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titrit
Niveau 8

Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée... - Page 5 Empty Re: Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée...

par titrit Dim 14 Sep - 22:12
bien dit Pierre-Henri!!!
Je me souviens de ma grand-mère qui me disait qu'elle avait commencé à enseigner avec un lit de camp dans le couloir en guise de chambre...
Puis qu'elle pleurait le soir, avec toutes ses corrections à faire, juste avant la retraite.
Bon, on peut aussi améliorer les choses;

Surtout, que même les plus nuls qui passent le capes ont un bac +5 minimum, et souvent une vie familiale bien entamée. On passe le concours à 30, 40, 50 ans!
Que faire des familles recomposées, des gardes-alternées, des parents isolés qui ont un réseau qui les aide à tenir?
Beaucoup de ces cas n'existaient pas il y a 20 ans. Et le système des points n'est pas assez efficace dans certaines zones très demandées.
Perso, je suis à fond pour la mission éducative, mais je me dois aussi de penser à mes enfants et à leur père. Le calcul se fait aussi en euros... On perd de l'argent si on part lorsqu'on a déjà une maison.
Je comprends aussi que l'on soit agacé d'être géré par un ordi.
Ingeborg B.
Ingeborg B.
Esprit éclairé

Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée... - Page 5 Empty Re: Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée...

par Ingeborg B. Dim 14 Sep - 23:43
titrit a écrit:bien dit Pierre-Henri!!!
Je me souviens de ma grand-mère qui me disait qu'elle avait commencé à enseigner avec un lit de camp dans le couloir en guise de chambre...
Puis qu'elle pleurait le soir, avec toutes ses corrections à faire, juste avant la retraite.
Bon, on peut aussi améliorer les choses;

Surtout, que même les plus nuls qui passent le capes ont un bac +5 minimum, et souvent une vie familiale bien entamée. On passe le concours à 30, 40, 50 ans!  
Que faire des familles recomposées, des gardes-alternées, des parents isolés qui ont un réseau qui les aide à tenir?
Beaucoup de ces cas n'existaient pas il y a 20 ans.  Et le système des points n'est pas assez efficace dans certaines zones très demandées.
Perso, je suis à fond pour la mission éducative, mais je me dois aussi de penser à mes enfants et à leur père. Le calcul se fait aussi en euros... On perd de l'argent si on part lorsqu'on a déjà une maison.
Je comprends aussi que l'on soit agacé d'être géré par un ordi.
Le système des mutations offre des bonifications importantes  aux gens mariés avec enfants. Ce n'est pas le système de points qui n'est pas efficace,  c'est la répartition de la poulation qui ne permet pas à tout le monde d'être nommé dans les académies les plus attractives.
Rendash
Rendash
Bon génie

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par Rendash Dim 14 Sep - 23:46
Ingeborg B. a écrit:être nommé dans les académies les plus attractives.

L'avantage, c'est que les académies attractives des uns ne sont pas forcément celles des autres Razz
ycombe
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Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée... - Page 5 Empty Re: Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée...

par ycombe Lun 15 Sep - 0:10
Pierre-Henri a écrit:
Cripure a écrit:Pas la peine de s'énerver contre ce qui se passe parfois en classe : on a de nouveaux collègues qui sont de vrais adolescents en pleine crise de droits et de vie personnelle.
Pour moi, "la plupart" ne signifie pas "tous".


On pourrait renverser la proposition, et dire que si l'éducation nationale en est là où elle est aujourd'hui, c'est parce qu'une génération de professeurs a tout gobé, qu'elle a accepté toutes les humiliations en silence, qu'elle a applaudi son déclassement, béni sa servitude, chanté sa paupérisation et, tout ça, au nom de la "vocation". Au moins, ces démissionnaires, eux, résistent.
Vous pouvez difficilement accuser une profession accusée par ailleurs de faire trop facilement grève pour tout et n'importe quoi d'avoir tout gobé en silence. C'est de la mauvaise foi.


_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".

Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
ycombe
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Monarque

Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée... - Page 5 Empty Re: Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée...

par ycombe Lun 15 Sep - 0:17
titrit a écrit:
Perso, je suis à fond pour la mission éducative, mais je me dois aussi de penser à mes enfants et à leur père. Le calcul se fait aussi en euros... On perd de l'argent si on part lorsqu'on a déjà une maison.
Je comprends aussi que l'on soit agacé d'être géré par un ordi.
Lorsque j'ai eu le CAPES (en 1994), la règle était la suivante: les reçus qui avaient suivi une préparation dans un IUFM y faisaient leur stage, les candidiats libres (comme moi) étaient affectés là où il restait des places. Je le savais avant de passer les oraux. Je savais aussi qu'ensuite le premier poste serait loin, et la seule question était d'optimiser les 6 vœux qu'on avait pour éviter la RP. Je courais le risque de devoir déménager deux fois, étant candidat libre. Le problème n'est donc pas nouveau, mais je ne me souviens pas d'en avoir autant entendu parler avant.




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User17706
Bon génie

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par User17706 Lun 15 Sep - 0:25
ycombe a écrit: Le problème n'est donc pas nouveau, mais je ne me souviens pas d'en avoir autant entendu parler avant.
En 1994 le ouèbe balbububutiait Smile
ycombe
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Monarque

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par ycombe Lun 15 Sep - 0:31
PauvreYorick a écrit:
ycombe a écrit: Le problème n'est donc pas nouveau, mais je ne me souviens pas d'en avoir autant entendu parler avant.
En 1994 le ouèbe balbububutiait Smile

Exact. Je connaissais internet depuis longtemps, j'avais utilisé les newsgroup, les mails, le ftp et talk, mais j'ai découvert le web lors d'une présentation à l'IUFM.


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User5899
Demi-dieu

Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée... - Page 5 Empty Re: Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée...

par User5899 Lun 15 Sep - 2:06
Iphigénie a écrit:Avant la licence: le concours des Ipes se passait à la fin de la première année post bac.
Supprimé peu après moi: sans doute dans les années 80: ciel: serait-ce la gauche? ...
La fin du Baby Boom a rendu le dispositif inutile. Seuls les élèves des ENS ont alors été payés pour leurs études.
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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Lun 15 Sep - 2:09
ycombe a écrit:Tant que j'y suis dans la digression.

Lorsque je suis entré en sixième, en 1979, ma mère m'accueilli au soir de ma première journée en me demandant combien nous étions dans ma classe.
− 24, répondis-je.
− Mais c'est énorme !

Parfois, je rêve de cette énorme quantité d'élèves en pensant à mes classes de sixième de 28 et 29 élèves.
J'ai été élève de la 6e à la khâgne au lycée Thiers à Marseille. En 6e, en 76/77, et dans les trois autres années du 1er cycle, comme on disait, nous n'avons jamais été moins nombreux que 33. Et quand j'y ai fait mon année de stage après l'agreg, j'avais une seule classe (on devait faire entre 4 et 6h/sem), une seconde de 43 élèves.
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User5899
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par User5899 Lun 15 Sep - 2:26
Pierre-Henri a écrit:
Cripure a écrit:Pas la peine de s'énerver contre ce qui se passe parfois en classe : on a de nouveaux collègues qui sont de vrais adolescents en pleine crise de droits et de vie personnelle.
Pour moi, "la plupart" ne signifie pas "tous".


On pourrait renverser la proposition, et dire que si l'éducation nationale en est là où elle est aujourd'hui, c'est parce qu'une génération de professeurs a tout gobé, qu'elle a accepté toutes les humiliations en silence, qu'elle a applaudi son déclassement, béni sa servitude, chanté sa paupérisation et, tout ça, au nom de la "vocation". Au moins, ces démissionnaires, eux, résistent.
C'est en effet une vraie question. Mais il faut l'aborder de façon concrète. Quand l'académie de Lille "produit" un prof de lettres, celle d'Aix ou de Montpellier en produit une dizaine. Ces disparités se rencontrent sur tout le territoire. On ne peut donc pas recruter en fonction des besoins seulement sur la base du local. Alors après, on fait quoi ?
Je n'ai pas vécu mon affectation à 700 km de Marseille comme une humiliation et s'il est une période où je me sens parfois humilié, c'est bien aujourd'hui. Et pas par l'administration.
-Par des collègues que je vois écrire plus mal que ma grand-mère, illettrée jusqu'à 20 ans.
-Par des collègues dont les élèves ne savent pas lire à la fin du CP et qu'il faut défendre auprès des non-profs quand ceux-ci s'en étonnent.
-Par des collègues tétanisés de frousse s'ils n'ont pas détaillé la fiche de prép. n°45ter que l'IPR a exigé de recevoir par recommandé le matin de Noël.
-Par des collègues qui ne dorment pas de ne pas avoir trouvé de problématique pour l'incipit de Touffdepoils à la ferme.
-Par des collèges qui acceptent de jouer les bouche-trous dès qu'une classe va faire du ski en récompense de ne pas savoir conjuguer le verbe "être" en 4e.
Franchement, écrire que les anciens ont tout gobé... Je ne sais pas quel âge vous avez, mais je crains que vous ne soyez de ceux qu'on reconnaît à cela qu'ils osent tout. Ils résistent à quoi, ceux que vous évoquez ? Ils démissionnent. Au moins nous débarrassent-ils le plancher par avance. Moi, je ne les regrette pas. Être agent d'une institution, c'est une forme d'honneur et on doit exercer cette charge la tête haute, pas en geignant sans cesse avant même d'être entré. Les nouveaux ressemblent un peu trop à ces minots dans le TGV qu'on entend brailler avant même que a porte de la voiture ne se soit ouverte. Un stagiaire, ça écoute et ça se tait un peu. Juste le temps de comprendre comment ça marche et comment on pourra "agir" ou, comme vous dites, "résister".
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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Lun 15 Sep - 2:27
titrit a écrit:même les plus nuls qui passent le capes ont un bac +5 minimum, et souvent une vie familiale bien entamée. On passe le concours à 30, 40, 50 ans!  
Que faire des familles recomposées, des gardes-alternées, des parents isolés qui ont un réseau qui les aide à tenir?
Beaucoup de ces cas n'existaient pas il y a 20 ans.  Et le système des points n'est pas assez efficace dans certaines zones très demandées.
Mais on a le droit imprescriptible de rater sa vie Smile
ycombe
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par ycombe Lun 15 Sep - 7:01
Cripure a écrit:
ycombe a écrit:Tant que j'y suis dans la digression.

Lorsque je suis entré en sixième, en 1979, ma mère m'accueilli au soir de ma première journée en me demandant combien nous étions dans ma classe.
− 24, répondis-je.
− Mais c'est énorme !

Parfois, je rêve de cette énorme quantité d'élèves en pensant à mes classes de sixième de 28 et 29 élèves.
J'ai été élève de la 6e à la khâgne au lycée Thiers à Marseille. En 6e, en 76/77, et dans les trois autres années du 1er cycle, comme on disait, nous n'avons jamais été moins nombreux que 33. Et quand j'y ai fait mon année de stage après l'agreg, j'avais une seule classe (on devait faire entre 4 et 6h/sem), une seconde de 43 élèves.

Comment étiez vous répartis pour les cours de sciences naturelles? Ma mère était professeur de sciences naturelles, elle enseignait à des groupes de 16 élèves, qui sont devenus 24 avec la réforme Haby.

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Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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par Ingeborg B. Lun 15 Sep - 8:19
Rendash a écrit:
Ingeborg B. a écrit:être nommé dans les académies les plus attractives.

L'avantage, c'est que les académies attractives des uns ne sont pas forcément celles des autres Razz
Dans la réalité non, sauf ppur les vrais Franciliens  Wink
Ingeborg B.
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par Ingeborg B. Lun 15 Sep - 8:22
Cripure a écrit:
titrit a écrit:même les plus nuls qui passent le capes ont un bac +5 minimum, et souvent une vie familiale bien entamée. On passe le concours à 30, 40, 50 ans!  
Que faire des familles recomposées, des gardes-alternées, des parents isolés qui ont un réseau qui les aide à tenir?
Beaucoup de ces cas n'existaient pas il y a 20 ans.  Et le système des points n'est pas assez efficace dans certaines zones très demandées.
Mais on a le droit imprescriptible de rater sa vie Smile
En plus, avant la réforme, peu de personnes ne disposant que de la licence, réussissaient le capes dans les matières générales. La majorité avait une maîtrise qui était, tout comme la licence, plus exigeante qu'aujourd'hui.
Iphigénie
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par Iphigénie Lun 15 Sep - 8:44
Cripure a écrit:
Iphigénie a écrit:Avant la licence: le concours des Ipes se passait à la fin de la première année post bac.
Supprimé peu après moi: sans doute dans les années 80: ciel: serait-ce la gauche? ...
La fin du Baby Boom a rendu le dispositif inutile. Seuls les élèves des ENS ont alors été payés pour leurs études.
C'est surtout le premier choc pétrolier et la première "rigueur"...

Pour une fois et exceptionnellement je ne partage pas votre point de vue, Cripure. Je ne parle pas de ceux qui s'étonnent d' être mutés une fois titulaires: ça c'est normal. Je trouve par contre scandaleux qu'on mute des stagiaires hors académie: ça veut dire qu'on mélange les genres et qu'on utilise les stagiaires non pour leur formation mais pour les besoins des rectorats, ce qui n'est pas du tout la même chose.
D'une manière encore plus large, je trouve que la xième réforme des capes est toujours aussi mauvaise: elle repose sur l'idée féconde en économies qu'on peut balancer les stagiaires en responsabilité dans un statut bancal où il ne sont pas titulaires mais fonctionnent comme des titulaires tout en étant soumis à des cours et formations en tant qu'étudiants encore. Et avec la certitude d'être mutés encore une fois après leur titularisation.

Je regrette aussi que comme d'habitude lorsqu'il y a un problème, le corps professoral se divise comme le ps en multiples courants, jeunes contre "vieux", titulaires contre stagiaires, etc: toutes les batailles que nous avons perdues années après années sont essentiellement dues au fait que jamais les professeurs ne sont capables de s'unir pour faire la force: il y a toujours celui qui trouve que quand même, ou que lui, ou que ses finances ou que son projet empêche de rejoindre le mouvement. :lol: Et ça c'est toutes générations confondues....
zouz
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par zouz Lun 15 Sep - 8:51
Iphigénie a écrit:
Cripure a écrit:
Iphigénie a écrit:Avant la licence: le concours des Ipes se passait à la fin de la première année post bac.
Supprimé peu après moi: sans doute dans les années 80: ciel: serait-ce la gauche? ...
La fin du Baby Boom a rendu le dispositif inutile. Seuls les élèves des ENS ont alors été payés pour leurs études.
C'est surtout le premier choc pétrolier et la première "rigueur"...

Pour une fois et exceptionnellement je ne partage pas votre point de vue, Cripure. Je ne parle pas de ceux qui s'étonnent d' être mutés une fois titulaires: ça c'est normal. Je trouve par contre scandaleux qu'on mute des stagiaires hors académie: ça veut dire qu'on mélange les genres et qu'on utilise les stagiaires non pour leur formation mais pour les besoins des rectorats, ce qui n'est pas du tout la même chose.
D'une manière encore plus large, je trouve que la xième réforme des capes est toujours aussi mauvaise: elle repose sur l'idée féconde en économies qu'on peut balancer les stagiaires en responsabilité dans un statut bancal où il ne sont pas titulaires mais fonctionnent comme des titulaires tout en étant soumis à des cours et formations en tant qu'étudiants encore. Et avec la certitude d'être mutés encore une fois après leur titularisation.

Je regrette aussi que comme d'habitude lorsqu'il y a un problème, le corps professoral se divise comme le ps en multiples courants, jeunes contre "vieux", titulaires contre stagiaires, etc: toutes les batailles que nous avons perdues années après années sont essentiellement dues au fait que jamais les professeurs ne sont capables de s'unir pour faire la force: il y a toujours celui qui trouve que quand même, ou que lui, ou que ses finances ou que son projet empêche de rejoindre le mouvement. :lol: Et ça c'est toutes générations confondues....

+1
Iphigénie
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par Iphigénie Lun 15 Sep - 9:00
Cripure a écrit:
titrit a écrit:même les plus nuls qui passent le capes ont un bac +5 minimum, et souvent une vie familiale bien entamée. On passe le concours à 30, 40, 50 ans!  
Que faire des familles recomposées, des gardes-alternées, des parents isolés qui ont un réseau qui les aide à tenir?
Beaucoup de ces cas n'existaient pas il y a 20 ans.  Et le système des points n'est pas assez efficace dans certaines zones très demandées.
Mais on a le droit imprescriptible de rater sa vie Smile
Je suis toujours étonnée de la vision de l"histoire " que l'on a: il y a vingt ans, il y avait peut-être un peu moins de familles recomposées mais quand même!
Dans le collège où j'ai commencé comme titulaire, il y a 37 ans (pfiuuuuu) plus de la moitié des enseignants étaient divorcés, remariés, jamais mariés avec enfants etc...Le restant étant des PEGC quasiment nés dans l'établissement et beaucoup plus ou moins liés par un lien de cousinage Wink .Et autant dire que je n'avais pas le début d'une chance d'obtenir un poste à Nice centre-ville... J'avais mis dans mes voeux comme ligne nord maximale Avignon, j'ai eu la banlieue de Lille. J'ai pris mon petit Larousse pour voir où était le village... :lol: :lol: Wink Ceux qui ne voulaient pas être mutés ne passaient pas les concours;et ils ont finis par être titularisés sur place! Rolling Eyes
oursdestropiques
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Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée... - Page 5 Empty Re: Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée...

par oursdestropiques Lun 15 Sep - 9:16
Pierre-Henri a écrit:
Cripure a écrit:Pas la peine de s'énerver contre ce qui se passe parfois en classe : on a de nouveaux collègues qui sont de vrais adolescents en pleine crise de droits et de vie personnelle.
Pour moi, "la plupart" ne signifie pas "tous".


On pourrait renverser la proposition, et dire que si l'éducation nationale en est là où elle est aujourd'hui, c'est parce qu'une génération de professeurs a tout gobé, qu'elle a accepté toutes les humiliations en silence, qu'elle a applaudi son déclassement, béni sa servitude, chanté sa paupérisation et, tout ça, au nom de la "vocation". Au moins, ces démissionnaires, eux, résistent.
Pour ma part je ne pense pas cela. Quelles sont les voies de contestations possibles? Qui sont les décideurs? Et puis il est bien facile de lâcher ce genre de parole accusatrices, mais une rapide recherche sur le forum montrerait que bien au contraire beaucoup s'élèvent contre cet état de fait. Les enseignants n'ont pas accepté ce déclassement, on le leur a imposé. Tout en sachant cela les démissionnaires ont passé le concours, et une fois que l'éducation nationale n'a pas exaucé leurs souhaits, ils ont démissionné. Je suis d'accord avec Cripure et les autres quand ils disent qu'il s'agit ici d'égoïsme.

titrit a écrit:bien dit Pierre-Henri!!!
Je me souviens de ma grand-mère qui me disait qu'elle avait commencé à enseigner avec un lit de camp dans le couloir en guise de chambre...
Puis qu'elle pleurait le soir, avec toutes ses corrections à faire, juste avant la retraite.
Bon, on peut aussi améliorer les choses;

Surtout, que même les plus nuls qui passent le capes ont un bac +5 minimum, et souvent une vie familiale bien entamée. On passe le concours à 30, 40, 50 ans!  
Que faire des familles recomposées, des gardes-alternées, des parents isolés qui ont un réseau qui les aide à tenir?
Beaucoup de ces cas n'existaient pas il y a 20 ans.  Et le système des points n'est pas assez efficace dans certaines zones très demandées.


Perso, je suis à fond pour la mission éducative, mais je me dois aussi de penser à mes enfants et à leur père. Le calcul se fait aussi en euros... On perd de l'argent si on part lorsqu'on a déjà une maison.
Je comprends aussi que l'on soit agacé d'être géré par un ordi.

Nous avons tous nos contraintes personnelles. Ce n'est pas à l'état de prendre cela en compte à mon avis. Nous avons une mission de service publique et certains avantages inhérents à notre fonction. Nous avons aussi des obligations. La mobilité en fait partie. Quand on est pas d'accord avec cela, on attend pas de la machine administrative de changer, on va tout simplement vers le privé. Il n'y a rien de méchant là dedans. Mais à Bac+5 tout le monde est capable de comprendre les règles qui régissent la fonction à laquelle on postule. Il faut postuler en connaissance de causes. Ce ne sont pas les dires des uns et des autres qui fixent ce fonctionnement, mais les textes officiels.
L'ordinateur a ses défauts mais au moins il applique le barème sans parti pris. Ensuite les syndicats sont là pour améliorer les choses quand cela est possible.
La fonction publique n'est pas là pour mettre en valeur les individus, mais pour servir. Pas au sens péjoratif, mais au sens noble du terme. Et cela bien souvent on l'oublie, en ne voyant que les bons côtés. Et quand par malheur quelque chose ne nous va pas c'est la machine qu'on accuse. C'est un peu facile.
Iphigénie
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par Iphigénie Lun 15 Sep - 9:23
La fonction publique n'est pas là pour mettre en valeur les individus, mais pour servir. Pas au sens péjoratif, mais au sens noble du terme. Et cela bien souvent on l'oublie, en ne voyant que les bons côtés. Et quand par malheur quelque chose ne nous va pas c'est la machine qu'on accuse. C'est un peu facile.
N'exagérons pas non plus la valeur du dévouement à l'état... Je ne vois pas le professorat comme un engagement missionnaire.
Je crois surtout que les contraintes s'acceptaient plus facilement quand elles étaient le revers d'avantages certains.
Aujourd'hui, la dévotion pour 1500 euros par mois et un statut m...., euh bon, ça se discute en effet.
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par barèges Lun 15 Sep - 9:23
Je me répète, mais il y a un paramètre psychologique qui entre en ligne de compte : certains parlent de noblesse ou de grandeur à être au service de l'institution et de l'Etat, cette noblesse compensant ou rendant sans importance des paramètres comme le confort de vie et l'attachement à une région. Je pense que cette noblesse et cette grandeur paraissent de plus en plus exotiques au fur et à mesure que l'on se rend compte des dysfonctionnements de l'institution en question et de l'Etat en général. Il devient de plus en plus difficile de croire en la vertu intrinsèque de cette institution au-delà de la façade qu'elle laisse voir, a fortiori pour des stagiaires à qui l'Etat et l'institution ont carrément menti. La mission de service public, le service public en général, ne signifient plus la même chose qu'il y a encore quinze ans.
oursdestropiques
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par oursdestropiques Lun 15 Sep - 9:41
barèges a écrit:Je me répète, mais il y a un paramètre psychologique qui entre en ligne de compte : certains parlent de noblesse ou de grandeur à être au service de l'institution et de l'Etat, cette noblesse compensant ou rendant sans importance des paramètres comme le confort de vie et l'attachement à une région. Je pense que cette noblesse et cette grandeur paraissent de plus en plus exotiques au fur et à mesure que l'on se rend compte des dysfonctionnements de l'institution en question et de l'Etat en général. Il devient de plus en plus difficile de croire en la vertu intrinsèque de cette institution au-delà de la façade qu'elle laisse voir, a fortiori pour des stagiaires à qui l'Etat et l'institution ont carrément menti. La mission de service public, le service public en général, ne signifient plus la même chose qu'il y a encore quinze ans.
Ici je vais donner mon avis. Pour moi il faut savoir à quoi on s'engage. Cela n'empêche pas de se battre pour améliorer les choses. Mais si on attend tout de suite quelque chose de mieux, et on en a tout à fait le droit, passer le concours et ne pas prendre son poste n'apporte rien, si ce n'est des cours en moins pour les élèves. De même l'institution ne remplit plus certaines de ses missions, comme par exemple la défense des fonctionnaires qui la compose. Encore une fois, c'est à nous de donner la force qu'il faut aux différents syndicats.
Quand aux mensonges de l'institution, je ne suis pas d'accord. La parole de l'institution est transmises à travers les BO. Après les paroles des personnes qui la compose n'engagent que ces personnes. Et ça souvent on l'oublie, ou on n'en a pas conscience.
Après je suis d'avis qu'il est dommage qu'on ne puisse plus faire confiance en la parole des personnes supposées représenter cette institution, mais là c'est malheureusement de plus en plus courant.
Iphigénie
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par Iphigénie Lun 15 Sep - 9:52
Ici je vais donner mon avis. Pour moi il faut savoir à quoi on s'engage.
Toi tu es un idéaliste!
Perso, par exemple,  je me suis engagée sur la base de 37 ans et demi de service avant la retraite: il se trouve qu'on a changé les règles du contrat en cours de route, sans me demander mon accord: j'étais normalement en retraite en 2011.
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faer
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par faer Lun 15 Sep - 10:00
Cripure a écrit:
Je n'ai pas vécu mon affectation à 700 km de Marseille comme une humiliation et s'il est une période où je me sens parfois humilié, c'est bien aujourd'hui. Et pas par l'administration.
-Par des collègues que je vois écrire plus mal que ma grand-mère, illettrée jusqu'à 20 ans.
-Par des collègues dont les élèves ne savent pas lire à la fin du CP et qu'il faut défendre auprès des non-profs quand ceux-ci s'en étonnent.
-Par des collègues tétanisés de frousse s'ils n'ont pas détaillé la fiche de prép. n°45ter que l'IPR a exigé de recevoir par recommandé le matin de Noël.
-Par des collègues qui ne dorment pas de ne pas avoir trouvé de problématique pour l'incipit de Touffdepoils à la ferme.
-Par des collèges qui acceptent de jouer les bouche-trous dès qu'une classe va faire du ski en récompense de ne pas savoir conjuguer le verbe "être" en 4e.
Franchement, écrire que les anciens ont tout gobé... Je ne sais pas quel âge vous avez, mais je crains que vous ne soyez de ceux qu'on reconnaît à cela qu'ils osent tout. Ils résistent à quoi, ceux que vous évoquez ? Ils démissionnent. Au moins nous débarrassent-ils le plancher par avance. Moi, je ne les regrette pas. Être agent d'une institution, c'est une forme d'honneur et on doit exercer cette charge la tête haute, pas en geignant sans cesse avant même d'être entré. Les nouveaux ressemblent un peu trop à ces minots dans le TGV qu'on entend brailler avant même que a porte de la voiture ne se soit ouverte. Un stagiaire, ça écoute et ça se tait un peu. Juste le temps de comprendre comment ça marche et comment on pourra "agir" ou, comme vous dites, "résister".

Ce qui est amusant c'est que la plupart des stagiaires qui ont accepté de prendre leur poste dans des conditions scandaleuses cette année ont précisément l'attitude qui vous fait honte. J'en ai rencontré pas mal, ils ne se posaient pas beaucoup de questions sur ce qui leur arrivait. Au lieu de ça, ils étaient terrifiés par les IPR, par l'ESPE et les exigences de l'institution. Ils étaient en panique pour leurs cours, et déjà tout prêts à gober toutes les absurdités qu'on allait leur proposer. Ils vont comprendre comment ça "marche", et donc faire tout ce que vous avez listé, puisque c'est comme ça qu'ils "survivent". Ce sont au contraire certains des plus exigeants, et partant des mieux informés et des plus rigoureux, qui ont compris ce qui se passait et qui ont dit non. Ce sont des collègues comme cela que vous appelez de vos vœux, il me semble. Cette année, l'Etat ne s'est pas montré à la hauteur de sa fonction. Il a maltraité des personnes qui ne demandaient qu'à s'engager (on ne passe pas tous le concours en touriste), mais dont l'engagement n'était pas encore pris, car oui l'année de stagiaire est une année ambigüe, pendant laquelle il faut faire ses preuves. Le rapport à l'institution n'est donc pas le même, et quand cette dernière vous envoie pratiquement le message qu'elle ne veut pas de vous, avant même que vous ayez pris votre poste, il y a de quoi se poser des questions.
qui ne tente rien...
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par qui ne tente rien... Lun 15 Sep - 10:18
Noblesse d'esprit, dévouement, service de l'institution... l'enseignement reste avant tout un travail, qu'il faut exercer dans le respect des élèves, avec qualité, avec esprit critique..., mais un travail. Il aurait peut être du laisser l'épreuve "agir en fonctionnaire de l'Etat", pour plus de formatage.
Dimka
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Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée... - Page 5 Empty Re: Des stagiaires qui ne prennent pas leur poste à la rentrée...

par Dimka Lun 15 Sep - 10:29
Si le service de l’État était si noble, alors l’État traiterait ses serviteurs avec respect et leur offrirait des salaires à la hauteur de cette noblesse… On ne parle pas de bénévolat, on parle de travail salarié, c’est-à-dire l’échange d’un service contre une rémunération. Je trouve que vouloir payer les gens de mots, et défendre les intérêts des patrons (l’État est un patron…) au détriment des siens, ce n’est certainement pas défendre l’honneur de son métier ou de sa fonction.

Plus pragmatiquement, si j’avais dû déménager en septembre l’année dernière, pour mon année de stage, je n’aurais pu que démissionner : ce ne sont pas les beaux principes qui payent le déménagement, l’achat d’une voiture ou la bouffe (ou la garde des gamins pour les stagiaires plus âgés).

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linotte
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par linotte Lun 15 Sep - 10:30
Iphigénie a écrit:N'exagérons pas non plus la valeur du dévouement à l'état... Je ne vois pas le professorat comme un engagement missionnaire.
Je crois surtout que les contraintes s'acceptaient plus facilement quand elles étaient le revers d'avantages certains.
Aujourd'hui, la dévotion pour 1500 euros par mois et un statut m...., euh bon, ça se discute en effet.

Exactement !
Prêt à "s'exiler" pour quelques années si le jeu en vaut la chandelle : Est-ce encore le cas aujourd'hui ? Suspect :Descartes:

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