- MatteoNiveau 10
Mathador a écrit:Je suis bien d'accord qu'il font un peu ce qu'ils veulent avec les textes (le bonheur d'avoir un employeur juge et partie) mais là on parle quand même de toucher au SMIC et/ou au principe selon lequel les fonctionnaires ont droit à un temps plein.
Même en Macronie (et pourtant…) ça me semble un peu trop gros pour passer.
Ils ne seront pas fonctionnaires, précisément parce que sinon il ne serait pas possible de les payer en dessous du SMIC. C'est une vieille jurisprudence devenue loi avec Le Pors. Et aujourd'hui ça ne passerait pas le CC. Par ailleurs qui dit fonctionnaires dit temps de travail limité et indemnités de stage pour remboursement des frais de formation obligatoires.
Par contre, la réforme Guérini de la fonction publique qui généralisera les recrutements hors concours permettra d'avoir un concours en L3 qu mène à des études rémunérées puis un recrutement comme fonctionnaire sans concours.
- JennyMédiateur
Matteo a écrit:
Par contre, la réforme Guérini de la fonction publique qui généralisera les recrutements hors concours permettra d'avoir un concours en L3 qu mène à des études rémunérées puis un recrutement comme fonctionnaire sans concours.
Sous quelles conditions ? Inspection, avis CDE + Inspé comme actuellement ?
- MatteoNiveau 10
On ne sait pas exactement, c'est dans la réforme "valoriser le mérite" qui était prévue au printemps mais décalée en automne. Mais un des aspects évoqués qui matcherait très bien serait un recrutement sur titres avec épreuves très réduites ou pas du tout qui fasse rentrer les titulaires du nouveau master. Mais payer des "fonctionnaires" en dessous du smic sous prétexte qu'ils soient à 35% c'est trop fumeux pour passer. Aux impôts un cat C doit toucher 2300 nets pendant sa (courte) formation avec les indemnités de stage.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
e-Wanderer a écrit:Ce que je vois venir gros comme une maison, c'est que même au-delà de la phase de transition, presque personne ne s'inscrira dans ces licences spécifiques dès la L1 (d'où un premier problème lié au financement de ces 3 années : ce n'est pas négligeable à l'échelle d'un établissement où beaucoup de matières sont représentées. Dans ma fac, déjà étranglée financièrement, il y aurait une quinzaine de nouvelles licences à financer : la bonne blague ! Il ne faut pas raconter de carabistouilles, ça va sans doute davantage ressembler à un simple parcours adossé aux licences existantes ou à un fléchage d'options). Et, comme actuellement, il y aura un petit renfort d'effectifs après la L2 (notamment d'étudiants issus de CPGE), mais avec moins d'un an pour se former au concours (deuxième problème).
Reste tout de même un élément dont il faudra voir ce qu'il va donner : la présidence mais aussi Matignon et l'EN, dans les dernières annoncent qui reprennent des choses déjà entendues avant, poussent les U. à “choisir” de maintenir ou non les licences à faibles effectifs, à fort coût et à faibles résultats d'insertion…
Et dans 3 ans, après les présidentielles et les législatives, on aura droit à une nouvelle réforme du système…
Évidemment. Je n'y serai sans doute plus, mais c'est très probable.
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Si tu vales valeo.
- JennyMédiateur
@Matteo : Donc au final, si le niveau du concours est encore plus bas qu'actuellement, on recrutera tout le monde quand même.
Merci pour la comparaison avec les catégories C des impôts, c'est révélateur.
Merci pour la comparaison avec les catégories C des impôts, c'est révélateur.
- Charles-MauriceNiveau 9
Une analyse honnête
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/recrutement-des-professeurs-pourquoi-ne-pas-demander-a-bert-le-ramoneur-de-devenir-enseignant-20240408
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/recrutement-des-professeurs-pourquoi-ne-pas-demander-a-bert-le-ramoneur-de-devenir-enseignant-20240408
- BaldredExpert spécialisé
Charles-Maurice a écrit:Une analyse honnête
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/recrutement-des-professeurs-pourquoi-ne-pas-demander-a-bert-le-ramoneur-de-devenir-enseignant-20240408
Non, une analyse faite par une prof de lycée élue LR du Var dans le Figaro. Tu as le droit de la trouver honnête. Ce qui n'est pas exactement la même chose.
- Charles-MauriceNiveau 9
Disons que le constat fait me semble réaliste.
- jaybeNiveau 9
Juste pour indiquer quelque chose qui ne nous concerne pas directement ; la situation n'est guère plus reluisante chez nos voisins (article payant, mais les quelques lignes accessibles me semblent déjà suffisamment significatives).
https://www.lesoir.be/580291/article/2024-04-10/penurie-denseignants-doit-sattendre-au-pire
https://www.lesoir.be/580291/article/2024-04-10/penurie-denseignants-doit-sattendre-au-pire
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Les mathématiciens ne sont pas des gens qui trouvent les mathématiques faciles ; comme tout le monde, ils savent qu'elles sont difficiles, mais ça ne leur fait pas peur !
- succulenteNiveau 2
Charles-Maurice a écrit:Disons que le constat fait me semble réaliste.
"Qui peut envisager faire cinq ans d'études, se spécialiser, pour être payé au SMIC, être envoyé dans un collège ou lycée d'établissement prioritaire, pour se retrouver face à 35 élèves dont la moitié ne parle ni n'écrit correctement le français ?"
Ce serait pas un chouïa exagéré quand même?
- BaldredExpert spécialisé
succulente a écrit:Charles-Maurice a écrit:Disons que le constat fait me semble réaliste.
"Qui peut envisager faire cinq ans d'études, se spécialiser, pour être payé au SMIC, être envoyé dans un collège ou lycée d'établissement prioritaire, pour se retrouver face à 35 élèves dont la moitié ne parle ni n'écrit correctement le français ?"
Ce serait pas un chouïa exagéré quand même?
Merci de cette nuance qui relève plus en effet d'un avis, ou d'une prise de position politique ou idéologique, ce qui est absolument ton droit, d'une information présentée comme" honnête".
En dehors de notre désaccord politique sans intérêt à développer ici, l'article pose un vrai problème puisque c'est une prof de lycée qui parle, même sous la casquette LR qui lui fait prendre le raccourci très figaresque relevé par @succulente.
C'est je pense tout le piège tendu par Attal, et soyons réalistes, par les gens qui pensent pour lui dans le domaine de l'Education. Piège matérialisé par la consultation bidon de début d'année et qui a servi à légitimer le "choc des savoirs". Nos propres critiques et arguments sont détournés au profit de dispositifs que globalement nous rejetons comme peu efficaces ou dangereuses pour l'Education, pour nous, et pour les élèves.
Le retour ou non de la sélection (sociale, forcément sociale), le groupe
En caricaturant autant, cette prof, aussi légitime que moi pour parler de l'Ecole, contribue à cette réduction à l'idéologie de questions professionnelles.
Sans parler du sous-texte anti-émigrés, ni du fait qu'on dit bien pain au chocolat ( ).
- Charles-MauriceNiveau 9
Le constat de la paupérisation du métier et de sa complexification est réaliste.
- Charles-MauriceNiveau 9
Le constat de la paupérisation du métier et de sa complexification est réaliste. Outre son étiquette politique c'est une collègue, et de nombreux collègues partagent ce constat.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/ecoles-normales-du-xxie-siecle-un-cursus-a-revoir-20240410_5KOUIX7IH5C5NJFP6R6X3E3JEQ/
N.B. le texte émane d'«associations universitaires d’histoire et de géographie» — avec en signataires : «Claire Soussen Au nom de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (Shmesp) Nicolas Le Roux Au nom de l’Association des historiens modernistes des universités françaises (Ahmuf) Laurence Guignard et Charles-François Mathis Au nom de Historiennes et historiens du contemporain (H2C) Joëlle Alazard Au nom de l’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG) Amaël Cattaruzza Au nom du Comité national français de géographie (CNFG).»
Le projet qui se profile aujourd’hui prévoit ainsi de commencer dès septembre 2024 à mettre en place l’ensemble du nouveau dispositif. Or, la lettre de cadrage des licences CRPE et des modules de Capes n’arriveront qu’en mai, tandis que le statut des futures ENSP n’est pas même défini. A nouveau, les ministères imposent une cadence infernale, irrespectueuse des calendriers universitaires, à des formations qui sont bien évidemment diverses à l’échelle nationale, et pour cette raison, il faut le rappeler, impropres à l’application d’un schéma unique. A nouveau, nous allons mettre en place des années de transitions réalisées à rythme forcé, dont nous connaissons, hélas, les effets en termes de perte de cohérence des formations et de discontinuité des progressions.
[…/…]
Le texte est flou sur les attributions de chacun et sur les moyens financiers et humains mis à disposition pour la réalisation de la réforme. Comment les petites et moyennes universités vont-elles parvenir à financer les modules «enseignement» de licence ? Le risque de disparition de formations Capes est réel, comme la perte d’égalité des territoires face aux concours qu’elle entraînerait.
N.B. le texte émane d'«associations universitaires d’histoire et de géographie» — avec en signataires : «Claire Soussen Au nom de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (Shmesp) Nicolas Le Roux Au nom de l’Association des historiens modernistes des universités françaises (Ahmuf) Laurence Guignard et Charles-François Mathis Au nom de Historiennes et historiens du contemporain (H2C) Joëlle Alazard Au nom de l’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG) Amaël Cattaruzza Au nom du Comité national français de géographie (CNFG).»
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Si tu vales valeo.
- ErgoDevin
C'est le temps des motions...
https://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/actualites/vie-institutionnelle/motion.html#Les élus de la CFVU de l’Université Bordeaux Montaigne, déplorent tant les conditions de mise en œuvre de cette réforme que son contenu. Ils partagent les craintes exprimées par l’Assemblée Générale de l’INSPE de l’Académie de Bordeaux du 10 avril 2024 et soulignent particulièrement les points suivants :
Faute de temps et de personnels, l’université ne sera pas en capacité de mettre en place à la rentrée 2024, 30 ECTS (et encore moins 60 ECTS) de préparation au concours d’entrée dans le Master « enseignement dans le secondaire » (2D) au sein des licences disciplinaires concernées;
L’université déplore la création de ces modules au sein des licences disciplinaires, dans la mesure où :
- ils ne répondent pas aux attendus généraux des licences,
- ils atrophient le temps de formation disciplinaire délivré aux étudiants qui les suivront,
- ils limitent les possibilités de mobilité internationale,
- ils augmentent probablement (selon le programme au concours) l’échec au sein des licences.
Faute de moyens financiers et humains supplémentaires, l’université ne sera pas en capacité au cours de l’année 2025-2026 :
- de participer - sinon de façon marginale - à la formation au sein des LPPE, encore moins d’ouvrir des places LPPE;
- d’ouvrir de nouveaux M1 « enseignement dans le secondaire » tout en maintenant les anciens M2 et en ouvrant 30 ECTS de préparation supplémentaires dans les licences disciplinaires;
- de participer, pendant 2 ans, au déroulement des concours en fin de Licence alors que ceux en fin de Masters sont maintenus.
L’université déplore que la réforme réduise significativement le nombre d’heures consacrées aux connaissances et aux compétences disciplinaires adossées à la recherche, dans les masters « enseignement dans le secondaire »;
L’université déplore la mise en place de programmes de formation au professorat des écoles, tant en L qu’en M; ces programmes remettent en cause les libertés académiques et pédagogiques propres à l’enseignement supérieur (cf. article L. 141-6 du code de l’éducation) ;
L’université déplore la mise en œuvre précipitée de la réforme, sans concertation des universités et de leur ministère de tutelle.
Les élus de la CFVU de l’Université Bordeaux Montaigne demandent que le projet actuel soit entièrement reconsidéré à partir d’une véritable concertation ouverte à l’ensemble des parties prenantes de la formation des enseignants du premier et du second degrés, qu’un calendrier soutenable soit proposé et que des moyens proportionnés aux efforts attendus soient affectés à sa mise en œuvre.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de mars 2023)
- ErgoDevin
Je transmets seulement, je ne suis pas à Bordeaux.
Mais c'est transmis aussi à nos élus CFVU et j'espère qu'ils s'en inspireront.
Mais c'est transmis aussi à nos élus CFVU et j'espère qu'ils s'en inspireront.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
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