(Langues) Ce que je n'ai pas appris en stage et que j'apprends cette année

Vraiment très intéressant ce post.
Tutrice cette année, je me rends compte que je tiens un discours pas franchement académique...

Ce qui m'intéresse, et c'est ce que je dis à ma stagiaire, c'est :

- que la méthode choisie soit efficace
- que les élèves y prennent du plaisir la plupart du temps, que ce soit globalement attrayant, MEME SI il faut obligatoirement en passer par des choses pénibles et ch... (apprendre des mots / des verbes / faire des exercices systématiques)
- que l'on ne perde pas de vue le fait qu'une langue sera utilisée dans un usage réel et quotidien, et qu'il faut donc faire flèche de tout bois en parsemant son cours de petites phrases quotidiennes et authentiques autant que faire se peut.
- que le prof garde son dynamisme et sa joie du métier, sinon il va s'épuiser, et que donc il se fasse confiance dans le choix des méthodes et des supports. C'est lui qui est dans sa classe au quotidien ! Sinon, il ne va pas tenir 40 ans...

Le reste n'est que bla-bla pour moi...

Les choses sont devenues bien jargonnantes à partir des derniers programmes et l'approche actionnelle.

L'entrée par la tâche, c'est mettre la langue au second plan. On voudrait que l'on donne quelques outils linguistiques nécessaires à l'accomplissement de la tâche sans donner aux élèves une vue plus globale de la langue en tant que système.

Tout ça peut facilement tourner au dressage de perroquets qui n'ont aucun recul et aucune autonomie par rapport à ces structures plus ou moins livrées prêtes à l'emploi.

On ne veut plus faire de nous des enseignants de langues (qui enseignent mais font aussi pratiquer la langue bien sûr) mais des coachs, on doit entraîner à la tâche et passer à une autre et ainsi de suite.

Mais bon, ce qui est très rassurant c'est de voir les avis qui s'écrivent ici de la part de jeunes collègues qui ne sont pas dupes et notamment sur le rôle primordial de la grammaire.

Pour les jeunes collègues de collège intéressés, et s'ils ne l'ont pas déjà fait en cours de formation, je vous invite à lire les programmes de langues précédents (à partir de 1996) et leurs accompagnements. C'était avant l'uniformisation provoquée par le CECRL et même avec des objectifs qui étaient quasiment semblables, il y avait beaucoup de diversité dans les propositions d'application. (on peut encore trouver les brochures 6e à 3e en un volume -programmes + accompagnements - sur le site du CNDP je pense)

Pour les anglicistes qui ne connaissent pas, voir les bouquins de C. Martina (guides de l'enseignement chez Belin) pour des idées, des pistes très variées.

isabe, je rejoins tout à fait ce que tu dis, ça me semble plein de bon sens.

isabe a écrit:Vraiment très intéressant ce post.
Tutrice cette année, je me rends compte que je tiens un discours pas franchement académique...

Ce qui m'intéresse, et c'est ce que je dis à ma stagiaire, c'est :

- que la méthode choisie soit efficace
- que les élèves y prennent du plaisir la plupart du temps, que ce soit globalement attrayant, MEME SI il faut obligatoirement en passer par des choses pénibles et ch... (apprendre des mots / des verbes / faire des exercices systématiques)
- que l'on ne perde pas de vue le fait qu'une langue sera utilisée dans un usage réel et quotidien, et qu'il faut donc faire flèche de tout bois en parsemant son cours de petites phrases quotidiennes et authentiques autant que faire se peut.
- que le prof garde son dynamisme et sa joie du métier, sinon il va s'épuiser, et que donc il se fasse confiance dans le choix des méthodes et des supports. C'est lui qui est dans sa classe au quotidien ! Sinon, il ne va pas tenir 40 ans...

Le reste n'est que bla-bla pour moi...

Isabe, j'aurais bien aimé t'avoir comme tutrice l'an dernier!!!

thonmais a écrit:

isabe a écrit:Vraiment très intéressant ce post.
Tutrice cette année, je me rends compte que je tiens un discours pas franchement académique...

Ce qui m'intéresse, et c'est ce que je dis à ma stagiaire, c'est :

- que la méthode choisie soit efficace
- que les élèves y prennent du plaisir la plupart du temps, que ce soit globalement attrayant, MEME SI il faut obligatoirement en passer par des choses pénibles et ch... (apprendre des mots / des verbes / faire des exercices systématiques)
- que l'on ne perde pas de vue le fait qu'une langue sera utilisée dans un usage réel et quotidien, et qu'il faut donc faire flèche de tout bois en parsemant son cours de petites phrases quotidiennes et authentiques autant que faire se peut.
- que le prof garde son dynamisme et sa joie du métier, sinon il va s'épuiser, et que donc il se fasse confiance dans le choix des méthodes et des supports. C'est lui qui est dans sa classe au quotidien ! Sinon, il ne va pas tenir 40 ans...

Le reste n'est que bla-bla pour moi...

Isabe, j'aurais bien aimé t'avoir comme tutrice l'an dernier!!!

Tout pareil pour moi...

Bon ben j'ai appris qu'ici, la tâche finale (/de fin de séquence dans mon ex-académie) n'avait rien à voir avec l'évaluation sommative (je n'ai pas compris ce que c'était du coup), qu'elle n'était même pas vraiment obligatoire ou notée, qu'à la reprise il ne fallait pas se contenter de demander ce qu'on avait fait au cours d'avant (l'idéal serait d'apporter un document ressemblant pour que les élèves puissent réutiliser ce qui a été vu), qu'une séquence devrait dans l'idéal durer deux semaines (!!!).... bien bien, je suis déprimée là, vivement que je me tire d'ici!!

Tâche finale / évaluation sommative, on a eu l'occasion d'en parler ici.

ça me déprime...j'ai l'impression que pendant ces deux journées de formation on m'a dit "on va t'apprendre à faire un cours/une séquence parce ce que tu as appris dans ton ancienne académie, c'est pas bien" (seuls les néo-titulaires issus d'autres académies et les contractuels étaient conviés). Ben moi ça me convient ce que j'ai appris et je n'ai pas envie de changer.

Pffffffffffff qu'ils sont bêtes à vouloir imposer leur mode de pensée là !
Aucun formateur ne sort le même discours là-dessus, alors franchement...

Yeah!

Ce qu'on doit appliquer, c'est en effet les IO.

Celles de langues laissent encore une petite marge de manoeuvre ou d'interprétation en effet...

Plus je lis ce topic, et plus je me dis que finalement, malgré les tonnes de copies à corriger et des étudiants parfois à la limite du détestable, je suis pas si mal en CPGE. Pas de séquence, ni de séance ou de tâche finale, des évaluations comme je veux quand je veux, la liberté absolue de faire une heure de CM de grammaire avec exercices à la clé...

Enjoy!

Attention hein, je remplis quand même le cahier de texte numérique!

Mais pas de trace écrite

(ça va faire bobo s'ils ont pas de place pour moi en CPGE l'an prochain...)

Tu viendras râler avec nous, si c'est le cas!

Mais profite bien de cette liberté (enfin, on s'en sort quand même, hein).

Oui, Mr B., profites-en!

Veinard Mr B, comme je t'envie. Franchement, je goûte un peu à la CPGE en khôlle, je peux noter librement sans que l'on me tombe dessus, on ne va pas me dire que tel ou tel sujet est trop ambitieux. C'est du boulot, mais quel bol d'air!!!

Au lycée, je commence à étouffer sérieusement. Tous ces collègues qui ne que les mots "tâche finale", "grille d'évaluation"... ça sent la prostitution intellectuelle!

Dulcinea a écrit:
Tous ces collègues qui ne que les mots "tâche finale", "grille d'évaluation"... ça sent la prostitution intellectuelle!

¡ Qué exagerada Dulcinea !

Je ne trouve pas qu'elle exagère, l'application à la lettre d'une interprétation du CECRL relève de la masturbation intellectuelle

UP! (on ne sait jamais, en tout cas j'ai bien aimé relire ce fil!)

Oui, marrant comme finalement tout change et rien ne change...même pas MrB! :mdr3:

Salut

C'est sympa à lire ce fil ! Et surtout ça fait du bien.

En tout cas, maintenant j'enseigne dans un collège sans note chiffrée, et ça change pas mal de choses. Je lisais par exemple un commentaire sur la note de participation. Ici je pourrai créer une compétence "Je participe régulièrement" pour les inciter à plus participer. Mais en réalité il n'y en a pas vraiment besoin. C'est donc la première année que je n'évalue pas la participation et pourtant la participation tourne.

Mais... (vous allez être super jaloux...) mes groupes n'excèdent pas 22 élèves
Alors forcément, tout le monde peut passer à l'oral.

Du coup je vais chercher ceux qui ne parlent jamais, ils répètent simplement. Ou bien ils ont préparé une présentation par groupe et chacun doit parler, ou même travail et un seul passe à l'oral pour le groupe, et je choisis celui qui ne prend jamais la parole.

Voilà voilà...

ce fil est cool, je comprends pas comment je suis passée à côté... 2 semaines pour une séquence? j'aimerais bien voir ça... sur le papier peut être mais en réalité, faire tenir une séquence en 2 semaines seulement, c'est le pari de réussir à aborder les choses tellement superficiellement que les élèves oublieront tout.

Pour la participation on en a bcp parlé avec mes collègues au collège, autant les anglicistes que les hispanistes, mais aucun n'est parvenue à trouver LA méthode qui permet de valoriser ceux qui prennent la parole (meme si ce n'est pas en langue cible) en étant juste mais sans pour autant être trop chronophage. Je pense donc que ca dépend vraiment du public qu'on a en face de soi!

Je plussoie les lectures proposées par Kensington, les bouquins de Martina sont vraiment pas mal.

Très intéressant

Salut !
J'ai fait des mini-déquences de 2 semaines l'an dernier (3h par semaine à l'époque). C'est superficiel si on étudie pas mal de documents et de points de grammaire. Si on fait peu de choses, ça peut être tout à fait correct. Pour un point comme l'imparfait, j'avais étudié un document de compréhension écrite, puis plein d'exercices d'expression pour s'entraîner et ça aller. Puis la séquence suivante portait sur le passé simple et des thèmes similaires (contes puis légendes...) du coup elles se complétaient. C'était plus digeste que de faire une seule séquence lourde grammaticalement.

Mais avec 2,5h, ça se complique sérieusement.

Dans le manuel que je suis (Anímate 5ème) les séquences font 7 séances tout compris, soit un peu plus de 3 semaines.

Je trouve maintenant que ce qui compte c'est que les élèves s'entraînent en expression très régulièrement, j'essaye à chaque document et encore plus en fin de séquence avec le projet de fin de séquence. Après pour l'efficacité, ça ne dépend pas que de nous...

Je suis d'accord avec la majorité de ce qui a été dit, je rajouterai aussi:

passer la vidéo sans le son en premier afin d'émettre des hypothèses sur le contenu du doc
-> complètement sans intérêt à mon sens et très ennuyeux comme activité

Concernant la CO, on nous a dit de passer toujours d'abord l'intégralité du doc, puis ils parlent et on ne dit presque rien.

Bon ben c'est dommage, ça empêche des EO : hypothèses... Et c'est souvent trop compliqué pour des collégiens.