble de ce qui ne plaît pas aux enseignants.
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par Zagara Mer 27 Sep 2017 - 14:34
Ben non ça ne nécessite pas d'être pensé ou théorisé par des universitaires pour que ça ait une légitimité ou une réalité.

Les syndicats ont construit empiriquement un nouveau mot, en s'inspirant de ce qu'il y a dans l'air (on dirait un amalgame un peu bourrin de "néolibéral" et "new management") pour synthétiser quelque chose qu'ils ressentent au quotidien, ou que leurs membres leur font remonter. C'est un mot créé pour désigner toutes les dérives récentes d'évaluations multiples, de quantification des "compétences" des personnels, de la multiplication des réunions gratuites depuis le décret Hamon et de toutes ces petites "rationalisations" qui tapotent les gens au quotidien et les privent de temps, d'énergie et de sens.

Un peu le même processus que l'invention de "précariat", nouveau mot pour essayer de désigner cette masse d'employés qui ne sont pas des ouvriers mais vivent durement et précairement.

Je ne comprends pas ta quête du Graal. J'utilise ce terme parce qu'on dirait que tu ne te satisfais d'aucune réponse, comme si tu avais décidé en amont qu'il n'y aurait pas de réponse juste, et qu'il fallait donc que tu restes toujours insatisfait. Certainement parce que tu sembles être bien décidé à dire que les syndicats disent une idiotie, puisque ça ne correspond pas à ton vécu (d'après ce que tu nous en dis). Clairement, tu pars de ton idée ("ce sont des exagérés qui disent n'importe quoi") et tu veux absolument obtenir confirmation (la fin de ton dernier message le prouve).


Dernière édition par Zagara le Mer 27 Sep 2017 - 14:40, édité 1 fois
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par User17095 Mer 27 Sep 2017 - 14:39
Non mais il est bien certain et assumé que sur ce point précis, je trouve le propos du SNES complètement à côté de la plaque. Mais l'emploi d'un terme en apparence technique laissait envisager une théorie élaborée.

Cela dit, tout bien réfléchi, tu as probablement raison en parlant d'une construction empirique, aux contours forcément flous. Je trouve ça un peu nul tout de même : tant qu'à être accusé d'employer des techniques précises et d'y avoir été formé, j'aurais bien aimé savoir de quoi il s'agissait avec exactitude Razz
Là, ça relève plus de l'épouvantail : "attention, si vous ne vous unissez pas [derrière notre bannière], le néo-management viendra vous pourrir la vie !"
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par Zagara Mer 27 Sep 2017 - 14:44
Un syndicat n'est pas une institution scientifique. Il n'a pas vocation à produire des définitions parfaites, mais à mettre des mots sur le ressenti des employés afin de les représenter, de leur faire prendre conscience de leur état et de les fédérer.
En cela, les syndicats font ici leur boulot : ils expriment un ressenti diffus que plein de gens ont. Peut-être que ce n'est pas ton ressenti personnel, mais cela ne doit pas t'amener à nier sa réalité.
D'ailleurs, si j'étais CDE, je ferais attention : la violence professionnelle est souvent produite de manière inconsciente ou structurelle. Des profs peuvent mal vivre les méthodes d'encadrement sans qu'on s'en rende compte et alors qu'on est d'une bonne foi totale...
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