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Dame Jouanne
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Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme - Page 4 Empty Re: Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme

par Dame Jouanne Lun 15 Nov 2021, 19:46
D'après l'intervenante, il y a manque de professeurs de maths parce que la matière est difficile à enseigner. D'ailleurs en primaire, les maitres n'aiment ou ont du mal à l'enseigner, dit-elle comme argument...
no comment.
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par Choup90 Lun 15 Nov 2021, 19:47
Je n'ai pas tenu. Elles m'exaspèrent !
Voltaire
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Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme - Page 4 Empty Re: Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme

par Voltaire Lun 15 Nov 2021, 19:54
Pas sûr qu'une meilleure rémunération soigne le burn out ... des aménagements d'horaire, des classes allégées, mais ça vaut quelle que soit la "bouteille" du prof.
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par Clecle78 Lun 15 Nov 2021, 19:57
Je ne suis pas du tout mieux armée face à un public difficile. Bien au contraire. Mes 36 ans de carrière m'ont épuisée.
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par Ha@_x Lun 15 Nov 2021, 20:04
Donc : des intervenantes un petit peu hors sol quand même, dont le SE-UNSA, ce si grand défenseur du service public d'éducation. Et au téléphone, ben guère mieux :
-La prof qui a démissionné car les conditions de l'inclusion donc bof.
-La formatrice INSPE qui nous fait du NVB sur les salaires (allez hop poubelle).
-Le prof d'HG en reconversion qui trouve ça vachement bien l'EN, lui il a la vocation :serge:
-The instit' du 93, qui crache sur ses petits camarades qui ont eu de mauvaises notes au concours, on a au passage oublié de lui dire qu'elle aussi a passé son concours dans le 93....
-L'orthophoniste antivax...

Sans commentaires...

Moi avec des collègues pareils, je n'ai pas besoin de ministre... Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme - Page 4 999940070

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Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs
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par zigmag17 Lun 15 Nov 2021, 20:14
Clecle: Je suis bien mieux armée qu'au début de ma carrière car je suis confrontée à des constantes, que je peux anticiper; je suis mieux à même aussi de ne pas m'engloutir dans des situations inédites (et j'y suis confrontée chaque jour, voire à chaque heure de cours). Mais en effet cela ne signifie pas que je doive me coller jusqu'à la fin de ma carrière à des publics dits "difficiles", au prétexte que j'ai acquis une certaine expérience avec eux. Au bout d'un moment, on a besoin de souffler. Or, ce qui rend l'avenir sombre dans ce métier, c'est qu'une fois que l'on y est engagé on se trouve enfermé dans une espèce de nasse d'où il est difficile de s'extirper, car il n'existe aucune passerelle pour changer d' établissement (pour nous en LP par exemple c'est le LP, point, même pas le lycée technique), voire pour changer de voie. C'est concours obligatoire, reconversion ardue car l'Etat nous met des bâtons dans les roues.
Le seul moyen de se garder d'une certaine forme de rage ou de rancoeur tenace envers le système (dans mon cas c'est déjà fait mais bon), c'est au moins de "profiter" un peu de certains terrains d'exercice plus "faciles" qu'en début de carrière.
On mesure les choses à l'aune de ce que l'on connaît, et je suis bien contente à mon âge de ne pas devoir me coltiner des maçons qui balancent leurs truelles à la tête des profs quand ils ne sont pas contents (j'ai des collègues à qui c'est arrivé). J'ai connu des choses horribles en début de carrière et franchement, je me dis souvent avec le recul que si je devais recommencer demain dans le même contexte j'y arriverais bien mieux avec l'expérience que j'ai acquise, mais une -très très très- relative tranquillité (vu mon quotidien pro ce n'est pas du tout le bon mot mais je n'en trouve pas d'autre) n'est pas de refus!
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par Lizdarcy Lun 15 Nov 2021, 20:19
Choup90 a écrit:Je n'ai pas tenu. Elles m'exaspèrent !

J'ai tenu, mais j'ai le palpitant au max!
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par Lizdarcy Lun 15 Nov 2021, 20:21
Dame Jouanne a écrit:D'après l'intervenante, il y a manque de professeurs de maths parce que la matière est difficile à enseigner. D'ailleurs en primaire, les maitres n'aiment ou ont du mal à l'enseigner, dit-elle comme argument...
no comment.

J'avoue que ça, ça m'a achevée...
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par zigmag17 Lun 15 Nov 2021, 20:24
Lizdarcy a écrit:
Choup90 a écrit:Je n'ai pas tenu. Elles m'exaspèrent !

J'ai tenu, mais j'ai le palpitant au max!

Il y a quelque temps j'ai envoyé un mail exaspéré à Fabienne Sintes pour exprimer mon point de vue sur une énième émission qui minimisait complètement les dysfonctionnements de l'EN et nos difficultés au quotidien. Aucune réponse. Ca m'a juste évité un ulcère et une crise cardiaque. Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme - Page 4 1599759099
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par Clecle78 Lun 15 Nov 2021, 20:54
Zigmag je t'admire vraiment ainsi que tous les collègues de lp. J'ai tenu parce que je savais qu'en vieillissant j'aurais des publics plus faciles. Vous, vous devez faire face toute votre carrière à des gamins en grande difficulté. Et vous faites un sacré boulot avec eux.
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par Ha@_x Lun 15 Nov 2021, 21:00
Les profs de LP ces héros.... fleurs fleurs2

Spoiler:

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par Clecle78 Lun 15 Nov 2021, 21:02
Ha@_x a écrit:Les profs de LP ces héros.... fleurs fleurs2

Spoiler:
Ben oui.
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par Ha@_x Lun 15 Nov 2021, 21:03
Mais c'était pas ironique !!!

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par Clecle78 Lun 15 Nov 2021, 21:06
Je ne l'avais pas pris comme ça ! J'opinais !
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par menerve Lun 15 Nov 2021, 21:11
Dame Jouanne a écrit:D'après l'intervenante, il y a manque de professeurs de maths parce que la matière est difficile à enseigner. D'ailleurs en primaire, les maitres n'aiment ou ont du mal à l'enseigner, dit-elle comme argument...
no comment.

On peut dire la même chose des Lettres, de l'histoire et de plein d'autres matières...
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par zigmag17 Lun 15 Nov 2021, 21:36
Merci!!! J'adore qu'on m'admire!!! abi abi
Boulot dur c'est sûr, mais je ne doute pas une seconde qu'il existe aussi beaucoup de collèges et quelques lycées "classiques" dans lesquels venir faire cours le matin relève du combat.
Courage à nous tous!! Very Happy aai
Forster
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par Forster Lun 15 Nov 2021, 21:45
D’ailleurs avez-vous remarqué aussi l’intérêt très fort des jeunes collègues pour le nouveau mouvement des postes à profil? Pouvoir contourner le système des mutations suscite un vif intérêt visiblement.
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par Ha@_x Lun 15 Nov 2021, 21:47
zigmag17 a écrit:Boulot dur c'est sûr, mais je ne doute pas une seconde qu'il existe aussi beaucoup de collèges et quelques lycées "classiques" dans lesquels venir faire cours le matin relève du combat.

Tu veux parler des collèges REP+ et des lycées APV ? Very Happy  (ou des REP pas classés qui devraient l'être, et des lycées moyens mal gérés Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme - Page 4 1665347707 ), ah mais on peut aussi y être très bien...
Puisqu'on parle vocations, le certifié/agrégé c'est le curé de paroisse, plus sa rate, pardon son barème grossit, plus il peux espérer une cure tranquille pour ses vieux jours. Le PLP c'est la compagnie de Jésus, l'élite de l'élite pédagogique. Car lui il sait qu'il aura des ouailles complexes, des élèves difficiles jusqu'à la fin de sa carrière. Very Happy

Forster a écrit:D’ailleurs avez-vous remarqué aussi l’intérêt très fort des jeunes collègues pour le nouveau mouvement des postes à profil? Pouvoir contourner le système des mutations suscite un vif intérêt visiblement.

Jeunes et moins jeunes d'ailleurs, mais qui dit poste à profil dit souvent poste à copains, quand on débute dans la carrière, on en a peu.

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par zigmag17 Lun 15 Nov 2021, 21:53
C'est bien résumé!!! Very Happy  Mais c'est vrai que des témoignages ici montrent à quel point le système est gangréné et le quotidien douloureux dans des contextes pourtant a priori plus plaisants que celui que je connais , je veux dire dans des classes surchargées avec des profils d'élèves compliqués et des obligations de réussite, dans des collèges et lycées lambda où officient des gens qui s'expriment ici sur certains fils édifiants.
Bon je râle pas mal, je ne vis pas un enfer sur terre non plus, allez le purgatoire on va dire pour filer la métaphore! Mais on s'habitue... Et si l'on se sent utile c'est déjà ça (mais c'est de moins en moins ça, quand même, d'où une perte de sens suraiguë)


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Prezbo
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par Prezbo Lun 15 Nov 2021, 21:56
Lagomorphe a écrit:
Forster a écrit:Oui mais les exigences données par l'INSPE leur donnent parfois l'impression que devenir enseignant est un sacerdoce, qu'ils ne doivent plus avoir de vie. J'ai l'impression d'avoir passé ces dernières années de tuteur à rassurer des stagiaires parfaitement compétents mais noyés par la masse d'exigences. C'était moins le cas avant. Ils étaient pourtant tous très bosseurs de base et pas effrayés par le travail. Un des stagiaires d'une amie lui a même dit qu'il travaillait plus cette année avec ses 7h de stage et les devoirs de l'INSPE que l'année précédente en passant l'agreg tout en travaillant dans deux emplois. Ce n'est quand même pas normal...

C'est une remarque intéressante: je suis parfois effaré de voir à quel point les néotits passés par l'INSPE croulent sous un boulot qu'ils s'infligent eux-mêmes. Evaluations formatives à gogo, séances avec travail multiple fait en parallèle par plusieurs groupes (donc boulot de dingue pour préparer tout ça), correction avec ou sans notation de la totalité des travaux d'élèves, DM de rattrapages des DS ratés, réponse au quart de tour aux élèves et aux parents, stupeur et tremblement au moindre mail des IPR (ils connaissent la "lettre de rentrée" par cœur, chez les plus âgés elle est dans les spams et y reste), exécution scrupuleuse et chronophage de la moindre petite ligne d'un PAP. Mais quand vivent-ils ? Combien de temps peuvent-ils tenir ce rythme avant le burn-out ?

Je ne connais rien à l'IUFM/ESPE/INSPE, j'ai été titularisé via un monitorat à la fac, pour moi l'enseignement est mon boulot, une seconde carrière, pas une vocation, mais j'ai l'impression - furtive et mal étayée je l'avoue - que la formation des enseignants leur inculque dangereusement qu'on peut leur demander tout et n'importe quoi sans aucune limite, et qu'un bon prof est un prof qui ne dort pas.

 

Je partage ton parcours et (probablement pour cette raison) ton ressenti. Le pire est que je ne pense même pas qu'il soit nécessaire qu'il y ait une grande conjuration des formateurs sadiques avide de faire suer le burnous des stagiaires pour arriver à cette situation. La volonté de se placer et de défendre sa place, le problème de positionnement de certains formateurs et tuteurs qui ne comprennent pas qu'ils ne sont plus face aux stagiaires dans une relation d'enseignant adulte à élève, la rigidité de ceux qui sont convaincus que leur mode d'organisation est le bon et qu'il faut 'imposer, le tendance de toute structure administrative à justifier son existence en produisant des procédures et exigeant des documents normalisés, la tendance des sciences de l'éducation à compenser leur absence de scientificité par l'inflation du jargon et la formalisation délirante des dispositifs (comme ses "séquences" aussi idéales que factices) me semblent être des moteurs suffisants.

Je rappelle tout de même, concernant la dernière remarque, que la privation de sommeil est une torture qui a été utilisée par tous les services de renseignement chargé de faire craquer les suspects.
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par zigmag17 Lun 15 Nov 2021, 21:57
Un stagiaire de l'année passée m'a épatée, il a fait une demande de mut' au cordeau, et pour un coup d'essai ce fut un coup de maître! Poste à profil en effet, il a tout étudié, anticipé, soupesé, les lieux possibles d'affectation (avec quoi? 21 points? 14? Je ne sais plus), les possibilités d'affectation... Il a mis toutes les chances de son côté et a obtenu son premier voeu, et bien, le voeu (RP dans un super coin). A côté je me dis que j'ai bien foiré ma dernière mut', et pourtant je savais comment faire a priori! Bien joué les djeunz!!
Tulipia
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par Tulipia Lun 15 Nov 2021, 21:58
Je me permets de rebondir sur ce dernier point : les postes à profil permettent aussi aux jeunes enseignants d'avoir un poste plus intéressant qu'une ZR, puisque la plupart ont un barème bas (pas de points liés à la situation familiale). Je pense qu'il ne faut pas négliger ce fait. Parmi les néotitulaires que je connais, les affectations ont été difficiles à encaisser.
zigmag17
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par zigmag17 Lun 15 Nov 2021, 22:01
Complètement! La personne dont je parle avait un très bon CV, a passé un entretien, monté un dossier, n'a pas ménagé sa peine, a été récompensée. Il fallait s'en donner les moyens, et aussi bien se renseigner sur les arcanes des mutations. Les postes à profil, personne n'y pense ou n'ose les briguer en début de carrière.
Lisak40
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par Lisak40 Lun 15 Nov 2021, 22:27
zigmag17 a écrit:Clecle: Je suis bien mieux armée qu'au début de ma carrière car je suis confrontée à des constantes, que je peux anticiper; je suis mieux à même aussi de ne pas m'engloutir dans des situations inédites (et j'y suis confrontée chaque jour, voire à chaque heure de cours). Mais en effet cela ne signifie pas que je doive me coller jusqu'à la fin de ma carrière à des publics dits "difficiles", au prétexte que j'ai acquis une certaine expérience avec eux. Au bout d'un moment, on a besoin de souffler. Or, ce qui rend l'avenir sombre dans ce métier, c'est qu'une fois que l'on y est engagé on se trouve enfermé dans une espèce de nasse d'où il est difficile de s'extirper, car il n'existe aucune passerelle pour changer d' établissement (pour nous en LP par exemple c'est le LP, point, même pas le lycée technique), voire pour changer de voie. C'est concours obligatoire, reconversion ardue car l'Etat nous met des bâtons dans les roues.
Le seul moyen de se garder d'une certaine forme de rage ou de rancoeur tenace envers le système (dans mon cas c'est déjà fait mais bon), c'est au moins de "profiter" un peu de certains terrains d'exercice plus "faciles" qu'en début de carrière.
On mesure les choses à l'aune de ce que l'on connaît, et je suis bien contente à mon âge de ne pas devoir me coltiner des maçons qui balancent leurs truelles à la tête des profs quand ils ne sont pas contents (j'ai des collègues à qui c'est arrivé). J'ai connu des choses horribles en début de carrière et franchement, je me dis souvent avec le recul que si je devais recommencer demain dans le même contexte j'y arriverais bien mieux avec l'expérience que j'ai acquise, mais une -très très très- relative tranquillité (vu mon quotidien pro ce n'est pas du tout le bon mot mais je n'en trouve pas d'autre) n'est pas de refus!

+ 1000. Je suis en LP, et prof depuis peu en fait (reconversion, absolument pas une vocation hein : j'en parlerai un peu plus longuement quand j'en aurai le courage), et ce que tu racontes, je le vis plus ou moins tous les jours, à chaque heure de cours (bon on n'est pas non plus tout le temps à 150% des problèmes 100% du temps, mais le ressenti est là). Les collègues qui ont plus de bouteille que moi, ne sont pas forcément meilleurs en gestion de classe (ou moins bon non plus, hein), mais peut-être que leur expérience leur permet de faire des choix et de prendre des décisions plus rapidement en ce qui concerne la discipline que moi... Par ailleurs, un collègue avec beaucoup d'expérience (il doit être à peine plus âgé que moi) est revenu depuis peu après une dispo, il a décidé de muter dans un premier temps (genre l'année prochaine) pour aller dans une région peut-être un peu moins difficile et sur le long terme, il envisage une seule chose : trouver un autre travail. Les seuls collègues âgés que je connais sont dans les matières pro (où c'est un peu plus facile que dans les matières générales) ou bien ceux qui enseingnent une matières générales mais proches de la retraite. D'ailleurs lors des réunions avec les inspecteurs d'académie, dans ma matière la moyenne d'âge est vraiment 25-35 ans (avec qqs collègues de 40-50 ans mais très peu dans la 60aine). Et chez moi donc c'est parail : l'équipe des matières générales a plutôt 25-40 ans (je suis une exception). Enseigner en LP une matière générale passé 60 ans (et même 50) c'est juste inimaginable pour moi, donc c'est triste, mais probablement jamais les jeunezenphanzinocants ne profiteront de ma sagesse, de mon savoir et de mes compétences infinies Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme - Page 4 682370931 ...


Dernière édition par Lisak40 le Lun 15 Nov 2021, 22:49, édité 1 fois
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par zigmag17 Lun 15 Nov 2021, 22:40
Lisak40: Tu as raison, la pénibilité du travail n'est pas la même en LP selon les matières que l'on enseigne, c'est flagrant. Quand j'étais nouvelle dans le métier, je m'étais fait la réflexion que lors des départs à la retraite, les profs d'enseignement professionnel étaient frais comme des gardons, bourrés de projets, obsédés par des randos, des voyages... en forme comme des vainqueurs du Tour de France ( dopés peut-être? Crise de la "vocation"...et toutes les ambiguïtés du terme - Page 4 1599759099 ), tandis que les profs d'enseignement général semblaient laminés, pleins de rides, ne songeant qu'à aller à Nature et Découverte(s?) pour aller acheter un hamac dans lequel se vautrer non-stop toute la journée, éreintés, en attendant leur dernier souffle (la voiture- balai quoi) abi
Ca n'a pas trop changé, mais ça change quand même: le Grand Tournant a eu lieu lors du passage au bac pro 3 ans: lorsque l'on a entendu les profs de pro se plaindre autant que nous dans les matières générales on a compris que ça n'allait plus aller du tout!
Si c'était hier, je démissionnerais ou bien je suivrais des cursus parallèles à la fac, pour faire autre chose. Nous sommes maintenant, et je continue mais suis très lasse et écoeurée du système. Vivement le loto!!
Baldred
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Expert spécialisé

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par Baldred Lun 15 Nov 2021, 23:30
zigmag17 a écrit:Eduquer c'est bien apprendre à un enfant à saluer (bonjour, au revoir), à être poli avec ses semblables, à connaître les limites et les lois, à vivre avec d'autres que lui, différents et respectables, à se dire que par principe la parole de l'adulte est digne a priori de considération et d'écoute?
Instruire c'est bien transmettre des connaissances qui si les pré-requis sus-cités ne sont pas remplis, ne pourront qu'être partielles voire inexistantes car elles n'auront pas pu être entendues?
Oui aujourd'hui on nous demande d'éduquer, à égale proportion avec la transmission de connaissances.
Je parle pour ce que je connais.

Merci pour cette très honnête tentative de définition, mais elle me conforte dans l'idée que l'Ecole a aussi toujours éduqué dans le sens où elle n'a jamais simplement transmis des connaissances mais aussi des codes et des représentations, par exemple ce cours de morale à partir d'une maxime que les lecteurs du Figaro regrettent tant ( et les calottes qui allaient avec grâce auxquelles je suis devenu un homme mon fils).
j'ai été trés "bien" éduqué par l'école, vu que chez moi, il faut le reconnaitre, c'était un peu n'importe quoi. J'ai appris à saluer bonjour au revoir celui qui était plus fort que moi, à être poli avec mes semblables en attendant de leur mettre sur la gueule à la récré, à connaitre les limites et les lois les plus absurdes (j'ai été collé pour être entré lire en classe pendant une récré), de vivre avec d'autres que moi et à bien reconnaitre la respectable différence entre "nous" et "eux", et à me dire par principe que la parole de l'adulte est digne a priori de la plus grande méfiance, ce qui m'a valu de ne pas avoir à aller témoigner devant la commission sur la pédophilie dans l'église.
J'ai été parfaitement éduqué à être un chrétien sans peur et un Français sans reproche.
On m'a sans doute aussi transmis des connaissances.
C'était bien sûr une école catholique, mais l'école républicaine éduquait elle aussi.
Je comprends bien sur ce que tu dis, mais comme prof, et comme prof de Français, il me semble que j'éduque et j'instruis (j'endoctrine en langue figmag) dans un même mouvement. Sans doute ai-je tort.
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