11-19 mars 2013 : l'Assemblée examine le projet de loi sur la refondation de l'école.

Je suis effaré par le piètre niveau du débat politique sur la loi de refondation de l'école.

Des heures et des heures de débat inutile pour que :
- l'UMP chipote sur des points de détail sans intérêt ("je propose de rajouter le mot "parfaite" après le mot "maîtrise" pour dire qu'il faut maîtriser cela parfaitement"...),
- des députés badinent ("je vais vous raconter mes dernières négociations internationales"...),
- le ministre défende son action en répétant ce qu'il a déjà fait (mais ce n'est pas dans le projet de loi),
- la ministre déléguée mette en avant "les expérimentations pédagogiques" comme s'il fallait toujours, toujours, toujours innover un peu plus et sans fin,
- l'ouverture des discussions sur chaque article s'enlise dans des déclarations de portée générale et des affirmations de grands principes.

La députée Genevard au ministre Peillon : "De même qu'il existe des thèses sur le point-virgule chez Flaubert, on pourrait faire une étude sur l'usage de la parenthèse de votre texte."

Vincent Peillon : "Nous ne savons toujours pas qui a créé les programmes de 2008"

"J'ai confié à Alain Boissinot, ancien directeur du cabinet d'un ministre de droite, la création du conseil supérieur des programmes".

"Pour la première fois, je vais mettre des parlementaires dans ce conseil supérieur des programmes".

"Quand on en aura fini avec tout ça, il va falloir se poser la question de ce qu'on enseigne de la maternelle à la terminale".

"J'ai confié à un recteur de droite, directeur de cabinet d'un ministre de droite, la mission concernant le conseil supérieur des programmes".

Patrick Hetzel accuse Vincent Peillon d'avoir fait "Une classification qui n'est pas digne d'un ministre de la République" en distinguant des recteurs de gauche et des recteurs de droite.

Hetzel accuse Vincent Peillon de "chasse aux sorcières" et il s'emporte : "tout cela est indigne, Monsieur le Ministre".

Yves Durand (PS) rend hommage au recteur Alain Boissinot.

Jacques Myard, toujours aimable : "Je voudrais revenir au verbiage de cette loi".

Le député Ménard aux députés UMP : "Les enfants subissent les conséquences de votre politique depuis 10 ans".

Benoist Apparu : "Beaucoup de phrases et de jolis verbes dans cette loi, mais le contenu est assez fade".

V. Peillon : "Alain Boissinot est un grand serviteur de l'Etat, comme beaucoup des recteurs".

Benoist Apparu : "le conseil supérieur de l'évaluation ne sera pas indépendant, puisqu'il comportera deux députés, deux sénateurs et huit membres nommés par le ministre".

John a écrit:
"Quand on en aura fini avec tout ça, il va falloir se poser la question de ce qu'on enseigne de la maternelle à la terminale".

C'est par ça qu'il aurait fallu commencer!

D'où la vacuité du projet de loi (ce qui ne l'empêche pas de contenir des dispositions nuisibles) et du débat à l'Assemblée.

Il est 23h22 : Jacques Myard recommence avec le remplacement de "tous les élèves" par "chaque élève"
Aaaaaaahhhhhh
Ils en ont déjà parlé une heure et hier et une heure ce soir :
https://www.neoprofs.org/t58432p40-11-19-mars-2013-l-assemblee-examine-le-projet-de-loi-sur-la-refondation-de-l-ecole#1880462

Jacques Myard : "Il vaut mieux se répéter plutôt que de se contredire".
Oui mais enfin il y a des limites...

Ils ont trouvé un autre joujou que le rappel au règlement: cette fois-ci, il s'agit de remplacer un mot par une expression équivalente. Je leur suggère de le faire au moins une fois par ligne de texte.

Myard compare Peillon à Kadhafi...
http://lelab.europe1.fr/t/et-pendant-ce-temps-jacques-myard-compare-vincent-peillon-a-kadhafi-7982

Apparu fatigue : "Combien ça a coûté ? Combien ? Rappelez-nous le menton !"

John a écrit:Apparu fatigue : "Combien ça a coûté ? Combien ? Rappelez-nous le menton !"

Ca a l'air rasoir.

Benoît Apparu est favorable à un horaire hebdomadaire de "35h TTC" pour les lycéens : c'est-à-dire environ 28h de cours par semaine et 7h de travail personnel.

John a écrit:Benoît Apparu est favorable à un horaire hebdomadaire de "35h TTC" pour les lycéens : c'est-à-dire environ 28h de cours par semaine et 7h de travail personnel.

L'UMP adopterait-elle les 35h ?

On avance très vite, et le débat comme le dit John est à la hauteur des espérances de la nation :
"Au bout de cette troisième journée d'examen de la loi de refondation de l'Ecole, l'Assemblée nationale n'est toujours pas venue à bout de l'article premier ! L'opposition joue la montre. Les mousquetaires de l'UMP, Reiss, Hetzel, Apparu et Breton, multiplient les amendements identiques et se renvoient la balle dès qu'il s'agit de faux débats. Parfois aussi ils amènent le ministre à parler de ces projets comme ce transfert de moyens du lycée vers le primaire..."
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/14032013Article634988442600881968.aspx

Xavier Breton est en train de défendre les notes au primaire pour "défendre le goût de l'exigence".

Réponse de V. Peillon : "Il faut éviter une notation-sanction. La notation telle qu'elle existe aujourd'hui, de l'avis des spécialistes, pose des problèmes."
"L'évaluation doit valoriser les progrès des élèves, encourager les initiatives et être compréhensible par les familles".

Barbara Pompili : "Personne dans cet hémicycle n'est contre l'évaluation. [...] Nous voulons que, dans 10 ans, à terme, la notation soit interdite. C'est un choix politique".

Yves Durand est contre l'interdiction des notes. L'amendement proposé par EELV sur l'interdiction des notes, à terme, est rejeté.

Xavier Breton s'en prend à présent à l'enseignement de la morale laïque.

Annie Genevard : "Les mots se vident de sens à force d'être répétés"

C'est la phrase qui résume ces débats !

Vincent Peillon : "La neutralité que veut l'école est confessionnelle et politique, mais elle n'a jamais été morale".

Un amendement qui tire les leçons du passé à propos des ESPE :

"les ensei­gnants qui occupent ces postes seront encou­ra­gés à exer­cer à temps par­tiel une acti­vité directe d'ensei­gne­ment dans le pre­mier ou le second degré"

Dommage qu'il ne soit pas contraignant.

John a écrit:Xavier Breton est en train de défendre les notes au primaire pour "défendre le goût de l'exigence".

Réponse de V. Peillon : "Il faut éviter une notation-sanction. La notation telle qu'elle existe aujourd'hui, de l'avis des spécialistes, pose des problèmes."
"L'évaluation doit valoriser les progrès des élèves, encourager les initiatives et être compréhensible par les familles".

Barbara Pompili : "Personne dans cet hémicycle n'est contre l'évaluation. [...] Nous voulons que, dans 10 ans, à terme, la notation soit interdite. C'est un choix politique".

Yves Durand est contre l'interdiction des notes. L'amendement proposé par EELV sur l'interdiction des notes, à terme, est rejeté.

Qu'est-ce que tu as contre Antibi ? :lol:

J'ai pas eu le courage de commenter, tout cela est trop bête. Ras le bol.

Luigi_B a écrit:Qu'est-ce que tu as contre Antibi ? :lol:

Il me fatiiiiiiiiigue (comme tous ses petits copains "spécialistes" de l'école, d'ailleurs).

Qu'ils se taisent, tous.