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elena3
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par elena3 Sam 24 Mai - 14:28
Rythmes scolaires : « Benoît Hamon, un moratoire s'impose »
LE MONDE | 23.05.2014 à 13h37 • Mis à jour le 24.05.2014 à 10h55 |
Par Jean-Michel Fourgous (Maire (UMP) d'Elancourt (Yvelines); coordinateur du collectif des maires contre la réforme des rythmes scolaires)


Enseignants démotivés, enfants fatigués, parents désabusés, maires irrités : rarement une réforme comme celle des rythmes scolaires n'avait autant divisé les acteurs de l'éducation. Et les récentes déclarations de Benoît Hamon, parlant d'« assouplissement » et d'« apaisement », n'y font rien. Face à un discours marketing vantant « les immenses bénéfices de la réforme », les maires sont plus que jamais inquiets. Inquiets et en colère.
Ils s'alarment de l'effet ciseau, l'Etat transférant aux collectivités toujours plus de charges avec toujours moins de moyens. Mais ils se préoccupent également d'une dégradation des relations entre l'Etat et les collectivités. Vincent Peillon fustigeait déjà « la petite délinquance civile » des maires refusant d'appliquer une réforme mal ficelée et non financée. Quant à Benoît Hamon, il estime qu'« un certain nombre de maires ont fait de la question des rythmes un objet idéologique au détriment de l'enfant ».

Pourquoi tant de mépris ? Les inquiétudes des maires sont sincères, il convient aujourd'hui de les écouter. Nos enfants méritent mieux. Car, même si la question des rythmes scolaires apparaît comme un serpent de mer, avec des avis tranchés et contradictoires, nous ne sommes pas hostiles à une réforme intelligente, qui prenne en compte la modernisation de notre modèle éducatif.

La réflexion avait d'ailleurs été lancée par le ministre UMP Luc Chatel, qui avait engagé une concertation avec l'ensemble des professionnels de l'éducation et le Parlement. Ainsi, dès 2011, la Conférence nationale sur les rythmes scolaires avait permis d'établir les principes de la réforme (une semaine plus équilibrée, mais aussi une année mieux distribuée) et également d'en cibler les limites. L'objectif était la réussite de tous les enfants, à travers un meilleur accompagnement pédagogique.

Hélas, la réforme des rythmes scolaires, née de contingences financières et de blocages syndicaux, s'est beaucoup éloignée de ces préconisations. Ainsi, dès le départ, cette réforme était mal engagée. Le caractère cassant de M. Peillon a fait le reste, jusqu'à l'échec que l'on connaît… Le nouveau ministre, M. Hamon, s'est employé à déminer ce dossier, quitte à dénaturer l'esprit de la réforme. Impopulaire, fragilisé par les élections municipales, le gouvernement est trop faible pour reculer, alors que la sagesse commande de tout remettre à plat.

Je me bats avec énergie et détermination contre cette réforme qui s'est éloignée de l'intérêt de l'enfant au profit de l'intérêt politique. Le décret Hamon n'a fait qu'amplifier cette situation. Je suis surpris d'entendre le ministre de l'éducation nationale parler de succès pour les communes qui ont fait le choix d'appliquer cette réforme dès la rentrée 2013. Il n'est jamais bon de travestir les chiffres. Il est faux d'affirmer que 94 % des maires sont favorables à la réforme des rythmes scolaires, comme le clame Benoît Hamon : ils ont seulement transmis un document administratif obligatoire.

Pourquoi ne pas tenir compte des avis du Conseil supérieur de l'éducation nationale et de la mission sénatoriale sur les rythmes scolaires qui ont massivement rejeté ce décret ? Pourquoi ne pas croire en la bonne foi des maires, toutes tendances confondues, lorsqu'ils font part des difficultés qu'ils rencontrent dans la mise en place ce dispositif ? Pourquoi rester sourd aux appels de l'Association des maires de France qui souligne la nécessite de compenser les dépenses nouvelles à hauteur d'un milliard d'euros ? Pourquoi ne pas écouter le désarroi et la colère des parents d'élèves, des enseignants, des animateurs, comme, par exemple, à Trappes (Yvelines), dans la propre commune du ministre de l'éducation nationale ? Pourquoi ne pas entendre les chronobiologistes qui dénoncent un nombre d'heures de cours trop élevé et des week-ends trop longs qui risquent d'amplifier la désynchronisation des enfants ?

Aujourd'hui, personne ne défend vraiment cette réforme telle qu'elle existe. Il est temps d'ouvrir une réelle concertation avec l'ensemble des acteurs de terrain. Les différents collectifs d'élus et de parents d'élèves demandent une étude d'impact pédagogique et financière réalisée sur les expérimentations des communes ayant mis en place l'organisation des 4,5 jours. Un moratoire est nécessaire à plus d'un titre. Il doit permettre à l'ensemble des élus d'établir des budgets qui correspondent à la situation économique du pays. L'intérêt de l'enfant et la refonte de notre système éducatif doivent être les objectifs principaux.

Permettons à l'ensemble de nos enseignants de bénéficier d'outils numériques, de contenus pédagogiques innovants. La modernisation du modèle éducatif par le numérique est un virage incontournable et doit nous permettre de réinventer l'éducation. C'est à ce titre que nous retrouverons notre rang dans le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l'OCDE et que nous lutterons efficacement contre l'inégalité des chances. La réforme Hamon amplifie la fracture. Certains enfants favorisés pourront participer à des activités périscolaires payantes, les enfants issus des familles plus modestes resteront chez eux dès le vendredi midi.

Dans son discours de politique générale, le premier ministre, Manuel Valls, déclarait avoir « entendu les remarques de bonne foi des élus ». Après la parole, les maires attendent aujourd'hui des actes.

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 Rythmes scolaires : « Benoît Hamon, un moratoire s'impose » 2252222100 
Et si Hamon reste sourd, grève à la rentrée !!
Catsoune
Catsoune
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par Catsoune Sam 24 Mai - 15:02
On ne peut pas réagir sur le site du Monde si on n'est pas abonnée?

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Les compliments, c'est comme le mascara, il en faut plusieurs couches.....
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elena3
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Rythmes scolaires : « Benoît Hamon, un moratoire s'impose » Empty Re: Rythmes scolaires : « Benoît Hamon, un moratoire s'impose »

par elena3 Sam 24 Mai - 15:07
Je ne crois pas.
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