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pseudo-intello
Sage

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par pseudo-intello Sam 15 Déc 2018 - 20:34
Un de mes copains est à l'Insee, et ça vaut ce que ça vaut, mais dans mon entourage, c'est lui a qui a de loin le meilleur ratio sous/temps/tranquillité au boulot / etc.


Dernière édition par pseudo-intello le Sam 15 Déc 2018 - 22:17, édité 1 fois
Lizdarcy
Lizdarcy
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par Lizdarcy Sam 15 Déc 2018 - 21:59
pseudo-intello a écrit:Un de mes copains est à l'Insee, et ça vaut ce que ça vaut, mais dans mon entourage, c'est lui a qui a de loin le meilleur ratio sous/temps/tranquillité au boulot / etc. ù

Même remarque.
Leclochard
Leclochard
Empereur

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par Leclochard Sam 15 Déc 2018 - 22:05
Balthazaard a écrit:
Lefteris a écrit:
C'est bien pour ça qu'on ne peut raisonner à partir de situations personnelles, mais à partir de comparaisons statutaires. On trouvera toujours LE cas du professeur en sommet de carrière, avec des élèves charmants, un emploi du temps qui lui laisse plein de temps. Exactement comme pour démolir les cheminots  avec l'assentiment de la population  on donnait le salaire du conducteur de TGV de 25 ans d'ancienneté, on expliquait qu'il pouvait percevoir une pension à 52 ans (sans préciser le nombre d'annuités et la décote) et ainsi de suite. Cela insinuait que le statut, en général, était une planque bien payée.  Oui, il y en a , évidemment des femmes qui ont un  traitement d'agrégé comme salaire d'appoint. Mais d'abord,  la majorité de enseignants est certifié, il y aussi des hommes qui n'ont pas épousé une princesse millionnaire, dans le nombre de femmes il y en a pas mal  qui n'ont pas non plus un mari plein aux as, ou qui sont seules. Et de toute manière, estimer qu'un un agrégé gagne selon ses collègues "bien assez", parce qu'il vit sans avoir de problèmes majeurs,  c'est déjà avoir intégré  bien profondément que l'enseignant  en général DOIT gagner moins que les autres, que ce n'est pas un vrai problème.  Payons les autres cadres A+ de la FP comme les agrégés, juste pour rire...

Moi cette année...mais il m'en reste encore 3 ou 4 j'angoisse grrr!!!

Inutile de dire que je suis d'accord avec tout ce que tu dis et qu' UNE année tranquille, n'efface pas tout le reste.

C'est mine de rien le gros point noir de notre boulot. C'est parce qu'on ne peut jamais savoir ce que seront les classes qui viennent, qu'on ne peut pas choisir son poste en début de carrière (sauf gros coup de bol) que même ceux qui s'épanouissent dans notre métier ne vont pas jusqu'à le recommander à leurs enfants. Il y a trop d'incertitudes et quand des difficultés se présentent, ça virent parfois rapidement à l'enfer. Une classe pourrie gâche une année entière. J'ai le souvenir d'une envie terrible de partir en plein cours devant la bêtise et le manque de respect. Personne ne le souhaite à ceux qu'on aime.

_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
gauvain31
gauvain31
Empereur

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par gauvain31 Sam 15 Déc 2018 - 22:21
Tout à fait Leclochard, d'où l'intérêt d'être TZR pour prendre beaucoup de recul en enseignant dans des établissements (et des populations) très différent(e)s. J'ai souvent une alternance d'années tranquilles et d'années plus difficiles. J'évite ainsi de généraliser sur les conditions d'exercice du métier à la lumière d'une seule année scolaire. J'essaie de raisonner sur 5 ou 10 ans.

Mais pour moi le tournant a été entre 2009 et 2012 : réforme Châtel + gros départs à la retraite; à ce moment là le métier a beaucoup évolué y compris dans l'ambiance de certaines salles de professeurs qui se sont rajeunies. Je trouve qu'il y a de moins en moins de collègues concernées par leur métier. Les plus politisés sont les plus anciens quant aux jeunes qui arrivent.... c'est variable, mais beaucoup ne se sentent pas concernés ou ne cernent pas les enjeux de ce qui est en train de se passer en ce moment.
Honchamp
Honchamp
Doyen

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par Honchamp Sam 15 Déc 2018 - 22:52
Leclochard a écrit:
Balthazaard a écrit:
Lefteris a écrit:
C'est bien pour ça qu'on ne peut raisonner à partir de situations personnelles, mais à partir de comparaisons statutaires. On trouvera toujours LE cas du professeur en sommet de carrière, avec des élèves charmants, un emploi du temps qui lui laisse plein de temps. Exactement comme pour démolir les cheminots  avec l'assentiment de la population  on donnait le salaire du conducteur de TGV de 25 ans d'ancienneté, on expliquait qu'il pouvait percevoir une pension à 52 ans (sans préciser le nombre d'annuités et la décote) et ainsi de suite. Cela insinuait que le statut, en général, était une planque bien payée.  Oui, il y en a , évidemment des femmes qui ont un  traitement d'agrégé comme salaire d'appoint. Mais d'abord,  la majorité de enseignants est certifié, il y aussi des hommes qui n'ont pas épousé une princesse millionnaire, dans le nombre de femmes il y en a pas mal  qui n'ont pas non plus un mari plein aux as, ou qui sont seules. Et de toute manière, estimer qu'un un agrégé gagne selon ses collègues "bien assez", parce qu'il vit sans avoir de problèmes majeurs,  c'est déjà avoir intégré  bien profondément que l'enseignant  en général DOIT gagner moins que les autres, que ce n'est pas un vrai problème.  Payons les autres cadres A+ de la FP comme les agrégés, juste pour rire...

Moi cette année...mais il m'en reste encore 3 ou 4 j'angoisse grrr!!!

Inutile de dire que je suis d'accord avec tout ce que tu dis et qu' UNE année tranquille, n'efface pas tout le reste.

C'est mine de rien le gros point noir de notre boulot. C'est parce qu'on ne peut jamais savoir ce que seront les classes qui viennent, qu'on ne peut pas choisir son poste en début de carrière (sauf gros coup de bol) que même ceux qui s'épanouissent dans notre métier ne vont pas jusqu'à le recommander à leurs enfants. Il y a trop d'incertitudes et quand des difficultés se présentent, ça virent parfois rapidement à l'enfer. Une classe pourrie gâche une année entière. J'ai le souvenir d'une envie terrible de partir en plein cours devant la bêtise et le manque de respect. Personne ne le souhaite à ceux qu'on aime.

Idem pour moi. Je suis très bien dans mon travail, mon collège, etc...
Mais : ce que je trouve terrible, outre le risque d'avoir des élèves à pb, c'est l'alourdissement du travail demandé : quand j'ai débuté , on bâtissait des cours sur des feuilles de papier, on faisait cours, les élèves notaient, on mettait des notes, on faisait les bulletins et les conseils de classe. On n'était pas bouffés par l'informatique. On organisait des voyages et des sorties si on voulait. Idem pour les clubs. Le midi, ça pouvait jouer au tarot en salles des profs ou aller prendre un café entre collègues au troquet du coin.

Maintenant, les jeunes se sentent obligés de faire des cours comme si c'étaient des manuels, beaux comme tout, qu'on pourrait imprimer sans avoir honte. D'ailleurs, il est parfois exigé d'eux de les donner aux élèves. On bâtit des documents  beaux comme tout à coup de logiciels et de photocopies (je souffre régulièrement pour les arbres quand je vois tout ce qui est imprimé, + le gaspillage). On ne note plus, on évalue, et avec les compétences, si on tombe dans la micro-compétence, bonjour le travail. Les jeunes rentrent tout ça dans des logiciels compliqués, et y passent du temps. Les bulletins "Najat" sont moins compliqués que les bulletins "Ségolène", mais il faut trouver le truc pour "éléments du programme travaillés". Les conseils de classe : ça, ça n'a pas trop changé,  semble-t-il. Vestige des temps anciens.

Mais surtout : il faut gérer des classes avec des dys, des PAI, des PAP.
Des chefs d'établissement qui n'ont jamais enseigné (Ex CPE) ou étaient des brêles de profs vous expliquent qu'il faut différencier, savoir s'adapter. Qu'il faut faire surligner les consignes (ah bon ? On n'y penserait pas seul ? ), etc...
Les jeunes profs doivent accepter, ou le font parce ce que cela graisse un peu leur salaire: devoirs faits, tutorat. Etre professeur principal avec tout ce qu'il y a désormais à gérer : ces PAI, PAP, les relations avec l'infirmière, l'assistante sociale, l'orientation... Les conflits de classe où il faut faire juge de paix.
Et comme les élèves sont ce qu'ils sont devenus, j'ai l'impression qu'on met aussi beaucoup plus de notes, d'avis sur leur travail, qu'on suit beaucoup plus leurs cahiers, tout ça pour les pousser au derrière : bref, qu'on travaille plus.

Et enfin, il faut rentrer dans le rang ! Coopérer/mutualiser ! (Ce n'est pas que pour les élèves ). Je voyais mon métier comme une profession me laissant beaucoup de liberté pédagogique.
Les EPIs de Najat ont été un pensum qui voulait nous obliger à marcher d'un même pas ! On parle désormais programmation commune, épreuves communes, corrections communes. Je plains les profs de lycée avec les évaluations continues prévues par Blanquer.
Car tout cela ne se décrète pas . On peut travailler bien avec certains collègues et pas avec d'autres, il faut une conception commune, ou/et le même feeling, ou/et du respect mutuel.

Je suis le mouton noir de ma discipline dans mon bahut, car : je n'oblige pas les autres à travailler comme moi, ou à faire les mêmes sorties scolaires que moi. Mais je ne veux pas qu'on m'impose : une programmation commune, des méthodes d'évaluation, des manières de corriger les épreuves communes si je les trouve idiotes, des sorties qui ne me branchent pas. Bref, liberté.
Je parviens à la garder, cette liberté de faire, car 1) J'ai de la bouteille. Mes chefs sont plus jeunes que moi (et mes collègues aussi)  2)J'ai de la tchatche, je défends mon bout de gras, j'argumente et grâce à Néo, j'ai des arguments pédagogiques qui valent ceux d'en face  3)Je suis bien vue de mes IPR, mes collègues et les chefs le savent.

Bref, le métier a changé.
Pour moi, le pire est :

1.  L'hétérogénéité des classes (pas en terme de niveaux, mais en terme de publics différents , quand on ferme les SEGPA, qu'on "intègre" des élèves d'ULIS, qu'on doit gérer des FLE, et ces PAP, PAI...). Je suis dans un collège pas trop touché. Mais quand je lis la composition de leurs classes de collège donnée par certains néos, je me dis...., je me dis...quelle salade..

2. L'obligation de marcher au pas, dont rêvent certains chefs...et certains collègues (je ne comprends pas pourquoi).

3. Et le salaire. Quelle dégradation en 40 ans.

_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
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Cath
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par Cath Dim 16 Déc 2018 - 11:10
Je suis globalement d'accord avec tout.
Gretzky99
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par Gretzky99 Dim 16 Déc 2018 - 11:21
Cela a été expliqué plusieurs fois :
- tout d'abord les primes à réclamer sont des primes qui seraient versées chaque mois et de façon identique à tous les enseignants comme l'ISOE par exemple. Elles seraient donc automatiques et identiques pour tous les enseignants d'un même échelon. On pourrait envisager une prime identique dans tous les échelons ou une prime à trois niveaux N1, N2 et N3, N1 pour les échelons 1 à 4, N2 pour les échelons 5 à 8 et N3 pour les échelons supérieurs. Cela se fait dans de nombreuses administrations.
Il faut arrêter de penser que les primes sont synonymes de disparité. Une prime peut être versée de façon identique à tous les enseignants. Je le répète, l'ISOE en est un bon exemple.
- c'est un fait (voir le rapport sur la rémunération des fonctionnaires ou encore le site de l'INSEE), les enseignants qui sont des fonctionnaires de catégorie A (A pour prof des écoles, prof LP et prof certifiés, A+ pour les agrégés), sont rémunérés à hauteur des catégories B. Ils ont pourtant la même grille indiciaire que les autres A mais ont beaucoup moins de primes (je le répète, nous parlons de primes automatiques et identiques à tous les agents).

Surfaquitaine a tout résumé avec talent.
Tout le monde est à peu près d'accord, nous sommes sous-payés depuis des lustres et notre métier s'est complexifié.

Donc quand est-ce qu'on se bouge du coup? Mais vraiment, pas une petite grève d'une journée qui amuse le ministre et fait gagner de l'argent à l’État.
Je pense plutôt à refuser de corriger/surveiller le bac et le brevet.
Quand est-ce que les syndicats vont se montrer au niveau et demander une vraie revalorisation de notre rémunération!?
Je crois que je rêve un peu.
freche
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Sage

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par freche Dim 16 Déc 2018 - 12:33
En fait, ce que j'aime, c'est enseigner, et rien de ce que vous citez ne me fait envie (à part aviation civile peut-être, et encore). J'ai une formation d'ingé et je n'ai pas fait ce choix après mes études, et je ne le ferais pas maintenant en regardant en arrière. En revanche, c'est vrai que je suis dans un collège de centre ville, avec des élèves de bon niveau (mais pas que). Je ne suis pas prof principal, je n'ai qu'une heure sup (mon heure de labo), donc j'ai des conditions favorables.
HORA
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Habitué du forum

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par HORA Dim 16 Déc 2018 - 19:22
Gretzky99 a écrit:

Surfaquitaine a tout résumé avec talent.
Tout le monde est à peu près d'accord, nous sommes sous-payés depuis des lustres et notre métier s'est complexifié.

Donc quand est-ce qu'on se bouge du coup? Mais vraiment, pas une petite grève d'une journée qui amuse le ministre et fait gagner de l'argent à l’État.
Je pense plutôt à refuser de corriger/surveiller le bac et le brevet.
Quand est-ce que les syndicats vont se montrer au niveau et demander une vraie revalorisation de notre rémunération!?
Je crois que je rêve un peu.

Il faut déjà que la base en fasse concrètement remonter la demande, en insistant : lettres, messages, coups de téléphone, où on fait savoir à nos représentants qu'on aimerait bien qu'ils représentent notre lassitude devant l'éternelle antienne de l'augmentation du point d'indice et notre demande d'indemnités fixes significatives comme dans tous les autres secteurs de la FP.
Jacq
Jacq
Guide spirituel

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par Jacq Dim 16 Déc 2018 - 19:44
HORA a écrit:
Gretzky99 a écrit:

Surfaquitaine a tout résumé avec talent.
Tout le monde est à peu près d'accord, nous sommes sous-payés depuis des lustres et notre métier s'est complexifié.

Donc quand est-ce qu'on se bouge du coup? Mais vraiment, pas une petite grève d'une journée qui amuse le ministre et fait gagner de l'argent à l’État.
Je pense plutôt à refuser de corriger/surveiller le bac et le brevet.
Quand est-ce que les syndicats vont se montrer au niveau et demander une vraie revalorisation de notre rémunération!?
Je crois que je rêve un peu.

Il faut déjà que la base en fasse concrètement remonter la demande, en insistant : lettres, messages, coups de téléphone, où on fait savoir à nos représentants qu'on aimerait bien qu'ils représentent notre lassitude devant l'éternelle antienne de l'augmentation du point d'indice et notre demande d'indemnités fixes significatives comme dans tous les autres secteurs de la FP.

Je suis d'accord avec Hora. Commençons, nous. Je prends le cas affligeant de mon établissement. Depuis le 28 mai 2018 (annonce de la réforme pro), une seule motion présentée au CA, un contact avec les fédé parents, un message aux parents, tentatives accouchées dans la douleur par une minorité d'enseignants, motion arrachée par cette minorité pour faire voter par une majorité au CA (nous nous sommes, avec un collègue, retirés du CA et des instances en constatant le degré de bêtise de nos autres collègues). Les veaux sont là, les "Assis" du CA, le cul sur leur chaise, dont certains là en espérant que cela va accélérer leur progression lors de l'entretien de carrière (les abrutis !), qui n'ont aucune culture de la transmission ou de la contestation. Par contre, en salle des prof, ce sont les premiers à rouspéter, à dire que cela ne va pas, que les réformes ne sont pas bonnes, que les syndicats ne font pas leur travail (mais pour eux, déjà voter aux élections, rédiger ou voter une motion, c'est trop fatiguant) mais quand la sonnerie retentit, les moutons vont à l'abattoir et oublient, et le soir, c'est métro boulot marmaille TV. Au bout d'un moment nous n'avons pas besoin des syndicats. Je préfère encore un syndicaliste de l'UNSA ou du SGEN-CFDT qu'un collègue qui grogne en salle des prof contre les syndicats et qui, lui, ne fait jamais rien de concret.
Moonchild
Moonchild
Sage

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par Moonchild Dim 16 Déc 2018 - 21:29
Gretzky99 a écrit:
Cela a été expliqué plusieurs fois :
- tout d'abord les primes à réclamer sont des primes qui seraient versées chaque mois et de façon identique à tous les enseignants comme l'ISOE par exemple. Elles seraient donc automatiques et identiques pour tous les enseignants d'un même échelon. On pourrait envisager une prime identique dans tous les échelons ou une prime à trois niveaux N1, N2 et N3, N1 pour les échelons 1 à 4, N2 pour les échelons 5 à 8 et N3 pour les échelons supérieurs. Cela se fait dans de nombreuses administrations.
Il faut arrêter de penser que les primes sont synonymes de disparité. Une prime peut être versée de façon identique à tous les enseignants. Je le répète, l'ISOE en est un bon exemple.
- c'est un fait (voir le rapport sur la rémunération des fonctionnaires ou encore le site de l'INSEE), les enseignants qui sont des fonctionnaires de catégorie A (A pour prof des écoles, prof LP et prof certifiés, A+ pour les agrégés), sont rémunérés à hauteur des catégories B. Ils ont pourtant la même grille indiciaire que les autres A mais ont beaucoup moins de primes (je le répète, nous parlons de primes automatiques et identiques à tous les agents).

Surfaquitaine a tout résumé avec talent.
Tout le monde est à peu près d'accord, nous sommes sous-payés depuis des lustres et notre métier s'est complexifié.

Donc quand est-ce qu'on se bouge du coup? Mais vraiment, pas une petite grève d'une journée qui amuse le ministre et fait gagner de l'argent à l’État.
Je pense plutôt à refuser de corriger/surveiller le bac et le brevet.
Quand est-ce que les syndicats vont se montrer au niveau et demander une vraie revalorisation de notre rémunération!?
Je crois que je rêve un peu.

Sur la question des primes et l'obstination des principaux syndicats à refuser cette alternative, je rejoins l'analyse qui a été faite aux pages précédentes ; cependant je crains que, quelle que soit notre éventuelle mobilisation, nous ne soyons pas du tout en position d'obtenir une revalorisation de notre rémunération.

Face à un gouvernement dont l'objectif est de diminuer le budget de l'Etat, nous n'avons en réalité aucune capacité de paralyser l'économie et nous n'avons pas le potentiel pour provoquer des émeutes (sauf à prendre le risque de manipuler les lycéens pour les envoyer faire de la casse dans la rue à notre place), les syndicats enseignants ne sont plus du tout en position de force comme ils pouvaient encore l'être dans les années 80 ou même une partie des années 90 quand la question du déficit du budget passait au second plan et, enfin, nous ne pouvons pas compter sur l'appui de l'opinion publique à cause de deux facteurs structurels : premièrement, nous sommes des fonctionnaires et la sécurité de l'emploi est aujourd'hui perçue comme un privilège (tandis que par ailleurs le corps enseignant ne s'est jamais privé d'adopter collectivement une posture excessivement moralisatrice vis-à-vis des catégories populaires et s'est ainsi plus ou moins inconsciemment rangé du côté des élites avec lesquelles il partage un certain capital culturel) et, deuxièmement, les réformes successives ont gravement dégradé les prestations de l'Ecole française et ont rendu notre travail globalement inefficace, délégitimant ainsi toute demande de revalorisation salariale sous quelque forme que ce soit. Pensez-vous vraiment que la population se mobiliserait pour mieux payer des agents d'un service public dont l'échec professionnel est aussi flagrant ?

Je ne crois pas qu'une augmentation de notre salaire soit plausible à court terme, il faudrait d'abord se mobiliser pour rétablir la cohérence de l'institution. Mais vu que la plupart des syndicats se montre d'une grande complaisance face au pédagogisme et que les nouveaux modes de management nous mettent en concurrence plus ou moins directe les uns contre les autres pour obtenir quelques miettes des bonnes grâces de nos chefs d'établissement quitte à devoir pour cela nous compromettre dans diverses fumisteries qui se veulent innovantes, je ne vois pas pour l'instant de mouvement fort dans ce sens. Et puis c'est sans compter que, pour redresser le système scolaire, il faudrait au collège et au lycée rétablir des paliers de sélection sur le niveau des élèves, or une telle mesure impliquerait une vive confrontation avec les organisations lycéennes et avec les fédérations de parents d'élèves, dans un contexte où le client a toujours le dernier mot ; c'est loin d'être gagné, mais c'est à mon avis la seule voie possible pour sortir de l'impasse.
HORA
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par HORA Dim 16 Déc 2018 - 22:16
Moonchild a écrit:
Sur la question des primes et l'obstination des principaux syndicats à refuser cette alternative, je rejoins l'analyse qui a été faite aux pages précédentes ; cependant je crains que, quelle que soit notre éventuelle mobilisation, nous ne soyons pas du tout en position d'obtenir une revalorisation de notre rémunération.

Face à un gouvernement dont l'objectif est de diminuer le budget de l'Etat, nous n'avons en réalité aucune capacité de paralyser l'économie et nous n'avons pas le potentiel pour provoquer des émeutes (sauf à prendre le risque de manipuler les lycéens pour les envoyer faire de la casse dans la rue à notre place), les syndicats enseignants ne sont plus du tout en position de force comme ils pouvaient encore l'être dans les années 80 ou même une partie des années 90 quand la question du déficit du budget passait au second plan et, enfin, nous ne pouvons pas compter sur l'appui de l'opinion publique à cause de deux facteurs structurels : premièrement, nous sommes des fonctionnaires et la sécurité de l'emploi est aujourd'hui perçue comme un privilège (tandis que par ailleurs le corps enseignant ne s'est jamais privé d'adopter collectivement une posture excessivement moralisatrice vis-à-vis des catégories populaires et s'est ainsi plus ou moins inconsciemment rangé du côté des élites avec lesquelles il partage un certain capital culturel) et, deuxièmement, les réformes successives ont gravement dégradé les prestations de l'Ecole française et ont rendu notre travail globalement inefficace, délégitimant ainsi toute demande de revalorisation salariale sous quelque forme que ce soit. Pensez-vous vraiment que la population se mobiliserait pour mieux payer des agents d'un service public dont l'échec professionnel est aussi flagrant ?

Je ne crois pas qu'une augmentation de notre salaire soit plausible à court terme, il faudrait d'abord se mobiliser pour rétablir la cohérence de l'institution. Mais vu que la plupart des syndicats se montre d'une grande complaisance face au pédagogisme et que les nouveaux modes de management nous mettent en concurrence plus ou moins directe les uns contre les autres pour obtenir quelques miettes des bonnes grâces de nos chefs d'établissement quitte à devoir pour cela nous compromettre dans diverses fumisteries qui se veulent innovantes, je ne vois pas pour l'instant de mouvement fort dans ce sens. Et puis c'est sans compter que, pour redresser le système scolaire, il faudrait au collège et au lycée rétablir des paliers de sélection sur le niveau des élèves, or une telle mesure impliquerait une vive confrontation avec les organisations lycéennes et avec les fédérations de parents d'élèves, dans un contexte où le client a toujours le dernier mot ; c'est loin d'être gagné, mais c'est à mon avis la seule voie possible pour sortir de l'impasse.

Je suis d'accord, c'est très, très mal engagé. Mais il faut bien un début à tout et j'ai le sentiment qu'on part de zéro dans ce domaine : les syndicats enseignants n'ont jamais porté cette revendication d'indemnités spécifiquement enseignantes pour des raisons idéologiques profondément ancrées dans notre profession ; avant de porter cette demande, il faut d'abord nous convaincre nous-mêmes qu'elle est légitime, et donc prendre conscience que nous sommes lésés au sein de la FP et que oui, nous pouvons réclamer de l'oseille rien que pour nous Grève le 14 décembre - Page 10 1482308650
Stanislas R
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par Stanislas R Lun 17 Déc 2018 - 10:32
Je ne répéterai pas ce que j'ai écrit dans un autre post. Je veux juste dire que des concours intéressants il y en a et certains sont étonnamment accessibles (ça n'engage que moi) mais il faut être prêt à une mobilité de plusieurs années, vous ne retrouverez pas un poste dans votre ville de si tôt. Après si vous vous en sentez encore l'énergie (je n'ai pas dit jeune, hein) et que vous pouvez être mobile, faites-le. Il y a des ouvertures de concours presque chaque mois dans moult domaines (tout le monde peut trouver son bonheur, il suffit de très peu de recherches).
Mais si vous voulez le top tout de suite, ça sera difficile: des anciens profs qui entrent à l'ENA, il y en a mais derrière il y a des années de boulot, d'efforts et certainement de sacrifices.
Balthazaard
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par Balthazaard Lun 17 Déc 2018 - 11:08
Eh bien pas tout à fait..
IL y a un concours préparatoire à l'ENA...le PENA avec une préparation par correspondance et qui est un parfait entrainement...technique de rédaction, grand oral (avec les vrais examinateurs dans les vrais locaux)...etc Une fois réussi on a droit à une formation payée  (pas si ridiculement) avec dispo automatique (pas besoin de demande)  pour une préparation au "vrai" dans un iep. La sélectivité après réussite du PENA était de 1succès pour 3 candidats. A mon avis cela vaut parfaitement le coup.
A vérifier si tout est resté pareil. C'est très peu connu mais je pense que c'est vraiment le plus confortable.
De plus la préparation PENA donne droit au congé formation
Des fois l'état fait bien les choses
Patience et raison
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par Patience et raison Lun 17 Déc 2018 - 11:19
Attention, ce fonctionnement actuel de la PENA est amené à disparaître en 2020/2021 avec la refonte de la scolarité à l'ENA.

_________________
Scio me nihil scire

Ambassadeur de Sparte à Byzance.
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » — Henri Lacordaire
« Quand le droit bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu'une oreille distraite » — Rapport du Conseil d'État de 1991, De la sécurité juridique.

"Alors n’oubliez pas : si vous voulez vraiment être productifs, apprenez à travailler avec des outils qui font gagner du temps au lieu de tout refaire à la main. Mais si votre passion, c’est de ne surtout pas utiliser de livres déjà complets, et de réécrire votre propre truc à chaque fois parce que « Je préfère utiliser mes propres outils et je n’arrive pas à utiliser ceux des autres« , alors félicitations :
Vous êtes bons pour rejoindre l’Éducation Nationale française."  Odieux ***.
Stanislas R
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par Stanislas R Lun 17 Déc 2018 - 11:24
Balthazaard a écrit:Eh bien pas tout à fait..
IL y a un concours préparatoire à l'ENA...le PENA avec une préparation par correspondance et qui est un parfait entrainement...technique de rédaction, grand oral (avec les vrais examinateurs dans les vrais locaux)...etc Une fois réussi on a droit à une formation payée  (pas si ridiculement) avec dispo automatique (pas besoin de demande)  pour une préparation au "vrai" dans un iep. La sélectivité après réussite du PENA était de 1succès pour 3 candidats. A mon avis cela vaut parfaitement le coup.
A vérifier si tout est resté pareil. C'est très peu connu mais je pense que c'est vraiment le plus confortable.
De plus la préparation PENA donne droit au congé formation
Des fois l'état fait bien les choses

Patience et raison a écrit:Attention, ce fonctionnement actuel de la PENA est amené à disparaître en 2020/2021 avec la refonte de la scolarité à l'ENA.

Merci pour les infos. Donc il faut se dépêcher si on veut en profiter.
Balthazaard
Balthazaard
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par Balthazaard Lun 17 Déc 2018 - 11:28
Bonne info, je ne plaisante pas , allez-y! en plus ce n'était pas cher, beaucoup moins qu'une prépa agreg par le cned.
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