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Rendash
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"Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs - Page 7 Empty Re: "Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs

par Rendash Ven 23 Sep 2016 - 13:28
Zagara a écrit:Ma mère m'a appris à lire en maternelle, du coup, les cours de CP me saoulaient et j'embêtais mes petits camarades en les empêchant de se concentrer.


"Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs - Page 7 2252222100 :lol:
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Vania
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par Vania Ven 23 Sep 2016 - 13:37
Qui assassine l'école? En-dehors des ayatollahs de la pédagogie dûment précités, voici un exemple, qui date de 3 ans. J'entre dans la salle que je partage avec une jeune collègue de français, tout fraîchement inspectée et agréée au grand choix. Au tableau figure une explication: le signe * suivi du signe d'égalité et du mot "astérix". Je lui ai demandé à quand l'Obelix, place de la Concorde, mais elle n'a pas compris, a ri, ravie, pensant que je lui faisais un compliment.
bruno09
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par bruno09 Ven 23 Sep 2016 - 13:41
Anaxagore a écrit:Il y a du temps qualifié de "perdu" qui ne l'est pas. Il y a un temps de réflexion nécessaire. Festina lente. Le problème est qu'avec les réductions d'horaires...certains finissent par balancer un poly. Remarquez ça porte un nom honorable maintenant on dit "classe inversée". Une sorte de syndrome de Stockholm.

Mouarf! Joli.
Marc S.
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par Marc S. Ven 23 Sep 2016 - 13:45
PauvreYorick a écrit:Il est très difficile de reconnaître un crime de cette ampleur.

C'est exactement ça. Des enseignants ne pourront jamais admettre avoir "appris" à lire ou à écrire de travers à des centaines d'enfants pendant des années; ils veulent croire à ce qu'ils font, une lucidité soudaine serait trop douloureuse, ils se pendraient ou se crèveraient les yeux. Ils préfèrent aller de l'avant - ce ne sont pas eux qui se mangeront le mur de toute façon.
La lucidité est d'autant moins au rendez-vous qu'ils peuvent avoir plein de qualités par ailleurs et être très appréciés. Mes enfants ont eu à la fin du primaire un PE très charismatique, passionné, autoritaire juste ce qu'il faut, drôle, qui faisait bosser... mais pas de rédaction, jamais, quasiment rien côté orthographe et grammaire. Comme il était un mythe dans l'école, il ne risquait pas de se rendre compte du problème...
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User17706
Bon génie

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par User17706 Ven 23 Sep 2016 - 14:08
Mais oui, on en a même un exemple sur le fil d'à côté. La dose de culpabilité qu'implique la reconnaissance des faits est tout simplement trop forte pour qu'on puisse l'exiger: il faut malheureusement attendre que meurent les principaux responsables et tous leurs complices en espérant que les nouvelles générations prennent vite conscience de l'ampleur de la catastrophe.
bruno09
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par bruno09 Ven 23 Sep 2016 - 14:36
PauvreYorick a écrit:Mais oui, on en a même un exemple sur le fil d'à côté. La dose de culpabilité qu'implique la reconnaissance des faits est tout simplement trop forte pour qu'on puisse l'exiger: il faut malheureusement attendre que meurent les principaux responsables et tous leurs complices en espérant que les nouvelles générations prennent vite conscience de l'ampleur de la catastrophe.

Lyssenko a dû mourir sûr de son fait. Cependant, s'il est difficile d'admettre s'être trompé, il est également pénible d'abandonner une carrière en vue.
Olympias
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par Olympias Ven 23 Sep 2016 - 16:12
Vania a écrit:Qui assassine l'école? En-dehors des ayatollahs de la pédagogie dûment précités, voici un exemple, qui date de 3 ans. J'entre dans la salle que je partage avec une jeune collègue de français, tout fraîchement inspectée et agréée au grand choix. Au tableau figure une explication:   le signe * suivi du signe d'égalité et du mot "astérix". Je lui ai demandé à quand l'Obelix, place de la Concorde, mais elle n'a pas compris, a ri, ravie, pensant que je lui faisais un compliment.
Énorme !!!
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Sacapus
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"Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs - Page 7 Empty Re: "Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs

par Sacapus Ven 23 Sep 2016 - 16:38
Je me souviens avoir eu, en terminale, un prof de maths qui prononçait «astérix» à la place d’astérisque, qui disait «stricto sensusse», j’en passe, et des meilleures, eccétéra...
(en 1992, pour dater...)
Brontosaure
Brontosaure
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par Brontosaure Ven 23 Sep 2016 - 17:27
Zagara a écrit:Oui, l'abandon en rase campagne de la notion même d' "exigence" est une caractéristique assez spéciale de l'école moderne... Après tout, si on ne leur a rien appris, ce n'est pas grave, "on peut vivre sans" (effectivement à part la respiration et la nourriture, il y a peu de choses vraiment essentielles pour perpétrer son existence biologique.... mais l'école ne doit-elle donc pas viser mieux que le fait que les organismes qu'on lui donne ressortent "vivants" ?)
Exacte même attitude qui mène à inventer les EPI, à mon sens : on intègre des espaces d'apprentissage de moins en moins exigeants, on dilue le travail personnel dans l'activité de groupe afin d'être sûr de ne plus pouvoir évaluer individuellement les efforts de chacun.

Puisqu'il est question de réunion de rentrée pour les parents d'élèves de 6ème, je dois dire que je suis sorti de celle de mon fils, il y a deux semaines, avec une sensation étrange. Il n'était question que de bienveillance. Supression des notes ? Vous savez, ça dérange les parents plus que les enfants. Mais comment saura-t-on ce qui ne va pas ? Vous savez, l'évaluation, c'est avant tout valoriser ce qui va car il y a toujours du bon dans une copie. Silence poli et quelque peu dubitatif de la majorité des parents présents. Enthousiasme d'une génitrice d'apprenant qui avait hâte que l'expérimentation des classes sans notes se généralise. Silence poli du professeur principal face à ce débordement d'allégresse. Détail cocasse : un couple, lui barbu, elle voilée, qui n'attendait visiblement que l'occasion de s'insurger contre la dureté et l'injustice de l'école française, se tait après avoir lancé quelques amorces, englué dans l'océan de bienveillante guimauve qui dégoulinait des lèvres vaguement consentantes des représentants de l'Institution. Deux mots tabous : "exigence", "travail". L'école de mon enfance est bien morte...
bruno09
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"Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs - Page 7 Empty Re: "Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs

par bruno09 Ven 23 Sep 2016 - 17:36
Olympias a écrit:
Vania a écrit:Qui assassine l'école? En-dehors des ayatollahs de la pédagogie dûment précités, voici un exemple, qui date de 3 ans. J'entre dans la salle que je partage avec une jeune collègue de français, tout fraîchement inspectée et agréée au grand choix. Au tableau figure une explication:   le signe * suivi du signe d'égalité et du mot "astérix". Je lui ai demandé à quand l'Obelix, place de la Concorde, mais elle n'a pas compris, a ri, ravie, pensant que je lui faisais un compliment.
Énorme !!!
Il y a bien vingt ans, une collègue d'Histoire en charge de troisièmes m'apostrophe: "Euh, c'est quoi ces trucs. Kolkhozes, Sovkhozes?"
ptifok
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par ptifok Ven 23 Sep 2016 - 17:49
Brontosaure a écrit:
Zagara a écrit:Oui, l'abandon en rase campagne de la notion même d' "exigence" est une caractéristique assez spéciale de l'école moderne... Après tout, si on ne leur a rien appris, ce n'est pas grave, "on peut vivre sans" (effectivement à part la respiration et la nourriture, il y a peu de choses vraiment essentielles pour perpétrer son existence biologique.... mais l'école ne doit-elle donc pas viser mieux que le fait que les organismes qu'on lui donne ressortent "vivants" ?)
Exacte même attitude qui mène à inventer les EPI, à mon sens : on intègre des espaces d'apprentissage de moins en moins exigeants, on dilue le travail personnel dans l'activité de groupe afin d'être sûr de ne plus pouvoir évaluer individuellement les efforts de chacun.

Puisqu'il est question de réunion de rentrée pour les parents d'élèves de 6ème, je dois dire que je suis sorti de celle de mon fils, il y a deux semaines, avec une sensation étrange. Il n'était question que de bienveillance. Supression des notes ? Vous savez, ça dérange les parents plus que les enfants. Mais comment saura-t-on ce qui ne va pas ? Vous savez, l'évaluation, c'est avant tout valoriser ce qui va car il y a toujours du bon dans une copie. Silence poli et quelque peu dubitatif de la majorité des parents présents. Enthousiasme d'une génitrice d'apprenant qui avait hâte que l'expérimentation des classes sans notes se généralise. Silence poli du professeur principal face à ce débordement d'allégresse. Détail cocasse : un couple, lui barbu, elle voilée, qui n'attendait visiblement que l'occasion de s'insurger contre la dureté et l'injustice de l'école française, se tait après avoir lancé quelques amorces, englué dans l'océan de bienveillante guimauve qui dégoulinait des lèvres vaguement consentantes des représentants de l'Institution. Deux mots tabous : "exigence", "travail". L'école de mon enfance est bien morte...


Pourquoi exigence et bienveillance ne peuvent-elles pas cohabiter?
Jenny
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par Jenny Ven 23 Sep 2016 - 18:02
DesolationRow a écrit:
RogerMartin a écrit:Par pitié, qu'on remette des horaires décents aux PE, qu'on les laisse faire leur boulot en arretant ces conneries sans nom de LV à 5 ans par des non-locuteurs non-formés ou mieux pseudo-formés (idem le permis piéton, le tri des déchets, les courses d'orientation une le matin une l'après midi, les interventions diverses et variées de non-professionnels de l'éducation et autres débilités qui déstructurent les semaines de primaire à l'envi), qu'on ne laisse passer en CE1 que des élèves qui savent lire, en 6e que des élèves qui savent lire, écrire et compter sans trop de fautes, et qu'on arrete ces "activités" à la mords-moi le derrière.
Sinon, le niveau continuera à s'élever tellement haut que l'on ne lira bientot plus ni Duby ni Le Goff tellement les élèves de 5e écriront trop bien l'histoire Rolling Eyes
J'ai un fils pas trop débile je trouve, il ne retient rien ou presque de ces frénétiques séances d'écriture, je trouve cela navrant.
Et je préfère (non, j'exige, boudiou, je paie assez d'impots pour ça) que ce soit un enseignant de français qui lui donne des leçons de grammaire et d'orthographe au collège, pas ses profs d'histoire ou de SVT, sinon autant rester au primaire jusqu'à 18 ans, avec un seul corps d'enseignant sans formation disciplinaire forte (tiens, on me dit que ce pourrait etre d'actualité si le PS repasse).
(Pardon, toujours pas de circonflexes)

I love you

Je ne vois pas où est le problème de leur demander de rédiger des phrases entières ou d'apprendre à écrire un texte organisé en paragraphes en histoire-géo. Quand je fais écrire mes élèves en histoire, je leur apprends aussi à analyser des documents en histoire et à les confronter. Je n'ai pas l'impression de faire cours de français. (Même si j'ai dû rappeler cette semaine qu'une phrase commençait par une majuscule Rolling Eyes ).
D'ailleurs, étrangement, tu conseilles à des collègues qui n'enseignent pas le français de faire écrire leurs enfants à la maison. Je ne comprends pas ta logique. heu
Que le nombre d'heures soit insuffisant en français, je suis évidemment d'accord.
Brontosaure
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par Brontosaure Ven 23 Sep 2016 - 18:32
ptifok a écrit:Pourquoi exigence et bienveillance ne peuvent-elles pas cohabiter?

Pour moi, les deux ne sont nullement antinomiques. Mais cela implique d'avoir une conception dialectique des choses et non une vision étroitement métaphysique comme dans la pensée officielle...
KrilinXV3
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par KrilinXV3 Ven 23 Sep 2016 - 18:35
Brontosaure a écrit:
ptifok a écrit:Pourquoi exigence et bienveillance ne peuvent-elles pas cohabiter?

Pour moi, les deux ne sont nullement antinomiques. Mais cela implique d'avoir une conception dialectique des choses et non une vision étroitement métaphysique comme dans la pensée officielle...

+ 1

Et la bienveillance doit "descendre" sur tout le monde.

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Asinus asinum fricat
Iphigénie
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par Iphigénie Ven 23 Sep 2016 - 18:43
Être bienveillant n'est en rien synonyme de noter large: cela signifie de noter en donnant la possibilité à l'élève de comprendre sa note et comment l'améliorer : il n'y a aucune raison de déformer le sens de ce mot ( devrais-je dire de le "refonder" pour entrer dans cette manie de donner aux mots les sens qu'il n'ont pas? Je pense d'ailleurs que la vraie bienveillance dans l'EN ce serait de donner aux mots juste leur sens: mais ce serait compter sans l'hypocrisie du système!)
On utilise aujourd'hui ce mot par totalitarisme pour faire croire que "les autres" sont malveillants comme dans le système soviétique on rejetait les dissidents dans la folie ...
Marie Laetitia
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par Marie Laetitia Ven 23 Sep 2016 - 18:50
Jenny a écrit:
DesolationRow a écrit:
RogerMartin a écrit:Par pitié, qu'on remette des horaires décents aux PE, qu'on les laisse faire leur boulot en arretant ces conneries sans nom de LV à 5 ans par des non-locuteurs non-formés ou mieux pseudo-formés (idem le permis piéton, le tri des déchets, les courses d'orientation une le matin une l'après midi, les interventions diverses et variées de non-professionnels de l'éducation et autres débilités qui déstructurent les semaines de primaire à l'envi), qu'on ne laisse passer en CE1 que des élèves qui savent lire, en 6e que des élèves qui savent lire, écrire et compter sans trop de fautes, et qu'on arrete ces "activités" à la mords-moi le derrière.
Sinon, le niveau continuera à s'élever tellement haut que l'on ne lira bientot plus ni Duby ni Le Goff tellement les élèves de 5e écriront trop bien l'histoire Rolling Eyes
J'ai un fils pas trop débile je trouve, il ne retient rien ou presque de ces frénétiques séances d'écriture, je trouve cela navrant.
Et je préfère (non, j'exige, boudiou, je paie assez d'impots pour ça) que ce soit un enseignant de français qui lui donne des leçons de grammaire et d'orthographe au collège, pas ses profs d'histoire ou de SVT, sinon autant rester au primaire jusqu'à 18 ans, avec un seul corps d'enseignant sans formation disciplinaire forte (tiens, on me dit que ce pourrait etre d'actualité si le PS repasse).
(Pardon, toujours pas de circonflexes)

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Je ne vois pas où est le problème de leur demander de rédiger des phrases entières ou d'apprendre à écrire un texte organisé en paragraphes en histoire-géo. Quand je fais écrire mes élèves en histoire, je leur apprends aussi à analyser des documents en histoire et à les confronter. Je n'ai pas l'impression de faire cours de français. (Même si j'ai dû rappeler cette semaine qu'une phrase commençait par une majuscule Rolling Eyes ).
D'ailleurs, étrangement, tu conseilles à des collègues qui n'enseignent pas le français de faire écrire leurs enfants à la maison. Je ne comprends pas ta logique.  heu
Que le nombre d'heures soit insuffisant en français, je suis évidemment d'accord.
Ce que tu dis n'est pas contradictoire avec le propos de RM.
En HG, on a toujours fait rédiger les élèves. Sauf il y a une quinzaine d'années où on nous expliquait qu'exigence de phrases complètes revenait à double difficulté pour les élèves un peu faibles. Et là, avec les récits à la dizaine, virage à 180°. De même, quand j'ai été inspectée, il y a trois ans, on m'a interdit d'évaluer la maîtrise du français puisque je n'étais pas là pour l'enseigner, maintenant, les IO nous encouragent à le faire. Or, si je peux rappeler les règles de grammaire et d'orthographe, ce n'est pas à moi de les enseigner.

Et quand des élèves en arrivent à écrire plus en HG qu'en français, il est temps de s'interroger.

_________________
 "Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs - Page 7 Dlb10
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
Rendash
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par Rendash Ven 23 Sep 2016 - 18:52
Pas le temps, ML. Il y a plus urgent à faire : du numérique, de l'oral, des projets. Ecrire, c'est ringard.
Sauf quand on fait des twictées.

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"Mais qui sont les assassins de l'école ?" - Carole Barjon, journaliste politique de L'Obs - Page 7 P61r



"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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par Brontosaure Ven 23 Sep 2016 - 18:55
Iphigénie a écrit:Être bienveillant n'est en rien synonyme de noter large: cela signifie de noter en donnant la possibilité à l'élève de comprendre sa note et comment l'améliorer : il n'y a aucune raison de déformer le sens de ce mot ( devrais-je dire de le "refonder" pour entrer dans cette manie de donner aux mots les sens qu'il n'ont pas? Je pense d'ailleurs que la vraie bienveillance dans l'EN ce serait de donner aux mots juste leur sens: mais ce serait compter sans l'hypocrisie du système!)
On utilise aujourd'hui ce mot par totalitarisme pour faire croire que "les autres" sont malveillants comme dans le système soviétique on rejetait les dissidents dans la folie ...

C'est bien ainsi que je vois les choses. Et faire preuve de bienveillance, ce serait, en effet, cesser de torturer la langue française comme le font les idéologues au pouvoir depuis maintenant deux décennies. Le sens de certains mots a été tellement perverti ces derniers temps que je me surprends à lire avec plaisir n'importe quel écrivain " classique " même lorsque je ne partage pas du tout son opinion...
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User9242
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par User9242 Ven 23 Sep 2016 - 19:32
Bonsoir.

Excusez la redite de ce que j'ai déjà exprimé ailleurs. Mais, comment résister au plaisir de passer sous les fourches caudines ces "assassins de l'école" lorsque l'occasion s'y prête ?

Platon disait des Sophistes que l’essentiel de leur fonds de commerce intellectuel consistait à vendre la persuasion d'un auditoire. Il vilipendait, ainsi, leur prétention à détenir la "science", la "sagesse" (sophia) et à pouvoir la transmettre. Les raisonnements qu’ils développaient avaient uniquement pour but l'efficacité persuasive et non la vérité, et à ce titre, contenaient souvent des vices logiques, bien qu'ils parussent à première vue cohérents. Et, à y voir de plus près, les sophistes ne s’embarrassaient pas de considérations relatives à l'éthique, à la justice et encore moins à la vérité.
Ô combien ce schéma s’applique aujourd'hui aux "idolâtres" de l'innovation en matière éducative ! Ceux dont l'objectif de leurs innovations se résume, en général, au fait même d'innover, si ce n'est à la volonté, sans cesse renouvelée, de masquer d'autres escobarderies  forcément indéfendables. Et, comble de l'outrecuidance, voici le procès latent qu'ils réservent à toute conscience sceptique à l'égard de leur argumentaire spécieux et qui est uniquement mue par le bon sens pédagogique. Un procès inquisitorial où les Torquemada  des temps modernes érigent l'échafaud de l'innovation à tout prix en arme de culpabilisation massive.
Accusé ! Levez-vous !
- Attendu que vous doutez de la pédagogie différenciée, comme panacée capable d’éradiquer les inégalités cognitives entre élèves et permettre à l'élève en difficulté d'accéder à tous les apprentissages.
- Attendu que vous continuez à utiliser un mesurage chiffré pour évaluer les élèves, faisant fi de ses conséquences stigmatisantes, traumatisantes et, partant, délétères quant au bien-être de l'élève. N'avez-vous donc pas compris que la note n'a plus de raison d'être, dans le cadre d'une scolarité obligatoire jusqu’à seize ans ?
- Attendu que vous êtes sceptique à l’égard des vertus de la pédagogie qui met l'élève au centre du dispositif pédagogique, oubliant qu'il s'agit là d'un cadre ad-hoc où celui-ci est à même de pouvoir construire ses propres apprentissages et se prémunir ainsi contre l’échec scolaire.
Eu égard à toutes ces considérations, vous êtes poursuivi pour les chefs d'accusations suivants : non-respect des codes qui permettent de masquer l’échec scolaire, non-assistance à élève en difficulté et outrage à la doxa des innovations pédagogiques.

Objection, votre honneur !

Au lieu d'accabler la conscience sceptique à l'égard de ces billevisées pédagogistes, avez-vous songé un instant à examiner les tréfonds de leur quiddité ? Car, il y apparaît ce qui suit.


Dernière édition par desnos le Ven 23 Sep 2016 - 19:37, édité 1 fois
Equipe de modération
Equipe de modération
Modérateur

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par Equipe de modération Ven 23 Sep 2016 - 20:52
Equipe de modération a écrit:Topic provisoirement verrouillé le temps qu'il soit nettoyé de messages trop longs et d'échanges peu amènes.

Edit : topic déverrouillé, mais veillez à respecter certaines règles de courtoisie.
PabloPE
PabloPE
Expert

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par PabloPE Ven 23 Sep 2016 - 22:34
Que je suis contente de ne pas avoir de CP......

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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
RogerMartin
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par RogerMartin Sam 24 Sep 2016 - 9:03
Jenny a écrit:
DesolationRow a écrit:
RogerMartin a écrit:Par pitié, qu'on remette des horaires décents aux PE, qu'on les laisse faire leur boulot en arretant ces conneries sans nom de LV à 5 ans par des non-locuteurs non-formés ou mieux pseudo-formés (idem le permis piéton, le tri des déchets, les courses d'orientation une le matin une l'après midi, les interventions diverses et variées de non-professionnels de l'éducation et autres débilités qui déstructurent les semaines de primaire à l'envi), qu'on ne laisse passer en CE1 que des élèves qui savent lire, en 6e que des élèves qui savent lire, écrire et compter sans trop de fautes, et qu'on arrete ces "activités" à la mords-moi le derrière.
Sinon, le niveau continuera à s'élever tellement haut que l'on ne lira bientot plus ni Duby ni Le Goff tellement les élèves de 5e écriront trop bien l'histoire Rolling Eyes
J'ai un fils pas trop débile je trouve, il ne retient rien ou presque de ces frénétiques séances d'écriture, je trouve cela navrant.
Et je préfère (non, j'exige, boudiou, je paie assez d'impots pour ça) que ce soit un enseignant de français qui lui donne des leçons de grammaire et d'orthographe au collège, pas ses profs d'histoire ou de SVT, sinon autant rester au primaire jusqu'à 18 ans, avec un seul corps d'enseignant sans formation disciplinaire forte (tiens, on me dit que ce pourrait etre d'actualité si le PS repasse).
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Je ne vois pas où est le problème de leur demander de rédiger des phrases entières ou d'apprendre à écrire un texte organisé en paragraphes en histoire-géo. Quand je fais écrire mes élèves en histoire, je leur apprends aussi à analyser des documents en histoire et à les confronter. Je n'ai pas l'impression de faire cours de français. (Même si j'ai dû rappeler cette semaine qu'une phrase commençait par une majuscule Rolling Eyes ).
D'ailleurs, étrangement, tu conseilles à des collègues qui n'enseignent pas le français de faire écrire leurs enfants à la maison. Je ne comprends pas ta logique.  heu
Que le nombre d'heures soit insuffisant en français, je suis évidemment d'accord.

Conseiller à quelqu'un qui apprend à lire à un enfant de CP de lui apprendre aussi à former les lettres, ce n'est pas lui conseiller de lui faire rédiger des textes (écrire/écrire) -- mais je t'accorde que devoir s'improviser PE c'est l'horreur et personnellement j'ai pu à peine limiter les dégats, ce n'est pas mon métier.

Ce que j'ai dit trouver ridicule et dont je constate l'inefficacité chez mon fils et ses camarades de classe, ce sont les récits d'histoire dont il ne reste rien en terme de connaissances, que tu transformes en "écrire un texte organisé en paragraphes" -- ce qui n'est pas exactement la meme chose et ne compense en rien le manque d'enseignement de la langue française. Les élèves font moins d'histoire, c'est tout.

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DesolationRow
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par DesolationRow Sam 24 Sep 2016 - 9:13
Le problème, c'est que "le faire écrire" (ou, comme on dit lorsque l'on est pas affligé de la maladie de la substantivation compulsive, la "rédaction"), c'est essentiel lorsque l'on sait déjà comment écrire, i. e. lorsque la langue française est par ailleurs enseignée de manière satisfaisante. Je pense que ce que veut dire RM, c'est que la langue française, c'est un professeur de français qui doit l'enseigner, ni un enseignant d'histoire, ni de sciences physiques. Ils ont déjà beaucoup à faire avec leur propre discipline.
Isis39
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par Isis39 Sam 24 Sep 2016 - 9:41
RogerMartin a écrit:

Ce que j'ai dit trouver ridicule et dont je constate l'inefficacité chez mon fils et ses camarades de classe, ce sont les récits d'histoire dont il ne reste rien en terme de connaissances, que tu transformes en "écrire un texte organisé en paragraphes" -- ce qui n'est pas exactement la meme chose et ne compense en rien le manque d'enseignement de la langue française. Les élèves font moins d'histoire, c'est tout.

Le cours d'histoire ne doit être que magistral ?
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Vania
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par Vania Sam 24 Sep 2016 - 9:52
Bonjour, ça m'intéresse de savoir comment on enseigne aujourd'hui l'histoire autrement qu'en cours magistral. Comment fait-on pour que l'élève construise son savoir à partir de ses propres connaissances? Il faut bien qu'on lui inculque ces connaissances au préalable, pourtant.
Comment faut-il faire: donner des documents (affiches, extraits de discours, d'articles de journaux, de photographies, des illustrations de manuels, des graphiques, des témoignages, que sais-je?) et l'aider à réfléchir par-lui même sur les diverses informations?
Exemple extrême: lui donner un doc sur comment la seconde Guerre Mondiale est enseignée en Allemagne, et à côté, en France, puis qu'il se fasse une opinion lui-même?
Chocolat
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par Chocolat Sam 24 Sep 2016 - 9:56
Olympias a écrit:
Vania a écrit:Qui assassine l'école? En-dehors des ayatollahs de la pédagogie dûment précités, voici un exemple, qui date de 3 ans. J'entre dans la salle que je partage avec une jeune collègue de français, tout fraîchement inspectée et agréée au grand choix. Au tableau figure une explication:   le signe * suivi du signe d'égalité et du mot "astérix". Je lui ai demandé à quand l'Obelix, place de la Concorde, mais elle n'a pas compris, a ri, ravie, pensant que je lui faisais un compliment.
Énorme !!!

:lol: et pale

Sinon, un peu ras le bol de tous ces gens extérieurs à l'école et qui en parlent comme si elle était morte !
Nos élèves bien vivants (fort heureusement !!) sont l'école, et nous avec, alors les "assassinats" et autres "autopsies", ouste !


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