Question test de fluence - évaluation nationale

Amaliah a écrit:Ta CDE a tort, c'est écrit en toutes lettres en bas du test de fluence : "Les attendus de fin de CM2 sont de 120 mots lus par minute."

@Amaliah,
je suis d'accord avec toi, mais mon CDE dit qu'il a été retrouvé la source du test et que le nombre exact n'est pas 120 mais 100... Je voulais savoir si quelqu'un d'autre avait eu la même information....
Du coup, on a moins d'élèves en difficultés (si le nombre est baissé) .. ou comment encore cacher que nous avons de plus en plus d'élèves en difficultés...

Le texte en question sert de test de fluence au primaire aussi. Certains des élèves que j'ai fait passer s'en souvenaient, et le fils d'une collègue l'a passé cette année : ce chef a dû tomber sur le score attendu en CM1.

J'ai trouvé le texte difficile à lire sans préparation.
Les résultats sont calamiteux.

Cassandrine a écrit:

Amaliah a écrit:Ta CDE a tort, c'est écrit en toutes lettres en bas du test de fluence : "Les attendus de fin de CM2 sont de 120 mots lus par minute."

@Amaliah,
je suis d'accord avec toi, mais mon CDE dit qu'il a été retrouvé la source du test et que le nombre exact n'est pas 120 mais 100... Je voulais savoir si quelqu'un d'autre avait eu la même information....
Du coup, on a moins d'élèves en difficultés (si le nombre est baissé) .. ou comment encore cacher que nous avons de plus en plus d'élèves en difficultés...

Un des profs de français de mon collège m'a dit qu'il avait vu passer une info par un syndicat mentionnant 102 mots et pas 120 par minute. Je n'en sais pas plus.

LadyOlenna a écrit:

Cassandrine a écrit:

Amaliah a écrit:Ta CDE a tort, c'est écrit en toutes lettres en bas du test de fluence : "Les attendus de fin de CM2 sont de 120 mots lus par minute."

@Amaliah,
je suis d'accord avec toi, mais mon CDE dit qu'il a été retrouvé la source du test et que le nombre exact n'est pas 120 mais 100... Je voulais savoir si quelqu'un d'autre avait eu la même information....
Du coup, on a moins d'élèves en difficultés (si le nombre est baissé) .. ou comment encore cacher que nous avons de plus en plus d'élèves en difficultés...

Un des profs de français de mon collège m'a dit qu'il avait vu passer une info par un syndicat mentionnant 102 mots et pas 120 par minute. Je n'en sais pas plus.

Oui c'est bien ça. Dans mon établissement nous avons monté un projet de remédiation de la lecture depuis plusieurs années. Nous n'utilisons pas ce texte parce que nous le trouvons plus difficile mais j'ai retrouvé le protocole concernant le texte choisi par le ministère cette année : en 6e, score faible en dessous de 102 mots par minute, score très faible 77 mots par minute.

Pour les tests de fluence, tout dépend où on met le curseur : ces tests sont étalonnés sur un certain nombre d'enfants d'une classe d'âge, et ensuite on choisit à quel percentile on veut placer la limite de la difficulté de lecture (cf http://www.cognisciences.com./IMG/pdf/evaluation_de_la_fluence_en_lecture2017-2.pdf). Mais il n'y a pas dans l'absolu un nombre de mots lus à la minute en dessous duquel la lecture deviendrait en soi malaisée (d'ailleurs le nombre sous lequel on considère que les élèves sont en difficulté varie selon les textes, vu le principe d'étalonnage). En l'occurrence, il me semble que sur le test normalisé qu'on a fait passer à nos 6e, le nombre de 120 mots correspond à ce que parviennent à lire 80% des enfants (en janvier de l'année de 6e je crois).

En dehors de ça, je partage tout à fait le constat que prévoir des diagnostics sans allouer aucun moyen pour la remédiation est déplorable (surtout quand on voit que les moyens déployés pour faire passer ces tests auraient pu être utilisés pour aider nos élèves justement !).

Résultats pour mon établissement : besoin identifié pour 49% des élèves... Rien ne sera donc fait, parce qu’on n’aura jamais les moyens d’intervenir pour la moitié de nos sixièmes.

Et si au lieu de ne jamais remédier, on cessait de faire passer des élèves qui ne savent pas lire ? (Parfois j’ai des idées tellement révolutionnaires, je m’épate moi-même )

madu a écrit:Résultats pour mon établissement : besoin identifié pour 49% des élèves... Rien ne sera donc fait, parce qu’on n’aura jamais les moyens d’intervenir pour la moitié de nos sixièmes.

Et si au lieu de ne jamais remédier, on cessait de faire passer des élèves qui ne savent pas lire ? (Parfois j’ai des idées tellement révolutionnaires, je m’épate moi-même )

Est-ce que chez vous aussi, lez profs faisant l'AP en 6è ont eu interdiction de faire de la remédiation? Ils doivent "détecter pas remédier" message des IPR dans les deux collèges de mon conjoint. ça aurait été trop simple, non? Le CE en est réduit, dans mon collège principal, à supplier la prof de français et celle de maths de désigner les élèves les plus faibles et de les prendre en "devoirs faits"... sur les heures de permanence.

madu a écrit:Résultats pour mon établissement : besoin identifié pour 49% des élèves... Rien ne sera donc fait, parce qu’on n’aura jamais les moyens d’intervenir pour la moitié de nos sixièmes.

Et si au lieu de ne jamais remédier, on cessait de faire passer des élèves qui ne savent pas lire ? (Parfois j’ai des idées tellement révolutionnaires, je m’épate moi-même )

Oula... tu es un danger public, toi. Tu veux dire que peut-être, certains n'ont pas le niveau, et qu'on les fait passer quand même... Mais je pensais que le savoir s'imprégnait par capillarité, sans effort, dans tous nos élèves, qui arrivent frais et dispo, ayant dormi suffisamment, mangé un bon petit déjeuner, servi par leurs parents qui soutiennent l'école et promeuvent l'effort intellectuel sans condition, ayant fait leurs devoirs, apporté leurs affaires et prêts à travailler? On nous aurait menti alors??? Faut prévenir le ministre...

On n’est pas sorti des ronces...

https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Tests_de_positionnement_2de/92/8/Fiche_B_La_fluidite_de_la_lecture_1168928.pdf

130 mots par minutes en 6e d'après ce document !

Pppffffrtt ! Cherchez la cohérence...
Pour le moment, sur la moitié de la classe de 6e, à laquelle je dois faire passer cette évaluation, personne n’a lu le texte en entier. Et certains avaient déjà fait cette éval en CM2 (le même texte).

Des mots par minute ! J'hallucine... Z'ont jamais appris que l'on calcule le nombre de caractères, blancs compris, par minute ?

Puck a écrit:Pppffffrtt ! Cherchez la cohérence...
Pour le moment, sur la moitié de la classe de 6e, à laquelle je dois faire passer cette évaluation, personne n’a lu le texte en entier. Et certains avaient déjà fait cette éval en CM2 (le même texte).

Personne non plus chez nous, Puck. Et on a fait passer quasi tout le monde (plus de 200 élèves de 6e).

Je ne suis pas professeur de Lettres et ce domaine m'échappe complètement. Dans mon bahut, le constat est le suivant.  Les élèves qui ont eu les meilleurs scores au test de fluence, sont aussi ceux qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent à ce que nous constatons tous les jours en classe. Nos élèves qui "percutent" le mieux et sont pertinents ont eu des résultats moyens à ce test. Cela m'interroge pour les diagnostics....

Ce n'est pas ce que j'ai constaté, et j'ai pourtant fait passer une bonne centaine d'élèves.
Ceux qui on lu sans comprendre ont fait en général beaucoup d'erreurs et donc leur score n'est pas terrible au final.
Par contre, ce test ne permet pas, si on n'a pas fait passer soi-même l'élève, de faire la difference entre un score mettons à 100, d'un élève qui a lu un peu lentement mais sans erreurs et en comprenant le sens et en mettant l'intonation, en respectant la ponctuation, de celui qui obtient 100 parce qu'il a lu 120 mots mais avec plein de fautes, sans respecter la ponctuation, et donc avec une compréhension du sens forcément altéré (un mot pour un autre, erreurs de pronoms...), et enfin celui qui a eu 100 mais a visiblement déchiffré dans une approche mot à mot et sans conscience du sens des groupes de mots.

Le texte fait combien de mots ?

Khalie a écrit:Je ne suis pas professeur de Lettres et ce domaine m'échappe complètement. Dans mon bahut, le constat est le suivant.  Les élèves qui ont eu les meilleurs scores au test de fluence, sont aussi ceux qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent à ce que nous constatons tous les jours en classe. Nos élèves qui "percutent" le mieux et sont pertinents ont eu des résultats moyens à ce test. Cela m'interroge pour les diagnostics....

Le constat est un peu différent pour moi. Parmi ceux que j'ai fait passer, ceux qui ont lu rapidement sont des élèves qui comprennent généralement plutôt bien ce qu'ils lisent, même s'ils n'ont pas forcément fait attention au sens de ce texte, car ils essayaient d'aller vite. Par contre, certains élèves qui semblent être d'un très bon niveau ont eu un score moyen, effectivement, car ils réfléchissaient à ce qu'ils lisaient et ont mis une intonation qui montrait qu'ils accédaient parfaitement au sens du texte.

... Mais vous ne palez pas d'un test de lecture, mais d'un test d'oralisation.

adumbrate a écrit:

Khalie a écrit:Je ne suis pas professeur de Lettres et ce domaine m'échappe complètement. Dans mon bahut, le constat est le suivant.  Les élèves qui ont eu les meilleurs scores au test de fluence, sont aussi ceux qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent à ce que nous constatons tous les jours en classe. Nos élèves qui "percutent" le mieux et sont pertinents ont eu des résultats moyens à ce test. Cela m'interroge pour les diagnostics....

Le constat est un peu différent pour moi. Parmi ceux que j'ai fait passer, ceux qui ont lu rapidement sont des élèves qui comprennent généralement plutôt bien ce qu'ils lisent, même s'ils n'ont pas forcément fait attention au sens de ce texte, car ils essayaient d'aller vite. Par contre, certains élèves qui semblent être d'un très bon niveau ont eu un score moyen, effectivement, car ils réfléchissaient à ce qu'ils lisaient et ont mis une intonation qui montrait qu'ils accédaient parfaitement au sens du texte.

Dans le primaire ce test de fluence est doublé d'un test de lecture : l'élève relit le même texte avec, cette fois, la consigne de faire une lecture expressive en marquant la ponctuation. C'est dommage qu'on ne l'ait pas eue, il me semble que cela aurait été éclairant.

Delia a écrit:... Mais vous ne palez pas d'un test de lecture, mais  d'un test d'oralisation.

Certes, mais oraliser un texte qu'on comprend ne rend pas la même chose qu'oraliser un texte qu'on n'essaie pas de comprendre. Je ne pense pas que l'élève qui a lu 160 mots en se trompant assez souvent et en marquant des pauses absolument n'importe où est un meilleur lecteur que celui qui a lu 100 mots en respectant la ponctuation et en mettant parfaitement le ton.
C'est la limite de ce genre de ce test : c'est un indicateur utile sur le niveau de lecture des élèves, mais pas suffisant.

Mes élèves ont buté à 98% sur « ça et là », « floraison » et « Cornouailles ».

« Ça et là », on voyait bien que c’était l’étonnement devant l’expression, qu’ils ne comprenaient pas, et qu’ils découvraient.

Volo' a écrit:Le texte fait combien de mots ?

Il me semble que le texte fait près de 250 mots, mais je ne l'ai pas sous les yeux. J'ai fait passer une quarantaine de 6e, j'ai eu quelques rares 160-170 au grand maximum (ce qui est déjà très bien !).

Puck a écrit:Mes élèves ont buté à 98% sur « ça et là », « floraison » et « Cornouailles ».

En même temps, vu que pour beaucoup il a été question de la floraison rose des pêcheurs au printemps...
Et puis depuis quand on n'écrit plus "çà et là" ?

Oui. Ça (çà) m’a aussi laissée perplexe. Les pêcheurs, je n’y ai pas trop eu droit car je crois que cette floraison rose les déconcertait tellement que peu importait le complément de nom.