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Bémols et craintes de conséquences dans mon projet d'intégrer l'Education nationale Empty Bémols et craintes de conséquences dans mon projet d'intégrer l'Education nationale

par jean_pic Mar 17 Avr 2018, 18:03
Bon, je crois que j'ai trouvé la bonne section du forum pour publier ma demande de conseils et recevoir vos avis !

Ayant une licence d'Histoire en poche et envisageant d'exercer le métier dans le secondaire, en tant que titulaire de l'Education nationale, j'ai prévu d'intégrer un master Master MEEF enseignement du second degré parcours Histoire-Géographie à la rentrée prochaine (septembre 2018). N'ayant au préalable aucune expérience dans le métier, un stage conventionné par Pôle Emploi m'a permis, le dernier jour de cet stage, de "gouter "à l'exercice de la chose en faisant 2 heures de séance à la place des professeurs dont j'avais observé le métier jusque-là et qui m'avaient aidé dans la préparation de ces 2 cours. Et de confirmer que j'allais aimer ce métier, me sentant à l'aise et un minimum opérationnel et apte durant ces 2 heures de pratique du métier, devant ces élèves, sentiment/impression confirmé par les professeurs présents en classe pendant la séance, et qui m'ont encouragé à envisager de faire quelques suppléances pour gagner en expérience immédiatement et me confronter à toutes les réalités du métier, avant de retourner sur les bancs de l'université, étant donné que les besoins du secteur sont tels que des débutants "complets" comme moi peuvent être embauchés pour exercer le même métier que des titulaires expérimentés, avec les mêmes responsabilités, classes, etc (opportunité qui m'a parue, bien que surprenante, être une aubaine pour moi sur le moment).

Pour ce faire, je me suis inscris comme candidat à la suppléance dans mon département, aussi bien dans le privé que dans le public. La première offre qui s'est présentée à moi de "réalisable" en fonction de la distance etc m'a fait me trouver à remplacer à plein temps un professeur d'histoire-géo de 4è et 3è d'un collège du privé, plus d'1 mois après son arrêt... (quand je disais que le secteur manque cruellement d'effectif...). J'acceptais donc d'exercer le métier pour la première fois "pour de vrai" en faisant classe à des élèves de 4è et 3è qui avaient en réalité beaucoup plus de retard que je ne le pensais : leur prof avait été en arrêt d'autre fois durant dans l'année et surtout, surtout, étant hospitalisé au moment de la prise de poste, il ne m'a pas été possible de le joindre pour bénéficier de l'aide de la seule personne vraiment apte à me donner les meilleures informations et conseils pour assurer ce remplacement. Malgré l'accueil et le soutien des autres professeurs d'histoire-géo de l'établissement, j'ai donc commencé à exercer ce métier dans des conditions qui sont forcément difficiles lorsqu'ils s'agit d'une première suppléance (pratiquer un métier que l'on a pu connaitre qu'en "théorie", dans un établissement, personnel et classes dont on ignore tout), mais encore plus dures à cause de ces circonstances : 48h pour préparer les premières séances sans l'aide du professeur que l'on remplace, en découvrant au fur et à mesure le retard de ces classes et prenant conscience de la nécessité de reséquencer en accéléré le programme de ces classes, surtout les 3è à cause de l'enjeu du DNB en fin d'année et... d'incarner une rupture brutale pour ces élèves, dont certains s'étaient réjouis de ne plus avoir cours dans une matière, et d'autres qui ne retrouvaient pas les méthodes et habitudes de leur ancien prof dont j'ai cru comprendre que l'enseignement s'avérait "laxiste" sur la fin, en contraste total avec ma volonté de travailler et assoir mon autorité d'emblée, légitimité que peu ont bien voulu m'accorder.

Le directeur, chargé de m'évaluer en observant quelques unes de mes séances pour rendre compte de mes aptitudes auprès de l'organisme de recrutement du privé à qui j'étais obligé de "faire croire" que je m'orientais vers une titularisation vers le privé", a bien sûr tenu compte de ces circonstances particulières et jusque-là, c'était en "bonne progression". Sauf que... l'accumulation de nouvelles charges de travail s'accompagnaient mal des problèmes d'autorité qui subsistaient auprès de certains élèves, qui continuaient de me faire comprendre d'une façon ou d'une autre, que je n'étais pas "leur prof" et qui perpétuaient la pénibilité de faire séance dans des conditions un minimum agréable pour tout le monde.

Au bout de 2 mois, l'idée de ne pas accepter la prochaine prolongation de mon contrat et de me "refaire", repartir à neuf dans un autre établissement, comme cela m'avait été conseillé par des amis enseignants, malgré l'engagement moral qui me liait d'une certaine manière à ces classes qui allaient être une 2è fois abandonnées par leur prof d'histoire-géo et donc de voir leurs chance de décrocher le DNB en fin d'année amoindries, commençait à me trotter en tête. Le rapport à mes élèves s'étant avéré agréable le jour où j'ai eu de nouveau ce choix ou non de poursuivre ma suppléance dans cet établissement (il y a une dizaine de jours), j'ai donc accepté... avant de le regretter amèrement dès le lendemain, où trop d'accrochages avec des élèves m'ont fait dire qu'à cause des maladresses commises en début de suppléance inévitables par rapport aux circonstances de mon embauche , des situations n'allaient jamais être "rattrapables" et que j'allais "payer" toute ma suppléance, et m'a complètement retiré l'envie et l'énergie à investir dans la bonne poursuite de cette première expérience... j'ai du me mettre en arrêt maladie, pour ne pas avoir à démissionner, souffrant réellement d'épuisement et d'angoisses.

Cependant, à l'heure où je vous écris, mon envie de m'épanouir un jour pleinement dans ce métier en parvenant à devenir un enseignant tout à fait opérationnel et "recommandable" ne m'a pas pour autant quitté dans l'absolu, étant donné que mes aptitudes ont été observées à plusieurs reprises.
Mais peut-être que je me fais des illusions : partagez-vous comme moi l'idée que l'"échec" de cette première expérience est imputable aux circonstances et conditions d'une suppléance que peu de débutants aurait été capable de surmonter ?
Aussi : pensez-vous que cet épisode peut laisser des "traces" dans mon parcours, de nature administrative, qui verraient réduites mes chances de poursuivre le métier sous forme de suppléance dans le public ou d'être admis au MEEF ?
Enfin, est-ce que cela, à vos yeux, est suffisant pour m'annoncer le verdict comme quoi je ne serai jamais assez "fort" pour surmonter toutes les épreuves qui se dresseront dans mon parcours d'enseignant ?
Sphinx
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Prophète

Bémols et craintes de conséquences dans mon projet d'intégrer l'Education nationale Empty Re: Bémols et craintes de conséquences dans mon projet d'intégrer l'Education nationale

par Sphinx Mar 17 Avr 2018, 18:43
J'ai corbeillé ton autre sujet, histoire de ne pas avoir deux fois le même sur le forum. Si à l'avenir tu te trompes de section en postant, il vaut mieux demander à un modérateur de déplacer ton sujet.

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miss sophie
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Expert spécialisé

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par miss sophie Mar 17 Avr 2018, 18:50
jean_pic a écrit:partagez-vous comme moi l'idée que l'"échec" de cette première expérience est imputable aux circonstances et conditions d'une suppléance que peu de débutants aurait été capable de surmonter ?
Oui !

jean_pic a écrit:Aussi : pensez-vous que cet épisode peut laisser des "traces" dans mon parcours, de nature administrative, qui verraient réduites mes chances de poursuivre le métier sous forme de suppléance dans le public ou d'être admis au MEEF ?
Je ne vois pas pourquoi... A l'issue de la première période, on t'a proposé de renouveler ton contrat, donc rien n'était rédhibitoire pour ton directeur. Si c'est ton arrêt maladie qui t'inquiète, il ferait beau voir qu'on n'embauche plus quelqu'un parce qu'il a été malade ! J'espère qu'on n'en est pas là dans l'EN.

jean_pic a écrit:Enfin, est-ce que cela, à vos yeux, est suffisant pour m'annoncer le verdict comme quoi je ne serai jamais assez "fort" pour surmonter toutes les épreuves qui se dresseront dans mon parcours d'enseignant ?
Certainement pas !

Que les débuts soient difficiles, c'est malheureusement le lot d'à peu près tout le monde, qui plus est lorsque, contractuel ou TZR, on apprend deux jours avant les niveaux qu'on va devoir prendre en charge.
La gestion de la discipline dans la classe, ça s'acquiert au fil du temps, avec l'expérience et l'assurance qu'elle donne, et c'est beaucoup plus facile quand on prend en main une classe dès la rentrée que lorsqu'on arrive en cours de route à la place du professeur "officiel".
Ce que je retiens de ton témoignage, c'est que tu as aimé ta première expérience d'enseignement et que tu as été jugé apte par les premiers collègues qui ont pu t'observer. Tu ne t'es pas trompé de métier. Mais il faut te donner du temps et te fixer des objectifs réalistes : tu ne peux pas rattraper tout ce qui n'a pas été vu pendant les absences de celui que tu remplaces, tu fais ce que tu peux dans le temps que tu as ; demande à tes collègues ce qu'ils estiment prioritaire et tiens-toi à cela seulement.

Rétablis-toi bien. fleurs
Marie-Henriette
Marie-Henriette
Niveau 8

Bémols et craintes de conséquences dans mon projet d'intégrer l'Education nationale Empty Re: Bémols et craintes de conséquences dans mon projet d'intégrer l'Education nationale

par Marie-Henriette Mer 18 Avr 2018, 13:34
Ta première expérience me rappelle la mienne: remplaçante contractuelle dans un établissement privé, sans formation ni expérience autre que les cours particuliers. Un désastre. Ça marchait bien avec une classe, mais avec la seconde, je me suis faite manger toute crue. J'ai même démissionné à huit jours de la fin de mon contrat, au fond du trou.
Tout ça ne m'a pas empêché d'avoir le CAPES et d'enseigner une quinzaine d'années sans difficultés majeures (même si forcément il y en a eu).
Bon courage, et pas de panique.
JaneB
JaneB
Neoprof expérimenté

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par JaneB Mer 18 Avr 2018, 13:49
Tout à fait d'accord avec miss Sophie et Marie-Henriette. Il fallait être un surhomme pour débuter dans de telles conditions ...
Jacq
Jacq
Guide spirituel

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par Jacq Mer 18 Avr 2018, 13:51
miss sophie a écrit:
La gestion de la discipline dans la classe, ça s'acquiert au fil du temps, avec l'expérience et l'assurance qu'elle donne, et c'est beaucoup plus facile quand on prend en main une classe dès la rentrée que lorsqu'on arrive en cours de route à la place du professeur "officiel".
Ce que je retiens de ton témoignage, c'est que tu as aimé ta première expérience d'enseignement et que tu as été jugé apte par les premiers collègues qui ont pu t'observer. Tu ne t'es pas trompé de métier. Mais il faut te donner du temps et te fixer des objectifs réalistes : tu ne peux pas rattraper tout ce qui n'a pas été vu pendant les absences de celui que tu remplaces, tu fais ce que tu peux dans le temps que tu as ; demande à tes collègues ce qu'ils estiment prioritaire et tiens-toi à cela seulement.
Rétablis-toi bien. fleurs

Je rejoins Miss Sophie et ajoute que les problèmes de discipline sont fréquents lorsque l'on reprend "à la volée" la classe d'un autre collègue. Les marques, "tes" marques (habitudes, exigences, méthode de fonctionnement) ont les pose en début d'année. Tes "marques" ne sont pas celles de leur ancien professeur (ce qui ne veut pas dire qu'elles seraient moins bien, c'est peut-être même l'inverse) et les élèves n'aiment pas que l'on change leurs petites habitudes. Ensuite, sans préjuger de tes classes, que je ne connais pas, et en tant que prof de LP sans généraliser pour le collège, les classes de 4e-3e ne sont pas toujours les plus simples à gérer.
Pour illustrer par un exemple : il y a quelques années un collègue expérimenté, TZR, arrive dans mon établissement pour un mois, en remplacement d'un collègue en formation (oui oui, une formation de un mois, deux fois dans l'année). Il a entre autre une classe de CAP "correcte" et une classe de seconde pro elle aussi correcte (nous la partagions). Les deux classes se sont dressées contre lui. Le collègue qu'il remplaçait était un fumiste laxiste (qui heureusement n'est resté qu'une année dans mon établissement, bon débarras !) qui copinait avec les élèves, l'essentiel de son "activité" en classe consistant à leur diffuser des films (dont nous profitions à chaque fois par la porte communicant entre nos salles). Le TZR était une personne avec une grande expérience mais qui n'a jamais pu reprendre la main sur ces deux classes (il a refusé de venir pour le deuxième remplacement prévu dans l'année).
Alors par de défaitisme !
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