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leskhal
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par leskhal Lun 16 Nov 2015 - 15:02
Briefing du CDE en salle des profs à 10h sur ce qui se fait à midi. Un courriel envoyé, j'apprends tout par la bande car j'étais au bout de l'établissement, tout se passe bien, discours assez nul, marseillaise entonnée par un prof à la voix puissante qui entraîne un bon nombre des autres, et un quart d'heure pour que tout se remette en place : un bazar monstre au self, mais les élèves sont contents, on leur donne un carré au centre de la cour pour fumer et éviter de sortir sur le trottoir. On est loin de Paris, les élèves n'avaient pas l'air très concernés, à part ceux qui ont des copains là-bas. On n'est vraiment pas en guerre, ou alors c'est une drôle de guerre.


Dernière édition par leskhal le Lun 16 Nov 2015 - 15:12, édité 1 fois
Seifer
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Seifer Lun 16 Nov 2015 - 15:10
Pourquoi faire ? Répandre l'amour. C'est celle-ci qui nous fera avancer.

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De tout cimetière naît un champ de fleurs.
Hélips
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Hélips Lun 16 Nov 2015 - 15:11
Chertea a écrit:
lucB a écrit:Matinée moins pire que je ne le craignais...M'enfin, l'impression d'un grand jem'enfoutisme chez les collègues qui n'avaient pas trop l'air concerné. L'un m'a même dit qu'il zapperait le moment de discussion, parce qu'on n'est pas en avance. Je n'étais pas au mieux pour parler avec les gamins, mais ce genre de remarque me gêne.
En arrivant au bahut, j'écoutais notre ministre, bien embêtée quand Cohen lui a demandé ce qu'il fallait dire aux enfants...Un long silence avant qu'elle emploie de mots totalement inadaptés, prouvant une fois encore qu'elle ne maîtrise rien.

"Vous diriez quoi aux plus jeunes enfants ? Maîtresse, c’est qui les méchants ? demande Coen

C’est une organisation terroriste qui a décidé d’exterminer tous ceux qui ne lui font pas allégeance, tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Donc cette organisation terroriste il faut la détruire parce que sinon elle nous détruira."

Un 6°, quand j'ai dit qu'il y aurait une minute de silence : "Encore ?", dit avec surprise, sans mauvais esprit. J'espère bien que ce sera leur dernière minute de silence.

Pourquoi? Je ne comprends pas exactement à quoi sert ce moment de discussion/débat. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que ce qui s'est passé est horrible. Maintenant, nous on ne peut rien faire concrètement, c'est au président, à l'armée d'agir. C'est pas en mettant des drapeaux français sur Facebook que ça changera quelque chose ou empêchera d'autres terroristes d'attaquer. Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à débattre. C'est une situation très compliquée et s'il y avait une solution miracle, ça se saurait.

Après certains parlent de rassurer les élèves... vraiment? Vous voulez leur dire quoi? Qu'il n'y aura plus jamais d'actes terroristes? Je ne comprends pas exactement. On est dans le même flou que les élèves.

Il ne s'agit pas forcément de débattre. Ils ont besoin d'avoir des gens humains en face d'eux. Des gens affectés. Mais qui vivront quand même.

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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
June
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par June Lun 16 Nov 2015 - 15:14
Matinée émouvante. Mes élèves étaient inquiets, j'ai écouté leurs questions, essayé d'y répondre quand je le pouvais, expliqué deux ou trois choses. Mais je suis en train d'angoisser. J'ai peur d'avoir commis des maladresses malgré moi.
Gilbertine
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par Gilbertine Lun 16 Nov 2015 - 15:15
philopoussin a écrit:Bon... je n'ai pas été très pro. J'ai même été mauvaise. Ça ne s' est pas arrangé quand la seule question d'une élève a été : "avec l'état d'urgence, les marchés de Noël sont maintenus?"...

Poussin : fleurs as-tu obligation de résultats ? On fait ce que l'on peut avec cette matière immonde que l'on n'a pas choisi (As-tu passé une agrég de "situations de crise"). Tous les jours ce que tu tentes de leur transmettre doit les éclairer. Ne t'en veux pas.

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"votre mystère étant resté là où est mort mon silence"
Gilbertine
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Gilbertine Lun 16 Nov 2015 - 15:15
Gilbertine a écrit:
philopoussin a écrit:Bon... je n'ai pas été très pro. J'ai même été mauvaise. Ça ne s' est pas arrangé quand la seule question d'une élève a été : "avec l'état d'urgence, les marchés de Noël sont maintenus?"...

Poussin : fleurs as-tu obligation de résultats ? On fait ce que l'on peut avec cette matière immonde que l'on n'a pas choisie (As-tu passé une agrég de "situations de crise"). Tous les jours ce que tu tentes de leur transmettre doit les éclairer. Ne t'en veux pas.
linedeloc
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par linedeloc Lun 16 Nov 2015 - 15:19
On n'est pas formés pour ça, et comment pourrait-on l'être? On est des humains, on réagit en tant que tel. Ce n'est pas un mal que les élèves nous voient émus, affectés. Le tout pour moi est qu'ils puissent s'exprimer s'ils en ressentent le besoin, et qu'ils voient que nous sommes là pour eux.

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Chertea
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par Chertea Lun 16 Nov 2015 - 15:21
Hélips a écrit:
Chertea a écrit:
lucB a écrit:Matinée moins pire que je ne le craignais...M'enfin, l'impression d'un grand jem'enfoutisme chez les collègues qui n'avaient pas trop l'air concerné. L'un m'a même dit qu'il zapperait le moment de discussion, parce qu'on n'est pas en avance. Je n'étais pas au mieux pour parler avec les gamins, mais ce genre de remarque me gêne.
En arrivant au bahut, j'écoutais notre ministre, bien embêtée quand Cohen lui a demandé ce qu'il fallait dire aux enfants...Un long silence avant qu'elle emploie de mots totalement inadaptés, prouvant une fois encore qu'elle ne maîtrise rien.

"Vous diriez quoi aux plus jeunes enfants ? Maîtresse, c’est qui les méchants ? demande Coen

C’est une organisation terroriste qui a décidé d’exterminer tous ceux qui ne lui font pas allégeance, tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Donc cette organisation terroriste il faut la détruire parce que sinon elle nous détruira."

Un 6°, quand j'ai dit qu'il y aurait une minute de silence : "Encore ?", dit avec surprise, sans mauvais esprit. J'espère bien que ce sera leur dernière minute de silence.

Pourquoi? Je ne comprends pas exactement à quoi sert ce moment de discussion/débat. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que ce qui s'est passé est horrible. Maintenant, nous on ne peut rien faire concrètement, c'est au président, à l'armée d'agir. C'est pas en mettant des drapeaux français sur Facebook que ça changera quelque chose ou empêchera d'autres terroristes d'attaquer. Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à débattre. C'est une situation très compliquée et s'il y avait une solution miracle, ça se saurait.

Après certains parlent de rassurer les élèves... vraiment? Vous voulez leur dire quoi? Qu'il n'y aura plus jamais d'actes terroristes? Je ne comprends pas exactement. On est dans le même flou que les élèves.

Il ne s'agit pas forcément de débattre. Ils ont besoin d'avoir des gens humains en face d'eux. Des gens affectés. Mais qui vivront quand même.

Ce qui s'est passé est horrible mais si tu n'étais pas présent à Paris à ce moment-là et que tu as aucun proche qui a été tué, est-tu REELLEMENT affecté? Autant affecté qu'un élève qui a perdu son cousin Vendredi? Je ne pense pas. Des gens humains qui vivront quand même? C'est à dire nous tous quoi...
Hélips
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Prophète

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par Hélips Lun 16 Nov 2015 - 15:25
Bon, ok, je ne suis pas réellement affectée, tout va très bien, continuons à passer les films prévus comme si de rien n'était.

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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
lucB
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par lucB Lun 16 Nov 2015 - 15:31
Ce qui me gêne, c'est que j'ai l'impression que certains de mes collègues s'en foutaient vraiment. Quand tu entends "oui, bah, c'est loin, on ne risque rien ici", désolée mais ça me fait tiquer. Après évidemment que ce n'est pas simple d'en parler avec les élèves. J'ai passé le week end à chercher ce que je pourrais dire et comment. Je ne pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé, non. Je n'ai pas été affectée personnellement, mais rien ne dit que je serai toujours à l'abri, car comme les victimes, j'aime sortir, aller au concert, boire un verre, bref. J'ai conscience d'écrire sans doute des conneries, mais j'ai beaucoup de mal à faire taire mes sentiments, et à faire sortir ma raison.
Adso
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Adso Lun 16 Nov 2015 - 15:34
Message à tous de notre CDE, bref mais rappelant l'essentiel : liberté,égalité, fraternité et laïcité et minute de silence avec les 6e conscients de l'importance de ce moment de partage : leurs parents leur avaient expliqué la situation donc peu de questions puis nous avons travaillé dans une ambiance triste. Une seule question en troisième. J'ai donné la possibilité, en tant que PP, d'en parler en dehors de la classe pour ceux qui auraient encore des questions.
philopoussin
philopoussin
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par philopoussin Lun 16 Nov 2015 - 15:37
Gilbertine a écrit:
philopoussin a écrit:Bon... je n'ai pas été très pro. J'ai même été mauvaise. Ça ne s' est pas arrangé quand la seule question d'une élève a été : "avec l'état d'urgence, les marchés de Noël sont maintenus?"...

Poussin : fleurs as-tu obligation de résultats ? On fait ce que l'on peut avec cette matière immonde que l'on n'a pas choisi (As-tu passé une agrég de "situations de crise"). Tous les jours ce que tu tentes de leur transmettre doit les éclairer. Ne t'en veux pas.

Merci Gilbertine... Je m'étais préparé en Homme, et en philosophe. Au dia-logue. Et j'ai eu l'impression de monologuer seule - en partant pourtant du sentiment très concret d'absurdité, d'incompréhension. Aucun écho. Mis à part le marché de Noël.
Je vois mes S en dernière heure, en EMC. Ils auront sans doutes déjà parlé avec leur professeur de sciences, mais je vais tendre une perche, peut-être un échange plus fécond se mettra-t-il alors en place...
Himpy
Himpy
Expert spécialisé

Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Himpy Lun 16 Nov 2015 - 15:38
Merci pour toutes les ressources postées, même si je n'ai pas d'élèves, elles me permettent d'y voir plus clair... et de réfléchir. fleurs
En ce qui concerne mon RAD, j'ai reçu un mail à midi ( Rolling Eyes ) avec le courrier du recteur et celui de la ministre... pale
Je suis passée en salle des profs ce matin, en coup de vent, mais comme je ne connais personne (on ne me dit même pas bonjour...) je ne sais pas ce qu'il en est de l'ambiance. Tout ce que je sais c'est que rien n'était affiché nulle part, ne serait-ce pour la minute de silence, pour informer ceux qui ne commencent pas à 8h...bref...
Shajar
Shajar
Vénérable

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par Shajar Lun 16 Nov 2015 - 15:39
Chertea a écrit:
Hélips a écrit:
Chertea a écrit:
lucB a écrit:Matinée moins pire que je ne le craignais...M'enfin, l'impression d'un grand jem'enfoutisme chez les collègues qui n'avaient pas trop l'air concerné. L'un m'a même dit qu'il zapperait le moment de discussion, parce qu'on n'est pas en avance. Je n'étais pas au mieux pour parler avec les gamins, mais ce genre de remarque me gêne.
En arrivant au bahut, j'écoutais notre ministre, bien embêtée quand Cohen lui a demandé ce qu'il fallait dire aux enfants...Un long silence avant qu'elle emploie de mots totalement inadaptés, prouvant une fois encore qu'elle ne maîtrise rien.

"Vous diriez quoi aux plus jeunes enfants ? Maîtresse, c’est qui les méchants ? demande Coen

C’est une organisation terroriste qui a décidé d’exterminer tous ceux qui ne lui font pas allégeance, tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Donc cette organisation terroriste il faut la détruire parce que sinon elle nous détruira."

Un 6°, quand j'ai dit qu'il y aurait une minute de silence : "Encore ?", dit avec surprise, sans mauvais esprit. J'espère bien que ce sera leur dernière minute de silence.

Pourquoi? Je ne comprends pas exactement à quoi sert ce moment de discussion/débat. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que ce qui s'est passé est horrible. Maintenant, nous on ne peut rien faire concrètement, c'est au président, à l'armée d'agir. C'est pas en mettant des drapeaux français sur Facebook que ça changera quelque chose ou empêchera d'autres terroristes d'attaquer. Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à débattre. C'est une situation très compliquée et s'il y avait une solution miracle, ça se saurait.

Après certains parlent de rassurer les élèves... vraiment? Vous voulez leur dire quoi? Qu'il n'y aura plus jamais d'actes terroristes? Je ne comprends pas exactement. On est dans le même flou que les élèves.

Il ne s'agit pas forcément de débattre. Ils ont besoin d'avoir des gens humains en face d'eux. Des gens affectés. Mais qui vivront quand même.

Ce qui s'est passé est horrible mais si tu n'étais pas présent à Paris à ce moment-là et que tu as aucun proche qui a été tué, est-tu REELLEMENT affecté? Autant affecté qu'un élève qui a perdu son cousin Vendredi? Je ne pense pas. Des gens humains qui vivront quand même? C'est à dire nous tous quoi...
Chertea, depuis ce matin, tes propos me laissent sans voix. Tu passes une vidéo avec des armes (factices) qui tirent à des élèves sans comprendre que cela peut les toucher, tu ne vois pas l'intérêt de mettre des mots sur la violence subies par des enfants ce week-end, et tu agresses presque helips quand elle tente de te répondre, en remettant en cause le fait qu'elle puisse être affectée... (pour info, affecter dans le Larousse : Toucher quelqu'un, l'émouvoir, le peiner). Je suis un peu ahurie, là. :shock:
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Chertea
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Chertea Lun 16 Nov 2015 - 15:41
lucB a écrit:Ce qui me gêne, c'est que j'ai l'impression que certains de mes collègues s'en foutaient vraiment. Quand tu entends "oui, bah, c'est loin, on ne risque rien ici", désolée mais ça me fait tiquer. Après évidemment que ce n'est pas simple d'en parler avec les élèves. J'ai passé le week end à chercher ce que je pourrais dire et comment. Je ne pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé, non. Je n'ai pas été affectée personnellement, mais rien ne dit que je serai toujours à l'abri, car comme les victimes, j'aime sortir, aller au concert, boire un verre, bref. J'ai conscience d'écrire sans doute des conneries, mais j'ai beaucoup de mal à faire taire mes sentiments, et à faire sortir ma raison.

Ca je suis d'accord c'est stupide. Maintenant, avec cette mentalité, on ne prend plus jamais l'avion (German wings), le train (attentat de Madrid), le métro (attentat de Londres), on ne va jamais aux Etats-Unis (11 septembre, tueries dans les écoles, cinéma...), on ne va plus jamais voir un concert, on ne va plus jamais voir un match de foot, on ne va plus jamais dans des quarties populaires...
Thalia de G
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Médiateur

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par Thalia de G Lun 16 Nov 2015 - 15:43
Chertea a écrit:
Hélips a écrit:
Chertea a écrit:
lucB a écrit:Matinée moins pire que je ne le craignais...M'enfin, l'impression d'un grand jem'enfoutisme chez les collègues qui n'avaient pas trop l'air concerné. L'un m'a même dit qu'il zapperait le moment de discussion, parce qu'on n'est pas en avance. Je n'étais pas au mieux pour parler avec les gamins, mais ce genre de remarque me gêne.
En arrivant au bahut, j'écoutais notre ministre, bien embêtée quand Cohen lui a demandé ce qu'il fallait dire aux enfants...Un long silence avant qu'elle emploie de mots totalement inadaptés, prouvant une fois encore qu'elle ne maîtrise rien.

"Vous diriez quoi aux plus jeunes enfants ? Maîtresse, c’est qui les méchants ? demande Coen

C’est une organisation terroriste qui a décidé d’exterminer tous ceux qui ne lui font pas allégeance, tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Donc cette organisation terroriste il faut la détruire parce que sinon elle nous détruira."

Un 6°, quand j'ai dit qu'il y aurait une minute de silence : "Encore ?", dit avec surprise, sans mauvais esprit. J'espère bien que ce sera leur dernière minute de silence.

Pourquoi? Je ne comprends pas exactement à quoi sert ce moment de discussion/débat. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que ce qui s'est passé est horrible. Maintenant, nous on ne peut rien faire concrètement, c'est au président, à l'armée d'agir. C'est pas en mettant des drapeaux français sur Facebook que ça changera quelque chose ou empêchera d'autres terroristes d'attaquer. Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à débattre. C'est une situation très compliquée et s'il y avait une solution miracle, ça se saurait.

Après certains parlent de rassurer les élèves... vraiment? Vous voulez leur dire quoi? Qu'il n'y aura plus jamais d'actes terroristes? Je ne comprends pas exactement. On est dans le même flou que les élèves.

Il ne s'agit pas forcément de débattre. Ils ont besoin d'avoir des gens humains en face d'eux. Des gens affectés. Mais qui vivront quand même.

Ce qui s'est passé est horrible mais si tu n'étais pas présent à Paris à ce moment-là et que tu as aucun proche qui a été tué, est-tu REELLEMENT affecté? Autant affecté qu'un élève qui a perdu son cousin Vendredi? Je ne pense pas. Des gens humains qui vivront quand même? C'est à dire nous tous quoi...
Et pourquoi ne pourrions pas nous être affectés par ce qu'il y a de l'humain et et infiniment de compassion en nous et que nous-mêmes, nos proches, auraient pu être frappés par cette horrible tragédie ?

Cela aurait pu être toi, tes parents, tes enfants, quelqu'un de ta famille.
Non, il ne s'agit pas de débattre, ni même de comprendre pas encore, mais de partager une douleur.
Si elle t'est étrangère, c'est bien regrettable.

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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
henriette
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par henriette Lun 16 Nov 2015 - 15:45
Al-qalam a écrit:
Chertea a écrit:
Hélips a écrit:
Chertea a écrit:
lucB a écrit:Matinée moins pire que je ne le craignais...M'enfin, l'impression d'un grand jem'enfoutisme chez les collègues qui n'avaient pas trop l'air concerné. L'un m'a même dit qu'il zapperait le moment de discussion, parce qu'on n'est pas en avance. Je n'étais pas au mieux pour parler avec les gamins, mais ce genre de remarque me gêne.
En arrivant au bahut, j'écoutais notre ministre, bien embêtée quand Cohen lui a demandé ce qu'il fallait dire aux enfants...Un long silence avant qu'elle emploie de mots totalement inadaptés, prouvant une fois encore qu'elle ne maîtrise rien.

"Vous diriez quoi aux plus jeunes enfants ? Maîtresse, c’est qui les méchants ? demande Coen

C’est une organisation terroriste qui a décidé d’exterminer tous ceux qui ne lui font pas allégeance, tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Donc cette organisation terroriste il faut la détruire parce que sinon elle nous détruira."

Un 6°, quand j'ai dit qu'il y aurait une minute de silence : "Encore ?", dit avec surprise, sans mauvais esprit. J'espère bien que ce sera leur dernière minute de silence.

Pourquoi? Je ne comprends pas exactement à quoi sert ce moment de discussion/débat. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que ce qui s'est passé est horrible. Maintenant, nous on ne peut rien faire concrètement, c'est au président, à l'armée d'agir. C'est pas en mettant des drapeaux français sur Facebook que ça changera quelque chose ou empêchera d'autres terroristes d'attaquer. Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à débattre. C'est une situation très compliquée et s'il y avait une solution miracle, ça se saurait.

Après certains parlent de rassurer les élèves... vraiment? Vous voulez leur dire quoi? Qu'il n'y aura plus jamais d'actes terroristes? Je ne comprends pas exactement. On est dans le même flou que les élèves.

Il ne s'agit pas forcément de débattre. Ils ont besoin d'avoir des gens humains en face d'eux. Des gens affectés. Mais qui vivront quand même.

Ce qui s'est passé est horrible mais si tu n'étais pas présent à Paris à ce moment-là et que tu as aucun proche qui a été tué, est-tu REELLEMENT affecté? Autant affecté qu'un élève qui a perdu son cousin Vendredi? Je ne pense pas. Des gens humains qui vivront quand même? C'est à dire nous tous quoi...
Chertea, depuis ce matin, tes propos me laissent sans voix. Tu passes une vidéo avec des armes (factices) qui tirent à des élèves sans comprendre que cela peut les toucher, tu ne vois pas l'intérêt de mettre des mots sur la violence subies par des enfants ce week-end, et tu agresses presque helips quand elle tente de te répondre, en remettant en cause le fait qu'elle puisse être affectée... (pour info, affecter dans le Larousse : Toucher quelqu'un, l'émouvoir, le peiner). Je suis un peu ahurie, là. :shock:
Même stupéfaction.
Tu sais, ce n'est pas parce que toi, tu ne te sens pas affecté réellement, que d'autres ne peuvent pas avoir une empathie plus profonde (qui les aurait, par exemple, fait arrêter immédiatement la vidéo en question, ou plutôt qui leur aurait fait se rendre compte, connaissant son contenu, qu'il n'était pas possible de la diffuser ce jour-là).


Dernière édition par henriette le Lun 16 Nov 2015 - 16:01, édité 1 fois

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Chertea
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Chertea Lun 16 Nov 2015 - 15:50
Al-qalam a écrit:
Chertea a écrit:
Hélips a écrit:
Chertea a écrit:

Pourquoi? Je ne comprends pas exactement à quoi sert ce moment de discussion/débat. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que ce qui s'est passé est horrible. Maintenant, nous on ne peut rien faire concrètement, c'est au président, à l'armée d'agir. C'est pas en mettant des drapeaux français sur Facebook que ça changera quelque chose ou empêchera d'autres terroristes d'attaquer. Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à débattre. C'est une situation très compliquée et s'il y avait une solution miracle, ça se saurait.

Après certains parlent de rassurer les élèves... vraiment? Vous voulez leur dire quoi? Qu'il n'y aura plus jamais d'actes terroristes? Je ne comprends pas exactement. On est dans le même flou que les élèves.

Il ne s'agit pas forcément de débattre. Ils ont besoin d'avoir des gens humains en face d'eux. Des gens affectés. Mais qui vivront quand même.

Ce qui s'est passé est horrible mais si tu n'étais pas présent à Paris à ce moment-là et que tu as aucun proche qui a été tué, est-tu REELLEMENT affecté? Autant affecté qu'un élève qui a perdu son cousin Vendredi? Je ne pense pas. Des gens humains qui vivront quand même? C'est à dire nous tous quoi...
Chertea, depuis ce matin, tes propos me laissent sans voix. Tu passes une vidéo avec des armes (factices) qui tirent à des élèves sans comprendre que cela peut les toucher, tu ne vois pas l'intérêt de mettre des mots sur la violence subies par des enfants ce week-end, et tu agresses presque helips quand elle tente de te répondre, en remettant en cause le fait qu'elle puisse être affectée... (pour info, affecter dans le Larousse : Toucher quelqu'un, l'émouvoir, le peiner). Je suis un peu ahurie, là. :shock:

"mettre des mots sur la violence subie par des enfants ce week-end", cela veut dire quoi exactement? Je suis en lycée, les élèves comprennent très bien ce qui s'est passé. En primaire/collège ce serait différent je le conçois. Les élèves sont pour la plupart dans le même cas que nous (pas de proches décédés vendredi) mais pour ceux qui ont perdu un proche (et j'ai une élève dans ce cas), c'est compliqué: qu'est-ce que je peux faire? On n'a pas été formés pour cela. Je n'ai jamais perdu quelqu’un de proche donc je peux difficilement imaginer ce que l'élève ressent exactement. C'est très difficile à gérer.

Quant à la vidéo en question, j'ai reconnu avoir fait une erreur.
Shajar
Shajar
Vénérable

Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Shajar Lun 16 Nov 2015 - 15:55
1) Ils comprennent parfaitement : ça, j'en doute, en tout cas, en voyant le niveau de mes élèves de term il y deux quelques années concernant le proche-orient, et les religions dans leur ensemble.
2) Même s'ils comprennent, il existe un monde entre ces deux "comprendre" et "ressentir". Mais visiblement, tu ne le vois pas. Tu ne vois pas qu'un élève qui a avalé depuis deux jours une dose d'horreurs visuelles ait besoin de les verbaliser, de les partager, et éventuellement d'avoir la parole d'une personne plus mûre que lui pour le rassurer, et remettre de la raison dans l'émotion.
Sphinx
Sphinx
Prophète

Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Sphinx Lun 16 Nov 2015 - 15:57
Chertea a écrit:

"mettre des mots sur la violence subie par des enfants ce week-end", cela veut dire quoi exactement? Je suis en lycée, les élèves comprennent très bien ce qui s'est passé. En primaire/collège ce serait différent je le conçois. Les élèves sont pour la plupart dans le même cas que nous (pas de proches décédés vendredi) mais pour ceux qui ont perdu un proche (et j'ai une élève dans ce cas), c'est compliqué: qu'est-ce que je peux faire? On n'a pas été formés pour cela. Je n'ai jamais perdu quelqu’un de proche donc je peux difficilement imaginer ce que l'élève ressent exactement. C'est très difficile à gérer.

A vrai dire, on ne te demande pas de savoir gérer, et tu as sur ce fil beaucoup d'exemples de gens qui reconnaissent ne pas savoir. Mais les élèves méritent mieux que d'avoir face à eux des professeurs qui font comme si rien ne s'était passé.

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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."


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Chertea
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par Chertea Lun 16 Nov 2015 - 15:59
Al-qalam a écrit:1) Ils comprennent parfaitement : ça, j'en doute, en tout cas, en voyant le niveau de mes élèves de term il y deux quelques années concernant le proche-orient, et les religions dans leur ensemble.
2) Même s'ils comprennent, il existe un monde entre ces deux "comprendre" et "ressentir". Mais visiblement, tu ne le vois pas. Tu ne vois pas qu'un élève qui a avalé depuis deux jours une dose d'horreurs visuelles ait besoin de les verbaliser, de les partager, et éventuellement d'avoir la parole d'une personne plus mûre que lui pour le rassurer, et remettre de la raison dans l'émotion.

Comment ça le rassurer? Tu peux affirmer que cela ne va pas se reproduire? Qu'il n'y a pas de crainte à avoir?
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par DesolationRow Lun 16 Nov 2015 - 15:59
Chertea a écrit:
Al-qalam a écrit:
Chertea a écrit:
Hélips a écrit:

Il ne s'agit pas forcément de débattre. Ils ont besoin d'avoir des gens humains en face d'eux. Des gens affectés. Mais qui vivront quand même.

Ce qui s'est passé est horrible mais si tu n'étais pas présent à Paris à ce moment-là et que tu as aucun proche qui a été tué, est-tu REELLEMENT affecté? Autant affecté qu'un élève qui a perdu son cousin Vendredi? Je ne pense pas. Des gens humains qui vivront quand même? C'est à dire nous tous quoi...
Chertea, depuis ce matin, tes propos me laissent sans voix. Tu passes une vidéo avec des armes (factices) qui tirent à des élèves sans comprendre que cela peut les toucher, tu ne vois pas l'intérêt de mettre des mots sur la violence subies par des enfants ce week-end, et tu agresses presque helips quand elle tente de te répondre, en remettant en cause le fait qu'elle puisse être affectée... (pour info, affecter dans le Larousse : Toucher quelqu'un, l'émouvoir, le peiner). Je suis un peu ahurie, là. :shock:

"mettre des mots sur la violence subie par des enfants ce week-end", cela veut dire quoi exactement? Je suis en lycée, les élèves comprennent très bien ce qui s'est passé. En primaire/collège ce serait différent je le conçois. Les élèves sont pour la plupart dans le même cas que nous (pas de proches décédés vendredi) mais pour ceux qui ont perdu un proche (et j'ai une élève dans ce cas), c'est compliqué: qu'est-ce que je peux faire? On n'a pas été formés pour cela. Je n'ai jamais perdu quelqu’un de proche donc je peux difficilement imaginer ce que l'élève ressent exactement. C'est très difficile à gérer.

Quant à la vidéo en question, j'ai reconnu avoir fait une erreur.

Ils ont bien de la chance. A bien des niveaux, pour ma part, je ne suis pas sûr de bien comprendre ce qui s'est passé, ce qui se passe en ce moment et ce qui va se passer dans les jours qui viennent.
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par DesolationRow Lun 16 Nov 2015 - 16:00
Chertea a écrit:
Al-qalam a écrit:1) Ils comprennent parfaitement : ça, j'en doute, en tout cas, en voyant le niveau de mes élèves de term il y deux quelques années concernant le proche-orient, et les religions dans leur ensemble.
2) Même s'ils comprennent, il existe un monde entre ces deux "comprendre" et "ressentir". Mais visiblement, tu ne le vois pas. Tu ne vois pas qu'un élève qui a avalé depuis deux jours une dose d'horreurs visuelles ait besoin de les verbaliser, de les partager, et éventuellement d'avoir la parole d'une personne plus mûre que lui pour le rassurer, et remettre de la raison dans l'émotion.

Comment ça le rassurer? Tu peux affirmer que cela ne va pas se reproduire? Qu'il n'y a pas de crainte à avoir?

Al-Qalam, et d'autres, ont parlé de "rassurer", pas de "promettre n'importe quoi".
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par Shajar Lun 16 Nov 2015 - 16:02
Chertea a écrit:
Al-qalam a écrit:1) Ils comprennent parfaitement : ça, j'en doute, en tout cas, en voyant le niveau de mes élèves de term il y deux quelques années concernant le proche-orient, et les religions dans leur ensemble.
2) Même s'ils comprennent, il existe un monde entre ces deux "comprendre" et "ressentir". Mais visiblement, tu ne le vois pas. Tu ne vois pas qu'un élève qui a avalé depuis deux jours une dose d'horreurs visuelles ait besoin de les verbaliser, de les partager, et éventuellement d'avoir la parole d'une personne plus mûre que lui pour le rassurer, et remettre de la raison dans l'émotion.

Comment ça le rassurer? Tu peux affirmer que cela ne va pas se reproduire? Qu'il n'y a pas de crainte à avoir?
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Osmie
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par Osmie Lun 16 Nov 2015 - 16:02
Chertea a écrit:
Al-qalam a écrit:
Chertea a écrit:
Hélips a écrit:

Il ne s'agit pas forcément de débattre. Ils ont besoin d'avoir des gens humains en face d'eux. Des gens affectés. Mais qui vivront quand même.

Ce qui s'est passé est horrible mais si tu n'étais pas présent à Paris à ce moment-là et que tu as aucun proche qui a été tué, est-tu REELLEMENT affecté? Autant affecté qu'un élève qui a perdu son cousin Vendredi? Je ne pense pas. Des gens humains qui vivront quand même? C'est à dire nous tous quoi...
Chertea, depuis ce matin, tes propos me laissent sans voix. Tu passes une vidéo avec des armes (factices) qui tirent à des élèves sans comprendre que cela peut les toucher, tu ne vois pas l'intérêt de mettre des mots sur la violence subies par des enfants ce week-end, et tu agresses presque helips quand elle tente de te répondre, en remettant en cause le fait qu'elle puisse être affectée... (pour info, affecter dans le Larousse : Toucher quelqu'un, l'émouvoir, le peiner). Je suis un peu ahurie, là. :shock:

"mettre des mots sur la violence subie par des enfants ce week-end", cela veut dire quoi exactement? Je suis en lycée, les élèves comprennent très bien ce qui s'est passé. En primaire/collège ce serait différent je le conçois. Les élèves sont pour la plupart dans le même cas que nous (pas de proches décédés vendredi) mais pour ceux qui ont perdu un proche (et j'ai une élève dans ce cas), c'est compliqué: qu'est-ce que je peux faire? On n'a pas été formés pour cela. Je n'ai jamais perdu quelqu’un de proche donc je peux difficilement imaginer ce que l'élève ressent exactement. C'est très difficile à gérer.

Quant à la vidéo en question, j'ai reconnu avoir fait une erreur.

Ils ont bien de la chance ; pour ma part, dire exactement ce qui s'est passé et l'expliquer aux élèves dès aujourd'hui me serait difficile.
cavatine
cavatine
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Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ? - Page 26 Empty Re: Fusillades à Paris - Que fait-on lundi avec nos élèves, dans nos établissements ?

par cavatine Lun 16 Nov 2015 - 16:02
Notre chef nous avait envoyé un message hier soir (pour nous informer aussi qu'une élève avait été blessée... elle est fort heureusement hors de danger maintenant) ; elle était en salle des profs à 7h45, pour nous dire comment s'organiserait la minute de silence à 12h (message au haut-parleur, 3 minutes avant, la minute de silence se faisant dans les classes), nous dire que nous étions libres d'en parler ou pas avec nos classes, et qu'une cellule d'écoute était mise en place. Rien à dire là-dessus, elle a assuré.

J'avais fait le choix, dès hier, d'en parler avec mes classes (j'étais pour deux classes le premier prof qu'ils voyaient depuis vendredi). J'avais parfois la voix chevrotante, pas très assurée, mais je suis contente de l'avoir fait.
(fort heureusement, personne dans l'entourage de mes élèves n'a été touché, apparemment)

Mes 1ere ES ont été impeccables, ça leur a fait du bien je crois de pouvoir en parler (j'utilisais un bâton de parole), et ils ont dit des choses très sensées sur les dessins (j'avais fait un diaporama avec des dessins de presse et diffusés sur Internet). Ils ont bien apprécié également les documentaires de 5 et 7 minutes faits par Le Monde.fr sur la situation en Syrie et l'Etat islamique (après que je leur ai parlé de ce que ce terme impliquait).

Des élèves m'ont remerciée (ainsi qu'une collège qui avait une classe de seconde en début d'aprem, et qui n'a pas eu à revenir sur les événements vu le temps que j'y avais consacré au matin). Un élève en seconde a même dit à la sortie du cours, dans le couloir, qu'"il était bien ce cours" - arf  humhum (je précise que c'était en ACPR, ils étaient 8, et n'ont pas souhaité en parler directement, ils l'avaient déjà fait avant) - (j'ai fait un point sur les termes "fanatisme", "terrorisme", "intégrisme", Daech/Etat islamique, les raisons de leurs attaques ; puis l'on a lu et parlé d'un extrait de l'article Fanatisme de Voltaire, avant de commenter les dessins, puis d'écouter / commenter "Un jour, un jour" d'Aragon, chanté par Ferrat).

Une classe de seconde a été plus difficile à canaliser, ça tournait parfois plus au débat qu'à la prise de parole et écoute respective, mais ça ne m'a guère étonnée de cette classe (par contre, la maturité de certains m'a impressionnée).

Bref...
La fille d'une collègue a aussi été blessée et hospitalisée, l'ambiance était assez plombée en salle des profs et à la cantine...

je repars corriger des copies, même si le coeur n'y est pas.


Dernière édition par cavatine le Lun 16 Nov 2015 - 16:12, édité 1 fois (Raison : précision)
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