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Shajar
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par Shajar Ven 20 Nov 2015, 22:57
J'ai appris en écoutant Jean-Claude Ameisen il y a quelques semaines que vers 30 ans se développait chez l'homme une sorte de "capacité d'humanité", on devient plus empathique vers cet âge. Il n'y a pas qu'une question d'éducation.
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par gauvain31 Ven 20 Nov 2015, 23:00
Cripure a écrit:
WonderWoman a écrit:
gauvain31 a écrit:
Carnyx a écrit:Quand on travaille dans un lycée, on s'aperçoit que beaucoup d'ados ont, contrairement à ce qu'on raconte parfois, aussi peu d'empathie que des moules. Wink

Problème d'éducation; il y a des lycéens qui en ont et qui en font preuve... heureusement.
Ou alors leur empathie n'est pas dirigée vers ce à quoi on s'attendrait / voudrait qu'elle soit dirigée ...

Il existe peu de gens qui sont complètement dépourvus d'empathie dans toutes les situations.
Moi-même, je me suis un peu empathé.

Du tout Cripure, les températures diminuant, les réserves lipidiques sont précieuses pour passer la mauvaise saison (ces réserves , en plus de fournir de l'énergie, constituent un bon isolant thermique) . C'est une excellente stratégie de survie, qui en plus vous fait des économies d'énergie. A quelques jours de la COP 21, c'est un bon point Razz
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par gauvain31 Ven 20 Nov 2015, 23:04
Al-qalam a écrit:J'ai appris en écoutant Jean-Claude Ameisen il y a quelques semaines que vers 30 ans se développait chez l'homme une sorte de "capacité d'humanité", on devient plus empathique vers cet âge. Il n'y a pas qu'une question d'éducation.

Il faut sur quel phénomène neurologique se base cette "capacité d'humanité". Les neurones miroir mentionnés plus haut ont-ils une fonctionnalité accrue?Quels neurotransmetteurs sont mis en jeu? Comment séparer l'effet de la seule biologie du cerveau des expériences de la vie que l'on peut subir à cet âge. C'est passionnant et ça mériterait de faire des études plus poussées car l'innée et l'acquis sont intimement imbriqués
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par JPhMM Ven 20 Nov 2015, 23:08
Paul Dedalus a écrit:En philosophie spécifiquement :

Wikipédia a écrit:Le terme empathie a été créé en allemand (Einfühlung, « ressenti de l'intérieur ») par le philosophe Robert Vischer (en) en 1873 dans sa thèse de doctorat Über das optische Formgefühl pour désigner l'empathie esthétique, le mode de relation d'un sujet avec une œuvre d'art permettant d'accéder à son sens. Adam Smith utilisait le terme de « sympathie » pour désigner ce qui est actuellement considéré sous le nom d'empathie (non esthétique). Le mot « empathie » fut par la suite réutilisé en philosophie de l'esprit par Théodore Lipps (une influence reconnue de Sigmund Freud et des phénoménologues) pour désigner, dans ses premiers écrits, le processus par lequel « un observateur se projette dans les objets qu'il perçoit ». Plus tard, Lipps introduisit la dimension affective dont héritera notre conception moderne : l'Einfühlung caractériserait par exemple le mécanisme par lequel l'expression corporelle d'un individu dans un état émotionnel donné déclencherait de façon automatique ce même état émotionnel chez un observateur.
Le terme a ensuite été repris par Karl Jaspers puis par Sigmund Freud en 1905 dans Der Witz und seine Beziehung zum Unbewussten.
Dès 1907 le terme empathie est utilisé dans la langue française dans le livre L'activité psychique et la vie traduit de Vladimir Mikhailovich Bekhterev par Paul Kéraval.
En 1909, le terme anglophone a été calé par Edward B. Titchener dans un essai de traduction du mot allemand Einfühlungsvermögen, en relation avec l'analyse de Theodor Lipps. Plus tard il a été rétrotraduit en allemand comme Empathie.
C'est dans la traduction des écrits de Lipps par Edward Titchener (en) que le mot empathy fut introduit en langue anglaise puis en français, d'abord sous la forme intropathie (notamment chez les traducteurs de Husserl) avant que le terme empathie ne s'impose.
Merci.

Le terme "empathie" me semble... suspect... du fait du pathos qu'il sous-entend — mais aussi du fait de la mode d'une injonction à l'empathie. Mais peu importe.
Je lui préfèrerai donc Einfühlung.

Me permettez-vous de m'interroger sur la différence entre Einfühlung et insight ?


Dernière édition par JPhMM le Ven 20 Nov 2015, 23:12, édité 1 fois

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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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par Shajar Ven 20 Nov 2015, 23:11
gauvain31 a écrit:
Al-qalam a écrit:J'ai appris en écoutant Jean-Claude Ameisen il y a quelques semaines que vers 30 ans se développait chez l'homme une sorte de "capacité d'humanité", on devient plus empathique vers cet âge. Il n'y a pas qu'une question d'éducation.

Il faut sur quel phénomène neurologique se base cette "capacité d'humanité". Les neurones miroir mentionnés plus haut ont-ils une fonctionnalité accrue?Quels neurotransmetteurs sont mis en jeu?  Comment séparer l'effet de la seule biologie du cerveau des expériences de la vie que l'on peut subir à cet âge. C'est passionnant et ça mériterait de faire des études plus poussées car l'innée et l'acquis sont intimement imbriqués
Il n'y avait pas plus d'infos, c'était au détour d'une lettre d'un neurologue (ou neuro-psychiatre, je ne sais plus) à Oliver Sacks, dans une des émissions d'hommage qu'il lui a consacré. Ca m'a beaucoup étonnée, et en effet, des études plus poussées sur la question seraient passionnantes. (L'expression "capacité d'humanité" eest de moi, je n'arrive pas à formuler cela clairement).
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par gauvain31 Ven 20 Nov 2015, 23:21
C'est joli "capacité d'humanité" comme expression. Certains grand singes en sont aussi capables je crois.... je suis sûr qu'on le démontrera dans quelques années
Bartleby
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par Bartleby Ven 20 Nov 2015, 23:51
Dominique Lestel raconte qu'une femelle chimpanzé à laquelle on avait appris le langage des signes a signé "pleurs" en une occasion qui laisse vraiment penser qu'il s'agissait là d'une réaction d'empathie : une soignante, qui avait quitté le centre pour accoucher, revenait de congé ; la femelle chimpanzé lui a "demandé" où était le bébé, et la soignante lui a expliqué qu'elle avait perdu l'enfant.
Il semble que nos cousins primates soient dotés de capacités d'empathie. Je crois avoir vu ou lu que les éléphants montraient également des signes allant dans ce sens.
Paul Dedalus
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par Paul Dedalus Ven 20 Nov 2015, 23:57
C'est la définition de Théodor Lipps qui résonne le plus justement je trouve : un partage de ressenti à la fois physique et psychique, donc émotionnel entre l'observateur et l'acteur (je pense au cas d'un funambule par exemple...mais c'est plus évident dans les expériences de souffrance, il y a une répulsion devant la souffrance d'autrui parce que quelque chose - de l'ordre de l'empathie - nous fait imaginer la douleur ressentie, c'est pourquoi généralement nous serrons les paupières et les dents et nous sommes parcourus de frissons face à de telles scènes, cela prouve bien que c'est également physiologique comme phénomène).

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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
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« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
Dimka
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Le problème de l'empathie - Page 2 Empty Re: Le problème de l'empathie

par Dimka Sam 21 Nov 2015, 03:13
Je ne suis pas philosophe, mais bon…
Paul Dedalus a écrit:A quelle condition l'empathie est-elle possible ?
Quelles sont les limites de l'empathie ? Peut-on considérer l'empathie comme un phénomène transcendant ?
L'empathie signifie-t-elle autre chose qu'une tentative de se mettre à la place de l'autre en imaginant son vécu à partir du mien?
Tu postules que l’empathie est un fait, réel et nécessaire, non ?

En quoi serait-elle nécessaire, désirable ? S’il est question d’agir « moralement », ne peut-on pas agir « bien » ou de façon juste, sans empathie (par exemple : par raison, par logique, par instinct, par valeurs religieuses, etc.) ?

Et est-ce que l’empathie ne peut pas être un frein (en parasitant la raison, en amenant à des émotions qui vont conduire à des réactions injustes (comme celui dont l’émotion face à un crime va le conduire à tenir des propos excessifs), ou à une action inefficace (un pompier, un secouriste ou un médecin a tout intérêt à mettre un peu son empathie de côté, s’il veut être efficace, en l’occurrence, se dire que « c’est horrible / c’est dégoûtant / c’est insupportable / ça doit faire mal, je ne veux pas voir ça », ça n’avance à rien).

gauvain31 a écrit:pervers narcissiques
Je pensais − mais je ne sais plus à quelle occasion, ni ce qui m’a amené à penser cela, donc c’est potentiellement contestable − que cette expression était plus médiatique que scientifique, et qu’elle tenait plus de la psychologie de comptoir que du diagnostique (en gros, au lieu de dire « sale con », on dit « pervers narcissique »).

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par gauvain31 Sam 21 Nov 2015, 09:44
Dimka a écrit:Je ne suis pas philosophe, mais bon…
Paul Dedalus a écrit:A quelle condition l'empathie est-elle possible ?
Quelles sont les limites de l'empathie ? Peut-on considérer l'empathie comme un phénomène transcendant ?
L'empathie signifie-t-elle autre chose qu'une tentative de se mettre à la place de l'autre en imaginant son vécu à partir du mien?
Tu postules que l’empathie est un fait, réel et nécessaire, non ?

En quoi serait-elle nécessaire, désirable ? S’il est question d’agir « moralement », ne peut-on pas agir « bien » ou de façon juste, sans empathie (par exemple : par raison, par logique, par instinct, par valeurs religieuses, etc.) ?

Et est-ce que l’empathie ne peut pas être un frein (en parasitant la raison, en amenant à des émotions qui vont conduire à des réactions injustes (comme celui dont l’émotion face à un crime va le conduire à tenir des propos excessifs), ou à une action inefficace (un pompier, un secouriste ou un médecin a tout intérêt à mettre un peu son empathie de côté, s’il veut être efficace, en l’occurrence, se dire que « c’est horrible / c’est dégoûtant / c’est insupportable / ça doit faire mal, je ne veux pas voir ça », ça n’avance à rien).

gauvain31 a écrit:pervers narcissiques
Je pensais − mais je ne sais plus à quelle occasion, ni ce qui m’a amené à penser cela, donc c’est potentiellement contestable − que cette expression était plus médiatique que scientifique, et qu’elle tenait plus de la psychologie de comptoir que du diagnostique (en gros, au lieu de dire « sale con », on dit « pervers narcissique »).

Non du tout, c'est clairement un diagnostique employé par les professionnel et qui répond à des symptômes bien précis. j'ai connu un CDE qui répondait à tout ces critères et ils sont nombreux ; je vais scanner le dossier du Nouvel Observateur consacré aux pervers narcissiques. Tant qu'on en a pas connu un , on se dit justement "ce n'est pas possible qu'une personne accumule autant de vices" et moi le premier car à l'époque je ne savais pas ce que c'était. Ayant travaillé ensuite dans un ITEP avec des psy, elles sont elle-même parler de perversité narcissique. Ce sont des personnes malades, extrêmement toxiques, qu'il faut fuir absolument.
Rogger Flanagan
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par Rogger Flanagan Sam 21 Nov 2015, 10:12
Le narcissisme intègre notamment la typologie freudienne des perversions, avec le sadisme et le masochisme. Mais il est clair que ce concept depuis a évolué, et apparaît tout autant dans le champ de la névrose hystérique. Déplacement dû à la réactualisation du concept d'hystérie par la psychanalyse contemporaine me semble-t-il. Lacan disait je crois que l'hystérique était celui/celle qui cherchait un maître sur lequel dominer. L'absence d'empathie du PV serait caractéristique de cette ambivalence, ou du déni de la singularité de l'autre, résultat d'une transgression/perversion de la loi censée faire autorité du côté du rapport à soi et à autrui, et vue comme source de jouissance. Un manque à être souvent, qui se traduit par la vampirisation de l'autre, et par sa dégradation au rang d'objet-fétiche de la jouissance. On comprend dès lors la tragique posture subjective du PV, incapable d'être sans ce détour à l'objet fantasmé chez l'autre foncièrement inappropriable.
Pardonnez cette impro matinale, je n'en suis qu'au début de mon premier café.
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Le problème de l'empathie - Page 2 Empty Re: Le problème de l'empathie

par WonderWoman Sam 21 Nov 2015, 12:13
Cripure a écrit:
WonderWoman a écrit:
gauvain31 a écrit:
Carnyx a écrit:Quand on travaille dans un lycée, on s'aperçoit que beaucoup d'ados ont, contrairement à ce qu'on raconte parfois, aussi peu d'empathie que des moules. Wink

Problème d'éducation; il y a des lycéens qui en ont et qui en font preuve... heureusement.
Ou alors leur empathie n'est pas dirigée vers ce à quoi on s'attendrait / voudrait qu'elle soit dirigée ...

Il existe peu de gens qui sont complètement dépourvus d'empathie dans toutes les situations.
Moi-même, je me suis un peu empathé.

" Compassion fatigue " ?

C'est très bon, le pâté d'ours Wink

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par WonderWoman Sam 21 Nov 2015, 12:26
Gauvain 31 a écrit:Non du tout, c'est clairement un diagnostique employé par les professionnel
Pourtant il n'est pas décrit dans le DSM IV ni le V

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par gauvain31 Sam 21 Nov 2015, 13:20
Il n'est peut être pas décrit dans le DSM, mais il est employé dans la pratique (psychiatres et psychologues, du moins celles avec qui j'ai travaillé l'utilise. Après peut être que tous les psy ne sont pas d'accord sur la définition exacte du terme de pervers narcissique qui doit être complexe puisque elle conjugue deux notions distinctes: la perversité et le narcissisme .

Voici les stéréotypes du pervers narcissique tiré d'un article du Nouvel Obs: Mon CDE correspondait en tout point à ça:
Le problème de l'empathie - Page 2 Perver10

Je vous passe le reste des articles tout à l'heure
Panturle
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par Panturle Sam 21 Nov 2015, 13:44
(Un long fil de discussion est déjà consacré aux "pervers narcissiques" ICI.)

J'ai pensé à cette belle page de Rousseau en lisant le fil :

Les affections sociales ne se développent en nous qu’avec nos lumières. La pitié, bien que naturelle au coeur de l’homme, resterait éternellement inactive sans l’imagination qui la met en jeu. Comment nous laissons-nous émouvoir à la pitié ? En nous transportant hors de nous-mêmes ; en nous identifiant avec l’être souffrant. Nous ne souffrons qu’autant que nous jugeons qu’il souffre ; ce n’est pas dans nous, c’est dans lui que nous souffrons. Qu’on songe combien ce transport suppose de connaissances acquises ! Comment imaginerais-je des maux dont je n’ai nulle idée ? Comment souffrirais-je en voyant souffrir un autre si je ne sais pas même qu’il souffre, si j’ignore ce qu’il y a de commun entre lui et moi ? Celui qui n’a jamais réfléchi ne peut être ni clément ni juste ni pitoyable. Il ne peut pas non plus être méchant et vindicatif. Celui qui n’imagine rien ne sent que lui-même ; il est seul au milieu du genre humain. (Essai sur l'origine des langues, IX)

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par JPhMM Sam 21 Nov 2015, 13:48
Dimka a écrit:S’il est question d’agir « moralement », ne peut-on pas agir « bien » ou de façon juste, sans empathie (par exemple : par raison, par logique, par instinct, par valeurs religieuses, etc.) ?
Merci.

Pour un peu, on nous expliquerait que l'apatheia est une perversion narcissique.

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par gauvain31 Sam 21 Nov 2015, 13:49
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Dernière édition par gauvain31 le Sam 21 Nov 2015, 14:16, édité 1 fois
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barèges
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par barèges Sam 21 Nov 2015, 13:57
JPhMM a écrit:
Dimka a écrit:S’il est question d’agir « moralement », ne peut-on pas agir « bien » ou de façon juste, sans empathie (par exemple : par raison, par logique, par instinct, par valeurs religieuses, etc.) ?
Merci.

Pour un peu, on nous expliquerait que l'apatheia est une perversion narcissique.

Et on peut agir "mal" par incapacité à réévaluer par la raison les réactions que susciteraient inconsciemment ces neurones -miroirs (ou leur équivalent métaphorique : lien mimétique entre deux subjectivités, sensation ou émotion ressentie avec autrui par effet "miroir" involontaire, presque biologique).
Il vaut mieux réagir à ce que l'autre veut que l'on voie et sache de lui plutôt qu'à ce qu'il ressent ou pense vraiment. Si l'on subit les élans empathiques, on se calque sur ce qu'on peut ressentir par mimétisme sans respecter (sans voir ?) les messages raisonnés que l'autre envoie.
J'ai eu l'impression à l'occasion de "mésagir" de cette façon-là.
pamplemousses4
pamplemousses4
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Le problème de l'empathie - Page 2 Empty Re: Le problème de l'empathie

par pamplemousses4 Sam 21 Nov 2015, 14:04
On connait le format TED et ses limites, mais quelques vidéos intéressantes, que je montre à mes élèves au moment de discuter d'un éventuel fondement naturel de la morale avec Rousseau, comme l'évoquait Panturle (occasion aussi de distinguer les mécanismes de coopération sociale animale de la morale humaine):

https://www.ted.com/talks/frans_de_waal_do_animals_have_morals#

https://www.ted.com/talks/jonathan_haidt_on_the_moral_mind?language=fr
Paul Dedalus
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Le problème de l'empathie - Page 2 Empty Re: Le problème de l'empathie

par Paul Dedalus Sam 21 Nov 2015, 22:47
dimka a écrit:Et est-ce que l’empathie ne peut pas être un frein (en parasitant la raison, en amenant à des émotions qui vont conduire à des réactions injustes (comme celui dont l’émotion face à un crime va le conduire à tenir des propos excessifs), ou à une action inefficace (un pompier, un secouriste ou un médecin a tout intérêt à mettre un peu son empathie de côté, s’il veut être efficace, en l’occurrence, se dire que « c’est horrible / c’est dégoûtant / c’est insupportable / ça doit faire mal, je ne veux pas voir ça », ça n’avance à rien).

Je pense que l'empathie est au-delà de la morale et du devoir parce que c'est un vécu intime, au même titre que le désir ou l'amour.

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Marcel Jousse
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