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Baldred
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Enseigner après 60 ans  - Page 3 Empty Re: Enseigner après 60 ans

par Baldred Sam 04 Sep 2021, 10:29
tschai a écrit:
Pourquoi 3,14159 a écrit: Pour mémoire, il y a 15 ans en arrière, les collègues pouvaient bénéficier d'une CPA vers l'âge de 56/58 ans et partaient à 60 ans... avec plus de 3000€ pour une carrière complète. A ce jour pour 3000€ de pension il faudrait que je parte à 64 ans en ayant commencé à 20 ans (et ça je sais que ce n'est pas le cas de beaucoup de professeurs. Je fais partie des chanceux.).
Je n'atteindrai jamais 3000 euros de retraite, quand bien même je travaillerais jusqu'à 67 ans! Reste à savoir si partir à 62 ans avec 2100 € et une santé encore correcte (j'espère) vaut mieux que "tenir le coup" jusqu'à 67 ans pour avoir 2800 €, avec le gros risque de gâcher les meilleures années de mon 3e âge en travaillant encore? En tout cas, j'envie beaucoup mes anciens collègues qui comme tu le dis ont bénéficié de la CPA et du départ à 60 ans. Tout en sachant bien que des conditions certainement encore plus dégradées attendent nos collègues trentenaires...

C'est sans doute le signe le plus évident qu'on entre dans la dernière partie de la carrière : même une cigale comme moi commence à compter, et ce ne sont pas des calculs simples :
Le temps partiel, les promotions si iongtemps attendues, le montant satisfaisant de la retraite, le pari sur "le reste à travailler" en plus ou moins bonne santé, la juste balance entre le temps et l'argent, l'âge des enfants...
Je suppose que la position de ces curseurs pour chacun joue énormément sur la sérénité/souffrance de ces dernières années.
Le chiffre de 3000 euros revient souvent comme une borne importante et de moins en moins accessible. Il faudra un jour que je me demande de combien j'aurais besoin...
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par Mathador Sam 04 Sep 2021, 10:45
Maroussia a écrit:JE me demande si le MEN observe, enregistre et analyse le pic de fréquentation de la page dédiée sur le site de l'ENSAP et notamment du petit tableau magique avec le curseur qui permet de savoir combien nous toucherons et quand. Je note que je le consulte très souvent en début d'année scolaire...
Il ne peut pas le faire directement: l'ENSAP est destiné à toute la fonction publique d'État et maintenu par la DGFiP en tant que payeur des traitements et pensions civiles.

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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
Leclochard
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par Leclochard Sam 04 Sep 2021, 10:47
tschai a écrit:
Pourquoi 3,14159 a écrit: Pour mémoire, il y a 15 ans en arrière, les collègues pouvaient bénéficier d'une CPA vers l'âge de 56/58 ans et partaient à 60 ans... avec plus de 3000€ pour une carrière complète. A ce jour pour 3000€ de pension il faudrait que je parte à 64 ans en ayant commencé à 20 ans (et ça je sais que ce n'est pas le cas de beaucoup de professeurs. Je fais partie des chanceux.).
Je n'atteindrai jamais 3000 euros de retraite, quand bien même je travaillerais jusqu'à 67 ans! Reste à savoir si partir à 62 ans avec 2100 € et une santé encore correcte (j'espère) vaut mieux que "tenir le coup" jusqu'à 67 ans pour avoir 2800 €, avec le gros risque de gâcher les meilleures années de mon 3e âge en travaillant encore? En tout cas, j'envie beaucoup mes anciens collègues qui comme tu le dis ont bénéficié de la CPA et du départ à 60 ans. Tout en sachant bien que des conditions certainement encore plus dégradées attendent nos collègues trentenaires...

C'est effectivement un calcul personnel. Gagner 100, 200 ou 500 euros de plus en contrepartie de plusieurs années de boulot supplémentaire, est-ce pertinent ? C'est une perte qu'on peut compenser avec de l'épargne en anticipant, car la décote est plafonnée. Partir plus tard, c'est aussi du temps pris sur les "meilleures" années de retraite (celles entre 60 et 70 ans). Il faut se demander de combien on a besoin pour vivre correctement, et ne pas raisonner en voulant absolument le "max" théorique (3000 euros ?  Enseigner après 60 ans  - Page 3 3795679266 ).
Deux changements seraient catastrophiques: le report de l'âge de départ qui conduiraient à travailler plus longtemps malgré soi et une réforme du calcul comme l'a proposé Macron (système à points). Cela aboutirait à une paupérisation ou une réduction du temps de retraite, voire l'absence de retraire pour les plus fragiles. Dans les deux cas, le système ferait des économies au détriment des retraités.

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par Leclochard Sam 04 Sep 2021, 11:03
Baldred a écrit:
tschai a écrit:
Pourquoi 3,14159 a écrit: Pour mémoire, il y a 15 ans en arrière, les collègues pouvaient bénéficier d'une CPA vers l'âge de 56/58 ans et partaient à 60 ans... avec plus de 3000€ pour une carrière complète. A ce jour pour 3000€ de pension il faudrait que je parte à 64 ans en ayant commencé à 20 ans (et ça je sais que ce n'est pas le cas de beaucoup de professeurs. Je fais partie des chanceux.).
Je n'atteindrai jamais 3000 euros de retraite, quand bien même je travaillerais jusqu'à 67 ans! Reste à savoir si partir à 62 ans avec 2100 € et une santé encore correcte (j'espère) vaut mieux que "tenir le coup" jusqu'à 67 ans pour avoir 2800 €, avec le gros risque de gâcher les meilleures années de mon 3e âge en travaillant encore? En tout cas, j'envie beaucoup mes anciens collègues qui comme tu le dis ont bénéficié de la CPA et du départ à 60 ans. Tout en sachant bien que des conditions certainement encore plus dégradées attendent nos collègues trentenaires...
C'est sans doute le signe le plus évident qu'on entre dans la dernière partie de la carrière : même une cigale comme moi commence à compter, et ce ne sont pas des calculs simples :
Le temps partiel, les promotions si iongtemps attendues, le montant satisfaisant de la retraite, le pari sur "le reste à travailler" en plus ou moins bonne santé, la juste balance entre le temps et l'argent, l'âge des enfants...
Je suppose que la position de ces curseurs pour chacun joue énormément sur la sérénité/souffrance de ces dernières années.
Le chiffre de 3000 euros revient souvent comme une borne importante et de moins en moins accessible. Il faudra un jour que je me demande de combien j'aurais besoin...
Des pensions à 3000 euros ? cela paraît très élevé. On est dans l'irrationnel. Je veux dire que la plupart des collègues ont élevé leurs enfants, payer des traites, des mensualités, des frais divers etc.. toute leur vie ou presque en gagnant bien moins. Là, il y a un malentendu sur ce qu'est la retraite.

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par mathmax Sam 04 Sep 2021, 11:13
Je me pose en ce moment la question de ma date de départ et voici mon obsession : si je deviens dépendante plus tard et qu’il faut que j’entre en ehpad avec une pension qui ne couvre pas les coûts, c’est mes enfants qui devront payer. Je trouve cette perspective très déprimante et cela va sans doute me pousser à tenir le plus tard possible.  Avez-vous aussi envisagé cette situation ? Existe-t-il une possibilité de s’assurer de manière efficace pour que tous les frais de dépendance soient vraiment pris en charge en cas de nécessité ?

Édit : LeClochard, ce chiffre de 3000 euros permet justement de payer une maison de retraite en province, c’est peut-être l’explication.


Dernière édition par mathmax le Sam 04 Sep 2021, 11:15, édité 1 fois

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par Thalia de G Sam 04 Sep 2021, 11:14
Par pure curiosité, quelqu'un aurait-il la moyenne et le chiffre médian d'une pension de retraite d'un enseignant certifié à la carrière "normale" et continue ?

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par Caspar Sam 04 Sep 2021, 11:16
mathmax a écrit:Je me pose en ce moment la question de ma date de départ et voici mon obsession : si je deviens dépendante plus tard et qu’il faut que j’entre en ehpad avec une pension qui ne couvre pas les coûts, c’est mes enfants qui devront payer. Je trouve cette perspective très déprimante et cela va sans doute me pousser à tenir le plus tard possible.  Avez-vous aussi envisagé cette situation ? Existe-t-il une possibilité de s’assurer de manière efficace pour que tous les frais de dépendance soient vraiment pris en charge en cas de nécessité ?

Et pour ceux qui n'ont pas d'enfants cette perspective est encore un peu plus déprimante. Heureusement j'ai statistiquement de grandes chances de mourir avant d'arriver en EHPAD.
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par mathmax Sam 04 Sep 2021, 11:22
Caspar a écrit:
mathmax a écrit:Je me pose en ce moment la question de ma date de départ et voici mon obsession : si je deviens dépendante plus tard et qu’il faut que j’entre en ehpad avec une pension qui ne couvre pas les coûts, c’est mes enfants qui devront payer. Je trouve cette perspective très déprimante et cela va sans doute me pousser à tenir le plus tard possible.  Avez-vous aussi envisagé cette situation ? Existe-t-il une possibilité de s’assurer de manière efficace pour que tous les frais de dépendance soient vraiment pris en charge en cas de nécessité ?

Et pour ceux qui n'ont pas d'enfants cette perspective est encore un peu plus déprimante. Heureusement j'ai statistiquement de grandes chances de mourir avant d'arriver en EHPAD.

Pourquoi plus déprimante ? Dans ce cas l’état paye.

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par Laotzi Sam 04 Sep 2021, 11:23
Thalia de G a écrit:Par pure curiosité, quelqu'un aurait-il la moyenne et le chiffre médian d'une pension de retraite d'un enseignant certifié à la carrière "normale" et continue ?

Tu trouveras des éléments dans le bilan social du MEN : https://www.education.gouv.fr/bilan-social-du-ministere-de-l-education-nationale-de-la-jeunesse-et-des-sports-2019-2020-308115 (pour avoir le pdf, cliquer sur sur "télécharger le pdf" en haut à droite, ce n'est pas très visible).

Page 281, on lit ceci :

Pensions moyennes perçues en 2018 par les nouveaux retraités monopensionnés anciennement titulaires : 2 390 euros
Dont : 2 500 euros pour les enseignants titulaires du premier degré public
2 800 euros pour les enseignants titulaires du second degré public

Et page 298, tu as un tableau complet et détaillé par décile, catégories etc.

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par mathmax Sam 04 Sep 2021, 11:26
Thalia de G a écrit:Par pure curiosité, quelqu'un aurait-il la moyenne et le chiffre médian d'une pension de retraite d'un enseignant certifié à la carrière "normale" et continue ?

Je peux tenter un calcul approximatif. Disons taux plein, dernier indice 830, soit un brut de 3300. 75% de 3300 donne 2475 bruts, soit environ 2230 euros net.

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par Caspar Sam 04 Sep 2021, 11:27
mathmax a écrit:
Caspar a écrit:
mathmax a écrit:Je me pose en ce moment la question de ma date de départ et voici mon obsession : si je deviens dépendante plus tard et qu’il faut que j’entre en ehpad avec une pension qui ne couvre pas les coûts, c’est mes enfants qui devront payer. Je trouve cette perspective très déprimante et cela va sans doute me pousser à tenir le plus tard possible.  Avez-vous aussi envisagé cette situation ? Existe-t-il une possibilité de s’assurer de manière efficace pour que tous les frais de dépendance soient vraiment pris en charge en cas de nécessité ?

Et pour ceux qui n'ont pas d'enfants cette perspective est encore un peu plus déprimante. Heureusement j'ai statistiquement de grandes chances de mourir avant d'arriver en EHPAD.

Pourquoi plus déprimante ? Dans ce cas l’état paye.

Chouette alors, il me tarde d'y être.  Enseigner après 60 ans  - Page 3 437980826
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par Stangerson Sam 04 Sep 2021, 11:29
Personnellement j’ai validé 22 trimestres (vente) il me reste 150 trimestres dans la fonction publique donc.
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par mathmax Sam 04 Sep 2021, 11:41
Caspar a écrit:
mathmax a écrit:
Caspar a écrit:
mathmax a écrit:Je me pose en ce moment la question de ma date de départ et voici mon obsession : si je deviens dépendante plus tard et qu’il faut que j’entre en ehpad avec une pension qui ne couvre pas les coûts, c’est mes enfants qui devront payer. Je trouve cette perspective très déprimante et cela va sans doute me pousser à tenir le plus tard possible.  Avez-vous aussi envisagé cette situation ? Existe-t-il une possibilité de s’assurer de manière efficace pour que tous les frais de dépendance soient vraiment pris en charge en cas de nécessité ?

Et pour ceux qui n'ont pas d'enfants cette perspective est encore un peu plus déprimante. Heureusement j'ai statistiquement de grandes chances de mourir avant d'arriver en EHPAD.

Pourquoi plus déprimante ? Dans ce cas l’état paye.

Chouette alors, il me tarde d'y être.  Enseigner après 60 ans  - Page 3 437980826

Je n’ai pas dit que la perspective de la dépendance était plus enthousiasmante dans l’un ou l’autre cas, mais seulement que l’idée de peser financièrement sur ses enfants y rajoute de la culpabilité. Du moins pour moi. Sans enfant je partirais en retraite dès que possible.

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Baldred
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par Baldred Sam 04 Sep 2021, 11:44
Leclochard a écrit:
Des pensions à 3000 euros ? cela paraît très élevé. On est dans l'irrationnel. Je veux dire que la plupart des collègues ont élevé leurs enfants, payer des traites, des mensualités, des frais divers etc.. toute leur vie ou presque en gagnant bien moins. Là, il y a un malentendu sur ce qu'est la retraite.

C'est une question très intéressante : quelle est notre norme pour estimer le juste niveau de la pension ? Un montant symbolique idéal ? un montant relatif au montant des autres pensions dans et hors EN ( une ancienne collègue normalienne  partie avec sa carrière complète disait 3000 net alors que la pension moyenne était de 1400 brut en 2019 tous systèmes confondus)? une estimation de nos besoins ? de nos envies ?
Si je pars à 65, je gagne 223€ nets de plus qu'en partant à 64. Est-que ça vaut le coup ?
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par mathmax Sam 04 Sep 2021, 11:50
Baldred a écrit:
Leclochard a écrit:
Des pensions à 3000 euros ? cela paraît très élevé. On est dans l'irrationnel. Je veux dire que la plupart des collègues ont élevé leurs enfants, payer des traites, des mensualités, des frais divers etc.. toute leur vie ou presque en gagnant bien moins. Là, il y a un malentendu sur ce qu'est la retraite.

C'est une question très intéressante : quelle est notre norme pour estimer le juste niveau de la pension ? Un montant symbolique idéal ? un montant relatif au montant des autres pensions dans et hors EN ( une ancienne collègue normalienne  partie avec sa carrière complète disait 3000 net alors que la pension moyenne était de 1400 brut en 2019 tous systèmes confondus)? une estimation de nos besoins ? de nos envies ?
Si je pars à 65, je gagne 223€ nets de plus qu'en partant à 64. Est-que ça vaut le coup ?

Tant que tu es en bonne santé clairement non, ça ne vaut pas le coup. Mais allons-nous rester en bonne santé jusqu'à la fin ? Même sans parler d’ehpad, le jour où tu ne peux plus conduire, où faire toi-même ton  ménage te paraît insurmontable ou dangereux... oui 223€ peuvent faire la différence sur ta qualité de vie . On a plus de besoins en vieillissant malheureusement.

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par Pontorson50 Sam 04 Sep 2021, 11:55
Baldred a écrit:
tschai a écrit:
Pourquoi 3,14159 a écrit: Pour mémoire, il y a 15 ans en arrière, les collègues pouvaient bénéficier d'une CPA vers l'âge de 56/58 ans et partaient à 60 ans... avec plus de 3000€ pour une carrière complète. A ce jour pour 3000€ de pension il faudrait que je parte à 64 ans en ayant commencé à 20 ans (et ça je sais que ce n'est pas le cas de beaucoup de professeurs. Je fais partie des chanceux.).
Je n'atteindrai jamais 3000 euros de retraite, quand bien même je travaillerais jusqu'à 67 ans! Reste à savoir si partir à 62 ans avec 2100 € et une santé encore correcte (j'espère) vaut mieux que "tenir le coup" jusqu'à 67 ans pour avoir 2800 €, avec le gros risque de gâcher les meilleures années de mon 3e âge en travaillant encore? En tout cas, j'envie beaucoup mes anciens collègues qui comme tu le dis ont bénéficié de la CPA et du départ à 60 ans. Tout en sachant bien que des conditions certainement encore plus dégradées attendent nos collègues trentenaires...

C'est sans doute le signe le plus évident qu'on entre dans la dernière partie de la carrière : même une cigale comme moi commence à compter, et ce ne sont pas des calculs simples :
Le temps partiel, les promotions si iongtemps attendues, le montant satisfaisant de la retraite, le pari sur "le reste à travailler" en plus ou moins bonne santé, la juste balance entre le temps et l'argent, l'âge des enfants...
Je suppose que la position de ces curseurs pour chacun joue énormément sur la sérénité/souffrance de ces dernières années.

Le chiffre de 3000 euros revient souvent comme une borne importante et de moins en moins accessible. Il faudra un jour que je me demande de combien j'aurais besoin...

La question majeure financièrement ce sont les personnes restant à charge au moment de baisser son revenu mensuel.  
Or :
-de plus en plus de sexagénaires ont un ou des aïeux à charge, l'espérance de vie ayant fortement augmenté (le fait que cela risque désormais de plafonner est un moyen possible de refuser la poursuite des économies sur le budget retraite)
-de plus en plus de sexagénaires ont eu un ou des enfants tardivement, et ajouté à l'âge croissant d'entrée dans la vie active stable et/ou de la vraie vie en ménage autonome, des retraités ont encore des grands enfants à charge parfois lourde.
Sacrée différence si les aïeux sont morts et qu'on a pu de surcroît bénéficier de leur héritage, tout comme le fait d'avoir trois enfants à revenu stabilisé ou trois étudiants payant leur logement à la charge des parents.

Je suis dans les meilleures conditions à cet égard : ma pension de veuf d'une agrégée décédée vers la cinquantaine, mon père décédé laissant lui-même comme prof de fac une grosse pension de réversion à ma mère qui est encore autonome dans un appartement de centre ville à Nancy payé, à plus de 80 printemps, 4 frères et soeurs tous en bonne, voire très bonne situation financière et tous dans des postes sans risques de licenciement, conjoints idem... Seul le fait que ma fille n'ait pas encore, loin de là, fini ses études me retient de partir dès 62 ans financièrement malgré une carrière un peu tardive (25 ans au démarrage et avec une année en dispo perso).

Après, ma fin de carrière, c'est ce que va devenir mon poste : la dénatalité met à risque de temps partiel voire à risque de suppression de postes de plus en plus de personnes qui pouvaient encore penser il y a dix ans rester, sans problèmes de mutation, à temps plein. C'est la grosse inconnue qui me reste, tenter de sauver mon poste avec au pire un mi temps vers 62/63 ans, ou jouer une carte scolaire avec un risque pour la santé à devoir commencer sur un nouveau poste, on ne sait où...A priori je partirais moi aussi vers 64 ans sous cette réserve.

Aspects plus inattendus : en tant qu'ex militant syndical, j'avais été frappé par un témoignage d'un militant gérant les demandes de retraite à la CGT qui m'avait expliqué à quel point il y a une vision de la retraite avant et après, très complexe, au cas par cas : on a heureusement eu des gens voulant partir, qui l'ont obtenu et sont contents, mais aussi des collègues ayant une vision idyllique de la retraite et qu'on rencontre au bout de quelques mois parfois totalement déboussolés, se sentant inutiles, et regrettant amèrement d'avoir mis les bouts. Inversement, certains partent sans le vouloir ( exemple : dispos pour aider un enfant, un conjoint ou un aïeul en mauvaise santé) et se découvrent finalement contents d'avoir arrêté alors qu'ils redoutaient le départ. Bref, savoir si on doit ou pas arrêter suppose une connaissance de soi assez fine, il y a des surprises. Perso, je ne me vois jamais m'ennuyer car cela ne m'est jamais arrivé de ma vie, mais qui sait?

Enfin, la question de la cigale : il y a une approche par personne sur la question du "je peux me coucher ce soir et ne pas me réveiller demain, je peux avoir un accident idiot n'importe où n'importe quand, donc je vis au jour le jour" et "j'ai un plan pour rester en super forme à 90 ans avec les moyens d'en profiter". Cela non plus, pas possible d'établir une règle.
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Enseigner après 60 ans  - Page 3 Empty Re: Enseigner après 60 ans

par Baldred Sam 04 Sep 2021, 12:27
Pontorson50 a écrit:
Baldred a écrit:
tschai a écrit:
Pourquoi 3,14159 a écrit: Pour mémoire, il y a 15 ans en arrière, les collègues pouvaient bénéficier d'une CPA vers l'âge de 56/58 ans et partaient à 60 ans... avec plus de 3000€ pour une carrière complète. A ce jour pour 3000€ de pension il faudrait que je parte à 64 ans en ayant commencé à 20 ans (et ça je sais que ce n'est pas le cas de beaucoup de professeurs. Je fais partie des chanceux.).
Je n'atteindrai jamais 3000 euros de retraite, quand bien même je travaillerais jusqu'à 67 ans! Reste à savoir si partir à 62 ans avec 2100 € et une santé encore correcte (j'espère) vaut mieux que "tenir le coup" jusqu'à 67 ans pour avoir 2800 €, avec le gros risque de gâcher les meilleures années de mon 3e âge en travaillant encore? En tout cas, j'envie beaucoup mes anciens collègues qui comme tu le dis ont bénéficié de la CPA et du départ à 60 ans. Tout en sachant bien que des conditions certainement encore plus dégradées attendent nos collègues trentenaires...

C'est sans doute le signe le plus évident qu'on entre dans la dernière partie de la carrière : même une cigale comme moi commence à compter, et ce ne sont pas des calculs simples :
Le temps partiel, les promotions si iongtemps attendues, le montant satisfaisant de la retraite, le pari sur "le reste à travailler" en plus ou moins bonne santé, la juste balance entre le temps et l'argent, l'âge des enfants...
Je suppose que la position de ces curseurs pour chacun joue énormément sur la sérénité/souffrance de ces dernières années.

Le chiffre de 3000 euros revient souvent comme une borne importante et de moins en moins accessible. Il faudra un jour que je me demande de combien j'aurais besoin...

La question majeure financièrement ce sont les personnes restant à charge au moment de baisser son revenu mensuel.  
Or :
-de plus en plus de sexagénaires ont un ou des aïeux à charge, l'espérance de vie ayant fortement augmenté (le fait que cela risque désormais de plafonner est un moyen possible de refuser la poursuite des économies sur le budget retraite)
-de plus en plus de sexagénaires ont eu un ou des enfants tardivement, et ajouté à l'âge croissant d'entrée dans la vie active stable et/ou de la vraie vie en ménage autonome, des retraités ont encore des grands enfants à charge parfois lourde.
Sacrée différence si les aïeux sont morts et qu'on a pu de surcroît bénéficier de leur héritage, tout comme le fait d'avoir trois enfants à revenu stabilisé ou trois étudiants payant leur logement à la charge des parents.

Je suis dans les meilleures conditions à cet égard : ma pension de veuf d'une agrégée décédée vers la cinquantaine, mon père décédé laissant lui-même comme prof de fac une grosse pension de réversion à ma mère qui est encore autonome dans un appartement de centre ville à Nancy payé, à plus de 80 printemps, 4 frères et soeurs tous en bonne, voire très bonne situation financière et tous dans des postes sans risques de licenciement, conjoints idem... Seul le fait que ma fille n'ait pas encore, loin de là, fini ses études me retient de partir dès 62 ans financièrement malgré une carrière un peu tardive (25 ans au démarrage et avec une année en dispo perso).

Après, ma fin de carrière, c'est ce que va devenir mon poste : la dénatalité met à risque de temps partiel voire à risque de suppression de postes de plus en plus de personnes qui pouvaient encore penser il y a dix ans rester, sans problèmes de mutation, à temps plein. C'est la grosse inconnue qui me reste, tenter de sauver mon poste avec au pire un mi temps vers 62/63 ans, ou jouer une carte scolaire avec un risque pour la santé à devoir commencer sur un nouveau poste, on ne sait où...A priori je partirais moi aussi vers 64 ans sous cette réserve.

Aspects plus inattendus : en tant qu'ex militant syndical, j'avais été frappé par un témoignage d'un militant gérant les demandes de retraite à la CGT qui m'avait expliqué à quel point il y a une vision de la retraite avant et après, très complexe, au cas par cas : on a heureusement eu des gens voulant partir, qui l'ont obtenu et sont contents, mais aussi des collègues ayant une vision idyllique de la retraite et qu'on rencontre au bout de quelques mois parfois totalement déboussolés, se sentant inutiles, et regrettant amèrement d'avoir mis les bouts. Inversement, certains partent sans le vouloir ( exemple : dispos pour aider un conjoint ou un aïeul en mauvaise santé) et se découvrent finalement contents d'avoir arrêté alors qu'ils redoutaient le départ. Bref, savoir si on doit ou pas arrêter suppose une connaissance de soi assez fine, il y a des surprises. Perso, je ne me vois jamais m'ennuyer car cela ne m'est jamais arrivé de ma vie, mais qui sait?

Enfin, la question de la cigale : il y a une approche par personne sur la question du "je peux me coucher ce soir et ne pas me réveiller demain, je peux avoir un accident idiot n'importe où n'importe quand, donc je vis au jour le jour" et "j'ai un plan pour rester en super forme à 90 ans avec les moyens d'en profiter". Cela non plus, pas possible d'établir une règle.

+1, je pense aussi que la réponse de chacun est relative à sa situation et à sa personnalité. Dans le cadre de ce fil, plus que le montant idéal de la retraite, c'est la place que cette question peut prendre et l'infuence sur nos dernières années "actives" qui me parait sous estimée.
La question a-t-elle été abordée lors du pseudo "Grenelle" ?
Personnellement je suis un optimiste et je viens de commencer une activité qui demande une trentaine d'années de pratique pour ressembler à quelque chose.
Balthazaard
Balthazaard
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par Balthazaard Sam 04 Sep 2021, 12:53
La CPA (ancienne version, car elle a été modifiée, de telle sorte que, devenue sans intérêt, les demandes s'étaient éteintes) pour autant que je me souvienne était intéressante pour les collègues qui avaient une durée de cotisation complète et qui étaient en dessous de l’age légal de départ. A l'époque 37,5 années et 60ans et surtout la décote pour trimestres manquant n'existait pas pour nous. Si on la rétablissait dans les conditions actuelles, pas sûr que ce serait aussi avantageux.
je pense pouvoir parler ayant plus de 62 ans, comme beaucoup il me faudrait 67 ans (d'ailleurs cet été je me suis trouvé avec des gens de mon àge d'autres secteurs ayant, comme moi, eu le malheur de faire des études et d'y croire, et tous étaient au même tarif..). Je trouve un peu amusant les plans et les projets de ceux qui sont encore loin (relativement) du compte...je pense que vous partirez quand vous n'en pourrez plus, comme moi, et là adieu les beaux calculs. Chaque année passée 55 pour moi est plus dure que la précédente, quelles que soient les conditions, cette année, EDT super, (très) petits effectifs, aucune pression morale (sur le devoir du métier, si je peux, je partirai quand cela mettra le max de b...., je suis très, très, rancunier) ...et pourtant cela s'annonce dur, je dirai que j'appréhende l'hiver, on verra, je n'exclue plus rien, si je pars ce ne sera pas sur la base d'un calcul financier...j'en deviens de plus en plus persuadé.
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par Pontorson50 Sam 04 Sep 2021, 12:27
Baldred a écrit:

+1, je pense aussi que la réponse de chacun est relative à sa situation et à sa personnalité. Dans le cadre de ce fil, plus que le montant idéal de la retraite, c'est la place que cette question peut prendre et l'infuence sur nos dernières années "actives" qui me parait sous estimée.
La question a-t-elle été abordée lors du pseudo "Grenelle" ?
Personnellement je suis un optimiste et je viens de commencer une activité qui demande une trentaine d'années de pratique pour ressembler à quelque chose.

Pour recentrer sur le sujet : je roule beaucoup (160km A/R par jour) tout va dépendre aussi de la façon dont pour le moment mon dos accepte ce traitement, j'arrive à garder du temps pour marcher et pédaler, et je ne fais que le strict minimum dans mon enseignement. Pas de projets de sorties notamment, ce qu'on peut tout à fait me reprocher. Pas de risques d'heures sups en tout cas j'ai développé.
Pas de lunettes en classe pour le moment, à cet égard le travail sur écran m'arrange beaucoup car ma presbytie est d'abord dépendante de la lumière, pas vraiment de la taille intrinsèque des caractères. Je crois que je n'aurais supporté le masque avec les lunettes, j'admire tous ceux qui l'ont fait ( mais ce n'est pas seulement une question d'âge).
Pas de problèmes de voix : collège calme, mais quand nous aurons deux classes par niveau au lieu de trois (c'est fait pour les 3°, que je n'ai pas, et qui sont passées brutalement de 21 à 30), cela sera peut-être autre chose. Je ne me vois pas revenir en lycée avec 40 personnes par classe désormais.

Si je devais faire plus de 7 ans, l'évolution du métier me bloquerait sur quatre points :
-l'accumulation de la diversité des charges demandées à l'enseignant, et en particulier au PP dont la sous-rémunération devient chaque année plus inadmissible - et pourtant admise. On ne peut pas plaquer des pratiques faites pour un enseignant d'école qui a 30 élèves 27 heures par semaine sur d'autres qui ont des centaines d'élèves quelques heures par semaine.
- l'évaluation par compétences. Non pas que je la trouve idiote (je vois quelques collègues qui savent la gérer), mais j'ai du mal : je note plus facilement un devoir que des exercices dans un devoir, et il est rare que je parvienne à trouver exactement quelles compétences dans le libellé officiel j'évalue dans un exercice. Enfin 4 niveaux me semble trop peu, surtout pour la frontière entre jaune et vert (2 ou 3). En fait je suis entré dans ce métier pour transmettre des connaissances encyclopédiques, et ce n'est plus ce qui est demandé.
-la suppression de toute exigence orthographique, j'ai vraiment du mal à mettre des notes bonnes voire très bonnes avec des copies comptant pour deux pages des dizaines d'erreurs. J'envoie du rêve à des élèves qui vont se faire détruire aux concours ou en lettre de motivation d'embauche, et je pense que je les trahis.
-le transfert de tous les aspects de géo physique aux SVT, c'est déjà ancien, mais ça me pèse toujours car j'adore la géo physique en soi. Mais je comprends bien que les collègues de SVT sont en moyenne plus compétents.

En revanche, malgré mes fortes réticences initiales (notamment la facture collective pour le contribuable, dantesque, d'un cours, désormais, sur le plan matériel) disposer d'un écran, de traitement de texte, de textes ou images projetés, c'est quand même formidable de confort dans ma matière. Je rédige beaucoup plus vite, d'un facteur cinq. Devoir parfois allumer un ordi simplement pour faire l'appel en revanche, ça j'ai du mal...tout comme la petite boule au ventre quand j'arrive pour savoir quoi faire en cas de panne, et qui oblige à prévoir des plans B.


Dernière édition par Pontorson50 le Sam 04 Sep 2021, 13:22, édité 1 fois
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par pseudo-intello Sam 04 Sep 2021, 13:16
Maos déjà, il faidrait compter les études requises pour le métier. Tu exerces un métier à niveau requis Bac + 3 ? Tu es exempté de trois ans de cotisations. Un métier à niveau e recrutement bac + 5 ? Cinq années défalquées. Etc.

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par Baldred Sam 04 Sep 2021, 14:06
Balthazaard a écrit:La CPA (ancienne version, car elle a été modifiée, de telle sorte que, devenue sans intérêt, les demandes s'étaient éteintes) pour autant que je me souvienne était intéressante pour les collègues qui avaient une durée de cotisation complète et qui étaient en dessous de l’age légal de départ. A l'époque 37,5 années et 60ans et surtout la décote pour trimestres manquant n'existait pas pour nous. Si on la rétablissait dans les conditions actuelles, pas sûr que ce serait aussi avantageux.
je pense pouvoir parler ayant plus de 62 ans, comme beaucoup il me faudrait 67 ans (d'ailleurs cet été je me suis trouvé avec des gens de mon àge d'autres secteurs ayant, comme moi, eu le malheur de faire des études et d'y croire, et tous étaient au même tarif..). Je trouve un peu amusant les plans et les projets de ceux qui sont encore loin (relativement) du compte...je pense que vous partirez quand vous n'en pourrez plus, comme moi, et là adieu les beaux calculs. Chaque année passée 55 pour moi est plus dure que la précédente, quelles que soient les conditions, cette année, EDT super, (très) petits effectifs, aucune pression morale (sur le devoir du métier, si je peux, je partirai quand cela mettra le max de b...., je suis très, très, rancunier) ...et pourtant cela s'annonce dur, je dirai que j'appréhende l'hiver, on verra, je n'exclue plus rien, si je pars ce ne sera pas sur la base d'un calcul financier...j'en deviens de plus en plus persuadé.

"Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas" R Burns
Il vaut mieux en effet le savoir...
Tu places ta bascule à 55ans, comment l'expliques-tu ? L'avais-tu anticipée ? On peut considérer que c'est tout à fait naturel et que la lassitude professionnelle est absolument normale, comme dans bien des métiers.
Quant à la CPA, je doute également qu'elle repasse un jour par ici...
Leclochard
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par Leclochard Sam 04 Sep 2021, 14:13
Baldred a écrit:
Leclochard a écrit:
Des pensions à 3000 euros ? cela paraît très élevé. On est dans l'irrationnel. Je veux dire que la plupart des collègues ont élevé leurs enfants, payer des traites, des mensualités, des frais divers etc.. toute leur vie ou presque en gagnant bien moins. Là, il y a un malentendu sur ce qu'est la retraite.

C'est une question très intéressante : quelle est notre norme pour estimer le juste niveau de la pension ? Un montant symbolique idéal ? un montant relatif au montant des autres pensions dans et hors EN ( une ancienne collègue normalienne  partie avec sa carrière complète disait 3000 net alors que la pension moyenne était de 1400 brut en 2019 tous systèmes confondus)? une estimation de nos besoins ? de nos envies ?
Si je pars à 65, je gagne 223€ nets de plus qu'en partant à 64. Est-que ça vaut le coup ?

C'est à voir avec sa situation personnelle. Je crois qu'on peut aujourd'hui déterminer un budget de retraité qui tienne la route. Sans enfant à charge, sans deuxième voiture et sans crédit immobilier, je peux déterminer un montant de ce qui m'est nécessaire, montant auquel j'ajoute 10% pour les loisirs (voyages, sorties) et les mauvaises surprises (travaux ? changement de voiture..). A la louche, je trouve que 1800 euros seraient suffisants. 2000 confortables.
Cependant, dans vingt ans, il ne sera plus le même puisque les prix auront augmenté. Ca, c'est un point à ne pas perdre de vue.
La question de la dépendance est à envisager mais sans dramatiser. Seulement 10% des 75 ans et plus sont placés en maison de retraite, et 30% des plus de 90 ans. Ce n'est pas du tout une destinée universelle. Tout simplement, parce qu'il existe des solutions alternatives (aides à domicile) ou... qu'on meurt avant (à la maison ou à l'hôpital). L'âge moyen du résident, c'est 88 ans. On y va donc vraiment en fin de vie ou quand on ne peut pas faire autrement car ça a un coût.
En moyenne, on y reste entre 3 et 4 ans et cela coûte 2000 à 3000 euros par mois (selon les régions). La dépense prévisible, c'est donc entre 100 et 200 mille euros.

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Pat B
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par Pat B Sam 04 Sep 2021, 14:15
Je ne suis pas encore concernée, mais mon mari, a 59 ans, est en plein dedans. Cela fait quelques années déjà qu'il a du mal à trouver la motivation pour faire ses cours (quand on sait la motivation qu'il avait, tous les projets qu'il menait...). Il vient un moment dans l'année, en novembre, décembre ou janvier, où il se trouve dans l'incapacité totale de réfléchir, une sorte de blocage devant la page blanche, le dimanche, puis un blocage au moment du départ le lundi matin... et il va droit chez son médecin. Il est parfois arrêté 4 à 6 semaines, voire 2 mois, avant de réussir à reprendre.
La nouveauté depuis l'an passé, c'est qu'il ne culpabilise plus autant devant ces petits burn-outs ponctuels. Avant, ça le rendait malade de bloquer comme ça et de devoir s'arrêter ; désormais il sait que c'est lié à l'âge, à l'usure, à l'évolution du métier qu'il déteste (il aime avoir l'autonomie de créer son cours et ses éval, et hait toute injonction type "DS / barème commun" ou "progression commune"), aux nouvelles méthodes de management de certains cde, et il a accepté le fait que puisque le système ne nous prévoit aucun allègement en fin de carrière, et bien tant pis, c'est le médecin qui agit et l'arrête quelques semaines. Le médecin du rectorat l'a aidé à prendre du recul, en lui confirmant qu'hélas il n'existe pas grand-chose pour alléger la charge de travail sauf un congé thérapeutique (on a droit à un an) et en lui disant de ne surtout pas culpabiliser de devoir être en congé maladie.
Cette année, 59 ans, il se sent proche de la quille, et paradoxalement ça va un peu mieux. Il se limite au strict minimum, mais fera quand même une ou deux sorties car il adore ça et que c'est source de motivation. Rien de grandiose. Il est passé à 80%, je l'ai encouragé, on n'a pas cherché à connaitre les incidences sur la retraite (on est dans le privé, c'est un peu différent, on a déjà une retraite de m****) Il lui faudrait aller jusqu'à 64 ans 1/2 pour avoir tous ses trimestres mais il pense ne jamais tenir jusque-là. Il n'a pas envie de compter, on est cigale et non fourmi.. Il arrêtera quand il n'en pourra plus sauf si la baisse de salaire est trop forte pour payer les futures études de nos enfants (sachant que la grande, handicapée, sera à notre charge longtemps...).
Et moi, je suis censée tenir jusqu'à 67 ans... totalement impossible (et vu notre écart d'âge, je voudrais arrêter avant que mon homme soit grabataire !)
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PHLA
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par PHLA Sam 04 Sep 2021, 14:18
Leclochard a écrit:
Baldred a écrit:
tschai a écrit:
Pourquoi 3,14159 a écrit: Pour mémoire, il y a 15 ans en arrière, les collègues pouvaient bénéficier d'une CPA vers l'âge de 56/58 ans et partaient à 60 ans... avec plus de 3000€ pour une carrière complète. A ce jour pour 3000€ de pension il faudrait que je parte à 64 ans en ayant commencé à 20 ans (et ça je sais que ce n'est pas le cas de beaucoup de professeurs. Je fais partie des chanceux.).
Je n'atteindrai jamais 3000 euros de retraite, quand bien même je travaillerais jusqu'à 67 ans! Reste à savoir si partir à 62 ans avec 2100 € et une santé encore correcte (j'espère) vaut mieux que "tenir le coup" jusqu'à 67 ans pour avoir 2800 €, avec le gros risque de gâcher les meilleures années de mon 3e âge en travaillant encore? En tout cas, j'envie beaucoup mes anciens collègues qui comme tu le dis ont bénéficié de la CPA et du départ à 60 ans. Tout en sachant bien que des conditions certainement encore plus dégradées attendent nos collègues trentenaires...
C'est sans doute le signe le plus évident qu'on entre dans la dernière partie de la carrière : même une cigale comme moi commence à compter, et ce ne sont pas des calculs simples :
Le temps partiel, les promotions si iongtemps attendues, le montant satisfaisant de la retraite, le pari sur "le reste à travailler" en plus ou moins bonne santé, la juste balance entre le temps et l'argent, l'âge des enfants...
Je suppose que la position de ces curseurs pour chacun joue énormément sur la sérénité/souffrance de ces dernières années.
Le chiffre de 3000 euros revient souvent comme une borne importante et de moins en moins accessible. Il faudra un jour que je me demande de combien j'aurais besoin...
Des pensions à 3000 euros ? cela paraît très élevé. On est dans l'irrationnel. Je veux dire que la plupart des collègues ont élevé leurs enfants, payer des traites, des mensualités, des frais divers etc.. toute leur vie ou presque en gagnant bien moins. Là, il y a un malentendu sur ce qu'est la retraite.
Non pourquoi ? Personnellement si je pars avec tous mes trimestres en mars 2034 à l'indice 972 de la classe exceptionnelle, l'ENSAP m'indique un montant net de 3100 euros de retraite.
Mathador
Mathador
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Enseigner après 60 ans  - Page 3 Empty Re: Enseigner après 60 ans

par Mathador Sam 04 Sep 2021, 14:22
pseudo-intello a écrit:Maos déjà, il faidrait compter les études requises pour le métier. Tu exerces un métier à niveau requis Bac + 3 ? Tu es exempté de trois ans de cotisations. Un métier à niveau e recrutement bac + 5 ? Cinq années défalquées. Etc.  
Faudrait-il encore catégoriser les postes et les grades là-dessus…
Je vois difficilement comment faire quelque chose qui tienne la route et qui soit plus élaboré que « statut cadre ou catégorie A ⇒ 10% de bonification dans la limite de 3 ans ».
Et même là, que fait-on de la promotion interne ? Cela existe encore un peu dans le privé, et dans le public les concours internes hors EN n'exigent pas de diplôme. Un fonctionnaire qui est promu en catégorie A sans avoir le bac (je connais un cas dans ma famille) aurait-il la bonification alors qu'il pourrait avoir travaillé en continu depuis la sortie du collège ?

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
Leclochard
Leclochard
Empereur

Enseigner après 60 ans  - Page 3 Empty Re: Enseigner après 60 ans

par Leclochard Sam 04 Sep 2021, 14:25
PHLA a écrit:
Leclochard a écrit:
Baldred a écrit:
tschai a écrit:
Je n'atteindrai jamais 3000 euros de retraite, quand bien même je travaillerais jusqu'à 67 ans! Reste à savoir si partir à 62 ans avec 2100 € et une santé encore correcte (j'espère) vaut mieux que "tenir le coup" jusqu'à 67 ans pour avoir 2800 €, avec le gros risque de gâcher les meilleures années de mon 3e âge en travaillant encore? En tout cas, j'envie beaucoup mes anciens collègues qui comme tu le dis ont bénéficié de la CPA et du départ à 60 ans. Tout en sachant bien que des conditions certainement encore plus dégradées attendent nos collègues trentenaires...
C'est sans doute le signe le plus évident qu'on entre dans la dernière partie de la carrière : même une cigale comme moi commence à compter, et ce ne sont pas des calculs simples :
Le temps partiel, les promotions si iongtemps attendues, le montant satisfaisant de la retraite, le pari sur "le reste à travailler" en plus ou moins bonne santé, la juste balance entre le temps et l'argent, l'âge des enfants...
Je suppose que la position de ces curseurs pour chacun joue énormément sur la sérénité/souffrance de ces dernières années.
Le chiffre de 3000 euros revient souvent comme une borne importante et de moins en moins accessible. Il faudra un jour que je me demande de combien j'aurais besoin...
Des pensions à 3000 euros ? cela paraît très élevé. On est dans l'irrationnel. Je veux dire que la plupart des collègues ont élevé leurs enfants, payer des traites, des mensualités, des frais divers etc.. toute leur vie ou presque en gagnant bien moins. Là, il y a un malentendu sur ce qu'est la retraite.
Non pourquoi ? Personnellement si je pars avec tous mes trimestres en mars 2034 à l'indice 972 de la classe exceptionnelle, l'ENSAP m'indique un montant net de 3100 euros de retraite.

C'est juste deux fois la retraite moyenne et bien au-dessus de la pension du certifié qui aurait cotisé tous ses trimestres (environ 2200 euros nets). Donc, oui, c'est hors-norme et pas du tout représentatif. Je n'ai pas envie de te décevoir, mais je doute qu'en mars 2034, ta pension soit à ce niveau.

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