Crise du recrutement chez les professeurs des écoles : 875 postes non pourvus à la session 2014 exceptionnelle du CRPE

J'ai ajouté au début du fil le tableau des postes perdus par académie établi par le Snuipp :
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/Postes_perdus_Concours_2014_exceptionnel-1.pdf

On en est au point où même Toulouse ne fait pas le plein.   

atrium a écrit:On en est au point où même Toulouse ne fait pas le plein.   

 
    

Nantes avait une barre d'admissibilité à 13, il y a quelques années (pas lointaine) et faisait le plein. Et je vois des académies comme Toulouse, Montpellier, Grenoble qui manquent de recrues ! Est-ce propre à cette session exceptionnelle ? Pas certain, car ils ont relevé le niveau en maths dans le session rénovée.

Pfff, quand j'ai passé le CRPE nous étions 2000 pour 99 places. 20 pour 1 poste, une telle dégringolade en 10 ans !!!

20:06:56
Il y a toujours beaucoup de candidats pour peu de postes. Mais pour Versailles et Créteil ce n'est pas le problème semble-t-il.
http://www.vousnousils.fr/2013/11/08/hausse-des-inscriptions-aux-concours-de-recrutement-denseignants-2014-551055

A Créteil, un nombre très significatif de PES se retrouvent brigade départementale : de quoi faire envie !

http://www.ia94.ac-creteil.fr/PES/PES2014/liste_postes_BD.pdf

Ronin a écrit:Pfff, quand j'ai passé le CRPE nous étions 2000 pour 99 places. 20 pour 1 poste, une telle dégringolade en 10 ans !!!

Je connais quelqu'un qui a été recalé en 1998 avec plus de 14 de moyenne...

Recalée en 2008 avec 13 (il fallait 13,20). Mais le privé a bien voulu de moi  

Une collègue PLP éco-gestion en a eu tellement marre de l'évolution de notre métier (public, conditions de travail, réformes ineptes à répétition, niveau en dégringolade dans le déni général des "hautes instances"... etc.), qu'elle a demandé un détachement comme PE. Cette année elle a été confirmée dans ce poste et elle n'a jamais été aussi contente d'exercer son métier !

Le métier d'enseignant n'attire plus. Et celui de professeur de mathématiques encore moins. Les résultats au concours exceptionnel du Capes viennent de le confirmer. Il avait été ouvert par le ministère afin de remplacer les nombreux départs à la retraite, et tenir la promesse de recrutement de 60 000 enseignants d'ici la fin du quinquennat.

Un déficit dans quelles disciplines ?
Pour le Capes de mathématiques, l'une des disciplines les plus déficitaires depuis plusieurs années, 793 candidats ont été admis sur la liste principale, c'est à dire deux fois moins que les postes à pourvoir (1.592). 2.529 étudiants s'étaient présentés aux épreuves. Un déficit d'admis que l'on risque de retrouver en lettres classiques puisqu'il y a aussi pour l'instant deux fois moins d'admissibles que de postes à pourvoir.
la suite sur l'article dont le lien est ci-dessous:

le lien

pitchounette a écrit:

atrium a écrit:On en est au point où même Toulouse ne fait pas le plein.   

 
    

L'académie de Toulouse ne fait pas le plein?????
Je pensais la situation grave mais à ce point c'est totalement incroyable : ils ont réussi à faire de ce métier un repoussoir.
Ils n'ont qu'une option pour faire 'bonne figure' aux prochains concours : remettre le recrutement à Bac+3 avec des concours très sélectifs, mais bon, ils ne le feront pas...
Tout comme ils ne revaloriseront pas cette profession (ni financièrement, ni moralement).

Autant pour certaines académies et pour certaines matières régulièrement déficitaires (Versailles, Créteil, maths, lettres classiques,etc), la situation est catastrophique et va se reproduire à la session suivante et ne risque pas de s'arranger, autant pour les autres académies comme Toulouse ou le concours de CPE par exemple, etc, je pense que le problème vient à la base du nombre d'admissibles fixés artificiellement bas par rapport à d'habitude (environ 10% de plus d'admissibles que de postes plutôt que le double) en raison des CAD2 qu'il fallait pouvoir proposer aux candidats admissibles et que dans ces académies et ces matières, les postes seront pourvus en intégralité à la session 2014.

ProvencalLeGaulois a écrit:Autant pour certaines académies et pour certaines matières régulièrement déficitaires (Versailles, Créteil, maths, lettres classiques,etc), la situation est catastrophique et va se reproduire à la session suivante et ne risque pas de s'arranger, autant pour les autres académies comme Toulouse ou le concours de CPE par exemple, etc, je pense que le problème vient à la base du nombre d'admissibles fixés artificiellement bas par rapport à d'habitude (environ 10% de plus d'admissibles que de postes plutôt que le double) en raison des CAD2 qu'il fallait pouvoir proposer aux candidats admissibles et que dans ces académies et ces matières, les postes seront pourvus en intégralité à la session 2014.

Notons aussi que le mouvement intra dans plusieurs académies (dont Toulouse) est fortement perturbé par le nombre de postes à réserver aux futurs stagiaires, tout va bien.

Je pense que tout n'est pas aussi transparent qu'on semble nous le dire. Par exemple ma discipline (STMS) est déficitaire. Au début seules les académies de région parisienne et Lille manquaient de professeurs. Aujourd'hui, on recrute partout des vacataires et contractuels, et on l'affiche sur les sites académiques. Pourtant, on ne recrute pas davantage aux concours...

Scarabee15 a écrit:Une collègue PLP éco-gestion en a eu tellement marre de l'évolution de notre métier (public, conditions de travail, réformes ineptes à répétition, niveau en dégringolade dans le déni général des "hautes instances"... etc.), qu'elle a demandé un détachement comme PE. Cette année elle a été confirmée dans ce poste et elle n'a jamais été aussi contente d'exercer son métier !

tant mieux si cela lui plait mais je suis surprise qu'elle préfère l'évolution du métier du côté de PE , parce que franchement, moi je ressens l'inverse (j'ai une année de contractuelle dans le secondaire et je ne peux pas dire que le public, les conditions de travail et les réformes ineptes et niveau en dégringolade soient tellement mieux . Concernant les réformes ineptes, je crois que celle en cours dans le 1er degré est même loin devant)

auléric a écrit:

Scarabee15 a écrit:Une collègue PLP éco-gestion en a eu tellement marre de l'évolution de notre métier (public, conditions de travail, réformes ineptes à répétition, niveau en dégringolade dans le déni général des "hautes instances"... etc.), qu'elle a demandé un détachement comme PE. Cette année elle a été confirmée dans ce poste et elle n'a jamais été aussi contente d'exercer son métier !

tant mieux si cela lui plait mais je suis surprise qu'elle préfère l'évolution du métier du côté de PE , parce que franchement, moi je ressens l'inverse (j'ai une année de contractuelle dans le secondaire et je ne peux pas dire que le public, les conditions de travail et les réformes ineptes et niveau en dégringolade soient tellement mieux . Concernant les réformes ineptes, je crois que celle en cours dans le 1er degré est même loin devant)

+10
C'est ce qui me fait préférer désormais le lycée. Il sera massacré en dernier (après le primaire et le collège).

Il est plus facile de faire tomber une maison en s'attaquant d'abord à la base.

coindeparadis a écrit:

auléric a écrit:

Scarabee15 a écrit:Une collègue PLP éco-gestion en a eu tellement marre de l'évolution de notre métier (public, conditions de travail, réformes ineptes à répétition, niveau en dégringolade dans le déni général des "hautes instances"... etc.), qu'elle a demandé un détachement comme PE. Cette année elle a été confirmée dans ce poste et elle n'a jamais été aussi contente d'exercer son métier !

tant mieux si cela lui plait mais je suis surprise qu'elle préfère l'évolution du métier du côté de PE , parce que franchement, moi je ressens l'inverse (j'ai une année de contractuelle dans le secondaire et je ne peux pas dire que le public, les conditions de travail et les réformes ineptes et niveau en dégringolade soient tellement mieux . Concernant les réformes ineptes, je crois que celle en cours dans le 1er degré est même loin devant)

+10
C'est ce qui me fait préférer désormais le lycée. Il sera massacré en dernier (après le primaire et le collège).

L'essentiel je crois est une question de sens. Il faut avoir vécu des années avec des élèves de bac pro qui sont à la limite de l'alphabétisation, des examens révisés chaque année pour donner le bac à des gamins qui ne font plus rien, être en face de hordes hurlantes qui ne viennent là que pour casser du prof, venir chaque matin avec le sentiment d'avoir été floué(e) en exerçant la profession de gardien de zoo au lieu d'enseigner... Alors là oui, aller enseigner à des petits, agir là où cela peut faire la différence pour la suite, cela donne du sens à un métier qui n'en avait plus.
Je noircis (à peine) le trait, tout n'est pas comme ça mais je voulais vous décrire ce que ressentent certains collègues. Et en particulier celle dont je parlais.

Pour avoir enseigné 5 ans dans l'enseignement professionnel, je tire mon chapeau aux PLP. Leurs conditions de travail sont difficiles et les marottes pédagogiques qu'on leur impose ne leur facilitent pas la tâche.

Ma soeur souhaiterait devenir PE, elle habite au fin fond de la campagne. Il y a quelques années elle aurait pu préparer le concours en candidat libre avec le CNED mais ce n'est plus possible aujourd'hui, il faut d'abord qu'elle obtienne un master. Elle a une maîtrise FLE mais ça ne suffit plus, je trouve ça vraiment dommage.

Pour les PLP, je rejoins mes collègues et admire votre courage.

je comprends ce que ressens cette collègue pour les aspects que tu décris (la pratique). Je crains en revanche qu'elle ne déchante très vite vis à vis de l'institution.

Ta sœur peut s'inscrire au troisième concours, c'est ce que j'avais fait cette année. Il y a peu de postes mais beaucoup d'inscrits ne se présentent finalement pas à l'écrit.

Je vais lui en parler, d'autant plus qu'elle a été AED et enseigne le FLE a des adultes. Merci!

Scarabee15 a écrit:
L'essentiel je crois est une question de sens. Il faut avoir vécu des années avec des élèves de bac pro qui sont à la limite de l'alphabétisation, des examens révisés chaque année pour donner le bac à des gamins qui ne font plus rien, être en face de hordes hurlantes qui ne viennent là que pour casser du prof, venir chaque matin avec le sentiment d'avoir été floué(e) en exerçant la profession de gardien de zoo au lieu d'enseigner... Alors là oui, aller enseigner à des petits, agir là où cela peut faire la différence pour la suite, cela donne du sens à un métier qui n'en avait plus.
Je noircis (à peine) le trait, tout n'est pas comme ça mais je voulais vous décrire ce que ressentent certains collègues. Et en particulier celle dont je parlais.

Tu as aussi décris ce que je ressens

Rassurez-vous, au collège aussi on nous fait bien  :censure: avec des  :censure: en tout genre, ça n'arrête jamais!

C'est curieux tout de même: plus on parle de continuité de la maternelle à l'université, plus les conditions de tous se dégradent.

J'ai aussi beaucoup de mal à accepter le massacre du métier d'instituteur que j'avais choisi.