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Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 Empty Re: Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui"

par Lefteris Dim 24 Fév 2013 - 23:31
Les langues anciennes au secours des maths (ça aura au moins servi à quelque chose) : il me semble que Pythagore , Thalès et quelques autres étaient performants à un âge avancé... Very Happy
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par MarieL Lun 25 Fév 2013 - 9:14
Presse-purée a écrit:
Dalva a écrit:
- par une logique qui m'échappe, il est impossible de cumuler l'option bilangue et le latin, ce qui me paraît d'une grande incohérence. Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 513736 Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 513736 Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 513736

C'est illégal. Plusieurs circulaires et le discours d'un ancien ministre de l'EN le rappellent.

Ah ? Voilà qui intéressera grandement ma collègue LC, ici aussi c'est impossible "pour ne pas trop charger les EDT" officiellement.

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Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 Empty Re: Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui"

par sebiseb Lun 25 Fév 2013 - 10:05
Un autre Hors-Série sur l'Éucation !
Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 MLHS48

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par Igniatius Lun 25 Fév 2013 - 10:25
J'ai commencé à feuilleter le hors-série dont il est ici question, et l'article sur le "Renouvellement des identités culturelles", page 18, est en effet édifiant.
J'en retiens deux choses :
1. les enseignants aujourd'hui sont nettement moins sensibles à la culture (livres, cinéma) et regardent les savoirs théoriques comme un "encombrant" pour leur métier, contre le rôle éducatif.
2. Très massivement, l'origine socio-culturelle des profs s'est élevée : les 3/4 étaient issus de milieux plus ou moins populaires dans les années 30, il ne sont plus que la moitié aujourd'hui.

Le point 2. explique peut-être le point 1. : on se retrouve avec des gens pour qui l'école n'est plus le lieu de l'ascension sociale, mais celui de l'éducation au sens commun. Ils considèrent la culture comme secondaire car ils ont été plus ou moins baignés dedans (un vernis culturel, mais une familiarité quand même, notamment avec les théories pédo-psychiatriques) et n'hésitent pas à considérer que les jeux video ou les écrans sont un bon moyen d'éduquer.
Et eux, ils ont peut-être manqué de compréhension à l'école, et souhaitent donc mettre l'accent dessus dans leur pratique de prof.
Enfin, comme le métier n'est plus socialement attractif, on se retrouve avec des enseignants de niveau intellectuel moyen qui n'ont pas toujours conscience de participer à la reproduction sociale.

Voilà mon avis, très raccourci.
En fait, tout est cohérent dans ce système.

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par Ronin Lun 25 Fév 2013 - 11:14
Oui, en gros on est dans la *****

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par Celadon Lun 25 Fév 2013 - 11:17
Depuis le temps que je le dis, que c'est cohérent ! sorciere2
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par Igniatius Lun 25 Fév 2013 - 11:36
Par contre, c'est impressionnant : dès que le contenu d'un article m'horripile, qu'une réflexion me paraît déplacée et fait montre d'un positionnement idéologique très clair, je fonce à la fin voir l'auteur et c'est toujours Caroline Brizard !
Elle est vraiment insupportable celle-là, ça fait des années qu'elle volète dans la galaxie SGEN/UNSA et remplit le Nouvel Obs de poncifs pédagos.

JE pense que lorsque Julliard a quitté l'Obs avec fracas, son désaccord avec l'équipe "éducation" était très profond.

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par Dalva Lun 25 Fév 2013 - 11:42
Je rejoins les observations d'Igniatius.
Par ailleurs, je trouve que finalement, ce très gros hors-série est à prendre avec des pincettes pour ses première et troisième parties, car tous les articles ou presque y sont du même auteur (Tisserand). Certes, il travaille essentiellement sur des données statistiques (première partie) ou historiques (troisième partie), mais on ne peut considérer l'orientation de ce hors-série comme neutre quand il est ainsi soumis à la vision unique d'un auteur prépondérant. Issu d'un IUFM qui plus est. Cela en soi ne veut rien dire, mais tout de même.
J'ai trouvé que bien des articles n'étaient pas si intéressants que cela, peu approfondis. Ceux issus du Nouvel Obs sont finalement des transcriptions de témoignages individuels le plus souvent, peu nombreux, qui permettent peu de réflexion. Et qui n'apportent, à nous autres enseignants, pas grand chose. Les constats, nous pouvons les faire nous-mêmes.
Les deux articles vraiment intéressants - et inquiétants - sont celui cité par Igniatius, sur la culture en berne, et celui sur la réussite des enfants d'enseignants, qui malheureusement est souvent incompréhensible et ne se donne pas la peine d'apporter des exemples précis lorsqu'il utilise des termes spécifiques. On comprend à demi-mots, mais pas tout. Par ailleurs, il s'appuie justement sur la dernière génération des enfants d'enseignants "ancienne mouture", celle dont on peut considérer qu'elle attache encore beaucoup d'importance à l'ascension sociale par la culture. Il serait intéressant de voir ce que cela donne pour les enfants d'enseignants recrutés après 2000.
Bon, sinon, les autres articles ont au moins le mérite de faire un point complet sur l'école depuis la maternelle jusqu'à l'université, c'est pas mal de tout avoir sous la main... En admettant qu'on puisse se fier aux affirmations, vu que l'article sur les préjugés contient en lui-même une assertion jamais vérifiée. (Salaires de 10 mois lissés sur 12 mois.) Je regrette souvent une absence de sources. Je ne trouve pas que ce soit un travail de grande qualité. Je suis peut-être trop exigeante. Ou médisante ?
Edit : comme le dit Igniatius, il n'y a pas que Tisserand qui monopolise le hors-série... J'aurais cru qu'une telle publication regrouperait des articles très divers. Lorsque j'ai vu le sommaire, j'ai réellement cru que je lirais des dizaines d'auteurs. Ben non.
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par Mama Dim 3 Mar 2013 - 1:18
Dalva a écrit:

Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.

Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".

Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option. C'est tout. Je ne dis pas que nous sommes des nababs, je n'ai ni tabou ni mépris pour l'argent, je galère malgré mon jeune âge et je dois sacrifier un paquet de rêves, mais je n'en peux plus de n'entendre que cet argument à longueur de temps chez la plupart des syndicalistes. Pour moi, dire "le travail est pourri donc on doit gagner plus pour compenser", c'est baisser les bras, accepter la faillite. Ca me fait penser à un employé d'entreprise qui préfèrerait gagner plus pour risquer de se faire tuer par des machines inadaptées, plutôt que de se battre pour qu'on mette l'entreprise aux normes. Utopique, certes. Mais ça l'est encore plus de croire qu'on a actuellement assez d'argent pour augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail, et ça ne l'est pas assez de penser qu'il vaut mieux emporter sa part pendant que le navire coule. C'est mon point de vue et je comprends qu'il puisse paraître faux, mais pour l'instant rien de ce que j'ai lu des posts précédents ne m'a convaincue du contraire.
Sinon, il est clair que ce numéro n'est pas destiné aux enseignants et qu'il brasse trop de pédagogiquement correct, d'idées convenues et d'imprécisions. Il a simplement le mérite de ne pas offrir une trop mauvaise image du prof au chaland, et de reprendre des revendications et des problèmes assez variés, mais très superficiellement.
lene75
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par lene75 Dim 3 Mar 2013 - 10:10
mamamanette a écrit:
Dalva a écrit:

Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.

Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".

Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option.

Encore une fois, c'est l'option qui a été systématiquement proposée et choisie depuis une trentaine d'années. On voit où ça a mené : les conditions de travail sont ce qu'elles sont et les salaires aussi. Tu crois que si le gouvernement actuel réduit par exemple les classes à 30, ce sera maintenu plus de 2 ou 3 ans ? Dans 2 ans ou quand on changera de gouvernement, on nous dira que ce n'est plus possible, ou on fera comme d'habitude : on ne nous dira rien et en augmentera progressivement. Et en attendant, on aura tout perdu, comme d'hab'.

Et puis bon, 30 élèves ingérables, hein... Pour beaucoup de choses qui clochent dans nos établissements, il n'y a pas besoin de sous : c'est essentiellement une question d'idéologie. Faut-il des sous pour que l'administration soutienne les profs, par exemple ? Faut-il des sous pour supprimer les projets bidons (et coûteux), l'idéologie des TICE à tout va, etc. ? Non, au contraire, on ferait des économies à supprimer tout ça. Il n'y a qu'à voir la réforme du primaire : il n'y a pas de sous pour les PE mais il y en a pour dégrader les conditions de travail de tout le monde Rolling Eyes

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par InvitéMA Dim 3 Mar 2013 - 10:18
Presse-purée a écrit:
Dalva a écrit:
- par une logique qui m'échappe, il est impossible de cumuler l'option bilangue et le latin, ce qui me paraît d'une grande incohérence. furieux furieux furieux

C'est illégal. Plusieurs circulaires et le discours d'un ancien ministre de l'EN le rappellent.

AH BON? pourtant, ça existe!
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Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 Empty Re: Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui"

par InvitéMA Dim 3 Mar 2013 - 10:22
Dalva a écrit:
Y a-t-il beaucoup de collèges dans lesquels, finalement, on n'ait pas le choix de la LV1 à moins de prendre l'option bilangue ?

Oui! En fait, l'anglais n'existe qu'en LV1 quasiment partout (anglais LV2, c'est rarissime!), car l'anglais est enseigné à l'école primaire (les autres langues sont interdites depuis peu, du moins dans certaines académies) et cela permet une continuité primaire-collège.
Du coup, si on te propose quelque chose d'autre en 6e, ce sera bien souvent sous l'étiquette "bi-langue", afin de garder l'anglais dès la 6e. Donc espagnol bilangue; allemand bilangue. Pour l'allemand, rares sont les collèges où l'allemand lv1 a subsisté; rares sont les petits collèges (moins de 500 élèves) où l'allemand lv2 se maintient, et l'allemand existe encore, en partie grâce à la bilangue. Du moins c'est mon analyse. C'est vu comme "un plus", et non comme un choix entre allemand ou anglais lv1 d'une part ou allemand et espagnol lv2 d'autre part. Autour de moi, toutes les sections lv2 ferment. Il n'y a pas assez d'élèves, on les regroupe, et les regroupements sont plus ou moins heureux; ou alors on leur dit carrément "non c'est pas possible" et ils n"ont plus de choix en lv2... Il ne reste que la bilangue qui tiennent encore la route, et encore, c'est au bon vouloir du CDE.


Dernière édition par MarieAnne le Dim 3 Mar 2013 - 10:26, édité 3 fois
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par Mama Dim 3 Mar 2013 - 10:23
Oui Lene, je suis bien d'accord avec toi pour dire que certains moyens pourraient aussi être déplacés. Pour le lycée, les élèves seraient également moins ingérables avec certains moyens. J'ai ainsi vu des ZEP très dures où les élèves se tenaient mieux qu'ailleurs, grâce à un gros travail d'équipe sur la discipline permis par des moyens supplémentaires en heures, que ce soit de concertation ou de retenue payées, et en surveillants, etc.
Les effectifs sont quand même importants pour la discipline, même s'il y a évidemment de petites classes pénibles. De plus les effectifs ne sont pas importants que pour la discipline, ils le sont aussi pour la transmission.
Enfin je ne comprends pas ton argument : si on refusait toute avancée au motif que le régime politique suivant peut nous l'enlever, on ne change plus rien !! A nous de ne pas les laisser nous l'enlever. Et si ce sont des choses qui fonctionnent bien, il y a aussi des parents qui en défendront le maintien.
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Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 Empty Re: Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui"

par Aemilia Dim 3 Mar 2013 - 10:26
MarieAnne a écrit:
Dalva a écrit:
Y a-t-il beaucoup de collèges dans lesquels, finalement, on n'ait pas le choix de la LV1 à moins de prendre l'option bilangue ?

Oui! En fait, l'anglais n'existe qu'en LV1 quasiment partout (anglais LV2, c'est rarissime!), car l'anglais est enseigné à l'école primaire (les autres langues sont interdites depuis peu, du moins dans certaines académies) et cela permet une continuité primaire-collège.
Du coup, si on te propose quelque chose d'autre en 6e, ce sera bien souvent sous l'étiquette "bi-langue", afin de garder l'anglais dès la 6e. Donc espagnol bilangue; allemand bilangue. Pour l'allemand, rares sont les collèges où l'allemand lv1 a subsisté; rare sont ceux où l'allemand lv2 se maintient (disons que dans un collège de moins de 50 élèves, c'est souvent difficile), et l'allemand existe encore, en partie grâce à la bilangue. Du moins c'est mon analyse. C'est vu comme "un plus", et non comme un choix entre allemand ou anglais lv1 d'une part ou allemand et espagnol lv2 d'autre part. Autour de moi, toutes les sections lv2 ferment. Il n'y a pas assez d'élève, on les regroupe, et les regroupements sont plus ou moins heureux. Il ne reste que la bilangue qui tiennent encore la route, et encore, c'est au bon vouloir du CDE.

Chez nous on est dans cette situation. Même si ma collègue d'allemand va donner des cours dans les écoles du secteur, il n'y aurait pas eu assez d'inscrits en LV1 en 6e : si on le leur demande, les parents préfèrent choisir l'anglais, plus "universel", mais ils n'ont rien contre l'allemand. Donc effectivement on leur présente la bilangue comme un "plus" et on a de nombreux inscrits (je précise que je suis dans un petit collège rural de 240 élèves).
Par contre, ils peuvent EVIDEMMENT faire bilangue + latin !! (de la même façon qu'en 4e, les non-bilangues peuvent avoir anglais + espagnol + latin)

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par linotte Dim 3 Mar 2013 - 10:33
Il ne reste que la bilangue qui tiennent encore la route, et encore, c'est au bon vouloir du CDE.

Effectivement tous les dispositifs optionnels ( bilangue, latin, dp3, euro) ne sont pas dotés en tant que tels mais sont inclus dans un enveloppe d'heures (HS ?) : les CDE répartissent 'à leur guise' ( et selon la possibilité).

Edit : dans mon département ( car il me semble que toutes les doations ne se font pas sur le même modèle)
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par Aemilia Dim 3 Mar 2013 - 10:37
linotte a écrit:
Il ne reste que la bilangue qui tiennent encore la route, et encore, c'est au bon vouloir du CDE.

Effectivement tous les dispositifs optionnels ( bilangue, latin, dp3, euro) ne sont pas dotés en tant que tels mais sont inclus dans un enveloppe d'heures (HS ?) : les CDE répartissent 'à leur guise' ( et selon la possibilité).

Edit : dans mon département ( car il me semble que toutes les doations ne se font pas sur le même modèle)

Oui, ça m'a d'ailleurs surprise (agréablement) quand j'ai parlé d'ouvrir l'option grec. Tout le monde me disait que ça serait impossible, que l'heure était à la fermeture de ces options etc. Il m'a suffit d'en parler à ma cde, qui est extrêmement favorable (elle en a fait elle-même, et c'est une ancienne prof d'allemand...) pour que cela ce réalise ! Jusqu'au dernier moment (juste avant la signature de la VS) nous ne savions pas sous quelle forme j'allais être rémunérée (HSE ??) mais elle a demandé une rallonge d'HSA qui lui a été accordée.

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par linotte Dim 3 Mar 2013 - 10:45
Mon gros problème Rolling Eyes est d'être à TP donc pas de marge de manoeuvre // aux HSA pour éventuellement 'gagner' une heure de latin sur le niveau 4e et/ou 3e (c-a-d atteindre l'horaire légal Rolling Eyes )

Mais ce n'est pas une raison suffisante pour que j'abondonne mon TP angedemon
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Cath
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par Cath Dim 3 Mar 2013 - 11:11
lene75 a écrit:
mamamanette a écrit:
Dalva a écrit:

Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.

Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".

Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option.

Encore une fois, c'est l'option qui a été systématiquement proposée et choisie depuis une trentaine d'années. On voit où ça a mené : les conditions de travail sont ce qu'elles sont et les salaires aussi. Tu crois que si le gouvernement actuel réduit par exemple les classes à 30, ce sera maintenu plus de 2 ou 3 ans ? Dans 2 ans ou quand on changera de gouvernement, on nous dira que ce n'est plus possible, ou on fera comme d'habitude : on ne nous dira rien et en augmentera progressivement. Et en attendant, on aura tout perdu, comme d'hab'.

Et puis bon, 30 élèves ingérables, hein... Pour beaucoup de choses qui clochent dans nos établissements, il n'y a pas besoin de sous : c'est essentiellement une question d'idéologie. Faut-il des sous pour que l'administration soutienne les profs, par exemple ? Faut-il des sous pour supprimer les projets bidons (et coûteux), l'idéologie des TICE à tout va, etc. ? Non, au contraire, on ferait des économies à supprimer tout ça. Il n'y a qu'à voir la réforme du primaire : il n'y a pas de sous pour les PE mais il y en a pour dégrader les conditions de travail de tout le monde Rolling Eyes

Absolument.
20 ans que j'enseigne et que j'entends les syndicats dire, au moindre mouvement de grève: "Non, non, pas d'augmentation de salaire, hein! Seulement des moyens pour les élèves dans l'intérêt de l'enfant" en rosissant comme des jeunes filles à l'idée qu'on puisse soupçonner les enseignants pour travailler pour autre chose que la gloire.

Résultat, on a ni l'un ni l'autre.

Encore une chose: croyez-moi, je vivais bien mieux à mes débuts avec le salaire de l'époque. Les classes de 35 n'existaient pas, il était même rare d'avoir 30 élèves. En tant qu'élève, je n'ai jamais connu plus de classe de 25/26 élèves. Les TZR (TA) étaient très rares et les compléments de service encore plus.
Aujourd'hui, dans les lycées voisins, les classes de 2nde sont à 37. Toutes. Le niveau scolaire s'effondre. Les TZR pullulent, les CDS sur 2, 3, 4 établissements se multiplient, l'opinion publique nous traite ouvertement de feignants, les gouvernements aussi, à peine implicitement. Notre pouvoir d'achat a fondu comme neige au soleil.
Je crois que je n'ai rien oublié.


Et il faudrait refuser des augmentations de salaire, la main sur le cœur ?
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par Presse-purée Dim 3 Mar 2013 - 12:21
sebiseb a écrit:
Un autre Hors-Série sur l'Éucation !
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Je suis en train de le lire. Plein de trucs intéressants, mais ça fait mal de retrouver le mot "compétences" même chez ces anars.

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par Lefteris Dim 3 Mar 2013 - 14:05
cath5660 a écrit:
lene75 a écrit:
mamamanette a écrit:
Dalva a écrit:

Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.

Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".

Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option.

Encore une fois, c'est l'option qui a été systématiquement proposée et choisie depuis une trentaine d'années. On voit où ça a mené : les conditions de travail sont ce qu'elles sont et les salaires aussi. Tu crois que si le gouvernement actuel réduit par exemple les classes à 30, ce sera maintenu plus de 2 ou 3 ans ? Dans 2 ans ou quand on changera de gouvernement, on nous dira que ce n'est plus possible, ou on fera comme d'habitude : on ne nous dira rien et en augmentera progressivement. Et en attendant, on aura tout perdu, comme d'hab'.

Et puis bon, 30 élèves ingérables, hein... Pour beaucoup de choses qui clochent dans nos établissements, il n'y a pas besoin de sous : c'est essentiellement une question d'idéologie. Faut-il des sous pour que l'administration soutienne les profs, par exemple ? Faut-il des sous pour supprimer les projets bidons (et coûteux), l'idéologie des TICE à tout va, etc. ? Non, au contraire, on ferait des économies à supprimer tout ça. Il n'y a qu'à voir la réforme du primaire : il n'y a pas de sous pour les PE mais il y en a pour dégrader les conditions de travail de tout le monde Rolling Eyes

Absolument.
20 ans que j'enseigne et que j'entends les syndicats dire, au moindre mouvement de grève: "Non, non, pas d'augmentation de salaire, hein! Seulement des moyens pour les élèves dans l'intérêt de l'enfant" en rosissant comme des jeunes filles à l'idée qu'on puisse soupçonner les enseignants pour travailler pour autre chose que la gloire.

Résultat, on a ni l'un ni l'autre.

Encore une chose: croyez-moi, je vivais bien mieux à mes débuts avec le salaire de l'époque. Les classes de 35 n'existaient pas, il était même rare d'avoir 30 élèves. En tant qu'élève, je n'ai jamais connu plus de classe de 25/26 élèves. Les TZR (TA) étaient très rares et les compléments de service encore plus.
Aujourd'hui, dans les lycées voisins, les classes de 2nde sont à 37. Toutes. Le niveau scolaire s'effondre. Les TZR pullulent, les CDS sur 2, 3, 4 établissements se multiplient, l'opinion publique nous traite ouvertement de feignants, les gouvernements aussi, à peine implicitement. Notre pouvoir d'achat a fondu comme neige au soleil.
Je crois que je n'ai rien oublié.


Et il faudrait refuser des augmentations de salaire, la main sur le cœur ?

De toute manière, la question du salaire est en train de s'imposer d'elle-même et de régler son compte à l'enseignement. Admettons que ceux qui sont en place s'en moquent. De toute manière ils sont piégés dans le métier, passé un certain âge la reconversion est impossible, leurs conditions de travail vont se dégrader et leur salaire aussi. Le mépris, c'est un tout, conditions de travail et salaire : et nos élèves sont les premiers à nous mépriser, parce qu'ils savent ce qu'ils sont et ce qu'ils font vivre aux enseignants, et aussi pour le salaire, puisque faire ça pour être un "charclo" comme le dit un intervenant ici , ça les dépasse. Nous ne pouvons être que des déclassés.

Il faut donc se placer maintenant du point de vue des candidats potentiels, et nous arrivons, tout le monde le voit, dans des "classes creuses" dans certaines matières : ça a commencé par les maths, puis certaines langues, parce que les débouchés étaient meilleurs ailleurs. Maintenant, ce sont les lettres, qui agonisent, et pire encore, les facs commencent à se vider , surtout après la licence, précisément pour éviter d'être enseignant. En huit ans , les lettres modernes ont perdu au Capes 65 % de candidats, les lettres classiques 85% , et en ce moment même, le vivier est très faible, l'effet sur les 5 prochaines années va être terrible.

Et là, on ne trouvera pas de contractuels venant du privé . Je crois que c'est terminé, la machine est tellement détruite que c'est une page qui se tourne. Même si une volonté politique miraculeuse voulait y remédier, il faudrait des décennies. La première chose à faire serait le salaire : on ne se lance pas dans 6 ans d'études pour vivre dans les difficultés, et ne même pas enseigner vraiment sa matière. Les étudiants ne sont pas si ignorants des réalités, ils savent parfaitement ce que sont la majorité des collèges et ce qu'on y fait. L'agreg fait encore un peu recette, parce que beaucoup considèrent que c'est le minima acceptable, le message est fort clair.

http://skhole.fr/qui-veut-encore-devenir-professeur-ou-la-crise-de-la-vocation-enseignante-par-marian-balastre

En tout cas, je sais que je n'ai plus qu'à regarder le naufrage, je n'ai aucune illusion pour la matière que j'enseigne. Il va rester quelques passionnés dans les facs, des adultes qui s'y remettent, des enseignants qui vont tenter de s'esquiver (mais comment ? vers le supérieur) mais des gens qui s'y lancent en masse, il ne faut plus rêver. La traversée du désert a commencé.


Dernière édition par Lefteris le Dim 3 Mar 2013 - 15:05, édité 1 fois

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par sebiseb Dim 3 Mar 2013 - 15:00
Presse-purée a écrit:
sebiseb a écrit:
Un autre Hors-Série sur l'Éucation !
Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 MLHS48
Je suis en train de le lire. Plein de trucs intéressants, mais ça fait mal de retrouver le mot "compétences" même chez ces anars.
Il y a parfois des aspirations contradictoires chez les anar's comme ailleurs...

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par Tristana Dim 3 Mar 2013 - 16:34
lene75 a écrit:
mamamanette a écrit:
Dalva a écrit:

Encore une fois, oui, on devrait gagner plus. Non, ce n'est pas là-dessus que je base mon intérêt ou mon désintérêt pour ce métier et non, ce n'est pas ma revendication prioritaire. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas parler d'argent. Cela veut simplement dire que, même si on m'augmente, je ne trouverai pas mes conditions de travail actuelles meilleures.

Quand je lis "être enseignant aujourd'hui", je ne pense pas automatiquement "salaire". Je pense d'abord "fatigue, déception, usure, mépris".

Oui. C'est pourquoi je disais au départ que si on nous donnait le choix entre augmenter nos salaires, et investir l'argent équivalent dans l'amélioration de nos conditions de travail (plus de possibilités pour les élèves qui ne sont pas à leur place dans le circuit traditionnel, moins de vacataires et de contractuels, moins de postes partagés, moins d'élèves par classe en lycée, plus de surveillants, etc.), je choisirais la 2e option.

Encore une fois, c'est l'option qui a été systématiquement proposée et choisie depuis une trentaine d'années. On voit où ça a mené : les conditions de travail sont ce qu'elles sont et les salaires aussi. Tu crois que si le gouvernement actuel réduit par exemple les classes à 30, ce sera maintenu plus de 2 ou 3 ans ? Dans 2 ans ou quand on changera de gouvernement, on nous dira que ce n'est plus possible, ou on fera comme d'habitude : on ne nous dira rien et en augmentera progressivement. Et en attendant, on aura tout perdu, comme d'hab'.
Sauf que ne faire que réclamer une amélioration des salaires, c'est aussi la possibilité de voir certaines augmentations gelées par la suite, lors d'un changement de gouvernement, ou d'une nouvelle crise ; et surtout un moyen sans doute assez habile pour faire passer la pilule de certaines réformes indigentes : "vous voulez être augmentés mais alors faisons des classes de 40, obligation de travailler avec les nouvelles technologies, etc". Ce sont des exemples peut-être mal formulés ou mal choisis mais je crois que si on peut se faire entourlouper sur les conditions de travail, on peut tout autant se faire entourlouper sur une revalorisation salariale. Qui n'arrivera d'ailleurs jamais sans contrepartie.
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Cath
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par Cath Dim 3 Mar 2013 - 17:37
Tristana a écrit: mais je crois que si on peut se faire entourlouper sur les conditions de travail, on peut tout autant se faire entourlouper sur une revalorisation salariale. Qui n'arrivera d'ailleurs jamais sans contrepartie.

On n'a eu que la contrepartie ces 10 dernières années.
Et une augmentation, c'est concret, c'est tangible, c'est tout de suite.
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Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui" - Page 10 Empty Re: Hors-série du Nouvel Obs : "Etre enseignant aujourd'hui"

par sebiseb Dim 3 Mar 2013 - 18:31
Je ne comprends pas pourquoi on pourrait obtenir soit une amélioration des conditions de travail, soit une augmentation du point d'indice (c'est à dire un meilleur salaire) ?

Les conditions de travail ne sont "plus" vraiment négociables au vue de la dégradation de celles-ci ces dernières années. Et ils me semblent que l'employeur à obligation de protéger la sécurité et la santé de ses employés, ce qui n'est plus franchement le cas ? Sans parler des conditions qu'il doit donner aux agents pour leur permettre de remplir leur mission (pour ne pas parler d'objectifs).

L'augmentation du salaire est une demande légitime qui permettra en premier lieu aux profs de boucler les fins de mois de plus en plus difficiles pour certains au regard du coût du logement et autres impondérables. Mais également parce qu'il doit s'aligner sur le niveau de qualification exigé, les rémunérations des enseignants au niveau européen, et serait une véritable reconnaissance de la société à celles et ceux qui éduquent les enfants pour son avenir !

Enfin j'ajoute que dans les entreprises privés sont soumises à la NAO (Négociation Annuel Obligatoire) permettant en premier lieu d'augmenter les salaires de manière globale mais aussi améliorer les conditions de travail. L'état, pourtant à l'origine de ces obligations, ne semble pas se l'appliquer à lui-même (comme d'habitude) ?

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InviteeF
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par InviteeF Dim 3 Mar 2013 - 18:38
Lefteris a écrit:De toute manière, la question du salaire est en train de s'imposer d'elle-même et de régler son compte à l'enseignement. Admettons que ceux qui sont en place s'en moquent. De toute manière ils sont piégés dans le métier, passé un certain âge la reconversion est impossible, leurs conditions de travail vont se dégrader et leur salaire aussi. Le mépris, c'est un tout, conditions de travail et salaire : et nos élèves sont les premiers à nous mépriser, parce qu'ils savent ce qu'ils sont et ce qu'ils font vivre aux enseignants, et aussi pour le salaire, puisque faire ça pour être un "charclo" comme le dit un intervenant ici , ça les dépasse. Nous ne pouvons être que des déclassés.
Je suis tout à fait d'accord sur cette idée d'ensemble. Après de longues années d'études à vivoter de petits boulots pour aller au bout du master, pour pouvoir faire la thèse, etc. (devenir contractuelle et toucher un salaire de prof a été enfin voir la lueur au bout du tunnel Rolling Eyes ), je me contente sans peine de mon salaire de prof et souffre davantage des conditions de travail. Me résoudre à vivre avec peu ou moins d'argent que je souhaiterais : je sais faire. Travailler dans des conditions minables : j'ai décidé d'arrêter à 23 ans parce que la vie était trop courte, et c'est pourquoi cela m'interpelle davantage.
Mais je trouve la vision de Lefteris très pertinente.

Lefteris a écrit:Et là, on ne trouvera pas de contractuels venant du privé . Je crois que c'est terminé, la machine est tellement détruite que c'est une page qui se tourne. Même si une volonté politique miraculeuse voulait y remédier, il faudrait des décennies. La première chose à faire serait le salaire : on ne se lance pas dans 6 ans d'études pour vivre dans les difficultés, et ne même pas enseigner vraiment sa matière.
J'ajouterais ici "dans des conditions déplorables, parfois très loin de chez soi, sans pouvoir se positionner sur le long terme, etc."

Et je suis également d'accord avec Tristana
Tristana a écrit:
Sauf que ne faire que réclamer une amélioration des salaires, c'est aussi la possibilité de voir certaines augmentations gelées par la suite, lors d'un changement de gouvernement, ou d'une nouvelle crise ; et surtout un moyen sans doute assez habile pour faire passer la pilule de certaines réformes indigentes : "vous voulez être augmentés mais alors faisons des classes de 40, obligation de travailler avec les nouvelles technologies, etc". Ce sont des exemples peut-être mal formulés ou mal choisis mais je crois que si on peut se faire entourlouper sur les conditions de travail, on peut tout autant se faire entourlouper sur une revalorisation salariale. Qui n'arrivera d'ailleurs jamais sans contrepartie.

Bref: je pense qu'il faut effectivement considérer les choses comme un tout (ce qui, en plus, mettrait tous les profs d'accord :lol: ) : réclamer à ce que l'on donne aux professeurs les moyens de travailler et de vivre dans de bonnes conditions, en procédant à une revalorisation du salaire ET en débloquant d'autres fonds pour contrer la dégringolade en flèche, l'augmentation des incivilités, etc., parce que l'argument "on a des conditions de travail déplorables, donnez-nous plus de fric pour mieux le supporter et laissez le navire continuer à couler" me semble risqué (je caricature, je caricature, je sais... pardon Razz )
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barèges
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par barèges Dim 3 Mar 2013 - 18:50
Lefteris a écrit:

http://skhole.fr/qui-veut-encore-devenir-professeur-ou-la-crise-de-la-vocation-enseignante-par-marian-balastre

En tout cas, je sais que je n'ai plus qu'à regarder le naufrage, je n'ai aucune illusion pour la matière que j'enseigne. Il va rester quelques passionnés dans les facs, des adultes qui s'y remettent, des enseignants qui vont tenter de s'esquiver (mais comment ? vers le supérieur) mais des gens qui s'y lancent en masse, il ne faut plus rêver. La traversée du désert a commencé.

L'article donné en lien est précieux pour les chiffres donnés dans les tableaux, et leurs analyses.
La différence inscrits au concours / présents m'étonne, je ne savais pas que c'était à ce point... Ce qui retire le peu de validité qui pouvait rester aux conclusions du ministre sur la "hausse de 46 %" des inscrits au concours 2014.
Je confirme le dépérissement du "vivier".
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