Grève le jeudi 15 mai 2014 ?

michalon a écrit:

Fernande Naudin a écrit:

Pseudo a écrit:C'est certain que ce n'est pas l'efficacité de la grève qui me pousse, et pas non plus l'état de mon compte en banque, évidemment. Non, c'est l'ennui absolu que provoque chez moi l'évocation d'une journée de taf, alors que la période inter vacances est de plus de 10 semaines, le fait que j'adore ce mois de mai avec tout ses jours fériés et que je ne me sens pas la force de faire une semaine complète. C'est médical en somme  :lol: 

C'est exactement ça et surtout pour la partie en gras !
Et pourtant, je n'ai repris que mardi, hier était férié, mais je suis déjà exténuée.

Merveilleuses réflexions qui viennent confirmer tout le bien que je pense des profs en général.

Si tu te bases sur ça pour juger les profs, tu n'es vraiment pas très fut'-fut'...   Imagine l'état des élèves après une semaine désorganisée (ponts) et avec les giboulées actuelles... Je ne trouve pas très malin de la part des profs de faire grève pour s'offrir un "jour de congé" mais franchement, je trouve cela compréhensible vu nos conditions de travail.

Dans mon école-usine, 15 profs sur 20 en grève jeudi alors qu'hier, j'étais la seule.

J'ai longtemps pesé le pour et le contre. Ça fait ch*** parce qu'on a déjà perdu 2 jeudis en mai et qu'on va en perdre un 3e.  Évidemment, ça tombe toujours sur les mêmes classes. Ça fait beaucoup d'heures perdues. J'ai failli me dire : tant pis, cette fois, je la fais pas. Mais j'ai repensé à toutes les heures perdues pour des conneries diverses, officielles et obligatoires (intervention de la SNCF, hygiène dentaire...). Et je me suis rappelé mon nouveau mantra : arrêter de faire du zèle avec une administration qui passe son temps à nous signifier que, de toute façon, le disciplinaire, on s'en fout. Mes convictions d'abord.
Je ferai grève.

Leclochard a écrit:

atrium a écrit:Tant qu'il y aura des ouvriers et des paysans qui s'échinent 12 heures par jour pour gagner à peine de quoi survivre, faire grève sera irresponsable. 

C'est ce que m'a sorti sérieusement un collègue. Avec ce genre de raisonnement culpabilisant, aucune avancée sociale n'est possible. C'est la loi du moins-disant, enfin pour ceux qui ne sont pas aux commandes. Les autres peuvent se gaver puisqu'ils ont le pouvoir.

Comme je réponds parfois à certains collègues un peu agaçants, "oui, enfin au Bengla Desh, c'est encore pire, donc c'est vrai, ne nous plaignons pas..." :shock: 

gelsomina31 a écrit:Dans mon école-usine, 15 profs sur 20 en grève jeudi alors qu'hier, j'étais la seule.

Bravo ! Au moins 70% dans mon lycée, et on ne lâche pas les indécis ! :lol: 

V.Marchais a écrit:J'ai longtemps pesé le pour et le contre. Ça fait ch*** parce qu'on a déjà perdu 2 jeudis en mai et qu'on va en perdre un 3e.  Évidemment, ça tombe toujours sur les mêmes classes. Ça fait beaucoup d'heures perdues. J'ai failli me dire : tant pis, cette fois, je la fais pas. Mais j'ai repensé à toutes les heures perdues pour des conneries diverses, officielles et obligatoires (intervention de la SNCF, hygiène dentaire...). Et je me suis rappelé mon nouveau mantra : arrêter de faire du zèle avec une administration qui passe son temps à nous signifier que, de toute façon, le disciplinaire, on s'en fout. Mes convictions d'abord.
Je ferai grève.

   Exemplaire !

michalon a écrit:

Fernande Naudin a écrit:

Pseudo a écrit:C'est certain que ce n'est pas l'efficacité de la grève qui me pousse, et pas non plus l'état de mon compte en banque, évidemment. Non, c'est l'ennui absolu que provoque chez moi l'évocation d'une journée de taf, alors que la période inter vacances est de plus de 10 semaines, le fait que j'adore ce mois de mai avec tout ses jours fériés et que je ne me sens pas la force de faire une semaine complète. C'est médical en somme  :lol: 

C'est exactement ça et surtout pour la partie en gras !
Et pourtant, je n'ai repris que mardi, hier était férié, mais je suis déjà exténuée.

Merveilleuses réflexions qui viennent confirmer tout le bien que je pense des profs en général.

Même si rien ne m'oblige à le faire, je tiens malgré tout à préciser mon propos, qui n'engage que moi, donc il n'y a aucune raison de généraliser...

Oui, quand j'ai écrit ce message, j'avais travaillé 2 jours et j'étais exténuée : ce boulot me mine tellement que je dors très très mal (doux euphémisme) et ce, même pendant les petites vacances, qui ne sont donc plus du tout reposantes. Je me demande donc vraiment où je vais trouver la force de faire les quelques semaines complètes qui nous restent. Et pourtant, je sais que je les ferai : en 17 ans, je n'ai été arrêtée que 4 fois pour des arrêts courts (extinctions totales de voix) et 1 arrêt plus long pour jambe cassée donc pas une seule fois pour un motif futile.
Donc faire grève me permettra oui, de ne pas finir ma semaine comme une zombie. Mais il est aussi évident que j'adhère complètement à la revendication principale concernant le gel du point d'indice et que j'irai manifester.

Ce boulot me mine parce que, contrairement à ce que vous semblez penser, il me tient à coeur, je fais toujours les choses le plus sérieusement possible, mais voir ce qu'il est en train de devenir me désespère.
L'école m'a donné tellement que je ne supporte pas qu'on la sabote comme on est en train de le faire.

Dernière chose : avant que vous ne me suggériez de faire autre chose, j'ai déjà un projet pour changer de métier mais savoir qu'on peut me refuser une dispo ou même une démission finit de m’écœurer.

Je fais sans doute faire grève, la force d'inertie suffit, 1, 8, 15. Plus sérieusement, le "programme" est quasiment bouclé avec mes deux premières, quant aux bts, the game is over. Quant à l'argent perdu, i don't care. Encore plus sérieusement, les raisons de faire grève me paraissent compréhensibles et légitimes.

Fernande Naudin a écrit:

michalon a écrit:

Fernande Naudin a écrit:

C'est exactement ça et surtout pour la partie en gras !
Et pourtant, je n'ai repris que mardi, hier était férié, mais je suis déjà exténuée.

Merveilleuses réflexions qui viennent confirmer tout le bien que je pense des profs en général.

Même si rien ne m'oblige à le faire, je tiens malgré tout à préciser mon propos, qui n'engage que moi, donc il n'y a aucune raison de généraliser...

Oui, quand j'ai écrit ce message, j'avais travaillé 2 jours et j'étais exténuée : ce boulot me mine tellement que je dors très très mal (doux euphémisme) et ce, même pendant les petites vacances, qui ne sont donc plus du tout reposantes. Je me demande donc vraiment où je vais trouver la force de faire les quelques semaines complètes qui nous restent. Et pourtant, je sais que je les ferai : en 17 ans, je n'ai été arrêtée que 4 fois pour des arrêts courts (extinctions totales de voix) et 1 arrêt plus long pour jambe cassée donc pas une seule fois pour un motif futile.
Donc faire grève me permettra oui, de ne pas finir ma semaine comme une zombie. Mais il est aussi évident que j'adhère complètement à la revendication principale concernant le gel du point d'indice et que j'irai manifester.

Ce boulot me mine parce que, contrairement à ce que vous semblez penser, il me tient à coeur, je fais toujours les choses le plus sérieusement possible, mais voir ce qu'il est en train de devenir me désespère.
L'école m'a donné tellement que je ne supporte pas qu'on la sabote comme on est en train de le faire.

Dernière chose : avant que vous ne me suggériez de faire autre chose, j'ai déjà un projet pour changer de métier mais savoir qu'on peut me refuser une dispo ou même une démission finit de m’écœurer.

Je comprends tellement ce que tu ressens, Fernande.
Je te souhaite de tout cœur de pouvoir mener à bien ton projet de reconversion.  

Merci Henriette !

michalon a écrit:

Merveilleuses réflexions qui viennent confirmer tout le bien que je pense des profs en général.

    

Chocolat, ne t'inquiète pas, il n'est plus parmi nous.

Mon homme, qui bosse au CHU sera déclaré gréviste aussi. Bon, il sera bien obligé d'aller s'occuper des patients, mais au moins, il comptera dans les statistiques.

Je me suis décidé à me déclarer gréviste mais j'assurerai mes cours, c'est sûrement idiot certains me diront, mais je ne veux pas perdre plus d'heures.

Ben non, c'est super, Cedric. L'important, c'est pas de manquer les cours, c'est de faire grève. Mon homme est dans la même situation (à ceci près que de toute façon, il n'a pas de choix : il est réquisitionnable).

Je ne sera pas gréviste. Mais j'ao proposé à mes collègues non grévistes le port du gilet jaune.

V.Marchais a écrit:Ben non, c'est super, Cedric. L'important, c'est pas de manquer les cours, c'est de faire grève. Mon homme est dans la même situation (à ceci près que de toute façon, il n'a pas de choix : il est réquisitionnable).

Si, c'est idiot. Tu perds une journée de salaire mais tu travailles quand même. C'est carrément à l'opposé du principe de grève et tout bénef pour l'Etat : le fonctionnaire travaille gratuitement !

Non, c'est pas tout bénef, quand il reçoit les statistiques. Sauf si, évidemment, ces statistiques sont dérisoires, mais ça, c'est pas la faute à ceux qui se déclarent grévistes, quand bien même ils vont travailler.
De toute façon, certaines professions n'ont qu'un droit de grève purement théorique. Mon compagnon serait en faute professionnelle s'il refusait ses soins aux malades alors qu'il est de service, mettant peut-être leur vie en danger, alors même qu'il a le droit de se déclarer gréviste. Vous voyez le truc tordu ? Alors l'alternative est simple : soit il ne fait jamais grève pour ne pas "travailler gratuitement", en dépit de ses opinions, soit il saisit tout de même l'occasion qu'il a de se faire entendre - la seule.

La situation de votre compagnon n'est pas comparable. Il semble qu'il travaille dans un hôpital. Il est normal que certains dans ce cas soient réquisitionnés.
En revanche, aucun élève ne mourra de ne pas avoir cours demain et encore moins de ne pas avoir fini le programme en fin d'année à cause de cela.
Si un prof a des convictions, des opinions qu'il veut vraiment défendre, alors demain il doit non seulement faire grève mais aussi défiler avec d'autres grévistes pour faire entendre sa voix.

Chacun place ses priorités là où il le veut jonjon.

Cedric a écrit:Chacun place ses priorités là où il le veut jonjon.

En effet. Alors pourquoi faire cours et se déclarer gréviste ?

Écoute, même si, après 15 ans de métier, j'ai pris de la distance, j'ai été dans la situation de celui qui voit arriver la fin de l'année et angoisse de ne pas finir le programme. Et la plupart des collègues, dans ce cas, se déclarent simplement non-grévistes. peut-être que c'est la bonne excuse, le programme à finir, je ne sais pas, mais je n'en connais pas beaucoup qui acceptent de travailler gratuitement pour au moins soutenir les grévistes. Ce n'est peut-être pas l'idéal, mais dans un contexte de grande frilosité, voire de lâcheté, je salue cet effort, déjà méritoire. Et puis Cecric a 27 ans, il débute : il a tout le temps de prendre la mesure d'une journée de cours dans le programme.

Si on se déclare gréviste, mais qu'on va travailler, il vaut mieux n'avoir aucun problème, sinon on n'est pas couvert.

Là dessus tu as raison atrium, je n'y avais même pas pensé.
Je pars en voyage scolaire toute la semaine prochaine et je perds donc un certain nombre d'heures de cours. Cela m'angoisse, peut-être à tort, mais je veux bien faire. Je ne pensais pas faire grève mais le mouvement me paraît d'importance et je le soutiens à ma façon. Ce n'est peut-être pas parfait c'est sûr mais je me sens en accord avec ma conscience et c'est l'essentiel.

Je comprends bien l'idée de soutenir une grève par conviction sans pour autant vouloir pénaliser les élèves. C'est tout à votre honneur.

Mais la contradiction est énorme : la grève est, si j'ai bien compris, notamment pour lutter contre le gel des salaires et la réponse de certains est d'offrir à l'Etat un trentième de leur salaire. Je m'interroge.

Certes mais c'est pour une journée, c'est un geste symbolique.

De toute façon, tous les grévistes vont offrir leur salaire à l'Etat. En fait, si nous sommes nombreux, ça devrait suffire à financer le dégel du point d'indice sans frais pour l'Etat, non ?