Muter en lycée après 15 ans de collège

Caspar a écrit:

Domitius a écrit:Je me permets de répondre (afin de suivre la conversation). Je suis exactement dans la même situation et un tas de questions m’assaillent. Ce que je « crains » le plus, c’est ce statut de « petit nouveau » à qui on va « filer » les STMG (rien de perso contre ces , j’en viens) et autres secondes pendant que d’autres se taillent le bout de gras (HGGSP…). En soit, je peux comprendre la première année, mais ensuite je ne sais comment se fait les répartitions car j’ai l’habitude au collège d’avoir des collègues qui aiment avoir les mêmes niveaux, chaque année, ce qui peut frustrer quand on aime, à l’inverse, changer.

Si l'équipe est sympa elle fait un service correct pour le nouvel arrivant mais comme je le disais plus haut, le moment de la répartition peut être un moment à haute tension...Quand on arrive il vaut mieux être prudent et diplomate en tout cas.

Le problème est que le service correct de l'un n'est pas celui de l'autre. Quant aux spés, c'est un tel travail de préparation que les collègues rechignent à les laisser tomber au bout d'un ou deux ans. De même, quand tu auras préparé tes programmes après 1 an, tu ne voudras pas avoir trop de nouveaux niveaux avant un moment. 1 par an paraît pas mal au lycée, après la première année où tu dois tout faire d'un coup (pas de vie pendant 1 an).

Cléopatra2 a écrit:

Caspar a écrit:

Domitius a écrit:Je me permets de répondre (afin de suivre la conversation). Je suis exactement dans la même situation et un tas de questions m’assaillent. Ce que je « crains » le plus, c’est ce statut de « petit nouveau » à qui on va « filer » les STMG (rien de perso contre ces , j’en viens) et autres secondes pendant que d’autres se taillent le bout de gras (HGGSP…). En soit, je peux comprendre la première année, mais ensuite je ne sais comment se fait les répartitions car j’ai l’habitude au collège d’avoir des collègues qui aiment avoir les mêmes niveaux, chaque année, ce qui peut frustrer quand on aime, à l’inverse, changer.

Si l'équipe est sympa elle fait un service correct pour le nouvel arrivant mais comme je le disais plus haut, le moment de la répartition peut être un moment à haute tension...Quand on arrive il vaut mieux être prudent et diplomate en tout cas.

Le problème est que le service correct de l'un n'est pas celui de l'autre. Quant aux spés, c'est un tel travail de préparation que les collègues rechignent à les laisser tomber au bout d'un ou deux ans. De même, quand tu auras préparé tes programmes après 1 an, tu ne voudras pas avoir trop de nouveaux niveaux avant un moment. 1 par an paraît pas mal au lycée, après la première année où tu dois tout faire d'un coup (pas de vie pendant 1 an).

On est d’accord, je trouve que c’est sain de tourner tous les 3 ans, après le passage de toute une génération.

Mais dans les faits ça ne tourne pas tant que ça...et beaucoup de collègues se disent que s s'ils lâchent telle spé ou tel BTS ils ne le récupéreront jamais.

Cela ne tourne pas car dans les faits il y a un consensus implicite à laisser les classes "estampillées ", pour reprendre l'expression d'une collègue, aux mêmes enseignants, à moins d'un abandon volontaire. Je me souviens, à l'époque du (vrai) bac, d'une collègue de physique ayant renoncé à demander sa mutation car une terminale S "se libérait" à la rentrée suivante suite à un départ en retraite.
Cela dit en LV on peut en lycée réellement se faire plaisir. J'ai quelques amies enseignant l'anglais en collège et franchement je me demande comment elles ne perdent pas leur niveau de langue quand je vois des copies contenant "goude moreningue " ou autres orthographes délirantes.... Je crois que je pourrais d'ennui, en sus d'une relation avec des ados voire des petits pour laquelle on n'est pas toujours taillé (moi le premier).

succulente a écrit:En langues vivantes, il y a quand même deux différences importantes entre collège et lycée qui n'ont pas été citées et que je trouve importantes (j'ai fait 6 ans de collège et 8 ans de lycée):
- les lycéens n'ont pas la spontanéité des collégiens à l'oral, il est plus difficile de les faire parler et ils communiquent moins leur plaisir d'être là même quand ils aiment ta matière et/ou ta façon d'enseigner
- au collège en tant que professeur de LV ton avis compte en conseil de classe et dans les équipes, ta matière est perçue comme "importante",  au lycée (hors spécialité LLCE) tu les a 2 heures par semaine, tu dois les évaluer dans les 4 compétences à chaque trimestre donc tu croules sous les copies tout ça pour qu'en conseil de classe ton avis n'ait absolument aucun poids, tu comptes comme l'EPS (même coefficient au bac)

Bonjour à tous.

En ce qui concerne le premier point, je suis plus ou moins d'accord, mais cela dépend du type de lycée: quand j'étais en lycée ZEP  (zone violence, APV) les lycéens, qui venaient des cités HLM alentour, étaient très spontanés. Mais effectivement, quand j'ai changé de lycée, je n'étais pas du tout habituée à ce manque de participation et de spontanéité. Mais je m'y suis faite rapidement.

En ce qui concerne le second point, je n'ai pas le sentiment que mon avis compte plus ou moins que celui des autres collègues, tout au moins en ce qui concerne le comportement des élèves (de toute façon, ça dépend beaucoup de la direction, la prise en compte ou non des avis des professeurs, et la notre ... ).

Quant à les évaluer dans les 4 compétences à chaque trimestre, si les professeurs de LV n'ont pas fait la bêtise de fixer ce genre de d'obligation dans le PLE (? ou je ne sais plus le nom de ce document) voté au CA, il n'y a bien sûr aucune obligation! (je les évalue au plus dans 3 compétences par trimestre, moins si le trimestre est raccourci pour X raisons, et 2 pour les séries technologiques). J'ai également la chance que dans mon lycée on ait encore des groupes de langue réduits (pas plus de 25-26 élèves par groupe), donc non, on ne croule pas sous les copies. Bref pour ceux qui voudraient changer de collège à lycée, il faut se renseigner aussi sur les conditions dans le lycée souhaité.

Pour la différence entre l'enseignement aux élèves, depuis 2-3 ans, j'ai des 3ème prepa-métier (ex prépa-pro), et clairement, ce n'est pas le même travail. Evidemment, les 3ème PM, c'est un peu spécial, mais personnellement, passer du temps à dire "sortez votre cahier","écrivez ce qu'il y a au tableau" (et passer derrière chaque élève pour vérifier, qu'effectivement, ils écrivent les 5 mots de vocabulaires écrits au tableau   ), le fait qu'ils marchent beaucoup à l'affect, etc., ce n'est pas mon truc. Il faut dire que je n'ai enseigné en collège que lors de mon année de stage, il y a plus de 25 ans et cela ne s'était pas très bien passé. La relation avec des élèves plus mûrs me convient nettement mieux.

Pour la répartition, tout dépend des collègues: nous, on tourne sur les classes plus difficiles (les 3ème PM, par exemple).

Cit6.

Il n'y a certes aucune obligation de les évaluer dans les 4 compétences (notre PLE stipule que les élèves seront évalués dans un maximum de compétences donc ce n'est pas contraignant) mais je trouve qu'en dessous de 3 compétences ce n'est pas représentatif, ce n'est que mon avis personnel.
Le problème n'est pas le nombre de compétences à évaluer mais l'horaire hebdomadaire de 2h par semaine, qui est insuffisant même avec des effectifs réduits (j'en ai max 25) je trouve ça très frustrant, je n'arrive pas à véritablement influer sur le niveau initial des élèves, je regrette mes 3 heures par semaine à 30 personnellement. Pour 16 heures devant élèves, j'ai 8 classes/groupes et près de 200 élèves, j'en avais moins en collège et moins en lycée avant la réforme Blanquer.
En tous cas je suis bien d'accord, il faut se renseigner sur les conditions de travail dans le lycée demandé mais ce n'est pas toujours évident de poser les bonnes questions car on prend certaines choses pour acquises et on se rend compte plus tard que ça manque (ambiance, entraide, travail en équipe..)
Pour la spontanéité des élèves, j'ai fait collège défavorisé, lycée défavorisé puis lycée favorisé et c'est vrai qu'en lycée défavorisé les élèves sont plus spontanés à l'oral qu'en lycée favorisé, mais ils ne le sont pas autant qu'en collège défavorisé.
Un autre point gratifiant en collège c'est que tu vois les élèves progresser tu constates sur eux les effets de ton enseignement, ce n'est pas le cas pour moi en lycée.
Après je souscris totalement à ce qui est dit sur le contenu des cours qui sont bien plus intéressants en lycée et le fait qu'y enseigner te permet de mieux entretenir ton niveau de langue.