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Félicité75
Niveau 3

Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Félicité75 Sam 01 Avr 2017, 21:15
MUTIS a écrit:

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Ce qui est aussi génial surtout pour ceux qui n'aiment pas lire c'est de leur faire acheter un cahier de lecture et de leur faire écrire, pour chaque livre, tout ce qu'ils ressentent, tout ce qu'ils ont compris comme cela le plaisir de la lecture sera accompagné du plaisir d'écrire et ils vont trouver l'activité beaucoup plus riche et drôle. La lecture leur paraîtra ainsi beaucoup moins scolaire et plus ludique...

Merci pour ce moment. Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 437980826
Saloum
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Saloum Sam 01 Avr 2017, 22:18
J'ai perdu le fil depuis mon intervention de tout à l'heure et j'avoue n'avoir que survolé les détours par les étudiants et les réflexions sur le chômage. Les messages d'Izambard me semblent pleins de bon sens et rejoignent mon sentiment sur la question.
Reste que je trouve mesquin de voir le message d'une collègue, qui cherche à être constructive, accueilli par un smiley qui se roule par terre de rire, et pénible que le moindre post évoquant le travail de groupe soit d'emblée suspecté de démagogie.
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lisette83
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par lisette83 Sam 01 Avr 2017, 22:20
+1.
Anaxagore
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Anaxagore Sam 01 Avr 2017, 22:41
Hautement suspecté de démagogie, de perte de temps, de superficialité, d'inefficacité totale en ce qui concerne la réflexion profonde sur les concepts et sur l'étude de la théorie. Ceci dit j'attends l'idée miraculeuse, celle qui me fera dire "tiens, dans cette situation cela peut être intéressant". Et puis en ce qui concerne la diffusion à travers la classe de techniques, le résultat est peut-être moins dramatique. Pour la résolution de problèmes, je les laisse souvent prendre la configuration qui leur convient. Cela dépend des individualités, de la nature du problème et du travail effectif dudit groupe.

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

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capucine42
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par capucine42 Dim 02 Avr 2017, 08:06
Je suis désolée si l' amalgame vous semble pénible mais prouvez-moi que la muse en îlot d' une classe, le travail de groupe, le ludique et le projet peuvent, ne serait-ce que dans un seul cas, amener à une meilleure réussite qu' un enseignement frontal dans une classe composée d' élèves normalement silencieux et attentifs( je ne parle pas d' épanouissement personnel mais de réussite aux examens) et je signe malgré toute l' horreur que cela m' inspire.
Smile
Izambard
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Izambard Dim 02 Avr 2017, 08:50
Eh bien par exemple, j'ai la semaine dernière laissé la classe de 1L faire sa reprise de LA "seule". 
Une première étape de travail individuel avait permis de prendre le texte en main. 
En groupe entier, j'ai mis une élève au bureau,  pour gérer la prise de notes de la carte mentale. 
Les autres élèves devaient discuter de la façon d'agencer,  de regrouper, de dévolopper. La participation a été bcp plus générale que sur des reprises de LA "frontales",  avec cours dialogué. 

Je ne suis intervenue que pour faire reformuler ce qui était mal dit. 

Objectivement,  la lecture analytique est correcte et les élèves en ont mieux pris possession que lorsqu'elles écoutent et notent religieusement ce que je dis (d'autant que leur prise de notes est moyenne). 

Sinon, autre exemple, je leur faire réviser les anciennes LA par la création de nuages de mots. 
Elles prennent un texte déjà traité,  elles relisent l'analyse,  elles se font une liste de mots clé qu'elles mettent en forme comme elles veulent. 
Ensuite elles se diffusent leurs productions et elles expliquent leur choix où interrogent les autres.
J'interviens quand nécessaire. 

Je ne sais pas si c'est ludique, mais elles ne grognent plus quand je dis "révisions, entraînement à l'oral".

Tu trouves ça tordu ?
Izambard
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par Izambard Dim 02 Avr 2017, 09:02
Après cela dépend de la situation des classes. 
En stmg, je ne peux pas faire de groupe du tout, j'ai essayé pour des LA (faire faire des aspects en groupe, en rendre compte aux autres), ça ne marche pas très bien, ils se dissipent trop. Du coup je ne fais que du frontal, dans lequel je dois mettre une grande énergie pour qu'ils participent positivement. 
J'essaye d'être pragmatique, de faire ce qui est bon pour eux. 

En seconde, par exemple, je fais travailler en groupe sur les actes non étudiés en tragédie intégrale. 
Ils font une fiche synoptique avec des questions de synthèse.  Je ramasse la fiche de mon choix dans le groupe et la note vaut pour tout le groupe. Et bien ils s'y mettent. Les glandeurs se font remonter par les autres. 

Une de mes collègues travaille la dissertation en groupe aussi, avec des post it géants dont les élèves tapissent les murs de la classe pour établir leur plan. Ça marche très bien.

Et là je te parle de réussite, pas seulement du plaisir d'être en classe.
Oui les élèves connaissent mieux leurs textes. Oui ils progressent en dissertation (je le constate quand je corrige ses bacs blancs). Oui ils maîtrisent mieux l'oeuvre lue.

Mais encore une fois, ce sont des aménagements réfléchis.

Fusion des 2 derniers de 3 posts successifs. Merci de penser à la fonction "éditer".
La modération
capucine42
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par capucine42 Dim 02 Avr 2017, 10:00
En fait je ne te dirai pas que c' est tordu mais je ne suis pas d' accord avec l' idée selon laquelle un élève qui prend des notes " religieusement " comme tu dis ne travaille pas et n' intègre pas. Dans une situation de classe dans laquelle l' élève ne rebosse pas à la maison, ne fait pas de fiche, ne reprend pas sa LA avec une autre problématique, ou carrément ne prend même pas de notes, je conçois bien qu' en mettant des post- it plein la classe, en les obligeant à faire un peu de boulot en groupe, le résultat est meilleur. Mais je continue à penser que ce n' est pas vraiment un service à rendre aux élèves que d' accepter et s' adapter à leur absence de travail. D' autant plus que les élèves vraiment travailleurs s' y retrouvent peu. J' ai parfois tenté, en seconde, quelques travaux de groupe, les bons élèves qui se tapent tout le boulot en ont rapidement marre. Je n' adhère pas mais c' est une question de conception du métier, voire d' idéologie. Et je ne suis pas en phase avec l' idéologie dominante alors que tu dois être dans le vrai.
Seulement, pour défendre un peu ma pratique qui semble effroyablement élitiste, j' ajoute que mon groupe de première S l' année dernière qui ne savait guère écrire et était loin d' être brillant, a obtenu 14, 5 de moyenne à l' oral, contre seulement 11,5 à l' écrit ( pour situer le niveau), preuve que noter religieusement les LA tout en rebossant derrière n' est pas si absurde que ça.
Luciole verte
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Luciole verte Dim 02 Avr 2017, 10:10
Je n'ai pas lu le fil en entier mais je trouve tes messages très intéressants, Izambard. Je pense même te piquer l'idée de l'élève (ou des élèves) en charge de prendre en notes au tableau la lecture analytique de la classe. La dissertation par groupes me plaît aussi. Si tu as d'autres idées à partager, n'hésite pas !  Smile

Auparavant, je pensais que le cours "frontal" (magistral, dialogué...) était la seule bonne façon de faire. Cependant, je me rends compte que la variation et le travail de groupes bien dosé permettent d'impliquer les élèves, et aussi de reposer le professeur. Je ne veux pas dire qu'il peut se permettre de moins travailler mais j'ai remarqué que j'ai souvent moins de bavardages lors des travaux de groupes que lors d'un cours dialogué, mais cela n'est vrai que parce que je note toujours quelques groupes au hasard (en revanche, cela pose un problème de justesse de la note, même si je mets un petit coefficient ; ça, c'est le gros point négatif...) ; le travail de groupes résout aussi l'un de mes grands problèmes : lors d'une LA en première, je passe toujours un temps fou à faire la collecte des propositions personnelles des élèves et à les organiser au tableau (c'est d'ailleurs un de mes plus grands problèmes : si quelqu'un a une solution pour être plus efficace lors de ces temps de reprise...), alors que lorsque je sais que les élèves ont produit quelque chose en groupes ou ont présenté eux-mêmes quelque chose à l'oral, je ne suis pas obligée de refaire un cours complet derrière, mais peux distribuer un polycopié avec les points importants.

Dernièrement, j'ai fait préparer des exposés type bac par binômes sur un texte que nous n'avions pas encore étudié. 1h30 de préparation, 1h de passage (4 groupes ont pu passer). Au cours suivant, j'ai distribué un document qui était une reprise, mais les élèves avaient quasiment tout vu en travaillant par eux-mêmes le texte. J'ai bien aimé procéder ainsi et j'ai trouvé cela efficace.

Toutefois, je ne pense pas qu'il faille travailler uniquement comme ça ; je ne le pourrais pas et surtout, je pense que le cours "frontal" (pour aller vite) a de nombreuses vertus, notamment celle d'obliger les élèves à se concentrer et à se confronter à un savoir plus exigeant, plus précis, que celui auquel ils accèdent grâce aux travaux de groupes.
Izambard
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par Izambard Dim 02 Avr 2017, 10:31
capucine42 a écrit:En fait je ne te dirai pas que c' est tordu mais je ne suis pas d' accord avec l' idée selon laquelle un élève qui prend des notes " religieusement " comme tu dis ne travaille pas et n' intègre pas. Dans une situation de classe dans laquelle l' élève ne rebosse pas à la maison, ne fait pas de fiche, ne reprend pas sa LA avec une autre problématique, ou carrément ne prend même pas de notes, je conçois bien qu' en mettant des post- it plein la classe, en les obligeant à faire un peu de boulot en groupe, le résultat est meilleur. Mais je continue à penser que ce n' est pas vraiment un service à rendre aux élèves que d' accepter et s' adapter à leur absence de travail. D' autant plus que les élèves vraiment travailleurs s' y retrouvent peu. J' ai parfois tenté, en seconde, quelques travaux de groupe, les bons élèves qui se tapent tout le boulot en ont rapidement marre. Je n' adhère pas mais c' est une question de conception du métier, voire d' idéologie. Et je ne suis pas en phase avec l' idéologie dominante alors que tu dois être dans le vrai.
Seulement, pour défendre un peu ma pratique qui semble effroyablement élitiste, j' ajoute que mon groupe de première S l' année dernière qui ne savait guère écrire et était loin d' être brillant, a obtenu 14, 5 de moyenne à l' oral, contre seulement 11,5 à l' écrit ( pour situer le niveau), preuve que noter religieusement les LA tout en rebossant derrière n' est pas si absurde que ça.

Je n'ai JAMAIS dit que c'était absurde, capu. Je le fais faire.
Mais pas tout le temps. Et justement, je pense qu'avoir une vision idéologique de la pratique est une erreur. Une pratique, c'est souple.
Je ne trouve pas ton fonctionnement élitiste, ni le mien "populaire" à l'inverse. Je ne les oppose pas, ce serait vain et idiot.
Encore une fois, de toutes les façons, la base de tout, c'est l’exigence du contenu. J'ai vu des collègues faire noter religieusement des analyses superficielles, des travaux de groupes hyper pertinents que je n'aurais jamais tentés (mon stagiaire en stmg l'an dernier, une séance sur le seuil des Regrets, avec comme appui, Miel Sel Fiel, c'était brillant, je n'ai jamais vu la classe comme ça), des travaux de groupes nuls à ch***, des LA magistrales formidables.
Je ne sais pas comment le faire comprendre mieux que ça: je ne poursuis qu'un seul but, que les élèves rentrent dans la langue de la littérature classique. Oui parfois, ils ont besoin de la parole savante du maitre. Oui, parfois ils ont besoin du cadre de l' "activité" proposée par le professeur.
capucine42
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par capucine42 Dim 02 Avr 2017, 11:00
Malheureusement l' enseignement et donc le niveau d' instruction des élèves dans le secondaire est absolument dépendant de l' idéologie dominante.
Le fait même de considérer que les élèves qui ne veulent pas faire d' efforts personnels pour s' approprier les textes doivent bénéficier de l' effet groupe pour avoir le bac est un point de vue idéologique. L' idéologie dominante fera que tu seras portée aux nues et que l' on te demandera d' être tuteur si tu fais une séance avec des cartes mentales et des nuages ( ce n' est pas ironique, je me suis tellement désintéressée des discours de l' Espe que je ne sais même pas de quoi il s' agit) alors que j' avancerai toujours plus ou moins à l' ancienneté sans aucune reconnaissance à attendre du côté de l' institution. C' est comme ça et c' est bien une question d' idéologie.
Izambard
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par Izambard Dim 02 Avr 2017, 11:03
Je ne nie pas qu'elle existe, cette idéologie, dans les deux "camps" d'ailleurs.
Je le regrette. Elle est porteuse d'outrances et de souffrance.
Sinon, je suis devenue tutrice sans qu'un inspecteur m'ait jamais vue faire quoi que ce soit. Razz
Quand il a fini par se pointer (au bout de 14 ans), il a vu en séance sur "Correspondances" en seconde. Avec un cours frontal, de l'analyse du texte, synthèse, et travail d'écriture sur Voyelles de Rimbaud. Je n'ai même pas projeté le texte au tableau (bouhhhhh, niveau 0 des prérogatives espe). Il a trouvé ça très bien.
capucine42
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par capucine42 Dim 02 Avr 2017, 11:13
Personnellement je ne souffre pas plus que ça, la reconnaissance je l' ai tout de même de la part des premiers concernés, de leurs parents et de ma hiérarchie directe mais je trouve que l' on marche sur la tête et qu' il faut bien, en réaction, s' engager.
De toute façon pour moi le problème est moins la souffrance des professeurs que je ne nie pas et à laquelle je suis pourtant vraiment sensible que le nivellement par le bas imposé à nos élèves. Peut-être y es- tu moins sensible si tu n' enseignes qu' au lycée, un peu moins disons.
Nita
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par Nita Dim 02 Avr 2017, 11:18
HS - mais pas tant que ça - la carte mentale comme support unique, et le nuage de mots ne conviennent pas à tout le monde, je trouve dommage de ne proposer que ça - fin du HS.

Edit. : Je ne critique pas tes pratiques, Izambard, les cartes mentales sont sûrement très efficaces pour certains élèves (qui seraient mal à l'aise avec des notes "à l'ancienne"), mais elles laissent certains très perplexes. Du coup, je voudrais savoir si tu as ce retour de la part de tes élèves, et si tu proposes autre chose comme bilan.
C'est une "vraie" question, pas une "remise en cause" Wink - cela m'intéresse parce que la fille d'une amie est confrontée cette année à ce problème de notes uniquement par carte mentale.

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Caspar
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par Caspar Dim 02 Avr 2017, 11:21
Hirondelle78 a écrit:Bonjour, 

Je crois qu'au-delà de la question de la méthode pédagogique au sens strict (n'étant ni prof de français, ni prof en collège, je ne me considère pas comme légitime pour me prononcer),  il y a l'enjeu de responsabiliser les élèves. 

Nous avons tous nos diplômes en poche, et un job. Pas eux. Point barre. 

Je dis ça parce que j'interviens actuellement en L1, dans des groupes de 60, dont plus des 2/3 sortent de STMG en REP+. Vous voyez tous le tableau. 

Mon cours est censé être en anglais. Leur stock lexical anglais est de 300 mots au plus. Leur maîtrise de la grammaire de base est niveau 6e faible. 

Aux deux premières séances, j'ai été relativement bordélisée, et j'ai vite compris que la barrière linguistique était le problème. Tout en prenant, en cours, des mesures palliatives, j'ai été très sèche à la troisième séance. 

Je leur ai rappelé que, s'ils ne se mettaient pas vraiment au boulot, ils se préparaient un aller simple pour Pôle Emploi. 
Qu'il y avait 10% de la population au chômage et que personne ne s'intéresserait à une feignasse doublée d'une pipelette. 
Que moi, j'avais mon boulot, ma paye et mon confort. Pas eux. 

Ben, dans la minute, la proportion de "bosseurs"  (qui fait de son mieux mais qui part de très loin) a frisé les 80%. Et mes sueurs en chef, as de la bordelisation, se sont mis au boulot. Et sont venus me trouver pour me dire que personne ne leur avait jamais mis aussi crûment les points sur les i. Et qu'ils me remerciaient de les secouer. 

Alors, le ludique et autres glandouilles pour égayer le cours, on peut les remballer. 

Bien à vous

Ouh, celle-là je sens que je vais la ressortir un des ces jours. yesyes
Izambard
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par Izambard Dim 02 Avr 2017, 11:23
Non, j'y suis sensible au contraire. Mais ce nivellement est à mon sens davantage imposé par la baisse de l'ambition des programmes (même si 2008 allait mieux), au manque de structuration de la maitrise de la langue, et aux dispositifs appliqués sans contenu.

Izambard
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par Izambard Dim 02 Avr 2017, 11:26
Nita a écrit:HS - mais pas tant que ça - la carte mentale comme support unique, et le nuage de mots ne conviennent pas à tout le monde, je trouve dommage de ne proposer que ça - fin du HS.

Edit. : Je ne critique pas tes pratiques, Izambard, les cartes mentales sont sûrement très efficaces pour certains élèves (qui seraient mal à l'aise avec des notes "à l'ancienne"), mais elles laissent certains très perplexes. Du coup, je voudrais savoir si tu as ce retour de la part de tes élèves, et si tu proposes autre chose comme bilan.
C'est une "vraie" question, pas une "remise en cause" Wink - cela m'intéresse parce que la fille d'une amie est confrontée cette année à ce problème de notes uniquement par carte mentale.

C'est une vraie question?
Je ne pratique évidemment pas que cela, je raconte Un exemple, d'Une expérience qui s'est bien déroulée. Je ne l'ai pas dit assez clairement?
Je ne vais quand même pas devoir vous photographier un classeur d'élèves quand même? Ce sont des pistes que je propose. Le nuages de mots, je l'ai montré en AP, comme une technique de révisions possible.

J'ai récupéré cette année une élève scolarisée dans un autre établissement, et en effet comme chez la fille de ton amie, que des cartes mentales, salement prises à la main en plus, pourries.
Oui c'est mal.


Sincèrement, vous ne pensez pas que c'est possible de proposer ces dispositifs intelligemment, de façon constructive, pertinente, exigente et de les mêler avec profit à des pratiques magistrales, frontales et dialoguées?
V.Marchais
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par V.Marchais Dim 02 Avr 2017, 11:39
Je découvre ce fil et, pour résumer mon point de vue et tenter de répondre au post initial, je suis plutôt d'accord avec Izambard. Oui, l'EN est pourrie par l'idéologie, on porte aux nues, de façon absurde, certaines méthodes en en conspuant d'autres, c'est non seulement nuisible à tous mais particulièrement agaçant. Mais il serait dommage, sous l'effet de cet agacement légitime, de jeter le bébé avec l'eau du bain. En matière de pédagogie, plus on a de cordes à son arc, mieux on est armé pour faire face à toutes les situations : la nature de la difficulté de tel texte, le fonctionnement de telle classe, très scolaire, de telle autre, trop passive, de telle autre encore, toujours agitée, la visée de tel objectif... Questionnaire, représentation (sous forme de dessin, mise en scène, carte...), tâche complexe, travail en îlots, tout est bon à prendre.
Ce que je reproche aux ESPE, ce n'est pas de promouvoir l'îlot ou la classe inversée, c'est le fait d'en faire LA méthode miracle - en attendant la suivante. On devrait nous faire découvrir toutes sortes d'approches, avec leurs avantages et leurs limites. Cela rend l'enseignant d'autant plus solide.
D'après mon expérience, répondre aux questions sur un texte reste un travail nécessaire, souvent efficace, qui peut être mené seul ou en groupes (rien que varier cette modalité peut apporter une richesse bienvenue), et d'autant plus nécessaire que, jusqu'à nouvel ordre, l'examen en français au collège passe par un questionnaire. Apprendre à répondre de façon intelligible, complète, justifiée (6e, 5e) puis développée, argumentée, dans la perspective du commentaire au lycée (questions ouvertes en 4e et 3e), c'est un apprentissage long, difficile, qui nécessite du temps. Je passe donc souvent par le questionnaire, écrit ou oral. Mais de temps en temps, il est agréable, judicieux et efficace d'aborder le texte autrement. La seule chose qui m'empêche de le faire davantage, personnellement, c'est le temps. Nos heures ont fortement diminué depuis que j'ai commencé à enseigner, je préfère me concentrer sur l'essentiel, ou ce qui est rendu tel par la conception de l'examen, et avec le temps qu'il faut aussi consacrer à l'étude de la langue, il me reste finalement relativement peu de loisir pour des activités qui sortent de l'ordinaire. Ce qui ne revient pas à jeter l'opprobre sur ces activités.

Il y a quelques jours, en 3e, sur La Ferme des Animaux, j'avais prévu un questionnaire, justement, sur le passage qui relate les accusations et mises à mort successives. Voulant assurer la compréhension du texte, j'ai d'abord demandé aux élèves de résumer le passage en une ou deux phrases. Et j'ai constaté que j'avais deux types de résumés : Les animaux comprennent que Boule-de-Neige commet toutes sortes de crimes et Les cochons prétendent que Boule-de-Neige commet toutes sortes de crimes. Cela n'a déjà pas été évident de faire comprendre aux élèves que ces deux résumés ne disaient pas la même chose. Du coup, j'ai laissé mon questionnaire de côté et je leur ai demandé d'enquêter pour découvrir la vérité sur "l'affaire Boule-de-Neige", à l'aide des indices du texte. Eh bien finalement, cette entrée un peu décalée les a amusés et ils ont trouvé à partir de là tout aussi bien tout ce qu'il y avait à dire sur le texte, que le questionnaire aurait fait émerger : le point de vue naïf adopté par le narrateur, à hauteur des animaux, le double discours perpétuel, avec le discours direct ou indirect libre qui dit une chose, et le récit qui donne une autre explication aux accusations proférées, la connotation des termes, l'emballement du rythme le caractère hyperbolique des dernières lignes, qui rompt avec le réalisme et plonge dans l'horreur...

Improviser aussi, ça peut être bien. Mais ça n'est possible que si nous avons un large éventail de pratiques à notre disposition.
capucine42
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par capucine42 Dim 02 Avr 2017, 11:40
Si mais à toutes petites doses. En AP pourquoi pas? Je suis plus sceptique vis à vis des post- it de ta collègue aux 4 coins de la salle des profs pour avancer la dissertation. Sincèrement, je me débrouille peut-être très mal mais je manque déjà de temps pour faire passer l' essentiel du contenu.



Nita
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par Nita Dim 02 Avr 2017, 11:49
Izambard a écrit:
Nita a écrit:HS - mais pas tant que ça - la carte mentale comme support unique, et le nuage de mots ne conviennent pas à tout le monde, je trouve dommage de ne proposer que ça - fin du HS.

Edit. : Je ne critique pas tes pratiques, Izambard, les cartes mentales sont sûrement très efficaces pour certains élèves (qui seraient mal à l'aise avec des notes "à l'ancienne"), mais elles laissent certains très perplexes. Du coup, je voudrais savoir si tu as ce retour de la part de tes élèves, et si tu proposes autre chose comme bilan.
C'est une "vraie" question, pas une "remise en cause" Wink - cela m'intéresse parce que la fille d'une amie est confrontée cette année à ce problème de notes uniquement par carte mentale.

C'est une vraie question?
Je ne pratique évidemment pas que cela, je raconte Un exemple, d'Une expérience qui s'est bien déroulée. Je ne l'ai pas dit assez clairement?
Je ne vais quand même pas devoir vous photographier un classeur d'élèves quand même? Ce sont des pistes que je propose. Le nuages de mots, je l'ai montré en AP, comme une technique de révisions possible.

J'ai récupéré cette année une élève scolarisée dans un autre établissement, et en effet comme chez la fille de ton amie, que des cartes mentales, salement prises à la main en plus, pourries.
Oui c'est mal.


Sincèrement, vous ne pensez pas que c'est possible de proposer ces dispositifs intelligemment, de façon constructive, pertinente, exigeante et de les mêler avec profit à des pratiques magistrales, frontales et dialoguées?

Je ne vois même pas comment tu as pu lire une attaque dans mon message. Il n'y en a aucune : il y a une question. Je ne travaille pas en lycée, je ne fais pas de synthèse de LA sous forme de carte mentale. Toi, si, et d'après ce que tu dis avec un certain succès : je ne remets pas ça en question. Je dis simplement qu'aucune pratique ne fonctionne pour 100% d'une classe. Y compris les miennes, d'ailleurs.

Les cartes mentales de la fille de mon amie sont très propres, et son professeur, quand elle va le trouver, lui dit toujours très gentiment : "C'est facile, regarde", il lui "décode" la carte, à cet instant, tout lui paraît couler de source, et, ensuite, elle n'y comprend plus rien.

Mais puisque tu lis dans  mon message un "les cartes mentales = mal" que je n'y ai pas mis (et que j'ai d'ailleurs explicitement contesté par avance, parce que c'est une façon dont tu réagis très souvent) je vais te laisser soupirer toute seule, forte de la certitude que dès qu'on pose une question on agresse.

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capucine42
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par capucine42 Dim 02 Avr 2017, 11:52
Mais ça signifie que la fille de ton amie n' a que des cartes mentales en guise de LA ?
C' est possible ça ?
Anaxagore
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Anaxagore Dim 02 Avr 2017, 11:59
Voilà encore un truc monté en épingle. Avant on faisait un schéma quand on en avait envie et on ne criait pas "venez voir". Maintenant il y a des éclairs dans le ciel, on fait des "cartes mentales".

Remarquez, avant on faisait un poly avec des remords, maintenant on fait de la "classe inversée", et on réclame la légion d'honneur.

C'est comme ce mot: "frontal". cafe  On en aura inventé des repoussoirs et des épouvantails...

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."

"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
Caspar
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Caspar Dim 02 Avr 2017, 12:01
Anaxagore a écrit:Voilà encore un truc monté en épingle. Avant on faisait un schéma quand on en avait envie et on ne criait pas "venez voir". Maintenant il y a des éclairs dans le ciel, on fait des "cartes mentales".

Remarquez, avant on faisait un poly avec des remords, maintenant on fait de la "classe inversée", et on réclame la légion d'honneur.

C'est comme ce mot: "frontal". cafe  On en aura inventé des repoussoirs et des épouvantails...

+1. La classe inversée, nouveau nom du classique et banal "Vous révisez votre leçon chez vous, et on fera des exercices en classe" ? :blague:


Dernière édition par Caspar Goodwood le Dim 02 Avr 2017, 12:28, édité 1 fois
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Fires of Pompeii Dim 02 Avr 2017, 12:02
Je ne comprends pas le conflit ici, Nita et Izambard, vous me semblez avoir le même avis sur la question, la même mesure dans vos propos.

A mon avis tout est une question de proportion, c'est ce que dit Nita aussi : la carte mentale comme support unique n'a pas de sens. Utilisée ponctuellement ou comme outil de révision pour certaines leçons, ça peut aider.

Toutes les leçons que je fais sont sous forme écrite, avec des phrases complètes. Mais parfois en grammaire, j'ajoute un schéma pour clarifier un doute exprimé par des élèves. On travailler sur les compléments d'objet, par exemple, et à l'issue de la leçon certains élèves, les moins à l'aise, avaient en tête que les verbes transitifs avaient besoin d'un COD et les verbes intransitifs d'un COI. Donc avec un rapide schéma (on peut appeler ça carte mentale j'imagine), j'ai montré que dans les verbes il y a les transitifs et les intransitifs et que dans les transitifs il y a ceux qui ont besoin d'un COD, ceux qui ont besoin d'un COI, et que d'autres ont besoin des deux. Ainsi, l'absence de complément d'objet avec les verbes intransitifs est plus "concrète" pour ces élèves faibles.

Mais voilà c'était adapté à la situation et à certains élèves (j'ai fait de la différenciation yesyes).

V. Marchais a résumé ma pensée, et je sais (de source sûre et par rapport à ses messages) que c'est aussi celle de Nita en fait : il n'y a pas de méthode miracle, et vendre la carte mentale comme la réussite pour tous, c'est idiot, mais ça vaut pour tout en fait. LA méthode n'existe pas.

Dans un monde idéal on travaillerait en paix, on ferait comme bon nous semble avec nos élèves et nos leçons, et basta.

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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par V.Marchais Dim 02 Avr 2017, 12:03
Oui. Et puis le schéma, c'est très bien pour certaines choses, et inadapté à d'autres.
En écriture, pour la recherche d'idées, pourquoi pas. Mais quand il s'agit de faire un plan, c'est impropre à rendre compte d'un ordre et d'enchaînement.
Le problème, encore une fois, c'est qu'on veut imposer un truc de façon uniforme, alors que notre principal objet, en français, (le texte), est linéaire (avec un enchaînement des idées qu'il faut saisir impérativement), ce que la carte mentale n'est pas.
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Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Fires of Pompeii Dim 02 Avr 2017, 12:05
Caspar Goodwood a écrit:
Anaxagore a écrit:Voilà encore un truc monté en épingle. Avant on faisait un schéma quand on en avait envie et on ne criait pas "venez voir". Maintenant il y a des éclairs dans le ciel, on fait des "cartes mentales".

Remarquez, avant on faisait un poly avec des remords, maintenant on fait de la "classe inversée", et on réclame la légion d'honneur.

C'est comme ce mot: "frontal". cafe  On en aura inventé des repoussoirs et des épouvantails...

+1; La classe inversés, nouveau nom du classique et banal "Vous révisez votre leçon chez vous, et on fera des exercices en classe" ? :blague:

Mais exactement ! On nous fait suer avec la méthode inductive, et ensuite, des zozos font du déductif à plein régime, appellent ça classe inversé et hop, deviennent...les héros de l'école républicaine. Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 6 3284587592
Notez que je n'ai rien contre l'inductif ou le déductif, tout dépend des classes, du contenu, du fait que ce soit une nouveauté ou une révision, mais franchement, faut arrêter avec ces jolis noms qui ne veulent rien dire...

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