[Lettres lycée]Balzac La peau de chagrin + parcours

Bon, comme Colette est lancée, je crée un sujet sur Balzac, pour lequel je réfléchis.
Ce qui me gêne est surtout l'intitulé du parcours "Les romans de l'énergie : création et destruction" : on en discute déjà parmi l'équipe.
Energie au sens étymologique grec? Energie de l'auteur/ du personnage?
Même interrogation pour création/destruction: dans l(oeuvre au niveau thématique et personnages? ou au niveau de l'auteur, démiurge?
Merci de m'éclairer sur le sens que vous donnez à cela et des exemples.
On avait pensé à Mary Shelly Frankenstein mais ça bloque en analyse car pas en français et en cursive car du même siècle que Balzac.

Je pense qu'on peut partir sur toute les significations. Au niveau du personnage, j'avais pensé au portrait de Saccard dans la Curée pour le parcours mais on peut aussi voir le personnage de l'artiste comme double de l'auteur. Il y a aussi la Recherche de l'absolu et tous les portraits du savant comme celui de l'Eve future

Oui mais ça remet du Balzac et beaucoup de XIXème...

Rien n'interdit d'éclairer l'oeuvre, dans le parcours, avec du XIXème. En cursive, je me demande si Le Parfum ne fonctionnerait pas.

Il faut aller voir la théorie des énergies chez Balzac : https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1984_num_14_46_4791

Oh! Merci pour ce lien!

belote a écrit:Il faut aller voir la théorie des énergies chez Balzac : https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1984_num_14_46_4791

Un grand merci pour ce lien, Arlette Michel, ça ne me rajeunit pas (je l'ai eue sur Nerval, entre autres, une professeure remarquable).
L'énergie, ça me fait penser aussi aux analyses de Jean-Pierre Richard, Etudes sur le romantisme (pas très neuf non plus )
Pour les lectures cursives, on pourrait penser à Giono, Les âmes fortes ou Un roi sans divertissement
Ou Malraux, La Condition humaine 
Je n'ai pas trop creusé, j'hésite encore avec Colette!

J'ai pensé au Chercheur d'or de Le Clézio en cursive. Mais j'en ai un souvenir lointain, il faut que je le relise.

L'énergie, c'est aussi un grand principe de l'écriture stendhalienne. Par exemple cette étude de Michel Crouzet : https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1984_num_14_46_4792
Voir aussi Michel Delon, « Les conditions de l’énergie » dans L'Idée d'énergie au tournant des Lumières (1770-1820), Paris, PUF, 1988, p. 262-279.

On est d'accord que ce sont des problématiques d'agrég ?

Oui, ça y ressemble fortement   

Lorsque les programmes de Terminale L étaient publiés, ils étaient accompagnés d'une présentation qui suggérait très clairement plusieurs pistes de réflexion et donnait des références dans lesquelles puiser. C'est bien dommage que depuis la réforme, on nous balance des parcours sans donner de précisions.

Oui c'est bien dommage... D'autant plus quand le titre du parcours est aussi abscons. J'ai pensé pour ma part à L'œuvre, de Zola ( mais c'est encore du XIXe) ; à L'or, de Cendrars ; peut-être à 100 ans de solitude de Garcia Marquez. Cela vous semble -t-il pertinent ?

Pour le choix des lectures cursives, les programmes invitent à ouvrir aux littératures francophones, étrangères, antiques,...  En revanche, une œuvre en traduction empêchera de choisir  une étude linéaire dans l'œuvre cursive (ce qu'apprécient certains professeurs, dont je suis), pour la raison que formule @gregforever (analyse).

Cent ans de solitude me semble bien trop ardu pour des lycéens. L'intitulé de ce parcours invite à des interprétations très larges et divergentes... Profitons-en !
Giono me semble intéressant pour cette idée de création-destruction. On a souvent promu — vendu ? — Giono comme un auteur bucolique, un régionaliste fine fleur, une sorte de Marcel Pagnol un peu plus bourgeois, un peu plus intello. C'est se méprendre et ceux qui entretiennent cette image ont tort. Les récits de Giono sont sombres, pour ne pas dire brutaux. Son œuvre est si vaste, mais je crois que c'est une bonne piste.

Pourquoi pas La Route, de Cormac McCarthy (2006) ? Cela permettrait aussi une ouverture sur l'adaptation cinématographique de John Hillcoat, avec le charismatique Viggo Mortensen en rôle principal et la musique de Nick Cave et Warren Ellis, et même sur le jeu vidéo The Last of Us (dont la narration est assez soignée, relativement aux standards du secteur) et plus généralement le genre post-apocalyptique et ce qu'il peut révéler de la nature humaine (désespoir-espoir, création au milieu de la destruction, etc.).

Une toute petite remarque en passant    : c'est étrange, un tel désamour pour La Peau de chagrin - du moins dans ce forum ! Environ 130 participants et 6 pages de discussion autour de Manon Lescaut ou de Sido, et dix fois moins pour ce pauvre Balzac... serait-ce l'intitulé du parcours associé qui le plombe ? Manquerions-nous de l'énergie créatrice nécessaire ?

e-miette a écrit:Une toute petite remarque en passant    : c'est étrange, un tel désamour pour La Peau de chagrin - du moins dans ce forum ! Environ 130 participants et 6 pages de discussion autour de Manon Lescaut ou de Sido, et dix fois moins pour ce pauvre Balzac... serait-ce l'intitulé du parcours associé qui le plombe ? Manquerions-nous de l'énergie créatrice nécessaire ?

Avec mon regard extérieur, puisque je n'enseigne pas les lettres, je trouve cet intitulé "les romans de l'énergie" très étrange. Spontanément je ne suis pas capable de dire ce qu'est un "roman de l'énergie" mais j'imagine que c'est un peu détaillé et expliqué dans les programmes.

Caspar a écrit: mais j'imagine que c'est un peu détaillé et expliqué dans les programmes.

Si seulement !!!

On sent que parfois les concepteurs et rédacteurs des programmes se font plaisir avec des intitulés ronflants (mais creux). Nous avons la même chose en LV mais je ne veux pas faire dévier le sujet et vous éloigner de Balzac.

Le texte reste dur, beaucoup ont déjà travaillé Manon ou préfèrent le plus contemporain. Et l'intitulé du parcours...

Je voulais faire Balzac au départ. Le parcours me plaisait . J'ai renoncé car le texte comme le dit Belote, est difficile au niveau du vocabulaire et surtout très bavard : beaucoup de dialogues qui ralentissent l'histoire, les élèves ne le liront pas.

C'est totalement en raison du parcours que j'ai laissé tomber Balzac.

Même chose: découragée par le parcours la longueur et la difficulté du texte en vocabulaire (même si l'intrigue et les relations entre personnages voire la structure narrative me semblent plus simples que dans Manon)

C'est un peu la débandade ... J'ai lu et relu le roman, je me suis convaincu de l'étudier mais quelle galère ces lectures cursives ! Je ne trouve rien de contemporain, or je mets toujours un point d'honneur à proposer aussi des romans d'aujourd'hui en cursive.
C'est vrai que le roman est bavard, mais je trouve l'intrigue simple et il y a peu de personnages. L'avantage, avec un tel parcours, c'est que les sujets de dissertations seront, à mon avis, sans surprise.

je ne pense pas que les dissertations sur Manon soient bien surprenantes non plus.

Pourquoi pas le roman Charlotte ? Une artiste passionnée qui revit grâce à l'art en période de destruction ?  (2nde GM)