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Docteur OX
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Grand sage

37 agressions sexuelles dénombrées dans les collèges du 93 Empty 37 agressions sexuelles dénombrées dans les collèges du 93

par Docteur OX Mar 9 Oct 2012 - 17:16
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Le jeudi 27 septembre, les personnels du collège Federico Garcia-Lorca étaient conviés à une rencontre dont le projet remontait à juin dernier. À cette époque, six élèves sont arrêtés pour des viols en réunion commis sur une autre collégienne dans la cité du Franc-Moisin. Comment mettre des mots sur de tels actes ? Et surtout comment les prévenir?

Au nom de la Ville, Christine Leverrier, coordinatrice des centres de planification, et Marie Leroy chargée de mission droits des femmes, proposent leur concours auprès de François-Xavier Demorgon, le principal. Lequel, pour préparer les projets qui seront conduits pendant l’année, invite à cette rencontre une cinquantaine de personnes, en majorité des professeurs, avec des intervenants à même de leur fournir des pistes.

Au premier rang d’entre eux, Emmanuelle Piet, médecin de PMI auprès du conseil général, spécialiste réputée de la maltraitance infantile et présidente du Collectif féministe contre le viol. Elle relève « cette année 37 agressions sexuelles dans des collèges de Seine-Saint-Denis avec 48 agresseurs, dans vingt communes ».


Le cas de Garcia-Lorca n’est donc qu’un parmi d’autres de cette réalité occultée dont elle citera quantités de chiffres. 120 000 viols en France, estimés en 1999, pour 8700 plaintes et 1200 condamnations. 13% des adolescentes victimes de viols et d’attouchement surtout subis dans la famille, selon l’enquête ENVEFF (Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France) de 2006…

« La violence ne s’apprend pas à la télé », insiste Mme Piet pour souligner l’ampleur d’un mal, qui s’enracine dans une maltraitance dont 50 000 enfants seraient les victimes. Jusqu’à en perdre la vie pour 300 à 600 d’entre eux, chiffres de l’Inserm en 2003. « Tous les agresseurs que j’ai rencontrés ont subi la maltraitance, l’abandon ou vu leur mère battue. » Au personnel des établissements d’être vigilant.

Neutraliser rapidement l’agresseur
« Un agresseur repère sa victime, il installe la rumeur. » Celle d’une ***, d’une ***. Une fois repérée, « il faut la convoquer d’urgence, insiste Emmanuelle Piet. En général, elle connaît celui qui en est à l’origine ».

Il s’agit de neutraliser au plus vite l’agresseur en puissance, avant qu’il ne passe à l’acte. « Il est important, continue-t-elle, de pouvoir penser ensemble. De redonner leur sens au mot du langage commun comme nique ta mère ou bâtard. » Une prof avoue son impuissance : « Quand je vois une fille maintenue à terre par un garçon, elle me répond “mais on joue, madame !” »

Une autre fait valoir le nombre insuffisant d’adultes pour stopper les bagarres, en particulier en récréation où les plus vulnérables font les frais des « jeux de cons ». « Il faut intervenir, poser la question : c’est quoi la règle du jeu ? », conseille Mme Piet. Pour le reste, les supports à exploiter en classes ne manquent pas, qu’ils soient édités par l’Observatoire départemental des violences envers les femmes ou inscrits au programme de français, avec des œuvres de Maupassant ou Marivaux.

Sont aussi envisagés jeux de rôle, théâtre de l’Opprimé… Les projets seront complétés par des groupes de paroles conduits par une psychologue, qui ont été proposés par la Ville au titre de la Réussite éducative.

Marylène Lenfant
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