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Mathador
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Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 2 Empty Re: Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier

par Mathador Mer 10 Jan - 11:03
AsarteLilith a écrit:
zigmag17 a écrit:A ma connaissance nous sommes des représentants de la seule profession où les gens ( n'importe qui: famille , amis qui ne sont pas dans cette branche professionnelle, quidams à commencer par les voisins, les artisans  ou les commerçants) se permettent un sans-gêne absolu" Ah les vacances!", "Ah encore les vacances!", "Ah bientôt les vacances?", "Ah les fonctionnaires","Ah ah, du travail à faire chez vous? Vous rigolez?"... Dénigrement permanent et méconnaissance totale du métier, assortis de réflexions que l'on ne se permet jamais envers nos interlocuteurs.
Quand il s'agit de personnes qui travaillent avec nous mais n'exercent pas le même métier au sein de l'EN, en effet il suffit de répondre que les concours sont ouverts à tous.
Ca suffit. C'est insupportable.

+1.

Mon propre frère ne supporterait pas de faire mon métier, mais me rappelle régulièrement que lui, dans le privé, n'a pas autant de congés que moi....pour avoir pratiquement la même chose que moi à  Noël ! Je rappelle gentiment que je n'ai pas choisi mon métier pour les congés, mais ca commence à  me agacer.
En général, avec d'autres, je rappelle que les concours sont ouverts à  tous et ça suffit ( ou alors que l'EN embauche vacataires et contractuels sans problème).

Personnellement je ne regrette pas du tout les vacances scolaires, je préfère avoir mes 9 semaines jours fériés exclus, sans cours à préparer ni copies à corriger, et pouvoir les poser hors saison quand les billets de train ne coûtent pas une blinde. Si contrairement à moi il a des enfants scolarisés, ça change la donne mais il peut alors tenter de négocier un TP annualisé avec son employeur: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] .
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par Elaïna Mer 10 Jan - 11:23
Il me semble en effet que le paramètre "enfants scolarisés" change beaucoup la donne, surtout si les enfants sont jeunes. Et encore, si on a les GP à proximité et prêts à aider, ça peut aller (mais ce n'est pas toujours le cas, il suffit de lire ici le fil des parents pour voir que pas mal de GP ne souhaitent/peuvent pas être sollicités). Sinon, c'est compliqué. Je vois bien autour de nous plein de parents qui connaissent à chaque vacances le casse-tête : penser à réserver le centre de loisir, qui accompagne les enfants chez les GP 1, qui les gère la 2e semaine, etc.

Quand j'étais en thèse et sans enfants, partir en vacances au mois de septembre, avant la rentrée universitaire, c'était hyperchouette (mais bon comme j'avais pas de thunes, je partais assez peu en fait). Evidemment maintenant c'est plus compliqué. Mon mari rêverait d'organiser un nouveau voyage au Japon en famille, la dernière fois nous étions partis au mois d'août (il y faisait très très chaud, ce qui ne me dérange pas en soi - j'ai dû être fonctionnaire en Indochine ou un truc comme ça dans une autre vie - mais qui est parfois un peu dur avec des petits enfants), il aimerait partir en mai ou en octobre, ben non c'est pas possible. Mes parents, professeurs retraités, sont maintenant bien contents de partir en Grèce tous les ans au mois de septembre, c'est deux fois moins cher et y'a plus personne. Mais enfin, je suis quand même bien contente de ne pas avoir à trop me casser la tête pour savoir ce que je fais des enfants pendant l'été.
(je précise que j'ai pris la décision il y a quelques années de travailler le moins possible pendant les petites vacances, et quasiment pas voire pas du tout pendant les grandes : au final personne n'en meurt, j'arrive quand même à faire cours dès le premier jour de septembre et tout le monde se porte mieux. Et quitte à être mal payée, autant ne pas s'épuiser au boulot et profiter de ses avantages).

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par AsarteLilith Mer 10 Jan - 11:30
Non pas d'enfants mais il râle sur mes doses de congés ! Je précise qu'on est 3 profs dans la famille...et je prends au moins 2 fois par an le rappel que, lui, il n'a pas autant...

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par Elaïna Mer 10 Jan - 11:34
AsarteLilith a écrit:Non pas d'enfants mais il râle sur mes doses de congés ! Je précise qu'on est 3 profs dans la famille...et je prends au moins 2 fois par an le rappel que, lui, il n'a pas autant...

En effet "eh bah passe le concours coco", y'a rien d'autre à dire.
Après je sais par exemple que mes soeurs sont un peu "envieuses" de ma situation en termes de temps libre (possibilité de monter à cheval deux matinées par semaine par exemple) mais ça s'arrête là car leurs salaires (même celui de ma petite soeur qui a 10 ans de moins que moi) sont considérablement plus élevés que le mien...

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par Ajonc35 Mer 10 Jan - 12:47
Elaïna a écrit:
AsarteLilith a écrit:Non pas d'enfants mais il râle sur mes doses de congés ! Je précise qu'on est 3 profs dans la famille...et je prends au moins 2 fois par an le rappel que, lui, il n'a pas autant...

En effet "eh bah passe le concours coco", y'a rien d'autre à dire.
Après je sais par exemple que mes soeurs sont un peu "envieuses" de ma situation en termes de temps libre (possibilité de monter à cheval deux matinées par semaine par exemple) mais ça s'arrête là car leurs salaires (même celui de ma petite soeur qui a 10 ans de moins que moi) sont considérablement plus élevés que le mien...
Elles peuvent peut- être demander à réduire leur temps de travail. J'ai dit peut- être.  Ma fille vient de demander 4 rtt supplémentaires pour être plus avec ses enfants. Elle ne gagne pas des mille et des cents mais 4 jours de plus avec ses enfants,  c'est luxueux pour elle. Évidemment, elle rogne un peu sur son salaire.
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par Elaïna Mer 10 Jan - 12:51
La réduction du temps de travail est un piège. Demander à travailler à 80 % c'est la plupart du temps gagner le droit de faire le même travail mais sur 4 jours (ou alors le faire en gardant les enfants le mercredi), tout en étant payée 20 % de moins. Toutes les copines qui ont fait ce choix du 80 % se sont fait bien bien enfler. Le temps partiel c'est vraiment le piège pour les femmes.
Par ailleurs mes soeurs sont à des postes où évidemment la demande de 80 % serait accompagnée d'une mise au placard rapide.

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par Tiny Mer 10 Jan - 13:03
Je réponds que je n'ai pas plus de vacances que certaines autres professions puisque je bosse une partie des vacances.
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par Ajonc35 Mer 10 Jan - 14:14
Elaïna a écrit:La réduction du temps de travail est un piège. Demander à travailler à 80 % c'est la plupart du temps gagner le droit de faire le même travail mais sur 4 jours (ou alors le faire en gardant les enfants le mercredi), tout en étant payée 20 % de moins. Toutes les copines qui ont fait ce choix du 80 % se sont fait bien bien enfler. Le temps partiel c'est vraiment le piège pour les femmes.
Par ailleurs mes soeurs sont à des postes où évidemment la demande de 80 % serait accompagnée d'une mise au placard rapide.
J'ai écrit " peut- être". J'ai ainsi le souvenir de la secrétaire de section quand j'étais à l'université ( reprise d'études pour moi et donc relation d'adulte avec elle). Elle a pris ses mercredis et donc faisait à 100% ce pourquoi elle était rémunérée à 80%. Et bien d'autres exemples. En prenant 4 jours de rtt en plus, ma fille sait que le travail ne se fera pas sans elle, ses collègues en ayant bien assez à faire aussi. Et pour elle en passant à prenant complètement ses mercredis elle perdait aussi je ne sais combien de rtt.
Ananké
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par Ananké Mer 10 Jan - 14:33
En réalité ce sont ces personnes qui nous font perpétuellement des remarques qui ont un problème : je ne comprends pas ce fantasme sur notre pseudo temps libre. Personnellement, je n'irai jamais dire à des gens qui font qqch que je n'ai jamais fait que ce qu'il font est facile ou autre.

La dernière remarque en date chez moi c'est au nouvel an, une amie kiné, qui se remet à travailler après son deuxième enfant, à mi temps (2j et demi / semaine). Elle me dit qu'elle touchera 1900 euros net. Elle me demande mon salaire : 2300 euros net environ. Et là elle me dit "mais pour 18h aussi" ... Comme avec "ces gens-là" (issus de la classe moyenne sup' sup') je préfère plutôt faire envie que pitié, j'ai acquiescé en précisant quand même que c'était pas que 18h. Le pire c'est que c'est qqn qui a une petite charge d'enseignement en L3 de kiné, donc j'imagine qu'elle sait que 2h de cours n'équivalent pas à 2h de travail ...

C'est vraiment étrange. Ca doit relever d'un biais psychologique.
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par Elaïna Mer 10 Jan - 14:53
Je pense que c'est toujours cette idée que l'herbe est plus verte ailleurs. Il n'y a qu'à voir, ici comme ailleurs, les remarques régulières de certains collègues sur le mode "ouiiiii mais dans le privéééééé", et de fantasmer sur le 13e mois, la mutuelle, les CE, les RTT, les congés qu'on peut poser quand on veut etc etc. Alors que non, tout n'est pas aussi simple et merveilleux dans le monde de l'entreprise : non tout le monde n'a pas un CE de ouf qui finance une semaine au ski pour la famille (et tout le monde n'a pas un CE tout court), non on ne pose pas très exactement ses vacances comme on veut (exemple dans le cas de mon mari cadre dans une multinationale : il est obligatoire de prendre une semaine en août, moi ça m'arrange pour notre vie familiale, mais pour celui qui voudrait bosser en août et partir en septembre, bah c'est non), non on n'a pas forcément une super mutuelle etc. Et non, on n'a pas toujours fini une fois l'ordinateur fermé à 18h. Et puis "le privé" en soi ça ne veut rien dire. Il y a le travail en entreprise, les professions libérales, etc. Mais plutôt que de se dire que chaque profession a ses avantages et ses inconvénients, il est plus facile de se dire qu'on vit quelque chose d'affreux alors que les autres n'ont que des avantages.

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par roxanne Mer 10 Jan - 15:12
Je suis d'accord à 100% avec Elaina sur le sujet. Et on a eu mille fois cette conversation. Par ailleurs, je suis très peu "attaquée" sur les privilèges de mon métier, hein. De moins en moins d'ailleurs. C'est plutôt un air attristé et inquiet "Tu tiens le coup?". Pas sure que ce soit mieux. Je préfère faire envie que pitié.
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par AsarteLilith Mer 10 Jan - 15:14
Ce qui est dingue surtout, c'est que tout le monde (élèves, parents, commerçants, médecin, autres,...), y compris dans notre cercle proche a un avis (et des préjugés) sur notre métier. Certes, tout le monde en a sur toutes les professions, mais particulièrement la nôtre, sous prétexte que chacun a été élève / est ou a été parent d'élève. Tout le monde a son petit avis, même et surtout parmi nos proches, même s'ils savent que ce n'est pas tout rose.

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par roxanne Mer 10 Jan - 15:17
Mais, soyons honnêtes, lorsque nous devenons nous-mêmes parents d'élèves, nous ne sommes pas les plus charitables envers les enseignants de nos enfants ni les moins enclins à la critique. (et moi comme les autres).
Caspar
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par Caspar Mer 10 Jan - 15:20
Si on m'envie, je réponds pénurie et crise du recrutement...

Ce qui m'insupporte c'est plutôt tout le discours et les expressions de type "métier-passion", "plus beau métier du monde", "vocation", "sacerdoce", "nous ne faisons pas ça pour l'argent" etc
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par AsarteLilith Mer 10 Jan - 15:23
roxanne a écrit:Mais, soyons honnêtes, lorsque nous devenons nous-mêmes parents d'élèves, nous ne sommes pas les plus charitables envers les enseignants de nos enfants ni les moins enclins à la critique. (et moi comme les autres).

Etant nullipare, je ne pourrais rien dire Wink

Capsar: pas mal non plus en effet ! Bien pour cela qu'à présent, dès que possible, je demande pour mes heures supplémentaires. Au pire, je n'aurai rien ( et j'ai la réponse : j'ai travaillé donc toute peine mérite salaire" de prête si je prends une remarque), au mieux je serai payée.

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par Reine Margot Mer 10 Jan - 15:26
Je pense qu'à l'heure actuelle le discours est quand même moins d'envier les profs, j'entends plutôt les "ça doit être dur..." que la sempiternelle référence aux vacances.

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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
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Caspar
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par Caspar Mer 10 Jan - 15:32
AsarteLilith a écrit:
roxanne a écrit:Mais, soyons honnêtes, lorsque nous devenons nous-mêmes parents d'élèves, nous ne sommes pas les plus charitables envers les enseignants de nos enfants ni les moins enclins à la critique. (et moi comme les autres).

Etant nullipare, je ne pourrais rien dire Wink

Capsar: pas mal non plus en effet ! Bien pour cela qu'à présent, dès que possible, je demande pour mes heures supplémentaires. Au pire, je n'aurai rien ( et j'ai la réponse : j'ai travaillé donc toute peine mérite salaire" de prête si je prends une remarque), au mieux je serai payée.

Je ne m'en suis pas caché auprès de ma direction: on veut me faire quelque chose, il faut me payer. Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 2 437980826
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par epekeina.tes.ousias Mer 10 Jan - 15:34
L'un de mes arrières grands parents était déjà instituteur il y a bien longtemps : et il entendait déjà ce genre de “critique” (les enseignants ne travaillent pas, etc.) — et c'était aussi le cas contre les instits dans mon enfance (et probablement pour les profs du secondaire). C'est visiblement une sorte de lieu commun en France, depuis fort longtemps, et qui se réactive régulièrement au gré des circonstances et des idéologies du présent, pour ne rien dire des ressentiments et des mécontentements… Pour ma part, cela ne fait ni chaud ni froid — mais peut-être parce que je sais que ça fait partie du paysage depuis longtemps.

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par Elaïna Mer 10 Jan - 15:38
roxanne a écrit:Je suis d'accord à 100% avec Elaina sur le sujet. Et on a eu mille fois cette conversation. Par ailleurs, je suis très peu "attaquée" sur les privilèges de mon métier, hein. De moins en moins d'ailleurs. C'est plutôt un air attristé et inquiet "Tu tiens le coup?". Pas sure que ce soit mieux. Je préfère faire envie que pitié.

oui voilà. Là où j'ai le plus de commentaires attristés, c'est chez l'esthéticienne. Les jeunes femmes qui font la conversation pendant les soins, quand elles apprennent que je suis professeur, me disent toutes "ha, ça va, c'est pas trop dur, non parce que les élèves aujourd'hui hein..." et, venant de CAP, de séries techno, etc, elles ont bien connu les classes difficiles...

AsarteLilith a écrit:Ce qui est dingue surtout, c'est que tout le monde (élèves, parents, commerçants, médecin, autres,...), y compris dans notre cercle proche a un avis (et des préjugés) sur notre métier. Certes, tout le monde en a sur toutes les professions, mais particulièrement la nôtre, sous prétexte que chacun a été élève / est ou a été parent d'élève. Tout le monde a son petit avis, même et surtout parmi nos proches, même s'ils savent que ce n'est pas tout rose.

Mais honnêtement, n'est-ce pas le cas pour tout le monde ? Les médecins, forcément de gros riches, voleurs, assassins à la solde de Pfizer, "non parce que les turbo cancers hein. Les avocats, gros riches, voleurs, incompétents, "non parce que hein moi il a perdu quand je faisais un procès à mon voisin parce qu'il avait un paillasson rouge alors que c'était pas harmonieux dans la copropriété". Les restaurateurs qui font rien qu'à décongeler des trucs de chez Métro. Etc etc.

roxanne a écrit:Mais, soyons honnêtes, lorsque nous devenons nous-mêmes parents d'élèves, nous ne sommes pas les plus charitables envers les enseignants de nos enfants ni les moins enclins à la critique. (et moi comme les autres).

oh que oui...

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par Elaïna Mer 10 Jan - 15:41
epekeina.tes.ousias a écrit:L'un de mes arrières grands parents était déjà instituteur il y a bien longtemps : et il entendait déjà ce genre de “critique” (les enseignants ne travaillent pas, etc.) — et c'était aussi le cas contre les instits dans mon enfance (et probablement pour les profs du secondaire). C'est visiblement une sorte de lieu commun en France, depuis fort longtemps, et qui se réactive régulièrement au gré des circonstances et des idéologies du présent, pour ne rien dire des ressentiments et des mécontentements… Pour ma part, cela ne fait ni chaud ni froid — mais peut-être parce que je sais que ça fait partie du paysage depuis longtemps.

Je l'ai déjà posté, mais dans Je suis un chat de Natsume Soseki, donc dans le Japon d'avant la Première guerre mondiale, le maître du chat, professeur dans le secondaire, se prend régulièrement des remarques du même genre sur les vacances et les avantages du métier (Soseki a d'ailleurs une analyse assez brillante de la condition du professeur dans plusieurs de ses bouquins).

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par AsarteLilith Mer 10 Jan - 15:51
Je note le référence, intéressante.

ETO : c'est juste que c'est lourd. C'est déjà pas évident entre lubies pédagos, réformes, choix pédas, parfois direction et / ou collègues, élèves, alors si en plus on en prend cher pour pas un rond régulièrement.... c'est un peu comme la charge mentale, émotionnelle du métier.

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par DesolationRow Mer 10 Jan - 15:54
Mais d’un autre côté si c’est notre conjoint qui nous casse les pieds avec ce genre de remarques débiles, il suffit de répondre une fois de manière claire et extrêmement désagréable et ça devrait régler la question.

Ma femme travaille dans le privé. Elle gagne beaucoup mieux sa vie que moi, mais a des horaires de malade et travaille vraiment beaucoup trop. Dans ma famille, nous sommes quasi tous profs, et un jour elle en a eu assez d’un de mes beaux-frères qui avait eu une remarque débile sur les merveilleuses conditions d’exercice dans le privé, je crois qu’après sa réponse il ne recommencera plus jamais Razz
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par epekeina.tes.ousias Mer 10 Jan - 15:55
Elaïna a écrit:
epekeina.tes.ousias a écrit:L'un de mes arrières grands parents était déjà instituteur il y a bien longtemps : et il entendait déjà ce genre de “critique” (les enseignants ne travaillent pas, etc.) — et c'était aussi le cas contre les instits dans mon enfance (et probablement pour les profs du secondaire). C'est visiblement une sorte de lieu commun en France, depuis fort longtemps, et qui se réactive régulièrement au gré des circonstances et des idéologies du présent, pour ne rien dire des ressentiments et des mécontentements… Pour ma part, cela ne fait ni chaud ni froid — mais peut-être parce que je sais que ça fait partie du paysage depuis longtemps.

Je l'ai déjà posté, mais dans Je suis un chat de Natsume Soseki, donc dans le Japon d'avant la Première guerre mondiale, le maître du chat, professeur dans le secondaire, se prend régulièrement des remarques du même genre sur les vacances et les avantages du métier (Soseki a d'ailleurs une analyse assez brillante de la condition du professeur dans plusieurs de ses bouquins).

Ah, les romans de Soseki — tu me fais penser qu'il faut que je fouille pour les retrouver, ça fait une éternité que je n'y ai plus mis le nez !

Et oui, au fond, il y a quelque chose comme un mécanisme : les profs sont “du côté de l'État”, comme protégés par lui, ce qui cristallise une bonne partie des rancunes contre eux du fait des rancunes contre l'autre. Cela plus le fait que tout le monde (de nos jours) est passé par l'école et que c'est une fonction à la fois visible au point que chacun a le sentiment qu'il sait de quoi il retourne, cela produit chez beaucoup ce type de propos rancuniers…

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par roxanne Mer 10 Jan - 15:57
Oui, parce que les profs sont parfois un peu relous et pas les derniers à aligner les poncifs sur les autres (d'ailleurs, c'est l'origine du post).
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Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier - Page 2 Empty Re: Gérer les réflexions ou les préjugés sur notre métier

par Danska Mer 10 Jan - 16:03
Comme le disait Ombre à la page précédente,

Ombre a écrit:quand on commence une phrase par "les quelque chose" (les docs, les profs, les garagistes, les blondes, les français, les noirs...), on s'apprête à dire une énorme connerie.

Wink
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par epekeina.tes.ousias Mer 10 Jan - 16:06

AsarteLilith a écrit:ETO : c'est juste que c'est lourd. C'est déjà pas évident entre lubies pédagos, réformes, choix pédas, parfois direction et / ou collègues, élèves, alors si en plus on en prend cher pour pas un rond régulièrement.... c'est un peu comme la charge mentale, émotionnelle du métier.

Oui, je comprends bien.
Mais ce que j'en dis, c'est pour prendre de la distance. C'est tellement commun, tellement ancien, tellement imprégné dans les mœurs et dans la société qu'il y a très peu de chances que cela disparaisse, et encore moins de chance de “raisonner” qui sort ce genre de lieux communs. Il m'est arrivé, à quelques reprises au tout début de ma carrière (vers 1984 ou 85) d'envoyer paître extrêmement brutalement ce genre d'importun (et comme je ne faisais pas dans la dentelle, amis, famille, voisin de palier, je n'y allais en général pas avec le dos de la cuillère). Mais je sais que cela ne sert à rien (ça n'a jamais servi à rien depuis plus d'un siècle) — et je crois bien que je le savais déjà longtemps avant de faire ce métier (c'est bien l'un des rares avantages avoir eu des instits dans sa famille).
C'est aussi pourquoi je suggère de cultiver une indifférence absolue. Honnêtement, je ne relève plus ce genre de choses depuis très longtemps (en réalité, je n'écoute même pas, c'est un peu comme si je coupais le son automatiquement) : c'est encore ce qu'il y a de mieux à faire tellement c'est reposant. Tu me diras qu'il n'est pas si facile de rester indifférent — c'est sans doute vrai, mais d'un autre côté, pourquoi faudrait-il prendre qui que ce soit au sérieux sur ce genre de propos ?

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