Peut-on réussir l'agreg sans prendre aucun cours ?

Je préconise depuis longtemps une pré-épreuve éliminatoire en Lettres (voire dans d'autres disciplines) avec une dictée et des questions de grammaire/ conjugaison basiques.
Cela diminuerait le tas de copies à corriger ensuite, et aurait un effet bénéfique : quand on envisage l'enseignement, et qu'on sait que la qualité de l'orthographe compte, on fait des efforts en amont.

Alors là, retraitée, je suis 100% d'accord !
Et je ne limiterais pas la pré-épreuve aux Lettres. Je trouve inadmissible qu'un enseignant quel qu'il soit donne l'exemple de choses fautives.
Et un enseignant de Lettres devrait avoir un minimum de culture historique (et savoir réaliser un calcul simple...).

On peut pardonner à un collègue de maths ou physique 'etc) qui écrit résoud au lieu de résout, mais il est vrai qu'il y a des fautes inadmissibles sur les bulletins, et c'est pire depuis qu'ils sont rédigés sur ordinateur. Avant, au moins, on pouvait signaler ses fautes au collègue, ou les corriger en dernier ressort.

Tu me rassures, je sais toujours réaliser des calculs simples (ou moins simples) et j'ai eu la chance d'avoir un enseignement assez pointu en histoire, à l'école primaire et au lycée. Merci à mes enseignants!
Certes, les guerres médiques et les guerres puniques en 6e, c'était difficile, j'ai presque tout oublié, mais je sais où aller chercher si je veux rafraîchir tout ça.

retraitée a écrit:Je préconise depuis longtemps une pré-épreuve éliminatoire en Lettres (voire dans d'autres disciplines) avec une dictée et des questions de grammaire/ conjugaison basiques.
Cela diminuerait le tas de copies à corriger ensuite, et aurait un effet bénéfique : quand on envisage l'enseignement, et qu'on sait que la qualité de l'orthographe compte, on fait des efforts en amont.

Sur le principe, je serais du même avis , et pour toutes les matières, ce qui serait cohérent avec la déclaration des IO : « le français est au centre des programmes ». Mais là , avec la crise du recrutement, si l’on instaure de nouvelles exigences, ça va éliminer les dernières bonnes volontés. Ce que je lis parfois, sur le tableau en salle des professeurs, ou même sur des notes de service me surprend beaucoup, et ce ne sont pas des coquilles. Et il n’y a pas que l’orthographe, il y a aussi la faculté à s’exprimer. J’ai déjà rédigé des courriers officiels pour des collègues désemparés.

Mais dans la société actuelle, une idée est en train de s’insinuer peu à peu : pas besoin d’être bon en français, on n’est pas professeur de français, idée qui a gagné bon nombre de nos élèves, qui dès la 5ème disent : « je m’en fiche, je ne vais pas faire littéraire plus tard ». Or, ils l’ont entendu quelque, ce « raisonnement ».

Je ne sais pas si, finalement, on a raison de s'en inquiéter. Après tout, on aura toujours besoin de l'écrit, ce sera notre fond de commerce lorsque nous serons payés encore pire qu'aujourd'hui. Non ?

J’ai déjà rédigé des courriers officiels pour des collègues désemparés.

Toi aussi ?
tant que je suis restée au lycée, je ne me souviens pas l'avoir fait;
Mais quand je suis retournée en collège, pour mes 5 dernières années, cela m'a souvent été demandé.

Dalva a écrit:Je ne sais pas si, finalement, on a raison de s'en inquiéter. Après tout, on aura toujours besoin de l'écrit, ce sera notre fond de commerce lorsque nous serons payés encore pire qu'aujourd'hui. Non ?

Plût au ciel!
Quand je vois comment sont rédigés les articles du quotidien régional, j'ai souvent envie de contacter le rédacteur en chef pour lui proposer mes services de correcteur.
Mais pour l'instant, je touche ma retraite, alors...

retraitée a écrit: J’ai déjà rédigé des courriers officiels pour des collègues désemparés.

Toi aussi ?
tant que je suis restée au lycée, je ne me souviens pas l'avoir fait;
Mais quand je suis retournée en collège, pour mes 5 dernières années, cela m'a souvent été demandé.

Eh oui ! j’ai déjà écrit à plusieurs organismes, en qualité de nègre . Et j’ai aussi été désigné volontaire pour des synthèses , par exemple des conclusions des réunions suite aux réductions de dotation horaire. Quand on l’a fait une fois, ça se sait, et l’on est de nouveau sollicité. Plus logique, je suis aussi parfois demandé traducteur officiel des termes scientifiques, de leur étymologie.

Une petite question: dans la note d'explic, sur combien de points est évaluée l'interrogation de grammaire? Je ne comprends pas comment j'ai pu avoir une bonne note en faisant un truc minable( oubli d'occurrences et j'en passe)

Pendant un moment j'ai rédigé les rapports sur les stagiaires de mes collègues (de toutes les matières) à qui la corvée déplaisait. Stagiaires que je n'avais jamais vus la plupart de temps.

Quand on connaît la langue de bois de l'Éducnat'...
L'IUFM ne s'est jamais plaint.

On peut réussir l'agreg sans jamais la passer.
Faut faire la campagne de Jack Lang (autrefois) ou de tout autre futur ministre.

Paratge a écrit:On peut réussir l'agreg sans jamais la passer.
Faut faire la campagne de Jack Lang (autrefois) ou de tout autre futur ministre.

Trop dit ou pas assez!

Paratge a écrit:On peut réussir l'agreg sans jamais la passer.
Faut faire la campagne de Jack Lang (autrefois) ou de tout autre futur ministre.

:lol: :lol:
Ah, les joies de l'agrégation sur liste d'aptitude!

DUMAC a écrit:

Paratge a écrit:On peut réussir l'agreg sans jamais la passer.
Faut faire la campagne de Jack Lang (autrefois) ou de tout autre futur ministre.

Trop dit ou pas assez!

Pratique bien connue !

Je ne connaissais pas du tout.

Merci pour l'info.

Je vais en toucher un mot à un ami qui passe l'agreg pour la 3ème fois.

Pour l'agreg sur liste d'aptitude, il faut avoir 40 ans et n'avoir peur d'aucune compromission. Il y a très peu de promus avant 50-55 ans (mais ça doit dépendre des disciplines).

N'ayant pas encore tout à fait l'âge :lol: , je vais la tenter je préfère

Personne ne me répond pour la question sur la part relative de la grammaire dans l'explication de textes?

thrasybule a écrit:Personne ne me répond pour la question sur la part relative de la grammaire dans l'explication de textes?

Sachant que de l'aveu même du jury, on m'a enlevé 3 points par rapport à la note proposée en ET, j'estime ça entre un quart et un tiers de la note globale. Il faudrait savoir si j'ai eu près de zéro en grammaire ou quelques points quand même, mais comme ils m'ont dit que j'étais "passé à côté", ça peut donner une idée

Lefteris a écrit:

thrasybule a écrit:Personne ne me répond pour la question sur la part relative de la grammaire dans l'explication de textes?

Sachant que de l'aveu même du jury, on m'a enlevé 3 points par rapport à la note proposée en ET, j'estime ça entre un quart et un tiers de la note globale. Il faudrait savoir si j'ai eu près de zéro en grammaire ou quelques points quand même, mais comme ils m'ont dit que j'étais "passé à côté", ça peut donner une idée

Eh bien, j'ai dû cartonner en explication , avec les conneries que j'ai dites sur "de"

Je ne sais plus ce qu'il en est, car on a une note globale. Mais j'avais pu évaluer en gros à 30% la note de grammaire dans la note globale. Je vais chercher mon relevé de notes et j'essaie de te répondre.

yseult a écrit:en interne en LM, en grammaire, il n'y a plus de questions sur "'l'infinitif", "les subordonnées", etc....c'est "faites les remarques nécessaires" ou j'ai rien compris?

En LM, on n'a pas la formulation "Faites toutes les remarques nécessaires". On a un thème.

Je pense que les cours peuvent aider pour une chose en particulier, c'est la dissert de didactique, qui ne ressemble à rien de ce qu'on a pu apprendre durant nos études universitaires. C'est vraiment une méthode à acquérir, et le plus important est de s'y entraîner en temps limité, car mine de rien, les 7 heures ne sont pas de trop, loin de là, et il faut savoir y faire tenir et un sprint (savoir élaguer, repérer l'important, etc.) et une course d'endurance (mine de rien, 7 heures, c'est autant une épreuve physique qu'intellectuelle).
Sans cours, je me sentirais perdue, même s'ils sont de qualité inégale. Je trouve que c'est un repère. Et bien que n'ayant pas d'enfants, je sais le temps et la fatigue que ça coûte, puisque dans mon académie, ils ont lieu à 1h30 de chez moi. Pour 3h de cours, je passe 3h sur la route, quand ça roule bien (pas de camion, de tracteur, de neige, de convoi exceptionnel, de boulet...).

Évidemment que oui, et cette réponse reste valable pour tout autre concours !

Il y a des tas de gens qui préfèrent gérer l'organisation de leur travail et bosser en solo, car les contraintes imposées par la plupart des formations proposées sont carrément rédhibitoires pour eux.

Marcel Khrouchtchev a écrit:J'ai une graphie vraiment déplorable (l'instit que j'ai eue au CP et au CE1 nous reprenait à la moindre faute, mais nous laissait écrire comme des cochons, je n'ai jamais pu m'améliorer). Mais quand j'ai passé l'agreg, j'ai pris sur moi, j'ai travaillé sur ce point et j'ai pris mon temps pour écrire correctement. C'est effectivement une question de respect pour le correcteur, mais aussi une stratégie, puisque comme le PR, il faut penser qu'on ne peut être bien corrigé si on a une copie sale.
Depuis, je n'ai presque jamais écrit au tableau et je tape une partie de mes correction pour ne pas avoir à les écrire à la main. Mais c'est très handicapant et j'aimerais sincèrement avoir une écriture lisible.

Quand j'étais gamin, j'écrivais très mal, et je me prenais souvent des points en moins pour cela. Et puis, à 13 ans, en colo, j'ai vu l'écriture superbe d'un copain. J'ai regardé comment il faisait. Ben en fait c'était tout simple : il respectait les règles qu'on nous avait apprises en CP. J'ai copié, j'ai mis quelques mois à m'y faire, et maintenant, on me dit souvent que j'ai une très belle écriture (y compris à l'agreg).
Je ne vois pas ce qui peut empêcher quelqu'un qui l'a décidé d'apprendre à écrire convenablement, mis à part un handicap sévère au niveau de la main !
Si, si, j'insiste : le moyen d'avoir une belle écriture, c'est juste de respecter les règles.

C'est d'ailleurs pour cela que je les apprends à mes collégiens, parfois jusqu'en 3e.

Toutefois, outre le handicap, le côté psychologique peut avoir un impact très fort sur l'écriture. Ainsi mon mari, qui avait une écriture très lisible et même plutôt belle jusqu'au milieu du collège, a chuté dans les pattes de mouche.
C'est très souvent lié à la relation à la mère, semble-t-il, et c'est ce que j'ai pu vérifier à de nombreuses reprises. (Je parle de vraiment gros problèmes, hein.)