Qui a enseigné dans les années 90 ?

Wouaou... quel torrent impétueux de réponses ! Pour mon quasi-premier fil sur ce site, cela me donne l'impression de soulever des foules !
Je retiens du mot de Delia la relativisation (oui, l'herbe n'était pas forcément plus verte en cette saison-là).
Entre autres choses, juste celle-là, pour commencer : je ne m'y retrouve absolument pas dans toute cette technicisation, cette nomenclature (les niveaux, les paliers, les compétences - je n'y connais toujours rien) ; les sigles : idem (et il y en a pas mal déjà dans ce fil !). Tout cela n'existait pas dans cette décennie.
Mais, bon : things are achanging - and I won't stand in their way...

J'ai commencé comme stagiaire en 93. Niveaux des élèves: pareils. En fait la violence et les incivilités, ça dépend surtout du lieu. En revanche beaucoup moins de paperasses, de réunions et de boulot surajouté à cette époque!

J'ai commencé en 1991, pour moi c'était une reconversion en "institutrice" (c'est un vieux mot ...), et ce fut une découverte... sur de nombreux plans.
Je ne sais pas si c'était "le bon temps", mais les enfants, sans être parfaits, étaient moins agités, les parents moins omniprésents et exigeants, et on avait un tout petit peu de pouvoir décisionnaire sur ce que devaient faire nos élèves.

Nostalgie, quand tu nous tiens...

Guermantes729 a écrit:En fait, ce qui, de mon point de vue,  a le plus changé depuis ces années-là, ce ne sont pas tant les élèves, que la "machine" éduc nat

en 1995, nos priorités étaient (ordre indifférent)

1°) le programme à faire
2°) la gestion de classe

maintenant nos priorités sont (ordre indifférent)

1°) les élèves en PAI (j'en ai qd même 3 en terminale ES cette année, officiellement, en gros retard de lecture :/)
2°) les sorties (au cinéma, au théâtre, au ski, à Londres, à Rome, ...)
3°) le contrat d'objectif (dont je n'ai toujours pas compris le fonctionnement)
4°) travailler avec les autres disciplines, autres classes, autres collègues, voire, autres établissements
5°) s'investir dans la citoyenneté à l'école, le mérite pour tous (ou pour personne), les parcours différents, ...
6°) s'occuper des surdoués ( tout d'un coup, prolifiques)
7°) s'occuper de créer, installer, faire vivre, des "ateliers" pour les élèves
etc

+1 sauf pour les surdoués car la question était fréquemment posée par les parents .... certains lendemains d'émissions de Delarue Aujourd'hui, je n'ai plus de parents qui m'évoquent cette possibilité en rencontre parents-profs.

CNFA a écrit:En 91, j'avais des classes de sixième à 6h hebdomadaires et des cinquièmes à 5h30 ! En français, nous avions 3 classes maximum et franchement, ça m'allait bien !

J'ai commencé à enseigner en 2000. J'avais trois 6e à 6 h chacune et j'enseignais 18 h.

Donc au début des années 2000, on n'avait pas encore modifié le nombre d'heures par classe.

lectiole a écrit:

CNFA a écrit:En 91, j'avais des classes de sixième à 6h hebdomadaires et des cinquièmes à 5h30 ! En français, nous avions 3 classes maximum et franchement, ça m'allait bien !

J'ai commencé à enseigner en 2000. J'avais trois 6e à 6 h chacune et j'enseignais 18 h.

Donc au début des années 2000, on n'avait pas encore modifié le nombre d'heures par classe.

Et bien vous aviez de la chance...en commençant en 93, j'ai toujours eu 4 classes!

Oh non ! C'était dans un collège pourtant non classé ZEP terrible, à 100 km de chez moi, et une de mes collègues, qui avait trois 6e aussi, s'est suicidée le jour de la rentrée de l'année suivante. Je m'étais mise en disponibilité quand j'ai reçu la lettre de ses parents, en réponse à la mienne, m'annonçant son décès.

Donc non, je n'avais pas de chance.

Mais je me souviens que j'avais chaque 6e 6 heures par semaine (et qu'ils étaient 26 par classe... et que 6 h avec eux, c'était long, surtout dans une des trois 6e où il y avait plus de la moitié des élèves qui ne savait pas lire... mais l'IPR a compati).

Mais je ne sais pas si c'est mieux là-bas en 2017 vu que pendant toutes ces années, je me suis rapprochée de chez moi.

Pour moi dans les années 90 il y a avant et après Allègre.
C'était mieux avant, bien sûr!

On avait des classes à 15 toutes les deux semaines ...

En 90 je naissais, désolé de ne pouvoir t'aider.

J'ai démarré comme stagiaire en 96 , à l'époque où on avait 6 heures de cours à donner , l'IUFM toutes les semaines , le mémoire professionnel ,et au 2ème trimestre, le stage en collège en parallèle si on était affecté au lycée ( l'inverse si on était au collège ) . Je me souviens d'une année épuisante , où il fallait apprendre à vitesse grand V , tout en étant sur plusieurs fronts à la fois . La situation des stagiaires d'aujourd'hui est encore pire, je compatis .
 J'ai donc débuté pendant les années Allègre , au moment des grandes manifs dans l'E.N pour le faire " dégager" . Et malheureusement pour moi, au moment où les règles du jeu ont changé pour les mutations . L'année d'après, j'étais mutée dans le Nord .

J'ai connu le luxe de n'avoir que 6 classes ( au lieu de 7 à 9 aujourd'hui) , donc des classes à 3 heures au lieu de 2 en première et terminale aujourd'hui et je peux garantir que ça fait une différence .

On pouvait réorienter les élèves dès la 5e.
4AS, Clipa et autres dispositifs.

La majorité des élèves et de leurs parents "craignaient" le redoublement.

Mais ça c'était avant...

Seifer a écrit:En 90 je naissais, désolé de ne pouvoir t'aider.

Yeah, club des bébés !

J'ai eu la "chance" d'enseigner la RDA en géo à mes 4e et l'existence du mur de Berlin était une preuve de la division du monde en deux blocs. Le principal foutait des taloches aux élèves convoqués dans son bureau. Le tiers des élèves partait après la 5e vers des CAP. La plupart de mes jeunes collègues ne savent pas ce que CAP signifie. Sic transit gloria mundi. Sikh transit Indira Gandhi...

tschai a écrit:J'ai eu la "chance" d'enseigner la RDA en géo à mes 4e et l'existence du mur de Berlin était une preuve de la division du monde en deux blocs. Le principal foutait des taloches au élèves convoqués dans son bureau. Le tiers des élèves partait après la 5e vers des CAP. La plupart de mes jeunes collègues ne savent pas ce que CAP signifie. Sic transit gloria mundi. Sikh transit Indira Gandhi...

Mouais, il y a certaines choses que l'école a vraiment mieux fait d'abandonner.

J'ai enseigné dans ces fameuses années..

Bien que déjà usé :colereage: , je n'étais qu'élève à cette époque : 90-94 au collège, 94-97 au lycée. Le mur de Berlin était déjà tombé, c'était donc déjà la fin de l'histoire

Tiens un topic de vieux... Les années 90 c'était quand même pas forcément terrible (sauf les horaires). Pour moi la ZEP avec quelques classes de très chauds. Et pas vraiment l'impression que les élèves aient beaucoup changé.

Ma première année en 1998, comme contractuelle au fin fond de l'académie de Toulouse, ça compte ???
A ce jour, cette année reste la meilleure de toutes mes années, pour diverses raisons : programmes, élèves, collègues ...

Cleroli a écrit:

Guermantes729 a écrit:
6°) s'occuper des surdoués ( tout d'un coup, prolifiques)

+1 sauf pour les surdoués car la question était fréquemment posée par les parents .... certains lendemains d'émissions de Delarue Aujourd'hui, je n'ai plus de parents qui m'évoquent cette possibilité en rencontre parents-profs.

on ne dit plus "surdoués" on dit EIP et statistiquement, il y en a en 2 à 3 pour 100 élèves, donc tous les ans vous en avez sans doute un(e) sur l'ensemble de vos élèves (et pas forcément en tête de classe, au contraire ...)
Désolée du HS ...

J'étais en 6e en 90.

Anaxagore a écrit:J'étais en 6e en 90.

La ramène pas, les vieux c'est teigneux

Anaxagore a écrit:J'étais en 6e en 90.

Et moi à peine née !

Anaxagore a écrit:J'étais en 6e en 90.

Aussi.

menerve a écrit:J'ai commencé comme stagiaire en 93. Niveaux des élèves: pareils. En fait la violence et les incivilités, ça dépend surtout du lieu. En revanche beaucoup moins de paperasses, de réunions et de boulot surajouté à cette époque!

Ah oui. Le boulot "à côté" n'était vraiment rien par rapport à aujourd'hui !!!